Announcement
Argumentaire
Durant les dernières décennies, le renouvellement de l’histoire des sciences a été marqué par son ouverture vers les espaces non européens, notamment les Amériques ibériques, et par l’étude des rapports entre savoirs et pouvoirs. On dispose de travaux toujours plus nombreux sur les sciences impériales, sur la contribution des colonies à l’avancée des connaissances, notamment de l’histoire naturelle, sur les Lumières et sur les liens entre sciences, révolutions et Indépendances dans les territoires coloniaux. De même sont en plein essor les recherches sur la place des sciences et des savoirs dans le processus de consolidation des États-nations à partir du dernier tiers du XIXe siècle, moment qui coïncide avec l’affirmation du paradigme positiviste et l’intégration de l’Amérique Latine dans les flux de l’économie mondiale. Cependant, l’intérêt des latino-américanistes commence à peine à se tourner vers la période intermédiaire qui va des Lumières au scientisme. À cela, une raison : l’idée encore très répandue selon laquelle on aurait affaire, dans les Amériques ibériques, à des « décennies perdues », que ce soit dans le domaine de la construction étatique, des performances économiques ou de l’intégration sociale et culturelle des populations dans leur diversité.
Nous souhaitons explorer l’hypothèse inverse et mettre en évidence les modalités sous lesquelles survit, se transmet et se transforme le legs des Lumières impériales et coloniales, ainsi que les processus par lesquels les sociétés ibéro-américaines, incluant le Brésil et les colonies espagnoles de la Caraïbe, se sont trouvées prêtes, à la fin du XIXe siècle, à tirer toutes les conséquences du nouveau paradigme scientiste avec une rapidité qui devrait nous surprendre.
Reconsidérer le passage des « empires aux nations » en l’envisageant du point de vue des rapports entre savoirs, sciences, techniques et construction étatique, tel est l’objet de ce colloque. S’il est vrai qu’à l’échelle globale la véritable « révolution scientifique » se produit entre les dernières décennies du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe, coïncidant ainsi avec l’âge des révolutions politiques et de la révolution industrielle, il convient de se demander comment les sociétés ibéro-américaines ont été partie prenante de cette révolution scientifique, comment celle-ci s’articule à la construction de leur nouvelle organisation politique en États nationaux et à l’émergence de nouvelles formes de gouvernement des territoires et des populations, de nouvelles formes d’action de l’État et de politique publique.
Considérant que la connaissance dans toute société est le produit de cette société, on tentera avant tout d’identifier les acteurs concrets, individuels et collectifs, d’une histoire politique, sociale, culturelle et matérielle des savoirs dans les Amériques ibériques : quelles sont les contributions concrètes des administrateurs, des hommes politiques et des militaires, des hommes de science et des juristes, des publicistes mais également des hommes d’affaires et des entrepreneurs, à la production, à la circulation et à la diffusion des connaissances scientifiques et techniques ? Dans quels réseaux, dans quelles instances de sociabilité discutent-ils et partagent-ils leurs savoirs, et selon quels critères les jugent-ils utiles au gouvernement et au développement économique ? Quels sont les milieux sociaux dans lesquels se concrétisent les circulations entre connaissances scientifiques ou techniques et action publique ? Par quels types de circulations (exils, voyages d’étude, diplomatie, correspondance savante ou administrative, publications, etc.) ces milieux sont-ils en lien dans les espaces nationaux et dans l’espace euro-américain ? Quels types de connexions et d’échanges existent avec les milieux scientifiques européens et états-uniens ? Quel est le rôle de la sphère publique, de l’opinion et de la circulation des imprimés, dans la socialisation des savoirs – qu’il s’agisse de l’hygiène publique, de la machine à vapeur ou du système métrique – et quels effets cette socialisation a-t-elle sur les attentes concernant le rôle et les fonctions de l’État ? Quels sont les effets, enfin, de l’avènement de ces nouveaux savoirs et techniques sur les formes d’autorité sociale, politique et religieuse ?
