Ce colloque vise à explorer les articulations, les croisements et les interférences entre, d’une part, des questions liées à la théorie et la pratique artistiques et, d’autre part, les perspectives, les enjeux et les modes opératoires de la déconstruction. Dans quelle mesure ces derniers peuvent-ils rendre compte des mécanismes internes du processus créatif, de ses indéterminations et de ses contradictions ? Inversement, comment peut-on envisager la déconstruction comme modalité esthétique, tout en problématisant le rapport du discours théorique à l’expérience sensible, à l’histoire et à la société ? En mettant l’accent sur la diversité des approches et des ramifications de la critique déconstructive (une diversité qui n’a pas manqué de surprendre Jacques Derrida lui-même), l’objectif de ce colloque est, au-delà des idées reçues, de privilégier les nuances critiques, les points de passage et les régions de tension qui se profilent dans les parages de l’art et de la philosophie.

Présentation

Partant de l’extension sans précédent que connaît de nos jours le champ de questionnement de la pensée esthétique et du défi corrélatif de sa pertinence analytique et critique, l’objectif de ce colloque est d’explorer les articulations, les croisements et les interférences entre, d’une part, des questions liées à la théorie et la pratique artistiques et, d’autre part, les perspectives, les enjeux et les modes opératoires de la déconstruction. Dans quelle mesure ces derniers peuvent rendre compte des mécanismes internes du processus créatif, de ses indéterminations et de ses contradictions? Et, inversement, comment peut-on envisager la déconstruction comme modalité esthétique, tout en problématisant le rapport du discours théorique à l’expérience sensible, à l’histoire et à la société? A l’instar des oeuvres d’art, les théories suivent leur propre chemin, détachées de l’inscription de l’auteur. En mettant l’accent sur la diversité des approches et des ramifications de la critique déconstructive (une diversité qui n’a pas manqué de surprendre Jacques Derrida lui-même), ce colloque vise, au-delà des idées reçues, à privilégier les nuances critiques, les points de passage et les régions de tension qui se profilent dans les parages de l’art et de la philosophie.

Dans le cadre du colloque Marie Canet, commissaire indépendante, présentera la vidéo de Bruno Pelassy Sans titre, Sang titre, Cent titres (1995), Courtesy galerie Air de Paris.
Bruno Pelassy est un artiste protéiforme (dessinateur, sculpteur, couturier). Il est né en 1966 à Vietane au Laos et décédé à l’âge de 36 ans, à Nice, des suites du Sida, maladie contractée en 1987 lorsqu’il avait à peine 21 ans. Sans titre, Sang titre, Cent titres est une œuvre à part que ce soit dans l’histoire de la vidéo, du cinéma expérimental ou des œuvres ayant pour sujet la maladie. La pièce se compose d’un collage d’images enregistrées à la télévision, piquées, cousues de magnétoscope à magnétoscope, suivant une logique des sentiments a priori dépourvue d’autres sens. Films de genre, journaux télévisés, dessins animés, cinéma primitif… Pelassy a tissé les images et les séquences qu’il a volées en obéissant au déroulé émotif de sa propre maladie.

Avec (entre autres): Jean-Marie Brohm, Christophe Génin, Marc Jimenez, Jacinto Lageira, Apostolos Lampropoulos, Luc Lang, David Zerbib et Jean-Luc Nancy.

Programme

Jeudi 6 décembre 2012

Matin

Modération : David Zerbib

09h30 : Accueil des participants et ouverture du colloque

• 10h00 : En guise d’introduction. Entre la théorie et la pratique artistique : d’une déconstruction à l’autre, Vangelis Athanassopoulos (Université Paris I - Panthéon Sorbonne)
• 10h30 : Théorie critique et déconstruction, Marc Jimenez (Université Paris I - Panthéon Sorbonne)
• 11h00 : Esthétique à la limite. Notes sur l’histoire et l’epistémologie d’un sujet philosophique contesté, Constantinos Proïmos (Hellenic Open University)
• 11h30 : Sur / contre / avec, Luc Lang (École nationale supérieure d’arts de Paris Cergy)
• 12h00 : Questions et discussion

12h30 : Pause déjeuner

Après-midi

Modération : Vangelis Athanassopoulos

• 14h30 : Aurores du savoir. Esthétique et déconstruction dans l'ombre des lumières, David Zerbib (université paris i - panthéon sorbonne, head genève)
• 15h00 : Ramifications et liens du don, Jacinto lageira (université paris i - panthéon sorbonne)
• 15h30 : Pause café
• 16h00 : La philosophie en peinture. Réflexion sur la signalétique derridienne de l'art et de la philosophie, Benjamin Riado (Université Paris I - Panthéon Sorbonne)
• 16h30 : Pourquoi déconstruire la caverne si ce n’est pour en sortir ?, Anna Longo (Université Paris I - Panthéon Sorbonne, Institut italien de sciences humaines)
• 17h00 : Questions et discussion

Vendredi 7 décembre

Matin

Modération : Marc Jimenez

• 10h00 : Des sens des arts, Jean-Luc Nancy (Université de Strasbourg)
• 10h30 : Transplantation filmée, ou l’intrusion du personnel, Apostolos Lampropoulos (Université de Chypre)
• 11h00 : Interprétations musicales. L’impossible déconstruction, Jean-Marie Brohm (Université Montpellier III)
• 11h30 : Heidegger et les tournants de l’art, Christophe Génin (Université Paris I - Panthéon Sorbonne)
• 12h00 : Questions et discussion

12h30 : Déjeuner d’honneur

Après-midi

• 14h30 : Projection de la vidéo de Bruno Pelassy, Sans titre, Sang titre, Cent titres (1995) présentée par Marie Canet, commissaire indépendante, programmatrice et critique
• 15h30 : Discussion et clôture du colloque