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The circulation of knowledge and the structuring of scholarly networks in the Greco-Roman Empire
Circulation des savoirs et structuration des réseaux savants dans l'Empire « gréco-romain »
Published on Tuesday, December 17, 2013
Abstract
Menées à partir de différents éclairages documentaires (Plutarque, Pline, Aelius Aristide, Athénée, épigraphie), les séances se proposeront d'analyser les formes de circulation des savoirs et les modes de structuration des réseaux savants dans l'Empire « gréco-romain » des premiers siècles de notre ère.
Announcement
Présentation
Depuis le IIe siècle av. J.-C., marqué par l’affirmation de la puissance romaine dans l’Orient méditerranéen, jusqu’à la fin du Ve siècle ap. J.-C., qui scelle la disparition de l’Empire romain d’Occident, la Grèce représente pour Rome un horizon de prédilection et un modèle culturel prégnant. Dans la continuité de l’effort d’appropriation de la langue et des traditions helléniques initié au temps des conquêtes, les siècles qui relient l’histoire de la République à celle du Principat voient ainsi s’épanouir, pour reprendre l’analyse de P. Veyne, un Empire « gréco-romain », conçu comme « fait de pouvoir romain et de culture grecque ». La présence romaine, la mise en place des cadres de l’administration impériale et l’association progressive des vaincus d’hier au gouvernement de l’Empire favorisent alors l’émergence d’une véritable koinè culturelle, désormais étendue aux dimensions de la Méditerranée, fondée sur le socle de l’hellénisme et enrichie de l’apport des « sagesses barbares ».
Les mondes savants, tels qu’ils relient, tout au long de cette période, la Grèce et Rome, font figure d’observatoire privilégié pour appréhender ces phénomènes, comprendre les stratégies et les dynamiques, multiformes et complexes, sur lesquelles s’appuie, dans la longue durée, la construction de cet empire politico-culturel. Afin d’explorer l’organisation et le fonctionnement des réseaux savants qui s’épanouissent en son sein, l’équipe PLH-ERASME (Université de Toulouse-Le Mirail) proposera, au second semestre de l’année universitaire 2013-2014, un séminaire sur le thème « Circulation des savoirs et structurations des réseaux savants dans l’Empire "gréco-romain" (Ier-IIe siècle ap. J.-C.) : acteurs, modalités, dynamiques ».
La réflexion élaborée au cours des séances se proposera de confronter les corpus, les objets et les questionnements qui permettent d’éclairer la structuration et le fonctionnement des mondes lettrés, de l’époque d’Auguste à celle des Antonins. À l’heure du Web of Science, les outils conceptuels et méthodologiques développés depuis plusieurs années dans le champ des sciences sociales ont enrichi la compréhension des formes de l’activité savante et des logiques sociales qui y sont à l’œuvre. Dans cette perspective, les recherches menées dans le domaine de l’anthropologie des pratiques savantes et de la sociologie des sciences, les travaux consacrés à l’étude des transferts culturels ou à l’analyse des réseaux sociaux sont susceptibles d’apporter un éclairage neuf sur les dynamiques culturelles de l’Empire « gréco-romain ».
L’approche développée durant les séances du séminaire visera à interroger les modes de structuration des mondes savants, comme espace où s’opèrent, aux Ier et IIe siècles ap. J.-C., des transferts de savoirs. Il s’agira de s’intéresser, tout d’abord, aux réseaux d’acteurs, de lieux ou de pratiques que mobilisent la fabrique et la circulation des connaissances, à l’échelle de l’Empire comme au niveau local ou régional. Les notions de centres et de relais, de flux et de mobilités seront ainsi intégrées dans une réflexion destinée à mettre en lumière les logiques spatiales qui dessinent, des cités ou royaumes à l’Empire, une nouvelle géographie des savoirs et des activités savantes.
Un autre objectif de ce séminaire sera d’analyser les liens qui unissent, dans ce contexte, la configuration des mondes savants, d’une part, l’échange et la distribution des contenus scientifiques (savoirs, traditions, modèles, références…), d’autre part. Quels domaines de la connaissance cultive-t-on dans les milieux lettrés de l’Empire ? Quelles sont les frontières qui organisent, alors, la carte des savoirs ? L’enquête pourra en outre être attentive aux enjeux liés à la production et à l’écriture de la connaissance : selon quelles procédures se constituent, au sein des élites intellectuelles de l’Empire, des autorités et leurs relais ? Comment se forment et s’inscrivent, dans le temps et dans l’espace, des écoles, des filiations intellectuelles ? Selon quelles modalités s’effectue, par ailleurs, la rencontre entre les savoirs produits au sein des milieux cultivés et ceux que véhiculent les traditions populaires ? Comment aborder le problème de la vulgarisation des connaissances ? Ces interrogations conduiront à envisager, aussi, à travers différents dossiers et les sources auxquelles ils font appel, la question linguistique : comment cerner le statut du grec comme langue de culture et de communication ? Dans quelle mesure l’analyse de la circulation des savoirs peut-elle éclairer d’un jour nouveau le problème et les enjeux du bilinguisme dans l’Empire « gréco-romain » ?
