AccueilL'identité au pluriel. Jeux et enjeux des appartenances autour des anciens Pays-Bas, XIIe-XVIIIe siècle

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L'identité au pluriel. Jeux et enjeux des appartenances autour des anciens Pays-Bas, XIIe-XVIIIe siècle

Identity and identities: issues of belonging in the Low Countries, 12th-18th century

Identiteit in het meervoud

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Publié le mercredi 16 mars 2011

Résumé

Le colloque « l’identité au pluriel. Jeux et enjeux des appartenances autour des anciens Pays-Bas, XIIe-XVIIIe siècles » se tiendra à l'Université de Valenciennes du 19 au 21 avril 2012. Il se propose de relancer la réflexion sur la question des appartenances et identités sur le long terme (Moyen Âge et Temps modernes), avant les grandes recompositions produites par les révolutions de la fin du XVIIIe siècle, et dans un territoire correspondant à la France septentrionale, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg actuels. Comment les identités se forment-elles et se transforment-elles ? Comment survivent-elles ou disparaissent-elles, par voie de radicalisation ou d'adaptation ?

Annonce

Argumentaire

Au marché il y avoit un vendeur de chanson qui chantoient des chansons de la fuite des Espagnols devant Charleroi. Et vint à passer un Flammant. Dit au marchant de chanson : « Va t’en chanté cela à Bruxelle ». Et le marchant et le Flammant batèrent ensemble, et le Flammant fut pris et appréhendé (…). Voilà ce que cé de parler à l’encontre de son roi. Il vau mieux de ne point parler de l’un ni de l’autre.
(Lille, 17 août 1677, chronique mémorial des choses mémorables par moy Pierre-Ignace Chavatte)

Cet incident relaté par un tisserand de Lille, nouveau sujet du roi de France, durant la Guerre de Hollande, montre combien les appartenances ressenties, affichées, révélées ou passées sous silence, sont l’objet de jeux et d'enjeux. Comment les identités se forment et se transforment-elles? Comment survivent ou disparaissent-elles, par voie de radicalisation ou d'adaptation?

Le questionnement identitaire sur les anciens Pays-Bas, abordé sous l’angle du territoire, a déjà produit des résultats notables en rapport avec la genèse de l’imaginaire d’un territoire ou avec les dynamiques de la formation des identités régionales ou (sub)nationales ou urbaines. Sans évacuer totalement cette dimension territoriale ou spatiale dans la question identitaire, la notion d’appartenance peut en modifier l’approche. Le territoire n’est plus ici l’objet d’étude mais le cadre d’une analyse centrée sur l'identité définie comme un processus connectant l’individu aux autres. La chronologie envisagée est celle du long terme, Moyen Age et Temps Modernes, avant les grandes recompositions produites par les Révolutions de la fin du XVIIIe siècle. Le cadre géographique, bien que centré sur les anciens Pays-Bas, n’est pas limité à ceux-ci pour autoriser les comparaisons avec d’autres régions.

En interrogeant les appartenances en rapport avec le groupe social ou le travail, l’institution ou la religion, mais aussi l’apparence, le sensible ou la langue, voire l’évènement consensuel ou conflictuel, ce colloque a pour objectif d’apporter un éclairage neuf sur la construction et la déconstruction, le fonctionnement, l’utilisation ou le dépérissement des identités dans la société d’Ancien Régime. Il s’agit de saisir, en introduisant des jeux d’échelle, la pluralité du processus identitaire, du niveau visible des appartenances jusqu’à un niveau plus intériorisé de conscience de soi ou des autres.

1. Identités : sources et méthodes. Comment les sources ont-elles orienté la construction des appartenances identitaires ?