Sachant à quel point la centralité et l’institutionnalisation de l’« État » sont sujettes à caution durant cette période, on considérera ici l’« État » selon une approche concrète et plurielle : le gouvernement national, ses ministères et ses bureaucrates et administrateurs, les gouvernements des États fédérés, les préfets et chefs politiques des provinces et départements, les conseils municipaux. Qu’en est-il des « savoirs d’État » durant cette période ? Comment les autorités se procurent-elles les informations sur la population, la production et l’activité commerciale, le territoire ? Comment réutilisent-elles et actualisent-elles les savoirs d’État accumulés à l’époque impériale, et comment naît la statistique publique ? Quels sont les agents dont dispose l’État pour réunir ces savoirs, et de quels savoirs, théoriques et pratiques, disposent ces agents pour mener leurs tâches à bien ? Les agents des bureaux prennent-ils des initiatives pour améliorer ou réformer leur fonctionnement, les grandes « ordonnances » de l’administration impériale sont-elles appliquées, ou bien sont-elles peu à peu ignorées, ou réformées ? Comment se pose la question de l’efficacité administrative et comment celle-ci est-elle liée à l’implication de l’État dans l’activité économique ?
S’agissant des savoirs, le spectre envisagé est très large, allant des disciplines scientifiques jusqu’aux savoirs pratiques mis en œuvre dans l’activité minière ou dans les premiers chemins de fer, dans les banques naissantes ou dans les plantations, en passant par ces savoirs de gouvernement que sont le droit sous toutes ses formes (droit civil, droit public et international, droit commercial), ou encore l’économie politique, le droit administratif et la science administrative. Quelle place est accordée à l’institutionnalisation de ces savoirs et quels sont les agents (privés, étatiques) de cette institutionnalisation ? Comment et par quels acteurs ces savoirs circulent-ils dans les Amériques ibériques et dans l’espace euro-américain ? Comment circulent-ils, concrètement, de la sphère intellectuelle à l’action des gouvernements ou à leurs usages économiques ?
Ces questions appellent une très grande variété de réponses, à travers des études de cas privilégiant une approche à la fois contextualisée, localisée et transnationale des rapports entre savoirs, gouvernement et construction étatique.
Organisateurs
- Annick Lempérière (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
- Clément Thibaud (Université de Nantes)
Modalités d'envoi des propositions
Le colloque aura lieu du 29 au 31 janvier 2015, pendant trois jours, à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Les contributions sélectionnées feront l’objet d’une publication collective évaluée par un comité de lecture indépendant.
Les propositions de communication (une page maximum) présenteront des recherches en cours originales et inédites et prendront soin de préciser quelles sources primaires sont mobilisées pour l’étude de cas.
Elles seront accompagnées d’un curriculum vitae comportant une liste de publications (deux pages maximum).
Elles seront adressées avant le 31 mai 2014
à Annick Lempérière (annick.lemperiere@orange.fr) et Clément Thibaud (clement.2thibaud@wanadoo.fr), rédigées dans l’une des langues du colloque : anglais, espagnol, français, portugais.
Les frais de séjour à Paris (dont quatre nuits d’hôtel) seront assurés par le comité d’organisation du colloque pour un auteur par contribution.
La prise en charge des frais de déplacement sera examinée cas par cas.
Argument
Over the last few decades the renewal of the history of the sciences has been marked by an opening towards non-European spaces, especially the Iberian Americas, and by the study of the relations between knowledges and power. We now have at our disposal a growing body of work on the imperial sciences, the contribution of the colonies to the advancement of knowledge, more particularly the natural sciences, and on the Enlightenment and the links between sciences, revolutions and independence in the colonial territories. Similarly, there has been a considerable expansion of research interest in the part played by sciences and knowledges in the consolidation processes underway in the nation-states, beginning in the last third of the 19th century, a period which coincides with the affirmation of the positivist paradigm and the integration of Latin America in world economic flows. However, scholars of Latin America are only just beginning to take an interest in the intermediary period stretching from the Enlightenment to scientism. The reason for this lies in the still common idea that in the Iberian Americas we are confronted with “lost decades,” whether in the area of state building, economic performance or the social and cultural integration of a diversity of populations.
However it is the opposite hypothesis that we seek to explore, highlighting both the modalities by which the legacy of the imperial, colonial Enlightenment was passed on and transformed, and the processes which meant that late 19th century Ibero-American societies, including Brazil and the Spanish colonies in the Caribbean, were ready to take full advantage of the new scientistic paradigm with a rapidity that ought to strike us as surprising.
A reconsideration of the transition from “empires to nations” from the perspective of the relations between knowledges, sciences, techniques and state building, then, is the object of this conference. If it is true that at the global level the real “scientific revolution” occurred between the closing decades of the 18th and the middle of the 19th century—thus coinciding with the industrial revolution and, at the political level, with the age of revolutions—we should ask ourselves in what way Ibero-American societies participated in this scientific revolution, and how this revolution was linked to the construction of their political organisation as national states and to the emergence of new forms of governance of territories and populations and also of new forms of state action and public policy.
