AccueilLe patrimoine industriel : mémoire des lieux ou marketing de la mémoire ?

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Le patrimoine industriel : mémoire des lieux ou marketing de la mémoire ?

Industrial Heritage : From the Workplace to the Marketplace

*  *  *

Publié le lundi 15 juillet 2013

Résumé

Les contributions à ce numéro doivent avant tout aider à comprendre de quelle manière la notion de patrimoine industriel établit un lien avec le passé et fait vivre au présent une histoire dont chacun met en valeur ce qui lui semble être le plus important à conserver. Le terme de « patrimoine » est-il adéquat pour rendre compte de la valeur sociale d'un site désaffecté, de ces installations industrielles, ferroviaires ou portuaires qui sont autant de coquilles que l'on peut remplir de ce qui paraît intéressant d'y faire figurer à un moment particulier de l'histoire ? Si la présentation de tels sites est toujours sélective, quelle place est accordée à la mémoire populaire des lieux alors que travailleurs et usagers d'antan les ont désertés ?

Annonce

Argumentaire

Depuis le début des années soixante-dix, la sauvegarde du bâti et d’autres installations de l’âge industriel occupe une place importante dans les politiques urbaines. L’Unesco confère le label de patrimoine mondial même à des complexes industriels muséifiés. Mines, gares de chemins de fer, châteaux d’eau, halles, manufactures, usines et autres ateliers de fabrication en déshérence sont devenus des objets dignes d’intérêt sur le plan local, national, et même international. À la dimension économique, prioritaire, d’une réutilisation se conjugue le besoin de créer de nouvelles identifications territoriales pour des citoyens et des visiteurs en mal de références pérennes.

L’archéologie industrielle n’est cependant pas une fin en soi. Au demeurant, il n’existe pas de consensus parmi les « experts » sur la nécessité de conserver ces constructions à l’abandon, ni même sur l’opportunité de leur « reconversion ». Et surtout que reste-t-il de vivant, y compris dans les mémoires, d’une technique de production ou de transport, et de ceux qui lui ont donné vie, alors que les procédés, obsolètes d’un point de vue économique, ne sont plus reliés à aucune pratique, à aucune vie.

Comment établir la liste des sites qui méritent d’être qualifiés de « monument historique » ? Le présent numéro propose de faire la lumière sur les critères qui motivent aujourd’hui les choix de ce qui sera converti en « patrimoine industriel ». La localisation urbaine d’un bâtiment ou d’une infrastructure, les préférences en termes de style architectural entrent à coup sûr en ligne de compte, mais de quelle manière ? Comment et pourquoi décide-t-on de démolir tel vestige industriel, de le reconvertir / muséifier, de le consacrer à un nouvel usage ?

Au lieu d’un énième inventaire, nous voulons interroger la vision de l’histoire qui prévaut dans la réinterprétation, politique avant tout, de l’importance de ces espaces conservés restaurés à l’intention du grand public.

Le terme de « patrimoine » est-il adéquat pour rendre compte de la valeur sociale d’un site désaffecté, de ces installations industrielles, ferroviaires ou portuaires qui sont autant de coquilles que l’on peut remplir de ce qui paraît intéressant d’y faire figurer à un moment particulier de l’histoire ? Si la présentation de tels sites est toujours sélective, quelle place accorder à la mémoire populaire des lieux alors que travailleurs et usagers d’antan les ont désertés ? C’est pourquoi autour de ce « patrimoine » des projets voient le jour qui sont en priorité destinés à contribuer à une meilleure cohésion sociale, locale, nationale, européenne, et à devenir — par le tourisme — source d’emplois et de développement ou enfin — grâce aux techniques du numérique — un patrimoine industriel virtuel.

Les exigences de la conservation d’un site, et peut-être même de son histoire, peuvent-elles être conciliées avec les besoins en termes de marketing de ceux qui l’exploitent ? À chaque niveau de compétence, et dans chaque pays, peut prévaloir une autre interprétation de ce qu’est ce « patrimoine ». Les contributions de ce numéro doivent avant tout aider à comprendre de quelle manière la notion de « patrimoine industriel » établit un lien avec le passé et fait vivre au présent une histoire dont chacun met en valeur ce qui lui semble le plus important à conserver.

Modalités de soumission

Les articles (format word) sont à envoyer

avant le 31 janvier 2014

au secrétariat de rédaction de L’homme et la société : deldyck@univ-paris-diderot.fr

Chaque article sera évalué par deux membres du comité de rédaction de la revue, voire d’un troisième si les deux premiers sont d’un avis contraire.

Consignes

Le format standard des articles est de 35 000 signes mais il peut faire un peu plus ou un peu moins si nécessaire.

Police Times, taille 12, double intervalle.

Toutes les références bibliographiques doivent être en notes de bas de page (pas de bibliographie en fin d'article)

Processus d'évaluation - Calendrier

À partir de sa réception, l'article est distribué (lors de la réunion du comité de rédaction suivante - réunions mensuelles) en lecture pour évaluation à deux membres du comité de rédaction.

