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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Les mises en guerre de l'État

The State at war

La première guerre mondiale en perspective

The First World War in perspective

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Publicado el miércoles 08 de octubre de 2014

Resumen

À partir de l’été 1914, les sociétés européennes paraissent brutalement saisies par la guerre et, ce faisant, saisies par l’État. C’est en son nom que des millions d'hommes vont s'affronter, sous l'uniforme, et que s’opère une gigantesque « mobilisation » des corps, des esprits et des ressources, pour reprendre le terme de l’époque toujours employé par les historiens. Cent ans plus tard, alors que tous les États ayant fait la guerre ou en étant issus lancent de vastes programmes de commémoration, le moment est bienvenu pour étudier comment l’État parvient à faire la guerre et, en retour, ce que la guerre fait à l’État. Dans le cadre de cette vaste question, ce colloque international et pluridisciplinaire (histoire, science politique, sociologie) s’intéresse aux mises en guerre de l’État. Sont observés des éventuelles ruptures ou des ajustements limités, mais toujours des situations de passages liées à la situation de guerre.

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Présentation

Le CRID 14-18 en partenariat avec la Mission centenaire, le Conseil général de l’Aisne, l’Institut historique allemand et plusieurs laboratoires de recherche organise un colloque international sur les mises en guerre de l’État. Il se déroulera le 30 octobre à Paris, le 31 octobre à Laon et ler novembre à Craonne. Il réunit une cinquantaine de jeunes chercheurs et d’universitaires expérimentés venus de différents pays parmi lesquels on peut noter Jean-François Chanet, Nicolas Delalande, André Loez, Nicolas Mariot, Nicolas Patin, Danièle Voldman… Il est ouvert à un public large sans inscription préalable et dans la limite des places disponibles.

Argumentaire

À partir de l’été 1914, les sociétés européennes paraissent brutalement saisies par la guerre et, ce faisant, saisies par l’État. C’est en son nom que des millions d'hommes vont s'affronter, sous l'uniforme, et que s’opère une gigantesque « mobilisation » des corps, des esprits et des ressources, pour reprendre le terme de l’époque toujours employé par les historiens. Cent ans plus tard, alors que tous les États ayant fait la guerre ou en étant issus lancent de vastes programmes de commémoration, le moment est bienvenu pour étudier comment l’État parvient à faire la guerre et, en retour, ce que la guerre fait à l’État. Dans le cadre de cette vaste question, ce colloque international et pluridisciplinaire (histoire, science politique, sociologie) s’intéresse aux mises en guerre de l’État. Sont observés des éventuelles ruptures ou des ajustements limités, mais toujours des situations de passages liées à la situation de guerre.

L’État est entendu au sens le plus large de la puissance publique sous toutes ses formes. En effet, l’État central à la française n’est qu’une de ces formes possibles et qu’il est accordé le plus grand intérêt aux démarches permettant l’étude d’autres situations nationales et d’autres modèles étatiques (multinationaux, fédéraux, impériaux, etc.) éventuellement dans un cadre comparatif. Le colloque s’attache ainsi à observer l’État à toutes les échelles et sur les différents types de territoires qu’il recouvre : de la commune au pays, l’arrière et l’avant, la zone des armées, les territoires occupés, les colonies, etc.

À l’image d’une précédente manifestation scientifique organisée autour des mutineries de 1917 , le colloque est à la fois centré sur 1914-1918 et ouvert sur des temporalités plus longues.

Largement ouvert dans l’espace et dans le temps autour du point de référence de 1914 et composé d'enquêtes bien circonscrites, limitées à des objets abordés de manière empirique, ce colloque permet de questionner ce qui semble une évidence, au moins en France : la spectaculaire capacité de l’État de prendre en charge, presque du jour au lendemain, une société toute entière. L’intensification de l’emprise de l’État est-elle immédiate, progressive, continue ou discontinue ? Connaît-elle des phases d’essoufflement, des ratés ? S’accompagne-t-elle de phénomènes parallèles de « déprise » ? Loin de toute généralité ou de toute extrapolation hasardeuse, est-il possible de repérer des formes de résistances ou d’évitement ?