Une des premières démarches de l’historien est de définir les sources et la méthodologie de son domaine d’étude. En matière d’identités tout particulièrement, on s’interrogera sur l’origine et la nature des sources et surtout sur l’objectif poursuivi par leur producteur. Le but de cette table ronde méthodologique n’est donc pas tant de dresser un catalogue des sources, certes d’une richesse étonnante (archives traditionnelles, sources imprimées, visuelles, iconographiques, matérielles en ce compris archéologiques), que d’amener à une réflexion sur la critique particulière avec laquelle il convient d’aborder chacune d’entre elles.

Les sources étudiées ont-elles été engendrées dans un but de publicité, devenant par là même des vecteurs d'un processus de construction identitaire ? Que nous disent aussi les sources en matière d’identité et que nous taisent-elles ? D’une manière générale, la plupart des interventions opérées sur les sources, aux différents stades de leur existence (production, tri, conservation, destruction voire falsification), participent à la construction des appartenances.

L’ « histoire de l’écrit » est une discipline en plein essor; elle prend en considération la pièce d’archives tout autant sous l’angle de sa matérialité que de son contenu. L’enregistrement d’actes au XIIIe siècle, la rédaction d’un terrier au XVe siècle, la mise à jour d’un livre de raison au XVIIe siècle ou encore l’inventaire d’un chartrier au siècle suivant nous disent beaucoup sur la conscience de soi, de son passé et sur la projection dans l’avenir d’une chancellerie princière, d’une abbaye, d’un individu ou d’une communauté à un stade donné de son existence.

En pleine tempête iconoclaste d’août 1566, les archives du chapitre Notre-Dame de Tournai sont incendiées au beau milieu du chœur de la cathédrale, à l’initiative du pasteur Ambroise Wille ; « les privileges, haulteurs, preeminences, auctoritez et lettriaiges », symboles et preuves de la puissance de l’église tournaisienne, catalysent l’énergie des « casseurs » tout autant que les statues et autels de l’édifice. Destruction des images et des archives se rejoindront ultérieurement, dans la mémoire catholique, comme symboles de la « folie calviniste » d’une ville alors sous l’emprise du parti protestant. A Valenciennes, ville réconciliée à l’issue des guerres civiles du XVIe siècle, les élites sont à l’origine de la rédaction de mémoires historiques municipales qui n’occultent pas ces troubles : elles s’inscrivent clairement dans la perspective de définir par l’écriture historique une nouvelle identité collective conforme au cadre hispano-tridentin.

Ce sont les mécanismes de cette écriture identitaire par les sources qu’il nous importe de décoder.

2. Identités et altérités. Comment s’élaborent la genèse et la construction des identités dans le rapport à l’autre ?

La question des appartenances renvoie au processus de leur construction. Celle-ci est intimement liée au regard à l’autre (incluant la reconnaissance de l’autre dans sa singularité), au regard de l’autre et à la confrontation des regards. Cette construction identitaire est donc un processus vivant, chronique, rarement définitif et absolu : l’identité est polymorphe et mouvante parce qu’elle renvoie à des segments de la vie des individus, comme à des codes reconnus par un groupe ou une communauté à un moment donné de leur existence.

L’Ancien Régime a favorisé les identités collectives, notamment en ville où cohabitent communautés laïques ou religieuses, confréries, corps de métiers, milices, bourgeois de statut. Les groupes sociaux sont autant de producteurs d’identité(s) perceptibles par leurs attitudes (positionnement, adhésion, intégration, mimétisme, conformité ou a contrario indifférence, ségrégation ou exclusion). La recherche sur les processus d’intégration des individus à un groupe est souvent confrontée à des écueils (absence d’archives du for privé ou egodocuments, problème de la masse populaire des campagnes et des villes vivant dans un monde de l’oralité), d’où la nécessité de l’aborder par de nouveaux biais.

Par exemple, les pratiques d’assistance aux pauvres (celui qui est accepté aux distributions de secours l’est parce que la communauté le reconnaît comme l’un des siens) sont un bon moyen de cerner où et comment une communauté fixe la limite de son appartenance, en ville comme dans les paroisses rurales, en interrogeant non pas les textes normatifs eux-mêmes mais leur mise en application par les responsables de terrain.

