Página inicialUn tournant participatif mondial ? Les circulations internationales de l’ingénierie participative

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Un tournant participatif mondial ? Les circulations internationales de l’ingénierie participative

A global turn towards participation? International circulations of participative engineering

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Publicado quarta, 10 de setembro de 2014

Resumo

La multitude et la diversité des pratiques participatives observables dans de nombreux pays font aujourd’hui l’objet d’un constat largement admis et partagé. Nombre de travaux comparatifs ont ainsi célébré la diversité des pratiques participatives et / ou la plasticité et « l’ambiguïté » de dispositifs qui circulent et sont mis en œuvre dans des configurations variées (Neveu, 2007 ; Bacqué et al. 2010). La célébration de la diversité des pratiques participatives suffit souvent à assoir la légitimité des discours sur l’existence d’un tournant participatif mondial : la participation serait devenue la « norme fondatrice d’une nouvelle ingénierie institutionnelle » internationale (Goirand, 2013). Et pourtant la dimension internationale de ce tournant participatif est encore de nos jours plus postulée, invoquée, mythifiée, que véritablement étudiée.  L’enjeu est alors de rompre avec l’approche normative de l’étude des transferts pour envisager les processus d’appropriation, de traduction et d’hybridation au cœur de la circulation des idées et des pratiques.

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Argumentaire

La multitude et la diversité des pratiques participatives observables dans de nombreux pays font aujourd’hui l’objet d’un constat largement admis et partagé. Nombre de travaux comparatifs ont ainsi célébré la diversité des pratiques participatives et/ou la plasticité et « l’ambiguïté » de dispositifs qui circulent et sont mis en œuvre dans des configurations variées (Neveu, 2007 ; Bacqué et al. 2010). La célébration de la diversité des pratiques participatives suffit souvent à assoir la légitimité des discours sur l’existence d’un tournant participatif mondial : la participation serait devenue la « norme fondatrice d’une nouvelle ingénierie institutionnelle » internationale (Goirand, 2013).
Et pourtant la dimension internationale de ce tournant participatif est encore de nos jours plus postulée, invoquée, mythifiée, que véritablement étudiée. Deux postures semblent en effet largement privilégiées. Tout d’abord, le caractère mondial de ce tournant participatif peut tout d’abord être invoqué comme la preuve que la participation s’inscrirait dans un « nouvel esprit de la démocratie » (Blondiaux, 2008). La dimension internationale des pratiques participatives sert alors avant tout de prétexte voire de variable explicative au développement et à la mise en œuvre des expérimentations participatives (Cornwall, Brock, 2005, Jennings, 2000). C’est précisément le cas de toute une littérature produite par les organisations internationales (PNUD, FAO, Banque Mondiale, etc.) elles- mêmes. Ensuite, les travaux qui s’inscrivent explicitement dans une démarche de comparaison internationale ne prennent pas vraiment pour objet la dimension internationale de la participation. Plus souvent invoquées que véritablement analysées empiriquement, la dimension internationale s’inscrit alors dans des démarches comparatives visant à évaluer la qualité démocratique des dispositifs (très récemment Sintomer et al. 2013 ; Geissel, Joas, 2013) ou alors de support à la critique de la « tyrannie » ou « l’orthodoxie » d’une participation imposée par les organisations internationales (Cooke, Kothari, 2001, Cornwall, 2003, Cornwall, Brock, 2005). Dans les deux cas, la focale généralement retenue est celle des dynamiques d’importation ou d’exportation de dispositifs modèles dont les déclinaisons locales et nationales sont plus en ou moins conformes au modèle original (Sintomer et al. 2008, 2013 ; Ganuza, Baiocchi, 2012).
L’objectif de cette journée d’études est d’engager des réflexions sur les processus circulatoires de l’ingénierie participative. Pour ce faire, nous proposons de réaliser un double décentrement. D’une part, dans la continuité de travaux qui envisagent la participation comme une offre (Gourgues, 2012, Mazeaud, Nonjon, 2015), il s’agit d’analyser la dimension internationale et/ou transnationale de l’ingénierie participative, définie à la fois par les outils et dispositifs qui incarnent aujourd’hui la participation mais également par les acteurs qui conçoivent ces mêmes outils et qui sont chargés de mettre en œuvre la participation. D’autre part, il semble important de ré-inscrire l’analyse de la dimension internationale du tournant participatif dans les travaux récents sur la transnationalisation de l’action publique (Hassenteufel, Maillard (de), 2013). En effet, les approches qui n’envisagent que la « réussite » ou le « succès » du transfert semblent souvent se confronter à des écueils normatifs et donc analytiques (Delpeuch, 2009). L’enjeu est alors de rompre avec l’approche normative de l’étude des transferts pour envisager les processus d’appropriation, de traduction et d’hybridation au cœur de la circulation des idées et des pratiques (Parizet, 2013).

