InicioLa « ville durable » au sud de la Méditerranée. Enjeux, circulations et mise à l’épreuve de nouvelles politiques urbaines

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La « ville durable » au sud de la Méditerranée. Enjeux, circulations et mise à l’épreuve de nouvelles politiques urbaines

The “sustainable city” in the south of the Mediterranean: Challenges, circulations and the pursuit of new urban policies

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Publicado el miércoles 05 de octubre de 2011

Resumen

Le changement climatique, l’urbanisme éco-responsable et la maîtrise de la consommation énergétique sont autant de questions qui ont été érigées depuis quelques années en problèmes publics sur la rive sud de la Méditerranée, dont s’emparent non seulement élus et pouvoirs publics, mais aussi acteurs privés, société civile (ONG et associations) et acteurs internationaux présents dans les pays. Climate change, eco-friendly urban planning and control over energy consumption are some of the questions under discussion in countries along the southern Mediterranean coast. In recent years, these issues have been brought to the forefront of debate not only by elected officials and government bodies but also by private actors, civil society (NGOs and associations) and international actors working in the country.

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Présentation

La « ville durable » au sud de la Méditerranée. Enjeux, circulations et mise à l’épreuve de nouvelles politiques urbaines/

Rédacteurs invités : Pierre-Arnaud Barthel et Eric Verdeil

 Le changement climatique, l’urbanisme éco-responsable et la maîtrise de la consommation énergétique sont autant de questions qui ont été érigées depuis quelques années en problèmes publics sur la rive sud de la Méditerranée, dont s’emparent non seulement élus et pouvoirs publics, mais aussi acteurs privés, société civile (ONG et associations) et acteurs internationaux présents dans les pays. Et les villes en tant qu’espaces concentrant désormais une part majeure de la population et de la consommation énergétique, et en tant que systèmes complexes d’acteurs institutionnels et économiques, sont des lieux très sensibles d’expérimentation du développement urbain durable (DUD). Ainsi, la question de la diffusion de cette nouvelle injonction depuis au moins les années 2000 du côté sud de la Méditerranée est posée dans ses modalités, ses nécessaires adaptations et appropriations.

Le projet de numéro ne vise pas à identifier la vulnérabilité environnementale des villes arabes ni à dresser l’inventaire des institutions en charge, à l’échelle nationale, du développement durable. L’accent sera mis sur les mobilisations et les projets se revendiquant, à l’échelle d'une ou plusieurs villes, de la problématique du développement urbain durable. Un regard critique (théoriquement ainsi que politiquement) sur les mots d’ordre, autant que sur les formes de mobilisation, est attendu. Nous suggérons aux auteurs intéressés par cette thématique plusieurs pistes de questionnement.

L’aire culturelle retenue ne se distingue pas, à première vue, par des initiatives particulièrement pionnières : les premières expérimentations « durables », qu’elles soient ou non labellisées comme telles, s’inscrivent dans des approches encore timides, essentiellement impulsées dans des États caractérisés, pour la plupart, par des formes certaines d’autoritarisme qui brident les initiatives venues de la base et la formation de véritables pouvoirs locaux. Absent dans sa dimension contestataire, un développement durable urbain « institutionnel » semble pourtant en route, impulsé surtout « d’en-haut », en lien avec les acteurs internationaux, encore inégal et fragile et parfois relayé, bien que très inégalement d’un pays à l’autre, par la société civile. Cela rend le travail de recherche intéressant : comment les acteurs travaillent-ils ? Comment s’approprient-ils le référentiel alors qu’ils sont plongés dans une réalité politique qui présente de nombreux freins à la concrétisation de territoires et d’actions urbaines vertueusement « durables » ?

En ce qui concerne le contenu des politiques urbaines durables dans cette région du monde, retrouve-t-on des mécanismes et des lieux d’application qui ont fait leurs preuves ailleurs et qui sont transportées à titre de best practices ou de modèles, comme des éco-quartiers sur des sites d’extension ou de renouvellement urbain ? Ou au contraire, assiste-t-on localement à des initiatives valorisant des tissus urbains spécifiques, par exemple les tissus historiques et les savoir-faire traditionnels vantés pour leur qualité d’adaptation climatique ? En lien avec l’identification de ces objets d’intervention et de ces modalités d’action, quelles sont les formes de validation et de labellisation du durable dans l’espace considéré ? Il semble que l’on assiste à l’importation concurrentielle de normes extérieures, en particulier dans le domaine de la construction (LEED, HQE, etc.), reflétant les enjeux économiques de l’exportation de ces nouvelles technologies à partir des pays du Nord ou de puissances émergentes pionnières dans ce domaine (la Chine par exemple, notamment pour les panneaux solaires). Pour autant, quelles adaptations de ces normes sont effectuées ?

