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Photography and the real
La photographie et le réel
Exactness, objectivity, documents
Exactitude, objectivité, document
Published on Monday, October 28, 2013
Abstract
Les objectifs de ce séminaire sont de permettre aux participants d'acquérir des connaissances plus approfondies de la diversité des recherches (et des aspects de l'histoire de la photographie) touchant aux interrogations sur le réalisme lorsqu'il est pensé en lien avec le photographique ; d'insister sur une méthodologie historique dans l'étude de la photographie plutôt que sur la théorie à visée généraliste ; de préciser l'usage de certains termes et concepts répandus afin d'aider les participants à les manier avec plus d'aise et à des fins plus utiles pour leurs travaux.
Announcement
Présentation
Au cours des dernières années de notre séminaire, nous avons pu constater un fort intérêt pour le rapport de la photographie avec le « réel », et pour les manières de définir ce rapport et d'envisager ses conséquences sur les usages. Une photographie est bien sûr une trace de ce qui a été face à la surface photosensible — une trace de l'action de la lumière, le plus souvent par l'intermédiaire d'un appareil. La spécificité de la photographie, et ses connotations réalistes, reposent sur ces bases mécaniques, dont nous sommes tous, regardeurs, conscients, même si ce n'est que de façon frustre. Mais une photographie n'est pas pour autant la trace exacte du monde tel que nous le voyons, ou tel que nous l'expérimentons. Elle est le fait d'intermédiaires chimiques et optiques, de pratiques diverses de tri et de recontextualisation, de désirs variés de documentation et d'expression.
L'étendu des manières de considérer les relations de la photographie avec le réel est immense, et nous ne prétendons pas en fournir une introduction exhaustive dans le séminaire. Plutôt, à travers nos propres recherches et celles de chercheurs invités, nous aborderons une suite de cas concrets et de questions précises aidant à penser ces rapports, à nuancer notre compréhension de la part de réalisme, d'objectivité ou de fidélité dans la photographie.
Nos objectifs sont de permettre aux participants d'acquérir des connaissances plus approfondies de la diversité des recherches (et d'aspects de l'histoire de la photographie) touchant aux interrogations sur le réalisme ; d'insister sur une méthodologie historique dans l'étude de la photographie plutôt que sur la théorie à visée généraliste ; de préciser l'usage de certains termes et concepts répandus afin d'aider les participants à les manier avec plus d'aise et à des fins plus utiles pour leurs travaux.
Programme des séances
Séminaire se réunissant le mercredi de 9 h à 11 h
6 novembre 2013
Introduction
13 novembre 2013
Paul-Louis Roubert, Maître de conférences, Université Paris 8. Président de la Société française de photographie
Le daguerréotype, une normativité photographique ?
Il est remarquable qu'en apparaissant en 1839 sous la forme du daguerréotype, technique hypericonique, la photographie soit révélée sous les hospices de l'exactitude. La technique du daguerréotype institue de fait une norme photographique définissant dans les faits et dans les discours non seulement l'état normal – naturel – de la photographie, mais également son état idéal. Dès lors cette normativité photographique, à partir de laquelle seront évaluées toutes les techniques photographiques ultérieures depuis le positif direct d'Hippolyte Bayard jusqu'au calotype de W. H. F. Talbot, forge pour de nombreuses années l'état des attentes envers l'image photographique.
20 novembre 2013
Kim Timby, Docteur en Arts et Langages. Enseignante à l'EHESS (Paris) et à l'École du Louvre
Le réalisme perceptif, ou la volonté d'imiter la vision humaine
Ce que nous appellerons le « réalisme perceptif » en photographie est fondé sur la volonté de rapprocher notre perception de l'image de notre perception du monde. Deux de ses manifestations importantes ont été la photographie en couleurs et la photographie stéréoscopique. Les origines et principes de chacune au XIXe siècle permettent de souligner que la photographie, sous toutes ses formes, est toujours une image construite et non pas la traduction directe de ce que nous voyons.