La mobilité sociale, les flux migratoires, les sensibilités religieuses, la question de l’éducation et son instrumentalisation politique (joséphisme au XVIIIe siècle) sont autant d’autres terrains d’expérience(s) identitaire(s) qui peuvent faire l’objet d’une analyse des liaisons entre altérité et identification.

3. Identités et extériorités. Comment s'effectuent l’affichage et l’extériorisation des identités?

Les identités tendent à s’extérioriser ; elles s’expriment ou sont révélées. Cette phase est essentielle dans l’histoire de chaque identité : elle permet à la fois à l’individu de se retrouver dans une communauté d’appartenance, mais donne également à un groupe les marqueurs qui le différencient d’autres entités. L’historien a surtout étudié l’expression écrite, mais il ne peut plus négliger les symboles, les signes matériels ainsi que les rites qui, à des degrés divers, manifestent cette cohésion identitaire. Dans ce processus, tous les modes de perception humains sont mis à contribution : vue, ouïe, parole, voire toucher, odorat ou encore goût.

Les portraits individuels ou collectifs, semés d’attributs (chez le marchand par exemple, la lettre à son adresse dans la main ou les lettres de change suspendues dans le comptoir), deviennent une marque d’extériorisation manifeste dans les villes dès la seconde moitié du XVe siècle. Qu’en est-il des habits et des couleurs, des usages de table ou de civilité, de la consommation de nouveaux produits, comme marqueurs d’une identité de groupe distinctive des autres ? Toutes les manifestations publiques sont également le lieu par excellence de la différenciation et de la hiérarchisation sociales et économiques ; joyeuses entrées, processions, fêtes multiples participent à la théâtralisation des identités dans l’espace urbain, selon des modes et des expressions variables de la fin du Moyen Age au XVIIIe siècle.

La question de l’affichage par le nom ou le prénom d’une identité particulière, par exemple chez les juifs, les protestants ou les étrangers dans les anciens Pays-Bas, mériterait aussi quelques recherches, de même que celle de la fixation des noms de famille : se dénomme-t-on ou se distingue-t-on ?

Sons, couleurs, odeurs, matières, gestes, noms, insertion spatiale : tout ce qui touche au sensible peut, d’une manière ou d’une autre, être le vecteur et refléter des formes d’identités qu’il nous appartient d’observer et de décrypter.

4. Identités et conflictualités. Comment la cristallisation et les changements d’identités en périodes conflictuelles s'effectuent-ils?

Le conflit a un effet contradictoire sur les identités : soit le désaccord fait se cristalliser et se radicaliser les identités existantes, soit le conflit les fait disparaître pour en créer de nouvelles. Ce volet du colloque se propose d'évaluer la construction, déconstruction et reconstruction des identités en période conflictuelle dans l'histoire des anciens Pays-Bas, aussi bien en temps de guerre qu'en temps de révolte. Dans cette perspective, la différence de provenance, de position sociale ou économique, de conviction politique, de religion ou de culture apparaît davantage comme un obstacle à la cohésion identitaire que comme un agent du processus d’identification.

Les changements de régime constituent le laboratoire par excellence de la confrontation des identités politiques. Une analyse fine révèle ici des degrés d’intégration variables selon les niveaux envisagés. On pense à la chronique « mémorial » du maître tisserand Chavatte qui se fait l’écho du sentiment antifrançais à Lille après la conquête de Louis XIV.

Mais les antagonismes peuvent être vifs aussi de part et d’autre des frontières religieuses, sociales et sans doute linguistiques qui parcourent et coupent les anciens Pays-Bas sans nécessairement se superposer aux frontières territoriales et politiques. Durant la Révolte, le positionnement religieux et politique de la noblesse aux Pays-Bas produit une division au sein de ce groupe. Cette désintégration d'une élite à identité forte constitue une des raisons de la prolongation du conflit.