In view of the fact that knowledge in any society is the product of the society in question, the prime objective will be to identify the concrete actors, be they individual or collective, in the political, social, cultural and material history of knowledges in the Iberian Americas: what were the concrete contributions of the administrators, politicians and soldiers, scientists and jurists, essayists or pamphleteers, but also of businessmen and entrepreneurs, to the production, circulation and spread of scientific and technical knowledges? What were the networks, the instances of sociability in which they discussed and shared their knowledges, and what were the criteria by which theywere considered usefulfor economic development and government? What were the social milieus in which the interflow of scientific and technical knowledges with public action was concretized? What systems of circulation (exile, study tour, diplomacy, scientific or administrative correspondence, publications, and so on) linked these milieus to national spaces and the Euro-American space? What were the various connections and exchanges with the scientific community in Europe and the United States? What was the role of the public sphere, of opinion and the circulation of the printed word in the socialisation of knowledges—whether on the subject of public hygiene, the steam engine or the metric system—and what were the effects of this socialisation on expectations about the role and function of the state? Lastly, what was the impact of the emergence of these new knowledgesand techniques on social, political and religious forms of authority?
Given how questionable the centrality and institutionalisation of the “state” was during this period, the notion of the “state” will be examined using a concrete, multifaceted approach, taking in the national government, its ministers, bureaucrats and administrators, the governments of the federated states, prefects and political leaders in the provinces and departments, and municipal councils. What was the situation regarding “state knowledges” during this period? How did the authorities obtain information on population, production and commercial activity or the territory? How did they reuse and bring up to date knowledges accumulated during the imperial period, and how did public statistics come into being? Which were the agents at the state’s disposal for the acquisition of these knowledges, what were the practical or theoretical knowledges at the disposition of such agents for the accomplishment of their tasks? Did agents take initiatives in order to improve or reform the working of their offices, were the important “ordinances” of the imperial administration effectively applied or, rather, ignored as time went by, or else reformed? How was the question of the efficacy of the administration dealt with, and how was the latter connected to state involvement in economic activity?
The relevant spectrum of knowledges is extremely broad, ranging from the scientific disciplines to the practical knowledges used in mining activities or the earliest railways, in plantations or the nascent banks, and including knowledges of governance such as the law in all its forms (civil, public and international, commercial), or again political economy, administrative law and administrative science. What was the importance attached to the institutionalisation of these knowledges and what were the private or state agents of this institutionalisation? How did such knowledges circulate in the Iberian Americas and the Euro-American space, and which were the actors in this process? How, too, were they translated, in concrete terms, from the intellectual sphere into government action or their economic application?
The questions can be addressed in many different ways, through case studies favouring an approach to the relations between knowledges, government and state building that is at once contextualised, localised and transnational.
Organizers
- Annick Lempérière (University of Paris I Panthéon-Sorbonne)
- Clément Thibaud (University of Nantes)
Submission guidelines
The three-day conference is scheduled to take place in January 29-31 2015 at the University of Paris 1-Panthéon Sorbonne.
Accepted papers will be published in a collective volume after review by an independent editorial committee.
Submissions: Authors are invited to submit a one-page (maximum) outline of their proposed paper presenting original and unpublished research, taking care to mention the primary sources used in the case-study.
Proposals must be accompanied by a two-page (maximum) curriculum vitae containing a list of the author’s publications.
Submissions should be sent before 31 May 2014
to Annick Lempérière (annick.lemperiere@orange.fr) and Clément Thibaud (clement.2thibaud@wanadoo.fr), in one of the languages of the conference: English, French, Portuguese or Spanish.
Subsistence expenses in Paris (including four nights’ hotel costs) will be provided by the conference’s organizing committee for one author per paper.
Requests for assistance with travel costs will be examined on a case-by-case basis.