27 novembre 2013
Kim Timby, Docteur en Arts et Langages. Enseignante à l'EHESS (Paris) et à l'École du Louvre
D'un miroir à une fenêtre : la grande promesse de la photographie à réseau
Nous appuyant sur la notion de réalisme perceptif, nous analyserons les motivations de l'invention de la photographie dite « à réseau » vers 1900. Celle-ci permet de présenter des illusions de relief stéréoscopique ou d'animation visibles sans stéréoscope, lunettes, ou autre dispositif apparent. Le développement puis la réception de ce procédé en France au moment de la Seconde Guerre mondiale révèlent la force, dans l'imaginaire collectif de l'époque, de la photographie du futur comme une image totale.
4 décembre 2013
Anne de Mondenard, Conservateur du patrimoine, Adjointe au responsable du département Conservation préventive, C2RMF (Paris)
Le cercle de Le Gray (1820-1884), une école du regard
Au début des années 1850, de nombreux amateurs venus d'horizons très divers convergent vers l'atelier de Gustave Le Gray, photographe de talent, afin de se familiariser avec le procédé du négatif/positif sur papier. Nous nous intéresserons à leur façon de capter le réel avec ce nouveau procédé qui autorise des tirages multiples et des interprétations nuancées. Nous étudierons comment ces amateurs réussissent à proposer de nouvelles représentations, d'abord à travers les sujets d'étude proposés par le maître, puis dans l'exercice de commandes qui visent à rassembler des informations.
11 décembre 2013
Julien Faure-Conorton, Doctorant, EHESS, CRAL (Paris). Chargé d'enseignement à l'École du Louvre
« Un traître dans le camp de la photographie » ? Robert Demachy et la « photographie pure » en 1907
En 1907, un article de Robert Demachy suscita une polémique désormais célèbre autour de la notion de « photographie pure ». Mais quelle fut réellement la nature de cette polémique ? Pour le comprendre, nous reviendrons sur les événements qui la déclenchèrent et analyserons le vocabulaire et les arguments de ceux qui y prirent part.
18 décembre 2013
Laureline Meizel, Doctorante, Université Paris 1, HiCSA
De l’essence à l’existence : neutralité photographique et statut de l’opérateur en régime législatif (1878-1900)
À l’occasion de l’Exposition universelle de 1878, plusieurs congrès internationaux se réunissent pour refonder et harmoniser la loi sur la propriété intellectuelle. À leur suite, la photographie fait l’objet d’un vide législatif complet, exclue à la fois des débats du congrès de la propriété industrielle et du projet de loi français sur la propriété artistique. La communauté photographique tente alors de modifier l'ordre du discours sur le medium, en déplaçant les termes du débat des qualités de la photographie elle-même à celles qui fondent le statut d’auteur du photographe. En s’appuyant sur l’étude de la législation du droit d’auteur et des débats qu’elle a engendrés entre différents corps de métiers, cette intervention se propose d’analyser les causes et les conséquences de ce glissement discursif, dont l’une des plus immédiates, et non des moindres, est la remise en cause de la présumée neutralité photographique.
VACANCES
8 janvier 2014
Éléonore Challine, Doctorante, Université Paris 1, HiCSA. ATER ENS Cachan, département Design
La photographie comme preuve. La question de l’image-document à travers l’exemple du Musée des photographies documentaires
Cette intervention aura pour but de confronter les discours de Léon Vidal sur la photographie comme « preuve testimoniale » avec les images reçues par les dons faits au Musée des photographies documentaires entre 1894 et 1900. La photographie peut-elle être une preuve ? Et si oui, dans quelles conditions ? Nous proposerons une analyse resserrée de quelques images de ce corpus des dernières années du XIXe siècle pour poser la question du « documentaire » en photographie.