Le rôle de personnalités fortes suscitant un débat identitaire au sein de leur propre groupe pourra être abordé dans ce volet sur identités et conflictualités.

Dès lors, il faut se demander comment les identités minoritaires, dissidentes ou marginalisées s’opposent aux identités majoritaires, et s’interroger sur les mécanismes par lesquels la radicalisation des appartenances produit un antagonisme et une revendication identitaire.

5. Identités et multiplicités. Comment l'identité individuelle se comporte-t-elle face aux identités collectives?

Alors que les autres volets du colloque s'interrogent sur des identités collectives, cette partie veut établir le rapport entre l’individu et le groupe. L'identité individuelle se constitue progressivement comme le carrefour unique de différentes identités collectives. En fait, ce nœud transforme l'identité individuelle en identité personnelle et singulière, mais il comporte aussi en lui les germes de dissensions. Selon les circonstances, le même individu se retrouve dans des contextes différents, et ses intérêts varient en fonction des interlocuteurs. En réalité, l'individu apparaît comme l'intersection de communautés multiples, mais cette intersection se constitue, évolue et se redéfinit continuellement en relation avec d'autres. L'individu entre ainsi dans un jeu, parfois ambigu, de l'usage et de l'affichage de ses appartenances.

Les hommes de pouvoir sont en première ligne du jeu multiple des identités. Le grand bailli de Hainaut est tantôt représentant du pouvoir central en province, tantôt délégué de cette province à la Cour de Bruxelles. Et l'appartenance à divers conseils et institutions peut engendrer des conflits entre des identités collectives et des parcours individuels singuliers. La noblesse ayant des domaines en France et aux Pays-Bas se déclare autant vassale des ducs de Bourgogne ou des Habsbourg que vassale du roi de France, en fonction de l'interlocuteur et des circonstances. Marchands et voyageurs, migrants et réfugiés sont aussi amenés à jouer de la multiplicité des appartenances. Il y a une foule d’exemples de parcours individuels étonnants, qui ont embrassé une carrière politique, diplomatique, militaire parfois surprenante, en jouant sur l'ambigüité des identités en question.

Une réflexion historique sur ces mécanismes d'identification relationnelle aidera à retracer les origines de l'individualisme, et ce même avant la naissance de l'individualité que l’on situe traditionnellement dans le courant du XVIIIe siècle.

Comité d’organisation :

  • Yves JUNOT (Université Valenciennes, France)
  • Florian MARIAGE (Chercheur associé au CRHIDI, Facultés universitaires Saint-Louis Bruxelles, Belgique)
  • Violet SOEN (Katholieke Universiteit Leuven, Belgique)

Comité scientifique :

  • Emmanuel BODART (Archives Etat Namur, Belgique)
  • Jean-Marie CAUCHIES (Facultés Universitaires Saint-Louis Bruxelles - Université Catholique Louvain, Belgique)
  • Sébastien DUBOIS (Archives Etat Liège, Belgique)
  • Philippe GUIGNET (Université Lille3, France)
  • Jelle HAEMERS (Katholieke Universiteit Leuven, Belgique)
  • Peter HOPPENBROUWERS (Universiteit Leiden, Pays-Bas)
  • Marie-Laure LEGAY (Université Lille3, France)
  • Guido MARNEF (Universiteit Antwerpen, Belgique)
  • François-Joseph RUGGIU (Université Paris IV, France)

Modalités de candidature

Veuillez remplir le Formulaire pour l’envoi des propositions / Formulier voor de verzending van de stellingen / Format for the shipment of proposals joint

DATE LIMITE D’ENVOI: 31 juillet 2011

ENVOYER PAR COURRIEL à l’adresse: yves.junot@univ-valenciennes.fr  ou violet.soen@arts.kuleuven.be

Langues du colloque : français, néerlandais, anglais 

Identiteit in het meervoud.