Argumento
En las dos últimas décadas, la historia de la ciencia se ha renovado al incluir espacios no europeos, especialmente las Américas ibéricas, y al estudiar las relaciones entre saber y poder. En la actualidad poseemos investigaciones cada vez más numerosas sobre las ciencias imperiales, sobre la contribución de las colonias a los avances del conocimiento —en particular de la historia natural—, sobre las Luces y sobre las relaciones entre ciencias, revoluciones e independencias. También hay un auge de los estudios sobre el papel de las ciencias y de los saberes en los procesos de consolidación de los Estados-naciones a partir del último tercio del siglo XIX, auge que coincide con la afirmación del paradigma positivista y con la integración de América Latina en los flujos de la economía mundial. Sin embargo, el interés de los latinoamericanistas por el período intermedio que va de la Ilustración al cientismo apenas empieza a manifestarse. Este vacío lo explicaría una visión que sigue siendo bastante común, y según la cual las Américas ibéricas habrían vivido “décadas perdidas” en el campo de la construcción estatal, en el terreno de los resultados económicos y en la integración social y cultural de poblaciones esencialmente diversas.
Con este coloquio nos proponemos explorar la hipótesis inversa y poner de relieve las modalidades a través de las cuales sobrevivió, se transmitió y se transformó el legado de las Luces imperiales y coloniales, así como los procesos mediante los cuales las sociedades iberoamericanas —incluyendo a Brasil y a las colonias españolas del Caribe—, se prepararon a finales del siglo XIX para sacar todas las consecuencias del nuevo paradigma científico con una sorprendente celeridad.
Nuestro propósito es replantear la cuestión del tránsito de « los imperios a las naciones » considerándolo desde el punto de vista de las relaciones entre saberes, ciencias, técnicas y construcción estatal. Si es cierto que a escala global la verdadera « revolución científica » tuvo lugar entre las últimas décadas del siglo xviii y la mitad del siglo xix, coincidiendo por lo tanto con la edad de la revoluciones y con la revolución industrial, conviene preguntarse de qué manera las sociedades iberoamericanas participaron de esa revolución científica, cómo dicha revolución se articuló a la construcción de su organización política como Estados nacionales, y cómo surgieron tanto nuevas formas de gobierno de los territorios y de las poblaciones, como nuevas modalidades de acción estatal y política pública.
Considerando que en cualquier sociedad el conocimiento es un producto social, intentaremos ante todo identificar a los actores concretos, individuales y colectivos, de una historia política, social, cultural y material de los saberes en las Américas ibéricas. ¿Cuáles fueron las contribuciones concretas de los administradores, estadistas, militares, científicos, juristas, publicistas y también de los hombres de negocios y de los empresarios a la producción, circulación y difusión de los conocimientos científicos y técnicos ? ¿En qué redes y en qué escenarios de sociabilidad discutieron y compartieron sus saberes ? ¿Bajo qué criterios los consideraron útiles para el gobierno y para el desarrollo económico ? ¿Cuáles fueron los círculos sociales en los cuales se concretó la circulación entre conocimientos científicos o técnicos y la acción pública ? ¿Mediante qué tipo de circulaciones (exilios, viajes de estudios, intercambios de correspondencia científica o administrativa, publicaciones, etc.) se relacionaron en los espacios nacionales y en el espacio euroamericano ? ¿Qué tipo de conexiones e intercambios establecieron con los círculos científicos europeos y estadounidenses ? ¿Qué papel tuvo la esfera pública, la opinión y la circulación de los impresos en la socialización de los saberes – trátese de la higiene pública, la máquina de vapor o el sistema métrico – y qué efectos tuvo esa socialización en el papel y en las funciones del Estado ? Finalmente, ¿cuál fue el impacto del advenimiento de los nuevos saberes y técnicas sobre las formas de autoridad social, política y religiosa ?
Sabiendo cuán dudosa fue la centralidad e institucionalización del « Estado » durante este período, se considerará al « Estado » desde un enfoque concreto y plural : el gobierno nacional, sus ministerios, burócratas y administradores, los gobiernos de los estados de régimen federal, los prefectos y jefes políticos de las provincias, y de los departamentos, y los ayuntamientos. ¿Qué ocurrió con los « saberes de Estado » durante el período ? ¿Cómo lograron las autoridades conseguir informaciones sobre la población, el territorio, la producción y la actividad comercial ? ¿De qué manera reutilizaron y actualizaron los saberes de Estado acumulados en la época imperial ? ¿ Cómo nació la estadística pública ? ¿Con qué agentes pudo contar el Estado para juntar esos saberes, y con qué saberes, teóricos y prácticos contaron los agentes para llevar a cabo sus tareas? ¿Tomaron iniciativas para mejorar o reformar el funcionamiento de las oficinas ? ¿Siguieron siendo efectivas las grandes « ordenanzas » de la administración imperial, o fueron poco a poco ignoradas o reformadas ? ¿Cómo se planteó el problema de la eficacia administrativa y cómo se vinculó ese problema con la implicación del Estado en la actividad económica ?
