AccueilLes arts en pratiques. Transgresser, subvertir ou brouiller le genre

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Les arts en pratiques. Transgresser, subvertir ou brouiller le genre

Arts in practice. Transgressing, subverting or clouding gender

Appel à contribution pour un numéro spécial de la revue Ethnologie française (2016-1)

Call for contributions Ethnologie française Journal Special issue (2016-1)

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Publié le mercredi 10 juillet 2013

Résumé

Ce numéro vise à étudier les processus sociaux qui sous-tendent le brouillage, le contournement, la subversion ou la transformation genrée des pratiques artistiques, à la fois dans les sociétés contemporaines et dans les sociétés passées. Fondé sur les travaux existants en sciences sociales sur le sujet, il éclairera cette question d’un jour nouveau et transversal. Les textes rassemblés dans ce numéro, tirés de cas empiriques originaux, saisiront les manières dont se dessinent concrètement les frontières du genre, dont elles se font et se défont. Par le jeu de la comparaison entre les arts, ils contribueront à mettre en évidence des processus porteurs, ou non, des transgressions ou subversions genrées des pratiques artistiques (danse, théâtre, musique, littérature, cinéma, arts plastiques, cirque…). 

Annonce

Argumentaire

Les enquêtes quantitatives et qualitatives font apparaître le caractère fortement genré des pratiques artistiques, amatrices ou professionnelles, tout au long de la vie – dès l’enfance certes, mais aussi à l’adolescence, au cours de la jeunesse ou aux différentes étapes de l’âge adulte (actifs ou retraités).

Si les femmes sont plutôt attirées par le chant, la danse ou le théâtre, les hommes vont plutôt jouer des instruments de musique ou faire de la photographie et de la vidéo. De plus, même lorsqu’ils et elles partagent une même pratique artistique, celle-ci est réalisée ou perçue de façon genrée, que l’on parle de danse hip hop ou de chant jazz.

Si ces dernières années ont bien vu émerger des publications, individuelles et collectives, sur ces thématiques[1], notamment du côté de la reproduction des différences sexuées, manque cependant une réflexion transversale et systématique sur les bifurcations, les transgressions, les détournements voire les subversions genrées dont font l’objet ces mêmes pratiques artistiques : des hommes danseurs, harpistes ou chanteurs ; des femmes musiciennes de jazz, clowns ou danseuses de hip hop ; des performances artistiques « androgynes », « queer » ou « trans » ; des humoristes travestissant le sexe opposé ; des femmes jouant des rôles d’homme au théâtre et réciproquement ; des œuvres d’art « féminines » visant à la reconnaissance « universelle » ; des installations artistiques inversant ou brouillant les stéréotypes sexués...

Il nous apparaît que, derrière les transgressions sexuées de telle ou telle pratique artistique, se révèlent en effet des possibilités explicatives complexes et multiples qui supposent une observation précise des pratiques et des représentations des hommes et des femmes. Elles impliquent la mise en œuvre aboutie d’une approche historiographique et/ou ethnographique des apprentissages et des actions de création, des langages du corps, des savoir-faire et des savoirs sociaux…

Ce numéro a pour objectif d’étudier les processus sous-tendant le brouillage, le contournement ou la transformation genrée des pratiques artistiques, à la fois dans les sociétés contemporaines et dans les sociétés passées. De même il vise à faire le point sur les travaux existants en sciences sociales sur le sujet tout en éclairant cette question d’un jour nouveau et innovant.

Les textes réunis viseront donc à saisir les manières dont se dessinent concrètement les frontières du genre, dont elles se font et se défont. Par le jeu de la comparaison entre les arts, ils contribueront à mettre en évidence des processus porteurs, ou non, des transgressions ou subversions genrées des pratiques artistiques.

Nous attendons des propositions originales qui aborderont ce questionnement de manière empirique. Nous souhaitons recueillir des exemples contemporains ou historiques situés en France ou à l’étranger, portant sur les différents arts – danse, théâtre, musique, littérature, cinéma, arts plastiques, cirque… Il pourra s’agir de prendre au sérieux les âges de la vie afin de comprendre les contextes et les formes du changement et de mieux distinguer les éléments tenant aux socialisations primaires de ceux tenant des socialisations secondaires.

