À l’échelle mondiale, les universités sont entrées dans un système concurrentiel dominé par les classements, l’élitisme et la proximité avec le monde économique. Elles deviennent des acteurs du développement local, de la dynamique et de l’innovation sociales, de l’urbanisme. On sort des campus, symboliquement et matériellement. Ce « retour en ville » entraîne des conséquences sociales qui alimentent conflits et controverses.

Version française :

Depuis qu’Espaces et Sociétés a publié son numéro consacré à l’université et la ville (1996), beaucoup de choses se sont passées.

À l’échelle mondiale s’affirme un système concurrentiel fortement marqué par les ranking, par l’élitisme et par un rapprochement croissant avec le monde économique. En France, une politique récente vise à créer des grands pôles universitaires compétitifs (universités fusionnées ou au moins PRES), notamment pour gagner des places dans les classements internationaux. En même temps, l’opération Campus, organise d’importantes interventions immobilières universitaires, marquées par un ensemble d’innovations dans les objectifs et la méthode qui la différencie fortement des opérations précédentes (Université 2000 – U3M).

Avec des variations importantes selon les pays, notamment en fonction des situations antérieures, les universités s’affirment comme des acteurs du développement local, de la dynamique et de l’innovation sociales, de l’urbanisme. On sort des campus, symboliquement et souvent matériellement. En témoigne ce « retour en ville » qui caractérise les projets immobiliers de nombreuses universités, même s’il prend une tournure très différente selon les cas et les régions du monde. Ce « retour en ville » remet en évidence la place des étudiants et des universitaires dans la ville. Au-delà, il entraîne un ensemble de conséquences sociales qui parfois se manifestent dans des conflits et font controverse.

On peut interroger le nouveau rapport qui est en train de se nouer entre les universités et la ville selon cinq axes :

- Les stratégies de transformation des universités à différentes échelles. Comment les interpréter ? Quel place y tiennent les nouvelles formes du rapport à la ville ? 

- Les acteurs et les enjeux. Quels sont les acteurs réellement mobilisés du côté de la ville et de l’université ? Comment coopèrent-ils ? Comment les uns et les autres perçoivent-ils les enjeux de leur coopération ?

- Les formes de la présence urbaine des membres de la collectivité universitaire (étudiants, enseignants, chercheurs, administratifs) : pratiques de la ville, choix résidentiels, implication dans la vie urbaine, les associations, l’activité économique, la politique etc.).

- Les méthodes et dispositifs utilisés pour agir dans et sur la ville. On prendra en compte les actions immobilières mais aussi celles qui visent à développer de nouvelles coopérations avec le monde économique ou l’action sociale urbaine. Dans le cas français, on s’efforcera d’ouvrir la « boîte noire » des opérations campus.

- L’interrelation entre stratégie urbaine et stratégie universitaire. Cela pose la question des relations entre les gouvernements urbains et les gouvernements universitaires, mais également celle de l’intérêt que manifestent respectivement les villes et les universités à devenir des acteurs de l’économie de la connaissance. On sera également attentifs aux scènes sur lesquelles se dessinent de nouvelles formes d’interaction, soit internes au monde universitaire (dans les domaines de la formation ou de la recherche), soit externes, avec le monde urbain (notamment les mouvements sociaux ou les groupes innovants) ou le monde économique.

Cependant d’autres pistes présentent de l’intérêt. C’est pourquoi tous les articles qui permettront d’analyser les formes actuelles de la relation entre université et ville seront les bienvenus, quelle que soit la thématique retenue, et même s’ils opèrent un  retour historique, du moment qu’ils éclairent le présent. Même si les analyses concernant la situation française y occupent une place significative, le numéro gardera un caractère international.

Coordination du dossier :

• Alain Bourdin
• Élisabeth Campagnac

Calendrier :

• 10 novembre 2012 : date limite de remise des articles
• 15 janvier 2013 : informations aux auteurs

Adresse pour la correspondance de préférence en version électronique par courriel

• bourdin@msh-paris.fr
• elisabeth.campagnac@enpc.fr

ou par voie postale en quatre exemplaires :

Alain Bourdin, Université Paris-Est Marne-la-Vallée , IFU, 5 boulevard Descartes, Champs-sur-Marne, 77454 Marne-la-Vallée Cedex 2

Attention :

- Dorénavant la revue ne demande plus de propositions d’articles mais directement les articles.

