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L’ethnographie organisationnelle : pratiques émergentes et contributions

Organisational ethnography: emerging practices and contributions

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Veröffentlicht am Dienstag, 18. Dezember 2012

Zusammenfassung

Ce colloque sera l’occasion de discuter des pratiques émergentes de l’ethnographie organisationnelle et de souligner sa contribution à la compréhension des organisations. Les travaux de recherche relevant de l’ethnographie organisationnelle ont contribué à explorer, au quotidien, les pratiques des acteurs, et plus précisément de « voir les organisations de l’intérieur » (Laude, 2012) que ce soit des entreprises privées, des hôpitaux, des organisations gouvernementales ou non (Orr, 1996; Grosjean & Lacoste, 1999; etc.). Or, les organisations contemporaines se complexifient et évoluent dans un environnement mouvant et incertain. Elles sont devenues plus complexes, fragmentées, dispersées (Borzeix & Cochoy, 2008). Pour tenter de saisir et comprendre toute cette complexité, les chercheurs adoptent une conception dynamique de l’organisation (Langley & Tsoukas, 2010), celle-ci apparaissant alors comme le produit d’un travail continu d’« organizing » (Czarniawska, 2009). Le but est alors de mieux comprendre comment une organisation se constitue, évolue, se transforme, innove, apprend, négocie ses tensions internes et parfois s’effondre, en se positionnant au cœur de l’action, au cœur de l’organisation. Les chercheurs font l’hypothèse que la compréhension des pratiques effectives des acteurs organisationnels, de la manière d’agir et d’être d’une organisation passe par un travail de type ethnographique.

Inserat

Ce colloque se déroulera dans le cadre du 81ème Congrès de l’ACFAS qui aura lieu à l'Université Laval, Ville de Québec (Québec, Canada).

Argumentaire

Les travaux de recherche relevant de l’ethnographie organisationnelle ont contribué à explorer, au quotidien, les pratiques des acteurs, et plus précisément de « voir les organisations de l’intérieur » (Laude, 2012) que ce soit des écoles/universités, des musées, des entreprises privées, des hôpitaux, des organisations gouvernementales ou non (Kunda, 1992; Orr, 1996; Grosjean & Lacoste, 1999; Van Hulst 2008). Dans bon nombre de travaux, l’ethnographie organisationnelle est associée à une immersion prolongée au sein d’une communauté, d’une organisation aux frontières claires, à de l’observation participante ou non au sein d’un service ou d’un département, etc. Or, les organisations contemporaines se complexifient et il n’est pas rare aujourd’hui de voir émerger des « communautés de pratique » qui transcendent les territoires professionnels, des réseaux de coopération entre des entreprises privées, entre des organisations de soins qui bousculent les frontières de l’organisation. Évoluant dans un environnement mouvant et incertain, les organisations sont devenues de plus en plus complexes, fragmentées, dispersées (Czarniawska, 2007) et reposent sur « un mode de coordination plus distribuée des activités, elle aussi, plus distante, plus immatérielle, moins contrôlable » (Borzeix & Cochoy, 2008). Pour tenter de saisir et comprendre toute cette complexité, les chercheurs adoptent une conception dynamique de l’organisation (Langley & Tsoukas, 2010), celle-ci apparaissant alors comme le produit d’un travail continu d’organisation (Terssac & Lalande, 2002) ou d’« organizing » (Czarniawska, 2009). Ainsi, l’objectif est de comprendre comment une organisation se constitue, évolue, se transforme, innove, apprend, négocie ses tensions internes et parfois s’effondre, en se positionnant au cœur de l’action, au cœur de l’organisation. Les chercheurs font alors l’hypothèse que la compréhension des pratiques effectives des acteurs organisationnels, de la manière d’agir et d’être d’une organisation passe par un travail de type ethnographique.