Jeux et enjeux des appartenances autour des anciens Pays-Bas, XIIe-XVIIIe siècles

Laatmiddeleeuwse en vroegmoderne identiteiten in de Nederlanden zijn reeds op verschillende wijzen bestudeerd; dat geldt in het bijzonder voor de stedelijke, regionale en (sub)nationale identiteiten. Tot nu toe vormde daarbij het grondgebied enerzijds, en de (interne) grenzen anderzijds, het bevoorrechte analysekader voor het onderzoek naar deze identiteiten. Het Franse begrip 'appartenance' (het behoren bij, het deel uitmaken van) kan de vraag naar laatmiddeleeuwse en vroegmoderne identiteitsvorming evenwel bijstellen. Het grondgebied is dan niet langer het voorwerp van onderzoek, maar wel het ruimtelijk kader voor de studie van identiteiten, die hier worden gedefinieerd als de uitkomsten van een identificatieproces waarbij het individu met anderen in verbinding wordt gesteld. Door aandacht voor de sociale groep, de werkomstandigheden, de instelling en de religie, maar ook voor het tastbare en het zintuiglijke en zelfs voor de effecten van gebeurtenissen en conflicten, wil dit colloquium nagaan hoe identiteiten ontstonden en ook verdwenen tijdens het Ancien Regime. Door een methodologische voorkeur voor jeux d'échelle, stelt dit colloquium zich voornamelijk tot doel om de meervoudigheid van de identiteitsbepaling in de laatmiddeleeuwse en vroegmoderne maatschappij te beklemtonen.

Na een inleidend rondetafelgesprek over bronnen en methodologie, zullen de afzonderlijke sessies zich in het bijzonder richten op enerzijds het ontstaan en anderzijds het veruitwendigen van identiteiten tijdens het Ancien Régime. Vervolgens bevraagt een sessie op welke wijze de toenmalige talrijke conflicten in de Nederlanden dit proces hebben beïnvloed. In een afsluitende sessie wordt tenslotte nagegaan hoe individuele identiteiten ontstonden op het kruispunt van deze collectieve identiteiten. Meer informatie over mogelijke onderwerpen binnen deze vijf thematische sessies vindt u in de voorafgaande appel à communication.

1. Identités: sources et méthodes

Het definiëren van bronnen en methodologie behoort altijd tot de basistaken van de historicus. Bij de zoektocht naar laatmiddeleeuwse en vroegmoderne identiteiten moet men de vraag naar de oorsprong en het doel van bewaard gebleven bronnen misschien zelfs nog scherper stellen. Zijn de bronnen met een doel van openbaarheid ontstaan, en werden ze zo zelf de vectoren van identiteit? Wat vertellen bronnen ons over identiteit in het Ancien Regime, en vooral: wat verzwijgen ze? Het doel van dit inleidende rondetafelgesprek is niet zozeer een overzicht van mogelijke bronnen op te stellen, maar wel om een kritische en vergelijkende reflectie over het bronnenmateriaal op te starten.

2. Identités et altérités. La genèse et la construction des identités dans le rapport à l’autre

De vraag naar appartenances is in feite een vraag naar hun ontstaan en hun constructie. Identiteiten ontstaan door de blik van de ander, de blik naar de ander en het kruisen van deze blikken. Daardoor wordt identiteitsconstructie in feite een permanent en polymorf proces, dat zelden definitief of absoluut is. Zo heeft het Ancien Regime vooral het ontstaan van collectieve identiteiten bevorderd, in het bijzonder in de stad waar gilden, ambachten, broederschappen, schutterijen en burgers samenleefden. Identificatie gebeurde dan door positionering, integratie, nabootsing, conformering, of a contrario onverschilligheid, segregatie of exclusie ten overstaan van andere groepen. Sociale mobiliteit, migratiestromen, onderwijsmogelijkheden en religieuze gevoeligheden vormden andere prikkels voor het ontstaan van identiteiten in het Ancien Regime. Deze sessie poogt daarom een antwoord te formuleren op de vraag hoe en waarom identiteiten ontstonden tijdens het Ancien Regime.