- Les articles ne dépasseront pas 42 000 signes (espaces compris) en incluant : texte, notes, références bibliographiques, annexes, mais hors résumés.

- Les normes de présentation et les conseils aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue :

http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/conseils.html

English Version:

University: Back to the City?

In 1996 Espaces et Societés published a special issue dedicated to universities and cities, but much has changed since then. At the global level, the academic system has become highly competitive, elitist and increasingly associated with the economic world.

In France, a recent policy targets the creation of major academic poles, with the purpose of improving their scores in international ranking. At the same time, a central government programme allows universities to act as innovative real estate developers. Each country has its own ways and traditions but universities intend to become main actors in territorial development, urban planning and also social innovation. A trend towards an exit from the campus emerges, symbolically and sometimes spatially. Going “back to the city” takes different forms according to local contexts and world regions, but it is a clear aim in the real estate strategy of most universities. This “back to the city” trend both draws attention to the central place of students and academics in the city and also produces a set of social consequences which can become controversial and conflictual.

The merging relationship between universities and cities raises five main issues:

- The transformation strategies of universities at their various levels: how might one interpret these and how do they affect the new forms of partnership with the city?

- The actors and what are the stakes: within both the city and the university, which actors are actually involved, how are their partnerships working and how do each of them perceive the challenges posed?

- The presence of academic communities (students, teachers, researchers and administrative staff) in the city: their urban practices, residential choices, urban commitments (in non-profit associations, economic field, local politics, etc.).

- The methods and approaches used to act in and upon the city: real estate purchases but also new economic partnerships and/or social activities in the city.

- The interaction between urban and academic strategies, raising first the issue of the relations between urban and academic governments, but also of their willingness to play their part together in the field of a knowledge economy. Being attentive to the emergence of new forms of partnership, either internally (in the field of teaching and/or research) or externally (with leading economic managers, social movements, creative groups, etc.).

These issues are not exclusive and others might be considered. Any paper offering an analysis of the current relationship between universities and cities is welcome as would also be a historical paper as long as it brings light on the present situation. While the French context will doubtless figure significantly this special issue has the definite aim to include an international and comparative dimension.

Co-ordination of this issue:

• Alain Bourdin
• Élisabeth Campagnac

Deadlines:

• 10.11.2012: reception of full papers
• 15.01.2013: feedback to the authors

Correspondence address:

E-mail (most convenient):

• bourdin@msh-paris.fr
• elisabeth.campagnac @enpc.fr

Per post (4 copies):

Alain Bourdin, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, IFU, 5 boulevard Descartes, Champs-sur-Marne, 77454 Marne-la-Vallée Cedex 2

Notes:

- Only full papers are assessed.

- Paper maximum length is 42 000 signs, including text, spaces, footnotes, references and appendices (abstracts are not taken into account in the paper length).

- Advice to authors and manuscript presentation norms are on the website:

http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/conseils.html

Versión española

Universidad, ¿retorno a la ciudad?

Muchas cosas han pasado desde que Espaces et Sociétés publicase su número consagrado a la universidad y la ciudad (1996).

A escala mundial se afirma un sistema de concurrencia fuertemente marcado por ranking, el elitismo y la creciente aproximación al mundo económico. En Francia, una política reciente pretende crear grandes polos universitarios competitivos (universidades fusionadas o, al menos, polos de investigación y de educación superior) especialmente para ganar puestos en las clasificaciones internacionales. Al mismo tiempo, la operación Campus organiza importantes intervenciones inmobiliarias universitarias marcadas por una serie de innovaciones en los objetivos y en el método, lo que la diferencia notablemente de operaciones anteriores (Université 2000 – U3M).

Con variaciones importantes según los países, principalmente en función de las situaciones precedentes, las universidades se confirman como agentes de desarrollo local, de dinamización e innovación social, y también como agentes urbanísticos. Se sale de los campus, a menudo, no sólo de forma simbólica, sino también material. Así lo testimonia el “retorno a la ciudad” que caracteriza los proyectos inmobiliarios de numerosas universidades, incluso cuando adquiere tintes diferentes según el caso y las regiones del mundo. Este “retorno a la ciudad” vuelve a poner en evidencia la importancia de los estudiantes y los universitarios en la ciudad. Por otro lado, arrastra tras de sí un conjunto de consecuencias sociales que, a veces, se traducen en conflictos y controversias.