En conséquence, les recherches relevant d’une approche ethnographique et les méthodes mises en œuvre dans des travaux récents se diversifient et évoluent afin de rendre compte du travail d’organisation qui s’accomplit au quotidien, et de saisir toute la complexité des organisations (Ybema et al., 2009; Yanow, 2009; Van Mannen, 2011, Watson, 2011). De plus, les chercheurs ne limitent plus leurs études ethnographiques à un site unique, mais entreprennent des recherches dites « multi-sites » (Marcus, 2000; Yanow et al., 2012). Dans certains travaux, les chercheurs suivent des acteurs organisationnels lors de leurs activités. Par exemple, des travailleurs humanitaires œuvrant pour Médecins sans Frontières (Cooren et al., 2007), les membres d’une équipe d’exploration polaire (Rix-Lievre & Lievre, 2010); des ouvriers d’une entreprise de construction (Gherardi, 2006); des chercheurs au cours de leurs activités au sein d’un laboratoire (Vinck, 2005). D’autres chercheurs (Bruni, 2005) ont pris le parti de suivre des objets, des non humains. Dans tous les cas, les chercheurs élaborent des méthodes et techniques novatrices et l’on voit émerger de nouvelles formes d’ethnographie organisationnelle telles que : le shadowing (McDonald, 2005 ; Czarniawska, 2007 ; Vasquez et al., 2012), l’ethnographie multimodale (Dicks, et al., 2006 ; Dicks et al., 2011), la photoethnographie (Warren, 2002 ; Achutti, 2007 ; Desaleux et al., 2011), l’autoethnographie (Engstrom, 2008 ; Essén & Värlander, 2012), etc.

En résumé, l’objectif de ce colloque est de mener une réflexion autour des questions suivantes : Quelles sont les formes émergentes d’ethnographie organisationnelle qui sont mises en œuvre par les chercheurs ? Comment le chercheur procède-t-il pour suivre, traquer des acteurs, des objets, des évènements organisationnels, etc. ? Quelle est la contribution de l’ethnographie organisationnelle à la compréhension des enjeux auxquels font face les organisations aujourd’hui ? Nous accorderons une attention particulière aux propositions basées sur des travaux empiriques présentant des recherches ethnographiques dans des contextes organisationnels. Mais aussi des travaux présentant de nouvelles façons de recueillir et d'analyser des données ethnographiques, par exemple la captation et le suivi de traces informatiques ou autres, le « shadowing » d’acteurs ou d’objets techniques, l’enregistrement vidéo, la photographie, etc. L’idée générale du colloque est de permettre aux participants de confronter leur pratique, leur vision, leur réflexion et ainsi d’explorer les différentes formes que prend l’ethnographie organisationnelle aujourd’hui. Voici quelques interrogations qui pourraient alimenter les contributions :

  • Quel est l’apport de l’ethnographie organisationnelle à la compréhension de phénomènes organisationnels tels que l’innovation, le changement, l’apprentissage organisationnel, l’identité organisationnelle, la gestion de crise, etc. ?
  • Quelle est la contribution de l’ethnographie organisationnelle aux approches constitutives de l’organisation (ou CCO) ?
  • En quoi l’ethnographie organisationnelle contribue-t-elle à une meilleure compréhension des nouvelles formes d’organisations (projet, en réseau, virtuelle, etc.) ?
  • Quels modes de collecte de données sont privilégiés ? Quelles méthodes d’analyse sont mises en œuvre ?

Conditions de soumission    

Toute proposition de communication devra être envoyée à l’adresse courriel suivante : sylvie.grosjean@uottawa.ca

au plus tard le 14 janvier 2013.

La proposition devra être rédigée en français et comprendre les éléments suivants :

1. Sur une première page (Anonyme)

  • Le titre de votre communication
  • Un résumé (10 lignes maximum) en format Times New Roman, caractère 12 et interligne simple
  • 4-5 mots clés

2. Sur une seconde page

  • Le nom du ou des auteur(s), adresse postale, numéro de télécopieur, numéro de téléphone, courrier électronique, le statut, département, établissement de rattachement de(s) auteur(s)

3. Sur une troisième page, la proposition de communication doit comprendre :

  • Une proposition de 6000 signes espaces compris (maximum) en format Times New Roman, caractère 12 et interligne simple
  • Un plan de la communication
  • Les références bibliographiques mobilisées

Les propositions de communication feront l’objet d’une évaluation en « double aveugle » par les membres du comité scientifique.

