Published on Thursday, December 19, 2013
Abstract
Le travail social produirait des effets de subjectivation sur les personnes qu’il entend accompagner et, en tant qu’ensemble de pratiques relationnelles formant un champ, l’institution qu’il forme (peuplée de professionnels, d’étudiants, de formateurs, d’usagers…) disposerait elle-même d’une vie psychique autonome. Nous souhaiterions, dans ce numéro, interroger la place qu’occupe le genre dans l’articulation de ces deux niveaux d’analyse.
Announcement
Argument
Le travail social produirait des effets de subjectivation sur les personnes qu’il entend accompagner et, en tant qu’ensemble de pratiques relationnelles formant un champ, l’institution qu’il forme (peuplée de professionnels, d’étudiants, de formateurs, d’usagers…) disposerait elle-même d’une vie psychique autonome. Nous souhaiterions, dans ce numéro, interroger la place qu’occupe le genre dans l’articulation de ces deux niveaux d’analyse.
Dans le domaine éducatif, les professionnels se font régulièrement les vecteurs de l’idéologie selon laquelle le monde n’a de sens qu’à être « genré » (avec les tout-petits, on s’inquiète souvent très tôt de savoir s’ils se reconnaissent dans le genre qui correspond au réel de leur sexe et de leur corps). En ce sens, ne pouvons-nous pas comprendre certains dispositifs éducatifs comme des outils du « biopolitique », qui participeraient ainsi à la catégorisation binaire du monde (les hommes d’un côté, les femmes de l’autre), faisant du travail social un « reproducteur » de cet ordre ?
D’un autre côté, nous savons que les transgenres et les travestis, qui subvertissent le genre, sont soutenus par de nombreuses institutions du travail social, tout comme d’autres participent à la lutte contre la domination d’un genre sur l’autre (on pense notamment ici aux associations féministes qui défendent le droit des femmes). Dans cette optique, ne faut-il pas admettre que le travail social peut aussi participer à une forme d’émancipation par rapport au genre ?
La vie psychique de l’institution « travail social » est, elle aussi, à questionner du côté du genre. On entend régulièrement dire de ce secteur professionnel qu’il est très « féminin », d’une part parce qu’il est majoritairement composé de femmes mais aussi parce que la fonction du soin (et du prendre soin) est historiquement référée au motif féminin. Comment, dans les structures éducatives où les jeunes et moins jeunes sont régulièrement en quête d’autorité, les femmes occupent-elles ces places historiquement dévolues aux hommes et aux pères ? Par ailleurs, nous savons que dans ce secteur professionnel, les postes d’encadrement sont majoritairement occupés par des hommes ; comment pouvons-nous comprendre ce paradoxe ? Le discours des formateurs ne véhicule-t-il pas, sans le savoir, un ensemble de « clichés » qui participe à cet état de fait ?
Si les travaux sur le genre remettent en question l’équation « sexe femelle = genre féminin = fonction maternelle » (et son versant masculin), l’un des enjeux de ce numéro pourrait être de bousculer certaines évidences, de telle sorte qu’à chacun des trois niveaux (réel du sexe, identité de genre, fonction éducative) il faudrait interroger la place qu’occupent nos pratiques professionnelles dans la continuation ou au contraire la subversion de ces équations…
Modalités de soumission
Ce numéro du Sociographe vous invite à alimenter le débat sur tous ces questionnements (expériences, témoignages, recherches, analyses...).
- Dépôt des manuscrits jusqu’au 20 mars 2014 par mail à : lesociographe@irts-lr.fr
Les accusés de réception se font à échéance du dépôt des manuscrits.
Manuscrits de 30 000 signes maximum.
Les autres recommandations sont sur le site du Sociographe : www.lesociographe.org et http://www.lesociographe.org/appel-a-auteur.html
Parution prévue pour mars 2015
Responsabilité scientifique
Dossier coordonné par Monique JEANNET (Documentaliste à l’IRTS-LR, membre du Comité de rédaction du Sociographe) et Vincent TOURNIER (Psychothérapeute et formateur à l’IRTS-LR, membre du comité de lecture du Sociographe
Subjects
- Sociology (Main category)
- Society > Sociology > Sociology of work
- Society > Sociology > Gender studies
- Society > Political studies > Governance and public policies
Date(s)
- Thursday, March 20, 2014
Keywords
- genre, travail social, segregation, representation, pratiques professionnelles, formation
Contact(s)
- Monique Jeannet
courriel : monique [dot] jeannet [at] irts-lr [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Monique Jeannet
courriel : monique [dot] jeannet [at] irts-lr [dot] fr
License
This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.
To cite this announcement
« Gender and social work », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, December 19, 2013, https://doi.org/10.58079/p1h