L’analyse construite au fil des séances du séminaire pourra être l’occasion d’étudier, enfin, les normes et les représentations qui régissent, de l’époque d’Auguste à celle des Antonins, l’activité et la sociabilité savantes. Quel est le degré d’autonomie ou, à l’inverse, d’intégration des activités savantes dans les structures politiques et sociales de l’Empire ? Peut-on repérer des règles ou des usages propres à l’espace des mondes lettrés ? Dans quelle mesure les codes et les représentations élaborés, mis en scène par les élites cultivées contribuent-ils à la fabrication de l’identité, individuelle et collective, des acteurs ou groupes sociaux de la sphère savante ? Quelle image de Rome et de l’Empire le politique peut-il construire, en contrepartie, à travers l’affichage d’un certain universalisme culturel ?
L’étude des transferts de savoirs aux Ier et IIe siècles ap. J.-C. permettra ainsi d’interroger la place, le fonctionnement et le statut des mondes savants dans l’Empire « gréco-romain ». Ont-ils formé, pour ainsi dire, une République des lettres ante litteram, une communauté à vocation universelle, unie autour de l’idéal d’échange et de réciprocité, par des références et des usages partagés ? Dans quelle mesure les façons gréco-romaines de cultiver les savoirs dévoilent-elles, au contraire, une conception originale du partage de la connaissance, étrangère, pour une part, aux voies empruntées par la modernité ? Tels sont quelques-uns des questionnements que nous nous proposons d’aborder au cours de ce séminaire.
Ce séminaire, organisé par l'équipe PLH-ERASME, se tiendra chaque mercredi (16h-18h, Université de Toulouse-Le Mirail), du 22 janvier au 16 avril 2014.
Programme
Séminaire de l’équipe PLH-ERASME
Mercredi (16h-18h), Maison de la Recherche
22 janvier 2014 (salle D31)
Corinne BONNET et Pascal PAYEN (UTM), « Un empire gréco-romain : fondements et portée d’une hypothèse de travail ».
29 janvier (salle D31)
Anthony ANDURAND (UTM), « Sociabilité et réseaux savants dans les Propos de table de Plutarque : acteurs, codes, pratiques ».
5 février (salle D31)
Jason KONIG (Saint-Andrews), « Représentations des communautés intellectuelles à l’époque impériale : Plutarque et Pline le Jeune ».
12 février (salle D31)
François CHAUSSON (Paris I), « De Nicée à Lepcis Magna, en passant par Sardes, Émèse et Tyr, légendes de fondation et diplomatie : la dynastie sévérienne fille ou cousine de cinq cités ».
19 février (salle D31)
Robin NADEAU (Université Laurentienne de Sudbury), « Prescriptions alimentaires chez Plutarque et Pline l’Ancien : entre transmission des savoirs et identité socioculturelle ».
26 février (salle D30)
Luciana ROMERI (Caen), « Conservation, transmission et jouissance du savoir dans les Deipnosophistes d’Athénée de Naucratis ».
12 mars (salle D31)
Constantin RAÏOS (UTM), « De Smyrne à Philae : contacts et rencontres du sophiste Ælius Aristide dans l’Égypte romaine ».
19 mars (salle D31)
Aurélien BERRA (Paris X), « Les réseaux d’Athénée : structures visibles et invisibles ».
26 mars (salle D30)
Tim WHITMARSH (Oxford), « The invention of atheism and the doxography of disbelief ».
2 avril (salle D30)
Lieve VAN HOOF (Gand), « Les réseaux épistolaires grecs sous l’Empire gréco-romain : une approche digitale ».
9 avril (salle D30)
Estelle OUDOT (Dijon), « Les logiques spatiales dans l’œuvre d’Aristide ».
16 avril (salle D30)
Christian JACOB (CNRS-EHESS), conclusions du séminaire et table ronde autour de son travail d’historien.
Subjects
- Prehistory and Antiquity (Main category)
- Mind and language > Representation > Cultural history
- Society > Ethnology, anthropology > Cultural anthropology
- Mind and language > Thought > Intellectual history
- Periods > Prehistory and Antiquity > Greek history
- Periods > Prehistory and Antiquity > Roman history
- Society > History
- Mind and language > Epistemology and methodology > Digital humanities
Places
- Université de Toulouse-Le Mirail, maison de la recherche, salle D 30/D 31 - 5 allées Antonio Machado
Toulouse, France (31)
Date(s)
- Wednesday, January 22, 2014
- Wednesday, January 29, 2014
- Wednesday, February 05, 2014
- Wednesday, February 12, 2014
- Wednesday, February 19, 2014
- Wednesday, February 26, 2014
- Wednesday, March 12, 2014
- Wednesday, March 19, 2014
- Wednesday, March 26, 2014
- Wednesday, April 02, 2014
- Wednesday, April 09, 2014
- Wednesday, April 16, 2014
Keywords
- Empire romain, réseaux savants, transferts culturels, hellénisme
Contact(s)
- Anthony Andurand
courriel : anthonyandurand [at] yahoo [dot] fr
Information source
- Anthony Andurand
courriel : anthonyandurand [at] yahoo [dot] fr
License
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To cite this announcement
« The circulation of knowledge and the structuring of scholarly networks in the Greco-Roman Empire », Seminar, Calenda, Published on Tuesday, December 17, 2013, https://doi.org/10.58079/ozc