Les communications sélectionnées seront réparties en ateliers thématiques.

Décision du comité scientifique : 15 Février 2013

Dates du colloque : Mardi 7 et Mercredi 8 mai 2013

Publication

Nous envisageons une publication sous la forme d’un numéro spécial de revue des meilleurs textes présentés lors du colloque. Les personnes souhaitant soumettre leur texte complet à évaluation pour une publication devront le faire pour le 30 juin 2012. Des précisions concernant la revue et le format des textes pour publication seront données lors du colloque.

Responsables scientifiques

    • Sylvie Grosjean, Département de communication, Université d'Ottawa
    • Carole Groleau, Département de communication, Université de Montréal

Références bibliographiques

  • Achutti, L.E.R. (2007). Photoethnographie. Dans les coulisses de la BNF. Ethnologie française, 37 (1), p. 111-116.
  • Borzeix, A., Cochoy, F. (2008). Travail et théories de l’activité : vers des workspace studies ?, Sociologie du travail 50, p. 273-286.
  • Bruni, A. (2005). Shadowing software and clinical records: On the ethnography of nonhumans and heterogeneous contexts. Organization, 12, p. 357-378.
  • Cooren, F., Matte, F., Taylor, J.R., Vasquez, C.  (2007). A humanitarian organization in action: organizational discourse as an immutable mobile, Discourse & Communication, Vol.1(2), p. 153-190.
  • Czarniawska, B. (2007). Shadowing and other techniques for doing fieldwork in modern societies. Liber : Copenhagen Business School Press.
  • Desaleux, D., Langumier, J., Martinais, E. (2011). Enquêter sur la fonction publique d’État. Une approche photosociologique des lieux de travail de l’administration. ethnographiques.org, Numéro 23, [en ligne. http://www.ethnographiques.org]
  • Dicks, B., Flewitt, R., Lancaster, L., Pahl, K. (2011). Multimodality and ethnography: working at the intersection. Qualitative Research, 11 (3), p. 227-238.
  • Dicks, B., Soyinka, B., Coffey, A. (2006). Multimodal ethnography. Qualitative Research, 6 (1), p. 7-96.
  • Engstrom, C. (2008). Autoethnography as an approach to intercultural training. Rocky Mountain Communication Review, 5, p. 17-31.
  • Gherardi, S. (2006). Organizational Knowledge. The Texture of Workplace Learning. Oxford : Blackwell Publishing.
  • Kunda, G. (1992). Engineering culture. Philadelphia, PA: Temple University Press.
  • Langley, A., Tsoukas, S. (2010). « Introducing “Perspectives on Process Organization Studies” ». In T. Hernes, et S. Maitlis (ed.) Process, Sensemaking and Organizing, New York, Oxford University Press.
  • Laude, L. (2012). Observer les organisations de l'intérieur. Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, Vol. XVIII, p. 55-76.
  • McDonald, S. (2005). Studying actions in context: a qualitative shadowing method for organizational research. Qualitative Research, Vol. 5 no. 4, p. 455-473.
  • Marcus, G. E. (1998). « Ethnography in/of the World System: the Emergence of Multi-Sited Ethnography », in Ethnography Through Thick and Thin. Princeton : Princeton University Press, p. 79-104.
  • Marcus, G. E (2000). What Is at Stake —and Is Not— in the Idea and Practice of Multi-Sited Ethnography. Canberra Anthropology : the Asia Pacific Journal ofAnthropology 22(2), p. 6-14.
  • Orr, J. (1996). Talking About Machines. Cornell University Press : Ithaca, NY.
  • Rix-Lièvre G., Lièvre, P. (2010). An Innovative Observatory of Polar Expedition Projects: An Investigation of Organizing. Project Management Journal, 41(3), p. 91–98.
  • Van Maanen, J. (2011). Ethnography as Work: Some Rules of Engagement. Journal of Management Studies. 48(1), p. 218-234.
  • Van Hulst, Merlijn J. (2008). Quite an experience: Using ethnography to study local government. Critical Policy Analysis, 2(2), p. 143‐59.
  • Vasquez, C., Brummans, B., Groleau, C. (2012). Notes from the field: Organizational shadowing as framing. Qualitative Research in Organizations and Management: An International Journal, 7 (2), p. 144-165
  • Vinck, D. (2005). Ethnographie d’un laboratoire de recherche technologique: analyse de la médiation entre recherche publique et appropriation privée. Sciences de la Société (66), p. 73-91.
  • Warren, S. (2002). Show me how it feels to work here: Using photograpy to research Organisational Aestics. Ephemera – Theory in politics and Organization, Vol. 2, No. 3. P. 224-245.
  • Watson, T.J. (2011). Ethnography, reality and truth: the vital need for studies of ‘how things work’ in organisations and management.  Journal of Management Studies, 48 (1), p. 202-217.
  • Yanow, D. (2009). Organizational ethnography and methodological angst: myths and challenges in the field. Qualitative Research in Organizations and Management: An International Journal, 4 (2), p. 186-199.
  • Ybema, S., Yanow, D., Wels, H., Kamsteeg, F. (2009). Organizational Ethnography. Studying the Complexities of Everyday Life. London : Sage Publications.