15 janvier 2014
Julie Jones, Docteur en Histoire de l'art, Université Paris 1. Chargée de recherche au Cabinet de photographie, Centre Pompidou, Paris
Le réalisme à l'extrême ou les contradictions de la « straight photography » américaine : l’œil clinique de Frederick Sommer et les « tableaux de guerre » d'Edward Weston (1930-1945)
La première partie du XXe siècle est marquée, aux États-Unis, par le développement d’un modernisme photographique « puriste », visant à un rendu exact de la réalité. Cette tendance est perceptible aussi bien chez les photographes documentaires engagés que chez ceux revendiquant une indépendance artistique. Les œuvres réalisées par ces derniers suscitent néanmoins de nombreux paradoxes et contradictions avec les positions théoriques défendues. Deux ensembles d’œuvres emblématiques de ces ambiguïtés seront ici analysés.
22 janvier 2014
Laetitia Barrère, Docteur en Histoire de l'art, Université Paris 1, HiCSA
La photographie documentaire : entre art et témoignage social
Cette intervention se propose d’étudier les différentes conceptions de la photographie documentaire qui se sont succédées durant les années 1930 et 1940 aux États-Unis. Seront abordées les notions de modernisme documentaire, de documentaire social et de photoreportage. Une attention particulière sera accordée aux expositions fondatrices de Walker Evans (1938), d’Helen Levitt (1943) et d’Henri Cartier-Bresson (1947) présentées au Museum of Modern Art de New York.
29 janvier 2014
Valentina Grossi, Doctorante, EHESS, IMM-LIER, LHIVIC (Paris)
Producteurs d’images d’actualité entre « nature » et « culture » : une enquête ethnographique
Dans les sociétés modernes les images photographiques ont un statut ambigu. Elles sont décrites par certains comme « transparentes », dénoncées par d’autres comme « construites », tantôt rangées du côté de la « nature », tantôt de la « culture ». Dans une perspective issue de la sociologie des controverses, nous essayerons de ne pas trancher sur ce différend a priori, mais d’observer comment certains acteurs – des producteurs d’images photojournalistiques – mobilisent ces catégories descriptives au cours de leur travail. À partir d'une enquête ethnographique dans une agence de presse, nous observerons à quels moments des photographes, éditeurs et journalistes décrivent et agissent sur les photographies en tant qu'images construites, et, au contraire, quand ils prennent en compte leur rapport avec le « réel ».
5 février 2014
Conclusion
D'autres informations : http://www.ehess.fr/fr/enseignement/enseignements/2013/ue/469/
Organisation : Séminaire de recherches de l'EHESS (Paris) / CRAL
Subjects
- Representation (Main category)
- Mind and language > Representation > Cultural history
- Periods > Modern > Nineteenth century
- Mind and language > Representation > History of art
- Periods > Modern > Twentieth century
- Periods > Modern > Twenty-first century
- Mind and language > Representation > Visual studies
- Mind and language > Information > History and sociology of the media
Places
- EHESS, salle Lombard, - 96 bd Raspail
Paris, France (75006)
Date(s)
- Wednesday, November 06, 2013
- Wednesday, November 13, 2013
- Wednesday, November 20, 2013
- Wednesday, November 27, 2013
- Wednesday, December 04, 2013
- Wednesday, December 11, 2013
- Wednesday, December 18, 2013
- Wednesday, January 08, 2014
- Wednesday, January 15, 2014
- Wednesday, January 22, 2014
- Wednesday, January 29, 2014
- Wednesday, February 05, 2014
Attached files
Keywords
- histoire de la photographie, théorie de la représentation
Contact(s)
- Laureline Meizel
courriel : photographica [dot] revue [at] gmail [dot] com - Kim Timby
courriel : kim [dot] timby [at] gmail [dot] com
Reference Urls
Information source
- Laureline Meizel
courriel : photographica [dot] revue [at] gmail [dot] com
License
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To cite this announcement
« Photography and the real », Seminar, Calenda, Published on Monday, October 28, 2013, https://doi.org/10.58079/oix