Programme 

30 OCTOBRE 2014

13h45 : Mot d'accueil de Thomas MAISSEN, président de l'Institut Historique Allemand 

14h : Introduction ‐ Nicolas MARIOT (CNRS/CESSP ‐ Université Paris 1) 

14h30 – 16h30 : Dynamiques transnationales

  • Raymond DARTEVELLE (IDHES–CNRS ‐ Université Paris 1) : « Assurance des risques maritimes et mises en guerre de l’État : enjeux et perspectives nouvelles pour les acteurs et les organisations transnationales (fin du XIXe ‐ années 1920)
  • Nicolas DELALANDE (CHSP - Sciences‐Po.) : « L’État face à ses souscripteurs : mobilisation de l’épargne et citoyenneté financière pendant la Première Guerre mondiale ».
  • Chong XU (CHSP - Sciences-Po.) : « La Grande Guerre à Shanghai : les mises en guerre de l’État en Asie, 1914 – 1918 ».
  • Clotilde DRUELLE-KORN (CRIHAM - Université de Limoges - FLSH) : « Mobilisations économiques transnationales et enquêtes industrielles, France et Etats-Unis 1915-1916 ». 

16h45 – 18h : Les mises en guerre des institutions étatiques centrales

  • Phillip DEHNE (St. Joseph’s College - New York) : « Building an economic warfare ministry to last : The British Ministry of Blockade and the Department of Overseas Trade ».
  • Laurent DORNEL (ITEM/IRSAM – Université de Pau et des Pays de l'Adour) : « La Grande Guerre, les migrations et l’État : le service de la main d’oeuvre coloniale ».
  • Nicolas PATIN (Université Bordeaux 3) : « Comment les Parlements sont entrés en guerre. Allemagne et France en comparaison ». 

31 OCTOBRE 2014

DEUXIEME JOURNEE – CHAMBRE D’AGRICULTURE, LAON 

9h - 10h30 : Les mises en guerre de l’administration militaire

  • Sébastien CHATILLON (RESEA – Université Lyon 2) : « Un bureau de recrutement dans la Grande Guerre : la subdivision d’Annecy (1913-1919)».
  • Irene GUERRINI, Marco PLUVIANO (CRID14-18/SISSCO) : « L’organisation du temps libre des soldats au cours de la Première Guerre mondiale » .
  • Valériane MILLOZ (CRHXIX - Université Paris 1) : « Gérer l'afflux de détenus militaires. La mise en guerre du dispositif pénitentiaire français ».
  • Gérald SAWICKI (Université de Lorraine) : « La mise en guerre du renseignement : L’exemple du poste SR de Belfort lors de la Première Guerre mondiale ». 

10h45 – 12h15 : Les mises en guerre des institutions éducatives

  • Gérard BODÉ (LARHRA - ENS Lyon) : « La municipalité de Lyon et l’enseignement technique durant la Grande Guerre ».
  • Jean-François CONDETTE (CREHS - Université d’Artois) : « Les structures éducatives de la zone non occupée des départements du Nord et du Pas-de-Calais (1914-1918): maintenir une activité scolaire à proximité du front ? ».
  • Nicolas MARIOT (CNRS/CESSP - Université Paris 1) : « L’ENS et le service de l’État ». 

12h15 - 12h45 : Inauguration officielle du colloque 

14h - 15h15 : Les mises en guerre du champ médical

  • Sylvain BERTSCHY (CRISES - Université Montpellier 3), François BUTON (CNRS/CEPEL Université Montpellier 1) : « Le Groupement des services chirurgicaux et scientifiques (GSCS) ou la mise en guerre des sciences médicales 1917-1918 ».
  • Marie DERRIEN (LARHRA - Université Lyon 2) : « L’administration face à la prise en charge des « aliénés militaires » internés : une renégociation des rôles entre l’État et les pouvoirs locaux ? ».
  • Romaric NOUAT (LÉA - Université François Rabelais de Tours) : « Les soins des soldats dans la 9e région militaire durant la Première Guerre mondiale ».
  • Vincent VIET (Cermes3) : «La guerre et la lutte antituberculeuse en France : un legs réussi à la santé publique ? ». 

