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Relations anthropozoologiques : nouvelles approches et jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales

Anthropo-zoological relations: new approaches and young researchers in the humanities and social sciences

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Publié le mardi 04 février 2014

Résumé

En émergence au niveau national mais peu représentée au niveau institutionnel, l’étude des relations humains / animaux en sciences humaines et sociales est depuis quelques années saisie par des jeunes chercheurs, qui s’attachent à renouveler l’approche de cette thématique. Face à ce constat, le colloque « Relations anthropozoologiques : nouvelles approches et jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales » poursuit deux objectifs. D’une part, il s’agit de consolider et d’élargir un réseau de jeunes chercheurs intéressés par un objet a prioriproche sur un plan thématique, mais suffisamment complexe pour impliquer diverses approches disciplinaires (sociologie, géographie, histoire, anthropologie, économie, psychologie, sciences politiques, linguistique, etc.) et méthodologiques. D’autre part, ce colloque entend contribuer à brosser un état des lieux de l’extrême diversité des terrains, des méthodes, et des outils conceptuels mobilisés pour rendre compte des types de relations qui unissent les humains et les animaux avec lesquels ils vivent, travaillent, (inter)agissent.

Annonce

Argumentaire

En émergence au niveau national mais peu représentée au niveau institutionnel, l’étude des relations humains / animaux en Sciences Humaines et Sociales est depuis quelques années saisie par des jeunes chercheurs, qui s’attachent à renouveler l’approche de cette thématique. Ces travaux s’inscrivent dans des traditions disciplinaires, théoriques et méthodologiques hétérogènes, et se sont souvent développés de manière parallèle et éparpillée. Face à ce constat, un réseau de jeunes chercheurs (master, doctorants, jeunes docteurs) spécialistes des relations anthropozoologiques s’est constitué avec l’organisation de trois journées d’études (en 2009, 2010 et 2011). Ils ont ainsi pu engager un dialogue fécond sur les difficultés et les opportunités que représente un objet de recherche encore peu balisé académiquement. Le colloque « Relations anthropozoologiques : Nouvelles approches et jeunes chercheurs en Sciences Humaines et Sociales » de Grenoble vise à prolonger le double effort déjà engagé lors de ces trois journées d’études. D’une part, il s’agit de consolider et d’élargir un réseau de jeunes chercheurs intéressés par un objet a priori proche sur un plan thématique, mais suffisamment complexe pour impliquer diverses approches disciplinaires (sociologie, géographie, histoire, anthropologie, économie, psychologie, sciences politiques, linguistique, etc.) et méthodologiques. Au sein de ce réseau, le pari consiste à faire émerger des approches théoriques et méthodologiques originales et innovantes, grâce au dialogue et au croisement interdisciplinaire. Il s’agit ainsi d’interroger les positionnements classiques des SHS par cette question des relations humains / animaux et de montrer l’intérêt heuristique et novateur de ces nouvelles approches. D’autre part, ce colloque entend contribuer à brosser un état des lieux de l’extrême diversité des terrains, des méthodes, et des outils conceptuels mobilisés pour rendre compte des types de relations qui unissent les humains et les animaux avec lesquels ils vivent, travaillent, (inter)agissent. Ce travail sur une thématique émergente sera l’occasion de poursuivre une exploration réflexive du développement d’un nouveau champ scientifique (raisons du choix du sujet, réception du sujet par l’institution et les collègues, transgressions méthodologiques et théoriques, difficultés diverses). Ce faisant, ce colloque entend participer à la prise en compte scientifique et institutionnelle mais aussi publique de ce champ d’étude : il poursuit le but d’ouvrir le monde académique des sciences humaines et sociales aux questions des relations humains/animaux et s’adresse au grand public intéressé par la place des animaux dans les sociétés humaines ou plus généralement par les relations et les interactions sociétés / environnements que les relations anthropozoologiques peuvent mettre au jour et/ou interroger sous un angle original.

Pour répondre à ce double objectif (consolidation du réseau et état des lieux réflexif), cet appel à communication comprend deux volets, l’un généraliste, visant à rendre compte des travaux de SHS en cours sur la question des relations humains / animaux (varia) et l’autre plus spécifique, destiné à explorer plus en profondeur les dimensions spatiales de ces relations (thématique).