3. Identités et extériorités. L’affichage et l’extériorisation des identités

Na hun ontstaan hebben collectieve identiteiten de neiging om zich te veruitwendigen en zich kenbaar te maken. Deze fase is essentieel in de geschiedenis van iedere identiteit: ze laat immers toe dat het geïsoleerd individu zich publiekelijk kan terugvinden in de gemeenschap waartoe hij of zij behoort. Deze veruitwendiging zorgt er ook voor dat groepen merktekens krijgen en ten toon spreiden die hen van andere entiteiten onderscheiden. Traditioneel heeft de historicus steeds de geschreven uitdrukking van deze identiteiten bestudeerd, maar hij kan niet langer voorbijgaan aan de veelvoudige symbolen, materiële culturen en rituelen. In het identificatieproces zijn immers ook waarnemingen belangrijk: zicht, gehoor, smaak, geur, voelzin. Met andere woorden, het zintuiglijke van geluiden, kleuren, voorwerpen, gebaren in het identificatieproces wordt in deze sessie het onderwerp van onderzoek.

4. Identités et conflictualités. La cristallisation et les changements d’identités en périodes conflictuelles

Het conflict heeft een paradoxaal effect op identiteitsvorming: ofwel doet tweedracht bestaande identiteiten kristalliseren en radicaliseren, ofwel laat het conflict deze verdwijnen om ze te vervangen door andere. Dit onderdeel van het colloquium stelt zich tot doel om de constructie, deconstructie en reconstructie van identiteiten te onderzoeken tijdens de talrijke conflictueuze periodes in de geschiedenis van de Nederlanden, zowel in tijden van oorlog als in tijden van opstand. Daarbij moet men zich voornamelijk afvragen hoe identiteiten in de minderheid zich verhouden tot identiteiten in de meerderheid, en hoe radicalisering dit proces kan beïnvloeden.

5. Identités et multiplicités. L'identité individuelle face aux identités collectives

De andere sessies van dit congres onderzoeken collectieve identiteiten, maar dit luik wil het verband tussen individu en groep uiteenzetten. De individuele identiteit vormt zich immers op het unieke kruispunt tussen verschillende collectieve identiteiten. Naargelang de context kan eenzelfde individu zijn belangen van de onderhandelingspartner laten afhangen. Zo is de grootbaljuw van Henegouwen zowel vertegenwoordiger van het centraal gezag in de provincie, als vertegenwoordiger van de provincie bij het centraal gezag. Daardoor kan ook de appartenance van verschillende groepen, raden en instellingen identiteitsproblemen opleveren. Het individu treedt zo toe tot een spel van het naar eigen inzicht gebruiken en afficheren van appartenances. Deze historische reflectie over de mechanismen van identificatie zal tenslotte helpen om de oorsprong van het individualisme terug te vinden, en dat nog vóór de geboorte van de individualiteit die men gewoonlijk in de achttiende eeuw situeert.

Talen van het colloquium: Frans, Engels en Nederlands. Gelieve het bijhorende inschrijfformulier in te vullen en ons te bezorgen.

Lieux

  • Valenciennes, France

Dates

  • dimanche 31 juillet 2011

Mots-clés

  • identités, appartenances, anciens Pays-Bas

Contacts

  • Yves Junot
    courriel : Yves [dot] Junot [at] univ-valenciennes [dot] fr
  • Violet Soen
    courriel : violet [dot] soen [at] kuleuven [dot] be

Source de l'information

  • Yves Junot
    courriel : Yves [dot] Junot [at] univ-valenciennes [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'identité au pluriel. Jeux et enjeux des appartenances autour des anciens Pays-Bas, XIIe-XVIIIe siècle », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 16 mars 2011, https://doi.org/10.58079/i2i

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