Un autre axe essentiel du dossier thématique vise à interroger la tension inhérente aux politiques de développement urbain « durable » entre enjeux locaux et enjeux globaux. Alors que l’émergence de la thématique du développement durable, à travers les premiers agendas 21 par exemple, avait fortement mis l’accent sur les problèmes locaux d’environnement, les années récentes et les nouveaux mécanismes d’action (MDP par exemple) semblent avoir réorienté les priorités vers des thématiques comme le changement climatique. On peut alors s’interroger sur les changements sociopolitiques et sur la recomposition des enjeux économiques et sociaux induits par ce glissement : moindres retombées sur la qualité de l’espace de vie quotidien dans les quartiers précaires, bénéfices pour des entreprises locales ou extérieures qui maîtrisent des technologies complexes.

Enfin, on s’interrogera aussi sur les spatialisations différenciées de ces premières expérimentations de la ville durable au sud de la Méditerranée. Certes, les capitales et leurs grands projets immobiliers ou touristiques apparaissent comme des sites-vitrines pour ces nouvelles approches – mais souvent en étant inféodés à une orientation technologico-commerciale. Par ailleurs, d’autres types de villes et d’espaces urbains sont concernés également : on pense à des villes secondaires, voire petites et moyennes, où des facteurs locaux peuvent parfois plus facilement converger vers une logique d’expérimentation (certains types de villes industrielles par exemple).

Une dernière précision a trait à la singularité de l’aire d’étude postulée par cet appel à contributions. Elle peut être questionnée au moins de deux manières : d’une part, en soulignant, par exemple par des comparaisons entre différentes villes de taille, fonction ou pays différents, des situations en décalage ou en convergence. D’autre part, la singularité de l’aire du sud et de l’est de la Méditerranée pourrait utilement être mise en perspective avec des ensembles géographiques voisins (nord de la Méditerranée, Golfe arabo-persique, autres pays émergents ou du Sud). De telles mises en perspective relieraient explicitement une ou plusieurs villes de l’aire d’étude proposée avec d'autres villes situées ailleurs.

Pour finir, on ne pourra pas faire l’économie d’un questionnement sur les effets et perspectives ouvertes par les « printemps arabes ». 2011 est une année qui re-questionne l’action urbaine pour les pays de la région à tous les niveaux. Certes, on ne peut savoir quels seront les résultats des différentes « révolutions » et il vaut mieux les concevoir comme un processus qui sera nécessairement long en Égypte ou en Tunisie pour ne mentionner que ces deux pays. Ce nouveau contexte fait se demander si un développement durable plus « incarné » pourrait se formaliser à l’avenir, pas nécessairement high-tech, et moins instrumentalisé par les régimes à des fins d’image (comme le régime Ben Ali l’a notamment fait). Ou à l’inverse, la situation économique viendra-t-elle freiner les réformes amorcées tant leur coût est trop important à faire supporter aux familles. Le questionnement est ouvert.

  • Pierre-Arnaud Barthel est maître de conférences en urbanisme à l’Université Paris-Est Marne la Vallée et au LATTS. Ses dernières publications abordent le référentiel de la ville durable dans le monde arabe : Barthel P.-A. et Monqid S., 2011, Le Caire, réinventer la ville, Autrement, collection Villes en mouvement ; Barthel P-A et Zaki L., dir., 2011, Expérimenter la « ville durable » au sud de la Méditerranée, éditions de L’Aube.
  • Eric Verdeil est géographe et urbaniste de formation. Il est chargé de recherches à Lyon au laboratoire CNRS « Environnement, Ville, Société » et enseigne à l’Institut d’urbanisme de l’Université Lumière Lyon 2. Il a précédemment été en poste à l’Institut français du Proche-Orient (IFPO) à Beyrouth. Ses travaux portent sur les politiques urbaines au Moyen-Orient. Il a travaillé en particulier sur la reconstruction du Liban et de Beyrouth. Aujourd’hui, ses recherches portent sur le développement urbain durable, notamment au Liban, en Jordanie et en Tunisie, avec un souci comparatif nord-sud. Il a notamment publié avec Taoufik Souami Concevoir et gérer les villes. Milieux d’urbanistes du Sud de la Méditerranée (Économisa-Anthropos, 2006), et avec Ghaleb Faour et Sébastien Velut, Atlas du Liban. Territoires et société (Presses de l’IFPO).