Varia

Ce premier volet a pour vocation de favoriser la présentation de travaux en cours (master 2, doctorat) portant sur les relations anthropozoologiques appréhendées du point de vue de la géographie, de la sociologie, des sciences politiques, de l’histoire, de l’anthropologie, de la psychologie, de l’économie, etc. Les communicants présenteront leurs travaux sans restriction thématique, mais en prenant soin de bien préciser leur ancrage théorique, leur méthodologie et leur terrain, ainsi que les concepts mobilisés et de développer un regard critique sur leurs intérêts heuristiques et leurs biais propres. Les communications pourront par exemple traiter des usages, pratiques et représentations à l’œuvre dans les relations anthropozoologiques, dans un environnement communément appréhendé selon les dichotomies « rural / urbain », « sauvage / domestique », etc. Elles pourront également mettre en avant les évolutions de nos relations aux animaux et les processus à l’œuvre dans ces dynamiques. Elles pourront enfin alimenter les réflexions pour mieux gérer nos rapports à ceux-ci, et par-delà, à l’environnement.

Thématique

Ce second volet a pour vocation d’explorer un axe particulier, mettant à profit l’environnement théorique du laboratoire d’accueil du colloque, le laboratoire Pacte (Politiques publiques, ACtion politique, TErritoires) à Grenoble. La dimension spatiale sera ainsi mise en avant, avec l’exploration du lien à l’espace dans les relations anthropozoologiques. Les communicants pourront s’interroger plus particulièrement sur les questions soulevées par la tension entre ancrages et mobilités animales et humaines et sur la manière dont les « fixités » ou les mobilités jouent sur les usages, pratiques et représentations à l’œuvre dans les relations anthropozoologiques et participent à leur évolution.

Pour développer cela, les grandes questions suivantes pourront être saisies.

1/ Il s’agit tout d’abord de s’interroger sur les influences réciproques que les humains et les animaux peuvent avoir sur les espaces qu’ils partagent. Deux types de questions peuvent être ainsi posés.

  • L’animal participe-t-il à « fixer » des espaces ainsi que des pratiques et des représentations du paysage ? On peut penser par exemple aux espèces présentes sur certains espaces protégés et qui deviennent en quelque sorte les emblèmes du territoire ; ou encore à la présence visible d’un animal comme élément caractéristique d’un paysage.
  • L’animal participe-t-il à reconfigurer ces espaces partagés ? Comment des animaux comme la blatte ou comme les chiens visiteurs dans les institutions de soin, qui circulent dans des espaces où toute présence animale a été longtemps proscrite, contribuent par exemple à la requalification des espaces humains ?

On peut également s’interroger sur la manière dont les pratiques humaines peuvent agir sur les spatialités animales.

  • L’homme participe-t-il à établir des pratiques spatiales chez les animaux ? Et comment ? La création de parcs, de réserves, de zones protégées semble a priori cantonner certains animaux à des espaces précis : il serait intéressant de multiplier les exemples, moins attendus, où, de manière moins consciente ou intentionnelle, les humains restreignent le territoire de certaines espèces animales (aménagements urbains, voies de circulations etc.).
  • L’homme reconfigure-t-il les pratiques spatiales animales ? Et comment ? De tels cas de figure se retrouvent lorsque les éleveurs ou les agriculteurs tentent de se protéger des prédateurs (loups, lynx, ours) et des déprédateurs (sangliers, chevreuils, cerfs) en aménageant l’espace pour modifier les comportements animaux. On peut également penser aux pigeons dont on sait maintenant qu’ils s’orientent en fonction des voies de circulation construites par les humains.

2/ Face à ces questions sur un espace partagé, mobile ou figé, qui suppose une « juste place » des humains et des animaux, la question de la distance peut être interrogée. Ne faudrait-il pas se pencher plutôt sur le partage d’une distance qui se négocie entre humains et animaux que sur le partage d’un espace ? Plusieurs interrogations peuvent alors être saisies.

  • Comment les animaux et les humains procèdent-ils pour négocier les distances entre eux ?
  • Quels sont alors la place et le rôle de l’espace et de la distance dans la relation humains / animaux ?
  • En quoi la distance spatiale fait-elle écho ou non à la distance sociale et à la distance symbolique ? Les différences symboliques entre humains et animaux trouvent-elles par exemple une traduction spatiale, observable dans les pratiques ?
  • Enfin, le couple distance / proximité peut être étudié à travers la dimension affective : on peut s’interroger sur la manière dont les animaux « affectent » (d’un point de vue émotionnel, éthique, etc.) les humains et inversement.