En cuanto a los saberes se tomará en cuenta un espectro muy amplio, desde las disciplinas científicas hasta los saberes prácticos empleados en la actividad minera o en los primeros ferrocarriles, en los primeros bancos o en las plantaciones, pasando por los saberes de gobierno tales como el Derecho bajo sus múltiples modalidades (civil, comercial, público y constitucional), o bien la economía política, el derecho administrativo y la ciencia administrativa. ¿Qué lugar ocupó la institucionalización de estos saberes y cuáles fueron sus agentes (privados o estatales)? ¿Cómo y mediante qué actores circularon en las Américas ibéricas y en el espacio euroamericano ? ¿Cómo, de manera concreta, circularon entre la esfera intelectual y la de la práctica gubernamental o económica?
Estas preguntas requieren de una gama de respuestas diversas, que incluya estudios de caso que privilegien un enfoque contextualizado, localizado y transnacional de las relaciones entre saberes, gobierno y construcción estatal.
Organizadores
Annick Lempérière (Université Paris I Panthéon-Sorbonne)
Clément Thibaud (Université de Nantes)
Modalidades de envio
El coloquio se reunirá en la Universidad de París 1-Sorbona del 29 al 31 de enero de 2015.
Las contribuciones seleccionadas serán publicadas en una obra colectiva cuya evaluación estará a cargo de un comité de lectura independiente.
Las propuestas de ponencias (una página máximo) deberán presentar investigaciones en curso originales e inéditas y mencionarán qué tipo de fuentes primarias se emplearon para el estudio de caso.
Deberán estar acompañadas de un curriculum vitae con una lista de publicaciones (dos páginas máximo) y serán enviadas
antes del 31 de mayo de 2014
à Annick Lempérière (annick.lemperiere@orange.fr) y a Clément Thibaud (clement.2thibaud@wanadoo.fr), escritas en uno de los idiomas del coloquio : español, francés, inglés, portugués.
Los gastos de alojamiento y alimentos en París (4 noches de hotel) correrán a cargo del comité de organización del coloquio.
Las demandas de financiación de los gastos de viaje serán examinados caso por caso.
Apresentação
Nas últimas décadas, a história das ciências tem se renovado, marcada pela abertura a espaços extra-europeus, em particular às Américas Ibéricas, e pelo estudo da relação entre saberes e poderes. Um número cada vez maior de trabalhos está acessível, acerca das ciências imperiais, da contribuição das colônias à evolução do conhecimento – em particular no âmbito da história natural –, do período das Luzes e das ligações entre ciências, revoluções e independências nos territórios coloniais. Do mesmo modo, estão em plena expansão pesquisas sobre o papel das ciências e dos saberes na consolidação dos Estados-Nações, a partir do final do século XIX, período que coincide com a afirmação do paradigma positivista e com a integração da América Latina na economia mundial. Contudo, o interesse de pesquisadores latino-americanistas começa apenas a se voltar para o período intermediário que se estende das Luzes ao cientismo. A isso cabe um motivo: a ideia ainda muito comum segundo a qual essas foram décadas perdidas na América Ibérica, seja no campo da construção do Estado, no êxito econômico ou na integração cultural e social de populações em toda sua diversidade.
Desejamos explorar aqui a hipótese inversa e colocar em evidência as modalidades de sobrevivência, transmissão e transformação do legado das Luzes imperiais e coloniais, assim como os processos pelos quais as sociedades latino-americanas, incluindo o Brasil e as colônias espanholas do Caribe, se encontravam, no final do século XIX, prontas para tirar o melhor proveito de todas as consequências do novo paradigma científico, com uma rapidez que deveria nos surpreender.
Reconsiderar a passagem dos “impérios às nações” sob o ângulo das relações entre saberes, ciências, técnicas e construção do Estado, é o objetivo desse congresso. A verdadeira revolução científica tendo se realizado de maneira global das últimas décadas do século XVII até meados do século XIX, coincidindo assim com a era das revoluções políticas e da revolução industrial, cabe indagar como as sociedades íbero-americanas se tornaram parte dessa revolução científica e como essa se articulou com a construção de sua nova organização política em Estados nacionais, com o nascimento de novas formas de administração de territórios e populações, de novas formas de política pública e de ação estatal.