Comité scientifique

  • Nicolas Bencherki, Chercheur post-doctoral, Polytechnic Institute of New York University
  • Luc Bonneville, Professeur, Université d’Ottawa
  • Christian Brassac, Maître de conférences (HDR), Université Nancy 2
  • Benoit Cordelier, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)
  • François Cooren, Professeur, Université de Montréal
  • Caroline Datchary, Maître de conférences, Université de Toulouse 2
  • Patrice De La Broise, Maître de conférences (HDR), Université Charles-de-Gaulle
  • Jérôme Denis, Maître de conférences, Telecom ParisTech
  • David Douyère, Maître de Conférences, Université Paris XIII
  • Romain Huet, Maître de Conférences, Université de Rennes 2
  • Nicolas Gregori, Maître de Conférences, IUT Charlemagne, Nancy
  • Silvia Gherardi, Professeur, University of Trento
  • Marie-Leandre Gomez, Professeur, ESSEC Business school
  • Daniel Robichaud, Professeur, Université de Montréal
  • Christian Licoppe, Professeur, Telecom ParisTech
  • Anne Mayère, Professeur, Université de Toulouse 3
  • Florence Millerand, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)
  • David Pontille, Chargé de recherche, CNRS/EHESS
  • Géraldine Rix-Lièvre, Maître de Conférences, Université de Clermont-Ferrand
  • Viviane Sergi, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)
  • Eddie Soulier, Maître de conférences (HDR), Université de Technologie de Troyes
  • Consuelo Vasquez, Professeur, Université du Québec à Montréal (UQAM)
  • Dominique Vinck, Professeur, Université de Lausanne 

Orte

  • Université Laval
    Québec, Kanada

Daten

  • Montag, 14. Januar 2013

Schlüsselwörter

  • ethnographie, méthodologie, organisations, communication

Kontakt

  • Sylvie Grosjean
    courriel : sgrosjea [at] uottawa [dot] ca

Informationsquelle

  • Sylvie Grosjean
    courriel : sgrosjea [at] uottawa [dot] ca

Lizenz

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Zitierhinweise

« L’ethnographie organisationnelle : pratiques émergentes et contributions », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Dienstag, 18. Dezember 2012, https://doi.org/10.58079/mgc

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