Pour cela, deux axes de réflexion nous semblent particulièrement heuristiques :

1) Abandonner la logique de transfert à la faveur de celle de la circulation des pratiques participatives

Il s’agira d’étudier empiriquement les acteurs qui font exister ce tournant, les espaces où cette convergence transnationale se donne à voir, ainsi que les procédures et la matérialité à travers lesquelles la participation circule. Pour interroger la dimension véritablement transnationale de la participation, l’accent sera mis sur le rôle des organisations internationales (la Banque Mondiale, l’OCDE, le PNUD...), des réseaux de coopération décentralisée (URBAL, réseaux de villes...) ou de professionnels dans la circulation des idées, des pratiques et des traductions qu’en font les acteurs concernés en fonction des secteurs et des contextes nationaux. Qui sont les acteurs et les réseaux qui font circuler les dispositifs et l’argumentaire d’un pays à l’autre ? Qu’est-ce qui concrètement circule (des idées, des instruments, des discours, des acteurs) ? Quelle est la matérialité de cette circulation (guides, rapports, « bonnes pratiques ») ? Peut-on observer l’existence d’arènes transnationales dans lesquelles la norme participative serait produite ? À partir de quelles modalités s’impose t-elle et/ou est-elle mobilisée par les acteurs locaux ? Toutes ces questions semblent indispensables à poser dès lors que l’on cherche à questionner l’existence et les modalités d’une convergence discursive et/ou cognitive des acteurs locaux, nationaux, transnationaux dans le domaine de la participation. En effet, le caractère transnational de ces acteurs et de ces réseaux ne va pas de soi ; seule une approche multi- scalaire sera de nature à apprécier la réalité locale d’une influence internationale.

2) Réinterroger l’unicité/univocité du tournant participatif

Il s’agira de questionner l’existence d’une convergence en matière de participation en étudiant les degrés de fragmentation/segmentation de l’offre participative internationale. Dans la mesure où la participation ne renvoie pas aux mêmes réalités selon les espaces et les secteurs (développement, environnement, etc.) – « faire participer le pauvre» dans les politiques de développement versus participation des stakeholders en environnement...- on peut s’interroger sur l’existence d’une convergence de l’ingénierie participative. En quoi les déclinaisons locales et nationales de l’offre participative sont-elles convergentes ? Dans leur dimension cognitive, instrumentale, procédurale ? Au contraire en quoi les segmentations de l’ingénierie participative (community organizing / participation publique / démocratie participative / développement durable/ délibération) nous montrent-elles des modalités d’institutionnalisation de la participation résolument ancrées dans des traditions politiques et intellectuelles nationales ? La question des cadres nationaux pourra en effet être utilement mobilisée afin de mettre en évidence des éventuels sentiers de dépendance ou contraintes nationales qui pèsent sur ces ingénieries participatives.

Cette journée d’étude vise à réunir des travaux qui dialoguent peu (le développement participatif, la facilitation de la négociation entre stakeholders, les budgets participatifs, la gestion participative des ressources naturelles, les jurys citoyens, le community organizing etc.) et des chercheurs qui travaillent sur l’offre participative et/ou ont déjà mené des enquêtes ayant une dimension internationale mais qui n’ont pas creusé la problématique de la circulation, ou réciproquement des chercheurs spécialistes des arènes internationales mais qui ne sont pas particulièrement intéressés à l’ingénierie participative.

Conditions de soumission

Les propositions de communication, d’une longueur d’une à deux pages, développant le terrain d’étude et les matériaux mobilisés ainsi que la problématique retenue, devront être envoyées simultanément comité scientifique et d'organisation de la journée d’étude

au plus tard le 15 octobre 2014.

La publication d'un dossier comprenant une sélection d'articles issus de la journée d'études est prévue dans la revue Participations.

La journée d'étude se tiendra à Aix-en-Provence le vendredi 23 janvier 2015.

Comité scientifique

  • Magali Nonjon, Maître de conférences en science politique, LBNC, Université d'Avignon
  • Alice Mazeaud, Maître de conférences en science politique, CEJEP, Université de La Rochelle
  • Raphaëlle Parizet, Maître de conférences en science politique, LARGOTEC/CERAPS, Université Paris-Est Créteil. 

Locais

  • Aix-en-Provence, França (13)

Datas

  • quarta, 15 de outubro de 2014

Palavras-chave

  • participation, ingénierie institutionnelle

Contactos

  • Raphaëlle Parizet
    courriel : raphaelle [dot] parizet [at] gmail [dot] com

Fonte da informação

  • Raphaëlle Parizet
    courriel : raphaelle [dot] parizet [at] gmail [dot] com

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Para citar este anúncio

« Un tournant participatif mondial ? Les circulations internationales de l’ingénierie participative », Chamada de trabalhos, Calenda, Publicado quarta, 10 de setembro de 2014, https://doi.org/10.58079/qtk

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