Modalités de soumission

La date limite pour soumettre un résumé au directeur de la revue est le 30 octobre 2011.

Les articles doivent être remis avant le 30 janvier 2012.

Veuillez nous envoyer les manuscrits par voie électronique à l’adresse suivante : EnvUrb@ucs.inrs.ca.

English version

The “sustainable city” in the south of the Mediterranean: Challenges, circulations and the pursuit of the new urban policies

Guest editors: Pierre-Arnaud Barthel, Eric Verdeil

Presentation

Climate change, eco-friendly urban planning and control over energy consumption are some of the questions under discussion in countries along the southern Mediterranean coast. In recent years, these issues have been brought to the forefront of debate not only by elected officials and government bodies but also by private actors, civil society (NGOs and associations) and international actors working in the country. Considered today as spaces where are concentrated the vast majority of the population and energy consumption, and as a complex system of institutional and economic actors, cities are places where sustainable urban development (SUD) initiatives can indeed be pursued. This raises the question of how to coordinate the process of dissemination of this new ordinance in place since at least the year 2000 on the south shore of the Mediterranean, make essential adaptations and apply it in the field.

In this special topic issue of the UE Journal, our goal is not to assess the environmental vulnerability of Arab cities or to compile a list of institutions responsible for sustainable development at the national level. Rather, the emphasis is on sustainable urban development advocacy and projects undertaken across one or several cities. This includes critical analyses (both on a theoretical and political level) of slogans as well as methods of advocacy. We suggest to authors interested in this proposed topic the following set of questions for consideration.

The initial SUD projects are not particularly culturally groundbreaking: overall, the first “sustainable” experiments under way, whether or not labelled as such, are part of still very basic approaches, which are definitely linked to authoritarianism. In this regime, the state clamps down on bottom-up initiatives and the formation of genuine local governments. An uneven and somewhat weak “institutional” sustainable urban development political base seems to exist despite the lack of any arena for debate. It is mainly “top-down” and instigated by international actors. This makes research conducted in this area interesting: under such conditions, how are urban sustainable policies and projects implemented? How do actors apply this global new buzzword while taking local needs into account, even though they must deal with a political reality that imposes many obstacles on the way towards achieving immaculately “sustainable” territories?

Regarding the specific content of sustainable urban policies in this part of the world, we ask whether demonstrated mechanisms and areas of application can be found elsewhere, which are implemented under the “best practices” heading or are defined as models such as eco-districts and developed on urban expansion or renewal sites? Alternatively, can grassroots “sustainable” initiatives enhance urban areas such as historical zones and traditional knowledge in line with climate change adaptation? Across the range of experiences and models for action, how is the process of validation and labelling of sustainable places actually being conducted? It can be argued that we have entered a period where international standards of competition are imported especially in the construction industry (such as LEED, HEQ, etc), reflecting the economic challenges of exporting these new eco-technologies from the North or from the most powerful developing countries specializing in this industry (i.e. solar panels made in China). All considered, to what extend are these standards being adapted?

Another key focus area of this special topic issue is to examine the underlying tension between local and global concerns within urban “sustainable” policies. Although the Agenda 21 program, for example, emphasized local environmental problems, sustainable development priorities have evolved in recent years thanks in part to new mechanisms of action (i.e. the CDM) in order to address issues related to climate change. This raises the question of socio-political shifts and the reframing of economic and social problems arising from this change. In the end, the result may be far less impact on the quality of everyday living environments in low-income neighbourhoods, while more profits are made by local or foreign companies able to handle control complex technologies.

Finally, we also wish to discuss the distinct spatializations of these first urban sustainability experiments in the south of the Mediterranean. Although capital cities and their large-scale building or tourist-development projects can be seen as an opportunity to showcase these new sustainable approaches, despite being subordinated to technological and commercial imperatives, other types of cities and urban spaces can equally serve this role. Indeed, in second-tier cities and even small- and medium- sized towns local factors can more easily meet criteria for conducting experiments (some types of industrial cities, for example).