Axes thématiques

Nous proposons trois axes qui peuvent être interrogés, distinctement ou conjointement. Ces derniers ne sont cependant pas exclusifs. Toutes les propositions rentrant dans le cadre de l’appel seront les bienvenues. Elles doivent partir de terrains précis qui auront été étudiés de manière empirique :

  • Sur l’impact des politiques et des dispositifs formels sur ces transgressions

Peut-on repérer des politiques publiques, des espaces géographiques ou des institutions culturelles favorables à ces transgressions ? Existe-t-il des dispositifs – médiatiques, politiques ou sociaux - pouvant orienter de telles orientations « contraires » à l’ordre genré ?

  • Sur l’impact des socialisations familiales, scolaires, professionnelles ou de loisirs sur ces transgressions

Quelles sont les socialisations familiales, scolaires, professionnelles ou de loisirs qui influencent ces transgressions – un homme qui danse, une femme qui joue du rock par exemple ? Ces transgressions se font-elles selon des logiques sociales différentes, selon les âges de la vie, voire sont-elles plus simples à un âge qu’à l’autre ? Peut-on encore y voir l’expression d’une origine sociale, d’une formation scolaire ou d’une origine « ethnique », spécifiques ? Comme s’expriment formellement ces brouillages, ces transgressions ou ces subversions – gestes, paroles, apparences, etc. ?

  • Sur les manières de faire et leur réception

Quelles sont les conditions d’exercice de ces arts ? Comment se pratiquent-ils ? Quelles sont les formes concrètes et visibles des subversions ? Comment l’environnement social  (famille, amis, collègues, critiques d’art, producteurs, etc.) réagit-il à ces pratiques ? Comment s’y prennent les acteurs, les actrices pour dépasser les assignations et/ou les stigmatisations genrées auxquelles ils ou elles sont soumis-e-s dans l’un ou l’autre espace de leur vie quotidienne ?

Coordination

  • Marie Buscatto, Professeure à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, chercheure à l’I.D.H.E. (Paris 1-CNRS).
  • Anne Monjaret, directrice de recherche-CNRS, IIAC (UMR 8177)-LAHIC (EHESS-CNRS-Ministère de la Culture et de la Communication).

Modalités de soumission

Les propositions, en français ou en anglais, de 5000 à 6000 signes, accompagnées de 5 mots-clés, sont attendues

avant le 30 octobre 2013

à envoyer conjointement à Marie Buscatto (marie.buscatto@univ-paris1.fr) et à Anne Monjaret (anne.monjaret@ehess.fr)

Calendrier détaillé

  • 30 octobre 2013 : réception des propositions.
  • Novembre 2013 : sélection assurée par le comité de rédaction de la revue Ethnologie française.
  • Mi-décembre 2013 : avertissement des auteur-e-s de la sélection des propositions et envoi des consignes éditoriales.
  • Début mai 2014 : réception des textes.
  • Début juillet 2014 : retour des évaluations aux auteur-e-s.
  • Début octobre 2014 : envoi de la deuxième version de l’article.
  • Janvier-février 2015 : évaluation définitive de l’article par le comité de rédaction de la revue.
  • Mars-septembre 2015 : finalisation des articles (sous réserve d’acceptation par le comité de rédaction) et accord des corrections stylistiques et de la mise en forme pour les textes retenus
  • Octobre 2015 : envoi chez l’imprimeur.
  • Novembre 2015 : envoi aux auteurs des premières épreuves pour accord.
  • Janvier 2016 : publication du numéro, puis mise en ligne sur le site Cairn.