  • Si ceux-ci partagent un même avis favorable, l'article est accepté pour publication. Il peut cependant être demandé à l'auteur-e des modifications.
  • Si ceux-ci partagent un même avis défavorable, l'article est jugé non publiable dans notre revue.
  • Si ceux-ci sont d'un avis différent, l'article est donné à un troisième lecteur qui tranche.

Cette phase d'évaluation peut donc être comprise entre 1 et 3 mois.

Composition du comité de rédaction

(comité de lecture)

  • François ATHANE : Professeur de philosophie, IUFM de Paris-Sorbonne.
  • Marc BESSIN : Chargé de recherche en sociologie, CNRS-EHESS, Centre d’études des mouvements sociaux (CEMS).
  • Pierre Bras : Assistant Professor de littérature française à l’Université Centre College (USA)
  • Francesca BRAY : Professeur d’anthropologie sociale, Université d'Edimbourg.
  • Patrick CINGOLANI : Professeur de sociologie à Paris X-Nanterre.
  • LAURENCE COSTES : Maître de Conférences en Sociologie à l’université d’Evry Val d’Essonne.
  • Christophe DAUM : Maître de Conférences en sociologie à l’université de Rouen, URMIS.
  • Véronique DE RUDDER : Chargée de recherche en sociologie, CNRS-URMIS, Université Paris 7.
  • Claude DIDRY : Directeur de recherche en sociologie, CNRS, IDHE-Cachan, ENS Cachan.
  • Camille DUPUY : Sociologue, ATER, CNAM, Paris.
  • Jean-Pierre DURAND : Professeur de sociologie, Université d’Évry. Directeur du Centre Pierre Naville.
  • Gaëtan FLOCCO : Maître de conférences, Centre Pierre Naville et TEPP (FR n°3126, CNRS) Université Évry Val d’Essonne
  • Jean-Pierre GARNIER : Ingénieur de recherche en sociologie, CNRS, IPRAUS, École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.
  • Dominique GLAYMANN : Sociologue, professeur de sociologie, Université Paris Est Créteil Val-de-Marne.
  • Bernard HOURS : Anthropologue, Directeur de recherche à l’IRD.
  • Aziz JELLAB : Sociologue, Professeur des universités, Université Lille 3, IUT B, Tourcoing.
  • Michel KAIL : Professeur de philosophie, chargé de cours, Université de Paris V - René Descartes.
  • Pierre LANTZ : Professeur émérite de sociologie à l’Université de Paris 8 - Vincennes-Saint-Denis.
  • Florent LE BOT : Historien, professeur d'histoire, IDHE, École normale supérieure de Cachan.
  • Margaret MANALE : Historienne, ingénieur d’études CNRS, IPRAUS, École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville.
  • Louis MOREAU DE BELLAING : Professeur émérite de sociologie, Université de Caen.
  • Numa MURARD : Professeur de sociologie, Université Paris 7 -  Denis Diderot.
  • Thierry POUCH : Économiste, Maître de Conférences Université de Reims Champagne-Ardenne – Responsable du service Références et études éconmiques APCA – Chercheur associé laboratoire OMI-ESSAI.
  • Pierre ROLLE : Directeur de recherche honoraire en sociologie, CNRS-UMR 7533, LADYSS et GRMSE, Université Paris 10 - Nanterre.
  • Laurence ROULLEAU-BERGER : Directeur de recherche en sociologie, CNRS-Pouchet, Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique (LISE).
  • Monique SELIM : Anthropologue, Directeur de recherche en anthropologie, IRD.
  • Richard SOBEL : Économiste, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences éconmiques et sociales de Lille – Clersé (UMR 8019 CNRS).
  • Sophie WAHNICH : Historienne, Chargée de recherche CNRS, Laboratoire d’anthropologie des institutions et des organisations sociales (LAIOS)
  • Claudie WEILL : Historienne, Ingénieur de recherche hors classe, CNRS-CERA-EHESS.

Coordinateurs du numéro

  • Bernard HOURS : Anthropologue, Directeur de recherche à l’IRD.
  • Thierry POUCH : Économiste, Maître de Conférences Université de Reims Champagne-Ardenne – Responsable du service Références et études éconmiques APCA – Chercheur associé laboratoire OMI-ESSAI.

Lieux

  • Bât. Olympe de Gouges, pièce 404 - Rue Albert Einstein
    Paris, France (75013)

Dates

  • vendredi 31 janvier 2014

Fichiers attachés

Mots-clés

  • archéologie industrielle, patrimoine technique, mémoire ouvrière, identification territoriale

Contacts

  • Jean-Jacques Deldyck
    courriel : deldyck [at] univ-paris-diderot [dot] fr
  • Margaret Manale
    courriel : manale [at] msh-paris [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Jean-Jacques Deldyck
    courriel : deldyck [at] univ-paris-diderot [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le patrimoine industriel : mémoire des lieux ou marketing de la mémoire ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 15 juillet 2013, https://doi.org/10.58079/o0g

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search