An additional point that should be made is the unique spatial character of the study area, the sustainable city on the south coast of the Mediterranean, which is the focus of this call for contributions. Its singular nature can be addressed in at least two ways. First, gaps and convergences can be identified through comparisons between cities that vary according to size, function or country. Second, the singular nature of the southern and eastern areas of the Mediterranean can effectively be considered in a wider context and contrasted with neighbouring geographical areas (north coast of the Mediterranean, Persian Gulf, other developing nations in the South), in order to create explicit connections between one or several Arab cities with other cities elsewhere.

Finally, the effects and opportunities arising from the “Arab Spring” can certainly not be ignored. The year 2011 calls into question the breadth of urban action for countries in the region. Of course, no one can predict the outcome of the various “revolutions” taking place, which are best understood as a process, which will obviously be long lasting in places such as Egypt or Tunisia to name just a few. Within this new context, we ask whether a more “embodied” form of sustainable development could be endorsed in the future, which is not necessarily “high tech” and used to a lesser extent by regimes for its own aims and purposes (such as the Ben Ali regime in particular). Conversely, will the current economic situation end reforms, as families are no longer able to bear their costs. The issue remains open to discussion.

  • Dr Pierre-Arnaud Barthel is assistant professor in urban planning at the University of Paris-Est, Marne la Vallée and at the LATTS (Research centre on technologies, territories and societies). His recent publications address the issue of urban sustainability in the Arab world: Barthel P.-A., Monqid S., 2011, Cairo, reinventing the city [in French], Autrement; Barthel P.-A., Zaki L. eds. 2011, Experiencing the “sustainable city” in the South of the Mediterranean [in French], Éditions de l’Aube.
  • Dr Eric Verdeil is a professional geographer and urban planner. He is a senior fellow at the CNRS in Lyon and teaches at the Urban Planning Institute of the University of Lyon 2. He previously held posts at the French Institute of the Near East (IFPO) in Beirut. His research focuses on urban policy in the Middle East. He worked particularly on the reconstruction of Lebanon and Beirut. Today, his main area of research is on sustainable urban development, including in Lebanon, Jordan and Tunisia, in a north-south perspective. He has published with Taoufik Souami: 2006, Designing and managing cities. Town planners in the Southern Mediterranean [in French], Anthropos-Economica, and with Ghaleb Faour and Sebastian Velut, Atlas of Lebanon. Territories and Society (Presses de l’IFPO).

Submissions

Abstracts must be submitted by October 30, 2011 and sent to the journal’s editor.

The deadline for submitting the final paper is January 30, 2012.

All correspondence regarding manuscripts will be handled by e-mail at EnvUrb@ucs.inrs.ca.

Comité de rédaction / Editorial Board

  • Karen Bakker, University of British Columbia
  • Bernard Barraqué, École Nationale des Ponts et Chaussées
  • Vincent Berdoulay, Université de Pau et des pays de l’Adour
  • Laurence Bherer, Université de Montréal
  • Julie-Anne Boudreau, INRS-UCS
  • Sandra Breux, Université de Montréal
  • Emmanuel Brunet-Jailly, University of Victoria
  • Nassima Driss, Université de Rouen
  • Mario Gauthier, Université du Québec en Outaouais
  • Liette Gilbert, York University
  • Pierre J. Hamel, INRS-UCS
  • Florent Joerin, Université Laval
  • Claire Poitras, INRS-UCS
  • Fritz Sager, Universität Bern

Categorías


Fecha(s)

  • domingo 30 de octubre de 2011

Palabras claves

  • ville durable, sud de la Méditérranée, politiques urbaines

Contactos

  • Gabriela Coman
    courriel : acsalf [at] inrs-ucs [dot] uquebec [dot] ca

Fuente de la información

  • Gabriela Coman
    courriel : acsalf [at] inrs-ucs [dot] uquebec [dot] ca

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Para citar este anuncio

« La « ville durable » au sud de la Méditerranée. Enjeux, circulations et mise à l’épreuve de nouvelles politiques urbaines », Convocatoria de ponencias, Calenda, Publicado el miércoles 05 de octubre de 2011, https://doi.org/10.58079/j5c

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