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Parler en guerre au XIXe siècle

Talking war in the 19th century

Journée d’étude interdisciplinaire littérature / histoire

Literature / history interdisciplinary study day

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Veröffentlicht am Montag, 12. Dezember 2011

Zusammenfassung

La journée d’étude programmée le vendredi 5 octobre 2012 à l’université de Lille III se propose d’être le premier chapitre du projet de recherche « Parler en guerre ». Elle est destinée à explorer une histoire moderne de la guerre encore proche de nous – le XIXe siècle, siècle de nombreuses guerres civiles, étrangères et coloniales, siècle qui voit émerger une nouvelle culture visuelle et scientifique de la guerre. Cette histoire plurielle de la guerre reste néanmoins plus silencieuse quand il s’agit de confronter le conflit de rue avec le genre militaire et littéraire du récit de la bataille, l’affrontement du peuple et des soldats de la ligne, la prise d’assauts, la charge, la capitulation, l’attente – en bref toutes les figures de l’art de la guerre – avec le réseau de paroles, de discours, de tribunes sans lesquels une guerre ne pourrait se faire : les scènes de guerre les plus bruyantes comme les plus silencieuses n’adviennent et ne parviennent jamais jusqu’à nous sans être doublées, tissées d’un ou de plusieurs paroles, discours, de sorte que c’est en se penchant sur l’inscription littéraire, oratoire, lyrique, polémique de ces discours tenus dans un milieu qui à première vue les abolit qu’on peut davantage saisir ou entendre ce qui favorise la guerre, ou ce qui la condamne, ou encore ce qui différencie une guerre d’une autre.

Inserat

Parler en guerre au XIXe siècle

Journée d’étude interdisciplinaire littérature / histoire organisée par l’équipe d’accueil Alithila et le laboratoire UMR 8529-CNRS Irhis à l’université de Lille III

Argumentaire

La journée d’étude programmée le vendredi 5 octobre 2012 à l’université de Lille III se propose d’être le premier chapitre du projet de recherche Parler en guerre. Elle est destinée à explorer une histoire moderne de la guerre encore proche de nous – le XIXe siècle, siècle de nombreuses guerres civiles, étrangères et coloniales, siècle qui voit émerger une nouvelle culture visuelle et scientifique de la guerre. Cette histoire plurielle de la guerre reste néanmoins plus silencieuse quand il s’agit de confronter le conflit de rue avec le genre militaire et littéraire du récit de la bataille, l’affrontement du peuple et des soldats  de la ligne, la prise d’assauts, la charge, la capitulation, l’attente  – en bref toutes les figures de l’art de la guerre – avec le réseau de paroles, de discours, de tribunes sans lesquels une guerre ne pourrait se faire : car, aussi étrange qu’il puisse paraître, les scènes de guerre les plus bruyantes comme les plus silencieuses n’adviennent et ne parviennent jamais jusqu’à nous sans être doublées, tissées d’un ou de plusieurs paroles, discours, de sorte que c’est en se penchant sur l’inscription littéraire, oratoire, lyrique, polémique de ces discours tenus dans un milieu qui à première vue les abolit qu’on peut davantage saisir ou entendre ce qui favorise la guerre, ou ce qui la condamne, ou encore ce qui différencie une guerre d’une autre. 