15h30 - 16h45 : La régulation des marchés

  • Pierre CHANCEREL (Archives diplomatiques) : « L’administration du marché du charbon par l’État : l’action du Bureau national des Charbons pendant la Première Guerre mondiale ».
  • Fabio DEGLI ESPOSTI (University of Modena and Reggio Emilia) : « The Industrial Mobilization in Italy : the centre-periphery relationship in the Great War ».
  • Stéphane LE BRAS (ITEM – UPPA-Pau) : « Le négoce des vins languedociens face à la mise en guerre de l’État (1914-1920). Opportunités, résistances et engagements ». 

1ER NOVEMBRE 2014

TROISIEME JOURNEE – MAIRIE DE CRAONNE 

9h15-10h45 : La déprise de l’État à l’échelle municipale

  • Chantal KESTELOOT (CEGES), Bénédicte ROCHET (Université de Namur) : « Le pouvoir local en temps de guerre : La Conférence des Bourgmestres de Bruxelles. »
  • Philippe SALSON (CRID 14-18) : « L’assistance aux démunis dans les communes occupées : un terrain d’expérimentation municipale ? ».
  • Marie-Bénédicte VINCENT (ENS - IHMC) : « Quand l'échelon municipal prend le relais de l'Etat : la mobilisation des civils et le service auxiliaire à Fulda en Allemagne ». 

11h – 12h15 : L'intervention sociale en guerre

  • Peggy BETTE (CERHIO – Université Rennes 2) : « L’impact de la guerre sur les modes de recrutement du personnel de l’État : l’embauche préférentielle des victimes féminines de la guerre à la manufacture de tabacs de Morlaix (1914-1939) ».
  • Joseph SCHMAUCH (ARCHE - Université de Strasbourg) : « La maison du refuge d’Ornans et l’accueil des réfugiés alsaciens-lorrains dans le département du Doubs (1914-1919) ».
  • Danièle VOLDMAN (CNRS - CHS-Paris 1) : « L’application du moratoire des loyers en région parisienne ». 

14h15 - 15h30 : La concurrence entre l’État et les pouvoirs publics locaux

  • Romain BONNET (European University Institute) : « Concurrences entre l’État et les pouvoirs locaux : mise en guerre de l’État italien dans les agro-town méridionaux ».
  • Alex DOWDALL (Irish Research Council Postgraduate Scholar - Trinity College) : « Local Government Intervention in Food Supply and the Economy in the French Front Line Towns, 1914-1918 ».
  • Jean-François TANGUY (CERHIO - Université Rennes 2) : « Une ville républicaine face à la guerre et à l’armée ? ».

Argument

From the summer of 1914, European societies seem brutally seized by war and, as a consequence, seized by the State. In the name of the State, millions of men enrolled in the armed forces are to fight one another. Bodies, minds and resources are subjected to a gigantic “mobilization”, a contemporary word still used by historians. A hundred years later, when all the warring States, as well as the States that were born from the conflict, are launching ambitious commemorative programs, the moment seems well chosen to study how the State wages war and, in return, how war transforms the State. As part of this vast topic, this international and multidisciplinary (history, political science, sociology) conference will address the invention of the War State, from the perspective of all the processes through which the event  has – or does not have – an impact on the organisation, actions and conduct of the public power.  The aim is to identify potential changes or limited adjustments, but always within situations of transition born from the conflict.

The reflection on the invention of the War State will be limited to detailed case studies, backed up by precise empirical research. Studies are expected to describe precisely, within well-defined confines, how things happen in the most concrete way, and to examine the conditions of possibility at work. Ideas, laws or theoretical debates of all sorts will above all be approached through the evaluation of their implementation or results.