[1] Pour exemple, les derniers numéros ou ouvrages collectifs consacrés à cette question : Buscatto Marie / Leontsini Mary (dir.) « Les pratiques artistiques au prisme des stéréotypes de genre, Sociologie de l’art, 17, 2011. Jan-Ré Mélody (Eds) Créations. Le genre à l’œuvre 2. Paris, L’Harmattan, 2012. Cacouault-Bitaud M. / Ravet H. (dir.) « Les femmes, les arts et la culture », Travail, genre et sociétés, 19 (1), 2008. Donnat Olivier La féminisation des pratiques culturelles, Développement culturel, 147, 2005. Fidecaro Agnès / Lachat Stéphanie (dir.) Profession : créatrice. La place des femmes dans le champ artistique. Lausanne, Editions Antipodes, 2007. Octobre Sylvie (dir.) « La socialisation culturelle sexuée des enfants au sein de la famille », Cahiers du genre, 49, 2010. Pour une analyse transversale sur le sujet voir Buscatto Marie « Artistic Practices as Gendered Practices. Ways and Reasons ». In Zembylas Tasos (ed.) Artistic Practices, London, Routledge, 2014, to be published.

Conseil scientifique et comité de rédaction de la revue

Conseil scientifique

  • Maurice Agulhon (Collège de France, France)
  • Andrés Barrera González (Universidad Complutense de Madrid, Espagne)
  • Hermann Bausinger (Universität Tubingen, Allemagne)
  • Christian Bromberger (université Aix-Marseille I/CNRS-IDEMEC, France)
  • Pietro Clemente (Universita di Roma-La Sapienza, Italie)
  • Alain Corbin (université Paris I, France)
  • Jack Goody (St John’s College-Cambridge, Grande-Bretagne)
  • Michael Herzfeld (Harvard University, Etats-Unis)
  • Reinhard Johler(Universität Tubingen, Allemagne)
  • Carmelo Lisón-Tolosana (Real Academia de Ciencias Morales y Politicas, Espagne)
  • Orvar Löfgren (Lund University, Suède)
  • Mila Santova (Bulgarian Academy of Sciences, Bulgarie)

Comité de rédaction

  • Nicolas ADELL (université Toulouse II)
  • Guy Barbichon (CNRS)
  • Michèle Baussant (CNRS-LESC)
  • André Burguière (EHESS)
  • Sophie Chevalier (université de Franche-Comté)
  • Gérard Collomb (CNRS-LAIOS)
  • Philippe Combessie (université Paris Ouest-Nanterre la Défense)
  • Sylvaine Conord (université Paris Ouest-Nanterre la Défense)
  • Maria Couroucli (CNRS-LESC)
  • Francis Demier (université Paris Ouest Nanterre la Défense)
  • Nicoletta Diasio(université de Strasbourg)
  • Jean-Yves Durand (universidade do Minho, Portugal)
  • Laurent-Sébastien Fournier (université de Nantes)
  • Marie-Luce Gélard (université Paris-Descartes)
  • Jean-Pierre Hassoun (CNRS-ITAC, EHESS)
  • Monica Heintz (université Paris Ouest Nanterre la Défense)
  • Martin de La Soudière (CNRS-CETSAH)
  • Richard Lioger (Université de Metz)
  • Bernadette Lizet (CNRS-MNHN)
  • Agnès Jeanjean (université de Nice-Sophia Antipolis)
  • Laurent le Gall(université de Bretagne occidentale, Brest)
  • Frédéric Maguet (Mucem-LAHIC)
  • Vanessa Manceron (CNRS-MNHN)
  • Anne Monjaret (CNRS-LAHIC-ITAC, EHESS)
  • Jean-Pierre Peter (EHESS)
  • Jean-Marie Privat (université de Lorraine)
  • André Rauch (université Marc Bloch-Strasbourg)
  • Gilles Raveneau (université Paris Ouest Nanterre la Défense)
  • Gabriel Segré (université Paris Ouest Nanterre la Défense)
  • Martin de la Soudière (CNRS–Centre Edgar Morin)
  • Thierry Wendling (CNRS-IIAC-LAHIC)

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • mercredi 30 octobre 2013

Fichiers attachés

Mots-clés

  • arts, pratiques, genre, transgression, brouillage

Contacts

  • Marie Buscatto
    courriel : marie [dot] buscatto [at] univ-paris1 [dot] fr
  • Anne Monjaret
    courriel : anne [dot] monjaret [at] ehess [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Anne Monjaret
    courriel : anne [dot] monjaret [at] ehess [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les arts en pratiques. Transgresser, subvertir ou brouiller le genre », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 10 juillet 2013, https://doi.org/10.58079/nzj

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