Partindo da idéia que o conhecimento de toda sociedade é o produto da mesma, tentaremos em primeiro lugar identificar atores concretos, individuais e coletivos, de uma história política, social, cultural e material dos saberes na América Ibérica, questões essas que listamos a seguir: qual a contribuição concreta de administradores, políticos e militares, cientistas e desembargadores, publicistas bem como empresários e negociadores, para a produção, circulação e difusão de conhecimentos científicos e técnicos? Em quais redes, em quais espaços de sociabilidade estes debatem e compartilham conhecimentos, e segundo quais os critérios se julgam úteis ao governo e ao crescimento econômico? Quais são os meios sociais nos quais se concretizam as circulações (exílios, viagens de estudo, diplomacia, correspondência epistolar erudita ou administrativa, publicações, etc.) nos espaços nacionais e no espaço euro-americano? Quais tipos de conexão e de intercâmbios existem com os ambientes científicos europeus e norte-americanos? Qual o papel da esfera pública, da opinião e da circulação de documentos impressos na democratização dos saberes – seja a respeito da higiene pública, da máquina a vapor ou do sistema métrico – e quais os seus efeitos nas expectativas quanto ao papel e às funções do Estado? Quais os efeitos, por fim, da aparição desses novos saberes e técnicas sobre as formas de autoridade social, política e religiosa?
Sabendo a que ponto a centralidade e a institucionalização do “Estado” estão discutíveis nesse período, o “Estado” estará aqui entendido de uma forma concreta e plural: o governo nacional, os ministérios com seus burocratas e administradores, os governos dos estados federativos, os prefeitos e chefes políticos das províncias e regiões, os conselhos municipais. O que sabemos dos “saberes de Estado” nesta época? Como as autoridades recolhem informações sobre a população, a produção, a atividade comercial e o território? Como estas autoridades conseguem reciclar e atualizar saberes de Estado oriundos da época imperial, e como nasce a estatística pública? Quais os agentes disponíveis para que o Estado possa reunir esses saberes e, invertendo a perspectiva, de que saberes estes dispõem para levar suas tarefas a cabo? Será que os escriturários tomam iniciativas próprias para melhorar ou reformar a ação das administrações? As grandes “ordenanças” da administração imperial estão aplicadas ou, ao contrário, aos poucos ignoradas, ou reformadas? Como se coloca a questão da eficácia administrativa e como esta se encontra ligada ao envolvimento do Estado na atividade econômica?
Quanto aos saberes, abarcamos um espectro amplo que se estende das ciências experimentais ao conhecimento prático aplicado à mineração ou aos primeiros trilhos de ferro, aos bancos récem criados ou aos latifúndios, até os saberes de governo que são o direito sob suas múltiplas facetas (direito cívil, público, internacional, comercial) ou ainda a economia política, o direito e a ciência administrativos. Qual lugar é concedido à institucionalização desses saberes e quais são seus agentes públicos ou privados? Como e por quais atores esses saberes circulam na América Ibérica e no espaço euro-americano? Como se deslocam, concretamente, do âmbito intelectual à ação de governo e ao campo econômico?
Essas questões exigem uma grande diversidade de respostas, através de estudos de caso que privilegiem um ângulo contextualizado, localizado e transnacional das relações entre saberes, governo e construção do Estado.
Organizadores
Annick Lempérière (Université Paris I Panthéon-Sorbonne annick.lemperiere@orange.fr
Clément Thibaud (Université de Nantes) clement.2thibaud@wanadoo.fr
O congresso ocorrerá nos 29, 30 e 31 de Janeiro 2015 em Paris. Os trabalhos selecionados serão publicados em um livro de autoria coletiva avaliado por um comitê de leitura independente.
Procedimentos
As propostas de trabalho (de no máximo uma lauda) devem provir de pesquisas em curso, originais e inéditas, especificando claramente quais fontes primárias são utilizadas no estudo de caso.
Deve-se encaminhar também o currículo incluindo uma lista de publicações do proponente (duas laudas no máximo).
As propostas devem ser encaminhadas
até o dia 31 de maio de 2014
a: Annick Lempérière (annick.lemperiere@orange.fr) e Clément Thibaud (clement.2thibaud@wanadoo.fr), em uma das línguas do congresso: espanhol, francês, inglês, português.
Os custos com a estadia em Paris (quatro noites num hotel) ficam a cargo do comitê de organização do congresso, para um autor por trabalho. O pagamento das passagens será examinado caso a caso.