Parler en guerre, c’est faire parler la guerre autrement qu’on pourrait s’attendre à l’entendre, l’entendre aussi dans d’autres lieux où on l’attend, c’est faire surgir dans le présent du combat un recul, une prise de distance par l’histoire, c’est aussi vouloir, parfois, contredire, combattre, contrecarrer par des actes de parole l’histoire qui est en train de se faire et auquel notre présent se refuse au point de devenir étranger à nous-mêmes, déjà advenu, ou encore tourné vers la lutte, utopiste, prophétique. L’enjeu de cette journée d’étude est la définition des genres singuliers, des pratiques anthropologiques de paroles, des systèmes concrets de langage, ou des phénoménalités de discours qui ont été les plus féconds, les plus productifs pour  faire comprendre à celui qui était jeté dans la tourmente ce qui lui advenait, pour dire, pour adresser la guerre elle-même : Parler en guerre, c’est mettre en oeuvre une sorte d’instinct épistémologique incarné en acte dans le discours.  Pour autant, les discours à la première personne ne sont pas seulement les matrices possibles d’une lecture oralisante de la guerre. Aux suppliques, aux insultes, aux menaces, aux harangues doivent s’ajoutent les chansons, les discours politiques – parlementaires ou de rues – les carnets, les chroniques, les textes qui insèrent dialogues, déclamations qui authentifie et légitiment le témoignage (on songe aux Choses vues de Victor Hugo, aux Souvenirs de 1848 de Maxime Ducamp, à Jules Vallès, aux romans qui se sont emparés de la fresque des insurrections, aux Mémoires : autant d’oeuvres qui retranscrivent littérairement ou non les situations de paroles propres aux insurrections.)   Les mots des combats, les langues des conflits – qui ont déjà été l’objet d’études individuelles ou collectives, – que ce soit dans le domaine de la recherche historique ou celui de la recherche littéraire – ne doivent pas être coupés d’un regard anthropologique inséparable d’une réflexion sur l’incarnation en paroles. Les historiens contemporains des insurrections advenues pendant le second tiers du siècle se confrontent ainsi aux allocutions oratoires, tribuniciennes et lyriques qui prennent place pendant les combats  et dont il ne fait pas de doute qu’elles s’inscrivent au même titre que les oeuvres canoniques dans l’histoire des formes poétiques du siècle. En insurrection, Lamartine ne fait pas des vers : il fait l’orateur. D’autres en font. En guerre, en insurrection, au XIXe siècle, on pratique les Belles-Lettres : on ne les renie pas. C’est que pour les contemporains des conflits armés de ce siècle l’usage de la force et de la violence n’impliquent pas le moins du monde qu’on cesse de parler et même qu’on cesse de faire oeuvre par le langage. Parler en guerre, c’est aussi faire la guerre en parole. Les bulletins de la Grande Armée sont lus à haute à voix par les maires dans les villages, par les acteurs au théâtre, par les prêtres durant le prêche.  En guerre, on parle sous forme d’adresses, d’injonctions, de menaces, de prières. On parle aussi en suppliant, en chantant ou en mourant : tous actes de paroles dont la compréhension est inséparable de l’étude des formes, des pièces de langage, oeuvres en lequels ils s’incarnent. Le chercheur en histoire comme le chercheur en littérature, s’il veut se pencher sur ce qu’il faut concevoir autrement que comme une simple littérature de guerre, doit faire l’effort de saisir son objet selon une perspective pragmatique  – on parle en guerre en vue de, pour faire, pour ne pas faire, pour, contre.

Différentes temporalités du combat (paroles de vainqueurs et de vaincus, mot de la victoire et de la reddition comme différents acteurs (officiers  ou soldats, porte-parole et négociateurs, déserteurs, prisonniers civils hommes et femmes, observateurs) font aussi parler différemment la guerre. Celle-ci est saisie entre deux systèmes symboliques d’enregistrement : l’oreille humaine, la mémoire – on se souvient de ce qu’on disait, de ce qu’on entendait, de ce qu’on chantait, des cris – et la plume qui retranscrit, celle des journalistes de presse (par exemple, les grandes pages du Moniteur écrites à vif au cours des journées d’insurrections mais aussi les pages des chroniqueurs, des mémorialistes, des militaires ). Les plus illustres représentants sont accompagnés du plus grand nombre : on songe ainsi  à la quantité inépuisable de narrations anonymes des insurrections du XIXe siècle qui sont parvenues jusqu’à nous et, par extension, à la confrontation au sujet de la guerre des traces écrites anonymes avec les oeuvres reconnues, établies, signées pour transcrire le même événement. 

Chaque contributeur aura conscience que cette journée est l’occasion d’une rencontre sur ce sujet précis Parler en guerre entre historiens et littéraires, une rencontre destinée à confronter les approches, les regards :  afin que, brièvement, partiellement, la parole ne soit plus seulement réduite à un métadiscours sur l’événement assigné à demeure à la sphère des représentations  ou à un objet formel, littéraire séparé de l’histoire qui l’a vue naître.  

Modalités pratiques de soumission et de sélection

Le projet de recherche interdisciplinaire  Parler en guerre est porté par deux laboratoires de l’université de Lille III : l’équipe d’accueil Alithila (U.F.R de Lettres) et le laboratoire Irhis (U.M.R 8529)

Les propositions de communication  d’une page environ seront soumises au comité organisateur.

Date limite : 31 janvier 2012

Les interventions, après évaluation par le comité organisateur, pourront faire l’objet d’une publication numérique par les laboratoires organisateurs.

Les propositions de contribution (jusqu’au 31 janvier 2012)  sont à adresser à

Responsables

  • Sylvie Aprile (Irhis)
  • Dominique Dupart (Alithila)

Comité organisateur

  • Sylvie Aprile,
  • Dominique Dupart,
  • Jean Martinant de Preneuf,
  • Alain Vaillant

Url de référence : http://crehist.hypotheses.org/

Orte

  • Université Lille 3, salle séminaire, laboratoire IRHIS
    Lille, Frankreich

Daten

  • Dienstag, 31. Januar 2012

Schlüsselwörter

  • parler, guerre, insurrection, XIXe siècle, rumeur

Kontakt

  • sylvie aprile
    courriel : sylvie [dot] aprile [at] univ-lille3 [dot] fr
  • Dominique Dupart
    courriel : dominiquedupart [at] hotmail [dot] com

Informationsquelle

  • sylvie aprile
    courriel : sylvie [dot] aprile [at] univ-lille3 [dot] fr

Lizenz

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Zitierhinweise

« Parler en guerre au XIXe siècle », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 12. Dezember 2011, https://doi.org/10.58079/jpa

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