3/ Enfin, l’ensemble de ces questionnements peut être étudié à travers le filtre de la mobilité. Il s’agit de s’interroger sur la manière dont les mobilités (et plus précisément l’accès à la mobilité) humaines et animales reconfigurent ou non les relations humaines et animales. Quel type de relation peut-on observer lorsque les animaux et/ou les humains ont une capacité à être mobiles ou, au contraire, n’en bénéficient pas ? Plusieurs cas de figure peuvent être étudiés :

  • lorsqu’il y a une mobilité partagée, c'est-à-dire lorsque les humains et les animaux sont mobiles (par exemple, dans des espaces verts ou dans des espaces naturels) ;
  • lorsqu’il y a un déséquilibre entre humains et animaux dans la capacité à être mobile, avec des cas d’absence ou de réduction de la mobilité chez l’un des deux partenaires (par exemple, dans le cas des animaux de zoos ou, du côté humain, dans les situations de handicap physique ou de disparités sociales n’autorisant pas l’accès à la mobilité)
  • lorsqu’il y a une absence de mobilité partagée (par exemple, des humains peu mobiles - personnes âgées - avec leurs animaux domestiques).

Soumission des propositions de communication

Ce colloque est ouvert aux jeunes chercheurs des différentes disciplines des SHS, travaillant sur les relations humains / animaux. Un résumé d’une à deux pages (environ 5000 signes espaces compris) est attendu pour le 1er avril 2014. Les auteurs utiliseront le fichier-type ci-joint pour proposer leur résumé (avec mots-clefs, inscription dans un des deux volets)

Les résumés doivent être envoyés aux deux co-organisateurs du colloque : jerome.michalon@gmail.com ; coralie.mounet@ujf-grenoble.fr.

Calendrier

  • 20 janvier 2014. Diffusion de l’appel à communication
  • 01 avril 2014. Date limite de soumission des résumés des communicants (5000 caractères, espaces compris)
  • 15 avril 2014. Notification de l’acceptation (ou non) des propositions soumises
  • 01 mai 2014. Soumission du programme du colloque par les organisateurs
  • 08 et 09 juillet 2014. Tenue du colloque à Grenoble (Cité des Territoires, 14 bis avenue Marie Reynoard. 38100 Grenoble).

Modalités pratiques

Ce colloque est soutenu par la Région Rhône-Alpes, Activ’Canin, IPRAZ, Centre Max  Weber (équipe politiques de la connaissance) et organisé par le laboratoire Pacte. L'objectif est de prendre en charge le déplacement, l’hébergement et la restauration des communicants, mais la prise en charge sera à ajuster en fonction du nombre de participants retenus.

Les organisateurs: Coralie Mounet (Laboratoire PACTE) et Jérôme Michalon (Laboratoire EVS/ Labex IMU/Centre Max Weber).

Comité scientifique

  • Isabelle Arpin, Irstea, Grenoble.
  • Laine Chanteloup, Université Joseph Fourier, Pacte, Grenoble.
  • Antoine Doré, Inra, Toulouse.
  • Jean Estébanez, ENS, Université Paris-Est.
  • Laurent Gagnol, Pacte, Grenoble.
  • Sophie Gallino Visman, Université Pierre Mendès France, EMC2-LSG, Grenoble.
  • Emmanuel Gouabault, HESSO, Lausanne.
  • Jérémy Grangé, Université Joseph Fourier, Pacte, Grenoble.
  • Olivier Labussière, Université Joseph Fourier, Pacte, Grenoble.
  • Jérôme Michalon, EVS, Centre Max Weber, Lyon.
  • Chloé Mondémé, Centre Jacques Berque, Rabat.
  • Coralie Mounet, Pacte, Grenoble.
  • Violette Pouillard, Université Lyon 3/Université Libre de Bruxelles.
  • Olivier Soubeyran, Université Joseph Fourier, Pacte, Grenoble.
  • Bénédicte de Villers, Université de Liège.

Lieux

  • Cité des Territoires - 14 bis avenue Marie Reynoard
    Grenoble, France (38100)

Dates

  • mardi 01 avril 2014

Mots-clés

  • relations humains / animaux , relations anthropozoologiques, jeunes chercheurs

Contacts

  • Jérôme Michalon
    courriel : jerome [dot] michalon [at] ens-lyon [dot] fr
  • Coralie Mounet
    courriel : coralie [dot] mounet [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr

Source de l'information

  • Karine Feuillet
    courriel : karine [dot] feuillet [at] umrpacte [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Relations anthropozoologiques : nouvelles approches et jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 04 février 2014, https://doi.org/10.58079/pcp

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