In this perspective, the analysis of the setting up or the development of a particular instrument or organisation will be especially appreciated: a postal censorship office in France, a recruitment centre in Great Britain, a military district in Germany, or a military jail, a supply office, a field hospital, a  minister’s private office, etc. It will also be important to broach the subject of institutions located more or less at the margins of civil service (a chamber of commerce, a trade union, a diocese or a Masonic lodge, etc.), since the war may increase their functional or symbolic proximity to the state.

The observation of the State at that level will make it possible to appreciate the extent to which norms and procedures were invented and adjusted (definition of nationalities, states’ control over bodies through identification of individuals, military methods of organisation…), changes in personnel were implemented (the 1914 dismissals of French generals, the hurried replacements of the civil servants that left for the front, the recruiting and the growing specialization of experts, etc.), conflicts of authority unravelled and were arbitrated (between civil and military powers, for example, or from top to bottom of administrative hierarchies).

The State will be understood in the largest sense to mean all forms of public power. First, because the central state as the French know it is only one of its possible forms. Approaches that allow the study of other national situations as well as of other types of States (multinational, federal, imperial, etc.), possibly using a comparative approach, will consequently be most welcome. Second because, as the aim of the conference is to collect studies that are as close as possible to concrete realities, local powers (city councils, for example), are part of the considered field of study. The conference will endeavour to observe the State on all scales and on all the different types of territories it covers: from town to country, from rear to front, army zone, occupied territories, colonies, etc. Finally, as mentioned above, the conference will examine how the scope of public action changes in the context of a widened public sphere, revealing the importance of what lies at its margins (all sorts of organisations or institutions which are officially recognized as beneficial to the public) and will lead to reconsider the line between the “public” and “private” sectors.

In line with a previous scientific event centred on the 1917 mutinies, the conference will focus on 1914-1918 but will also be largely open to paper proposals about other 19th and 20th century conflicts that could put the subject into perspective. Besides, even though the inaugural moment of the entry into the war is favoured by definition, no later time limit is set, since the process of adapting to war situations can take up a long period of time, or even be postponed after the entry into the war (such as, the 1916, the implementation of conscription in the United Kingdom or of the auxiliary service law in Germany). That is why the study of the invention of a War State goes further than the beginnings of the conflict: it can cover longer periods, extending before the war (the extension of conscription in France as early as 1905 or 1913) as well as after (the end of the war cycle of print production around 1923). It raises the question of the durability of mechanisms or institutions that were designed in a hurry by the States, of their lasting or transient nature, and of the way methods and measures born from the conflict can be reused, redesigned or made durable (medical check-ups for factory workers from 1916, broadened after the war to the whole industrial world).

This conference, largely open in space and time around the focus point of 1914 and based on well-defined studies, will investigate a fact that seems evident, at least in France: the State’s remarkable capacity to take charge of a whole society, almost overnight.  Is the intensification of the State’s hold on society immediate or gradual, continuous or discontinuous? Are there slower phases, failures? Is it paralleled with a loss of influence in other areas? Is it possible to detect forms of resistance or avoidance, while refraining from all generalizations and risky extrapolations?

Lugares

  • L’Institut historique allemand (IHA) - 8 Rue du Parc Royal
    París, Francia (75003)
  • Amphithéatre de la Chambre d'agriculture - 1 Rue René Blondelle,
    Laon, Francia (02)
  • Mairie de Craonne
    Craonne, Francia (02)

Fecha(s)

  • jueves 30 de octubre de 2014
  • viernes 31 de octubre de 2014
  • sábado 01 de noviembre de 2014

Archivos adjuntos

Palabras claves

  • guerre, État, 1914-1918, première guerre mondiale

Contactos

  • sylvain Bertschy
    courriel : bertschy [dot] sylvain [at] gmail [dot] com

Fuente de la información

  • sylvain Bertschy
    courriel : bertschy [dot] sylvain [at] gmail [dot] com

Licencia

CC0-1.0 Este anuncio está sujeto a la licencia Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anuncio

« Les mises en guerre de l'État », Coloquio, Calenda, Publicado el miércoles 08 de octubre de 2014, https://doi.org/10.58079/r1r

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