La nueva relación que está tejiéndose entre las universidades y la ciudad puede estudiarse siguiendo cinco ejes:

- Las estrategias de transformación de las universidades a diferentes escalas. ¿Cómo interpretarlas? ¿Qué lugar encuentran en ellas las nuevas formas de relación con la ciudad?

- Los agentes implicados y los intereses en juego. ¿Cuáles son los agentes realmente movilizados por parte de la universidad y de ayuntamientos u otras administraciones públicas? ¿Cómo cooperan? ¿Cómo perciben unos y otros los aspectos clave de su cooperación?

- Las formas de la presencia urbana de los miembros de la comunidad universitaria (estudiantes, profesores, investigadores, personal de administración y servicios): prácticas del espacio urbano, elección residencial, implicación en la vida urbana, asociaciones, actividad económica, política, etc.

- Los métodos y dispositivos utilizados para tratar la ciudad y para hacer tratos en la ciudad. Se tendrán en cuenta las intervenciones inmobiliarias pero también las orientadas a desarrollar nuevas cooperaciones con el mundo económico o la acción social urbana. En el caso francés, debería hacerse un esfuerzo por abrir la « caja negra » de las operaciones Campus.

- La interrelación entre estrategia urbana y estrategia universitaria. Esto plantea la cuestión de las relaciones entre gobiernos urbanos y gobiernos universitarios, pero también la del interés que expresan respectivamente ciudades y universidades por convertirse en agentes de la economía del conocimiento. Se prestará atención también a las situaciones en las que se perfilen nuevas formas de interacción, ya sean internas, en el mundo universitario (en los campos de la formación o de la investigación), o externas, con el mundo universitario (especialmente los movimientos sociales o los grupos innovadores) o con el mundo económico.

No obstante, otros aspectos también presentan interés. Por ello, todos los artículos que permitan analizar las formas actuales de la relación entre universidad y ciudad serán bienvenidos, sea cual sea su temática, incluso si plantean una perspectiva histórica, siempre que ésta contribuya a la comprensión del momento presente. Por último, aunque los análisis de la situación francesa puedan ocupar una porción significativa, el número tendrá carácter internacional.

Coordinación del monográfico :

Alain Bourdin y Élisabeth Campagnac

Calendario :

• 10 noviembre 2012: fecha límite de recepción de artículos
• 15 enero 2013: información a los autores

Dirección para la correspondencia :

preferentemente en formato digital por correo electrónico

• bourdin@msh-paris.fr
• elisabeth.campagnac@enpc.fr

o por correo postal, enviando cuatro copias :

Alain Bourdin, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, IFU, 5 boulevard Descartes, Champs-sur-Marne, 77454 Marne-la-Vallée Cedex 2

Atención:

- La revista ya no recibe proposiciones de artículos. Deben remitirse directamente artículos completos y acabados.

- Los artículos no tendrán más de 42000 signos (espacios incluidos) contando texto, notas, referencias bibliográficas y anexos, pero sin contar resúmenes.

- Las normas de presentación y los consejos a los autores están disponibles

en la página web de la revista:

http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/conseils.html

Rédaction :

Rédacteur en chef :

• Maurice Blanc

Comité de direction :

• Catherine Bidou-Zachariasen,
• Maurice Blanc,
• Alain Bourdin

Secrétariat de rédaction :

• Joëlle Jacquin

Articles hors-dossier :

• Jean-Yves Authier,
• Christian Azaïs,
• Catherine Bidou-Zachariasen,
• Olivier Chadoin

Notes de lecture et recensions :

• Jean-Pierre Garnier

Comité de rédaction :

• Jean-Yves Authier,
• Christian Azaïs,
• Bernard Barraqué,
• Catherine Bidou-Zachariasen,
• Maurice Blanc,
• Florence Bouillon,
• Alain Bourdin,
• Olivier Chadoin,
• Anne Clerval,
• Jérôme Dubois,
• Jean-Pierre Garnier,
• Joëlle Jacquin,
• Leïla Kebir
• Albert Lévy,
• Jérôme Monnet,
• Stephane Nahrath,
• Frédéric Pousin,
• Jean Remy,
• Thomas Sauvadet,
• Stéphanie Vermeersch