AccueilAllemagne année zéro : repenser la modernité artistique à l’aube de la guerre froide

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Allemagne année zéro : repenser la modernité artistique à l’aube de la guerre froide

Germany, year zero: rethinking artistic modernism at the dawn of the cold war

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Publié le lundi 27 janvier 2014

Résumé

La découverte de l’horreur absolue, symbolisée par Auschwitz, a entraîné une « rupture de civilisation » qui s’exprime par des langages artistiques totalement repensés (esthétique du traumatisme). Si cette rupture est réelle en 1945, elle ne doit néanmoins pas occulter l’enjeu politique dont est rapidement investie la neue Musik : après quelques mois d’une unité de façade interalliée, les tensions idéologiques mènent à l’inévitable conflit de la Guerre froide et les politiques artistiques se radicalisent rapidement d’un camp à l’autre. Les années 1945-1949 en Allemagne doivent donc être envisagées comme l’articulation complexe entre des ambitions esthétiques de rupture totale par rapport à un passé immédiat et de nouveaux enjeux idéologiques, géopolitiques et stratégiques.

Annonce

Argumentaire

8 mai 1945 : la signature de la capitulation sans conditions de l’Allemagne met fin à près de treize années du régime hitlérien et sonne l’« Heure Zéro » (Stunde Null). C’est dans ce contexte que les trois puissances alliées (États-Unis, Union Soviétique, Grande-Bretagne), bientôt rejointes par la France, amorcent la reconstruction de l’Allemagne. Partagée en quatre zones, elle est théoriquement gouvernée indépendamment, avec pour objectif néanmoins commun la démocratisation. Malgré des positionnements idéologiques antagonistes, la reconstruction de l’Allemagne est envisagée par tous sous l’angle de la rupture radicale avec le passé. Afin d’extirper les germes idéologiques, une vaste entreprise de « dénazification » est lancée, à laquelle s’ajoute celle de « rééducation » ou de « réorientation ». Complice d’un régime ayant, au nom de la pureté raciale, basculé dans la barbarie et la folie meurtrière autodestructrice, le peuple allemand fait l’objet de politiques visant à le « purifier » et à « épurer » la société dans son ensemble.

Cette « épuration » s’applique rapidement au système éducatif, aux administrations, à la langue allemande et aux arts eux-mêmes. Au premier plan, la musique, instrumentalisée et exploitée par le régime hitlérien. La nouvelle pureté recherchée, avant tout politique, se traduit dans un premier temps par un engouement pour des styles musicaux et des compositeurs stigmatisés par le régime hitlérien comme « dégénérés ». Parallèlement à ces premières tentatives de réhabilitation, la création musicale est encouragée, à l’Ouest comme à l’Est, pour permettre l’avènement d’une musique « vierge », irréprochable.
À l’Ouest les acteurs culturels, particulièrement les Américains, aspirent à réunir artistes et intellectuels autour de la réflexion sur la naissance d’une nouvelle musique pour reconstruire une identité européenne sur des valeurs communes. À l’Est, bien que la relation des communistes staliniens à la musique diffère de celle des nazis dans les intentions originelles, des écueils aux résultats parfois convergents apparaissent.

La découverte de l’horreur absolue, symbolisée par Auschwitz, a entraîné une « rupture de civilisation » qui s’exprime par des langages artistiques totalement repensés (esthétique du traumatisme). Si cette rupture est réelle en 1945, elle ne doit néanmoins pas occulter l’enjeu politique dont est rapidement investie la neue Musik : après quelques mois d’une unité de façade interalliée, les tensions idéologiques mènent à l’inévitable conflit de la Guerre froide et les politiques artistiques se radicalisent rapidement d’un camp à l’autre. Les années 1945-1949 en Allemagne doivent donc être envisagées comme l’articulation complexe entre des ambitions esthétiques de rupture totale par rapport à un passé immédiat et de nouveaux enjeux idéologiques, géopolitiques et stratégiques.

Axes thématiques

Bien que principalement centrées sur le champ musical, ces journées d’études offriront également une large place aux autres domaines artistiques.

Les propositions de contribution s’inscriront dans l’une des thématiques suivantes :
- Politiques artistiques dans les différentes zones d’occupation
- Discours politiques et artistiques sur la modernité (1945-1949)
- Esthétique du traumatisme
- La « nouvelle musique » par opposition au nazisme
- La « rééducation » par les arts
- Arts et propagande à l’Ouest ou à l’Est à l’heure de la Guerre froide

Les actes de ces journées d’études donneront lieu à la publication d’un ouvrage collectif.

Modalités d'envoi des propositions

Les propositions (titre et résumé de 3000 caractères maximum), assorties d’une courte biographie et bibliographie

sont à adresser à Élise Petit (Elise.Petit@u-pem.fr).

Date limite de soumission : 20 mars 2014

Journées d'études pluridisciplinaires Université Paris-Est - Centre de recherche Littératures, Savoirs et Arts (LISAA)

Paris, mercredi 25 et jeudi 26 juin 2014 Fondation Lucien Paye, 45 boulevard Jourdan, Paris 15e

  • Responsables : Élise Petit, Geneviève Mathon
  • Comité scientifique : Pascale Alexandre, Marc Cerisuelo, Martin Laliberté.

 

Lieux

  • Cité Universitaire Fondation Lucien Paye - 45 boulevard Jourdan
    Paris, France (75014)

Dates

  • jeudi 20 mars 2014

Fichiers attachés

Mots-clés

  • musique, guerre froide, politique, arts, modernité, Allemagne

Contacts

  • Elise Petit
    courriel : elise [dot] petit [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr

Source de l'information

  • Elise Petit
    courriel : elise [dot] petit [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Allemagne année zéro : repenser la modernité artistique à l’aube de la guerre froide », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 27 janvier 2014, https://doi.org/10.58079/pa6

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