Lorsqu’ils ne sont pas assez chers les biens de luxe perdent de leur prestige et de leur valeur. Le cher et le beau, le prix et la valeur relèvent d’un calcul économique autant que d’une « désirabilité sociale ». En ce sens, ce colloque s'intéresse à la dimension culturelle et sociale qu’une société confère à des objets qui par destination ne relèvent pas nécessairement de la sphère du luxe. Les effets de mode, les jeux de collections recomposent la hiérarchie des valeurs et des prix des objets de luxe, hiérarchie qui est à la fois relative et variable dans la durée. Nous aimerions réfléchir sur ce rapport entre le prix et la valeur en examinant le marché des biens et services de luxes sur la longue durée de l’Ancien Régime à l’époque contemporaine et dans une approche pluridisciplinaire. En Europe, l’intensification des consommations somptuaires dès le XVII^e siècle, la révolution du consommateur au XVIII^e siècle, la démocratisation du luxe dans la société bourgeoise du XIX^e siècle, puis dans la société de consommation de plus en plus mondialisée des XIX^e-XXI^e siècles, posent dans de nouveaux termes la question du prix et de la valeur selon des tendances qu’il conviendra de saisir à travers des études de cas et la transformation géographique des marchés.

Programme

Vendredi 21 novembre 2014 

• 14h-14h30 : Le luxe, c’est hors de prix ?!, NADEGE SOUGY, Université de Neuchâtel.
• 14h30-15h : Prix, valeur et inégalités économiques : les leçons de l’histoire, ANDRE TIRAN, Université de Lyon II.
• 15h-15h30 : Valeur, Prix : enjeux et perspectives, YVES MICHAUD, Philosophe.

15h30-15h45 : Pause.

• 15h45-16h15 : Marketing de la rareté : séries limitées ou numérotées et pièces uniques dans l’horlogerie de luxe, FRANCOIS COURVOISIER, Université de Neuchâtel.
• 16h15-16h45 : Valeur et prix des montres suisses, HUGUES JEANNERAT, Université de Neuchâtel.
• 16h45-17h15 : Comment les artisans d’art construisent la valeur de leurs produits ?, ANNE JOURDAIN, Université de Paris-Dauphine.

17h15-18h : Discussion. 

Samedi 22 novembre 2014

• 9h-9h30 : « Théorie des sentiments moraux » d’Adam Smith, DANIEL SCHULTHESS, Université de Neuchâtel.
• 9h30-10h : Ça c’est le prix ! Il prezzo dei quadri nella Firenze barocca tra lusso e standardizzazione, VALERIA PINCHERA, Université de Pise.
• 10h-10h30 : « Tesori » ovvero beni denaro-equivalenti : alcune questioni sulle funzioni degli oggetti nelle Antico regime (sec. XVI-XVIII), MARIA STELLA ROLLANDI, Université de Gênes et MARINA ROMANI, Université de Turin.

10h30-10h45 : Pause.

• 10h45-11h15 : Les soieries chinoises: production de luxe et production industrielle (XVIIIe-XIXe siècles), SALVATORE CIRIACONO, Université de Padoue.
• 11h15-11h45 : Politique des prix et politique commerciale dans la fabrique soierie lyonnaise. L’exemple de Bianchini-Férier (1890-1920), PIERRE VERNUS, Université de Lyon II.

11h45-12h30 : Discussion.

12h30-14h : Déjeuner.

• 14h-14h30 : Marchés de biens symboliques et intermédiaires, CHRISTIAN BESSY, IDHE, Paris.
• 14h30-15h : Que vaut un Cy Twombly ? Les limites juridiques relatives à l’évaluation du prix des œuvres d’art par les marchands, ANNE-LAURE BANDLE, Avocate, Université de Genève et London School of Economics and Political Science.

15h-15h15 : Pause.

• 15h15-15h45 : L’art a-t-il un prix ?, PIERRE GABUS, Avocat, Université de Genève.
• 15h45-16h15 : Le logement de luxe ou de prestige : historicisation d’un genre immobilier et de sa valeur (Italie, XVIIIe-XXe siècle), MICHELA BARBOT, IDHE, Paris.

16h15-17h : Table ronde, CARLO MARCO BELFANTI (Université de Brescia), YVES MICHAUD, NADÈGE SOUGY (Université de Neuchâtel), PATRICK VERLEY (Université de Genève).