HomeRecherche appliquée en sciences humaines et sociales (SHS) et acceptabilité du développement durable
Recherche appliquée en sciences humaines et sociales (SHS) et acceptabilité du développement durable
Published on Wednesday, November 26, 2014
Abstract
Depuis une dizaine d’année, les recherches en sociologie sur le développement durable, et notamment sur l’énergie, se sont multipliées sous l’effet de l’impératif politique de la « transition énergétique ». Elles s’effectuent moins souvent dans un cadre académique que dans celui de la recherche appliquée à partir de la demande des institutions publiques, des entreprises, voire des associations. Ces demandes sont très majoritairement formulées par les commanditaires en termes « d’acceptabilité sociale » des innovations technologiques et / ou de l’adoption de bonnes pratiques par les populations. L’objet de cette séance est de s’interroger pour savoir si ces recherches permettent aux acteurs sociaux de dépasser cette problématisation. Autrement dit, s’agit-il uniquement d’étudier les comportements dans le but de les faire changer selon des orientations déjà définies ou s’agit-il d’intégrer la description des pratiques comme un élément de décision au sein des organisations ou encore de légitimer le recours à des démarches de type « démocratie habitantes » ?
Announcement
Entrée libre sur inscription (nombre de places limité à 40)
Argumentaire
Depuis une dizaine d’année, les recherches en sociologie sur le développement durable, et notamment sur l’énergie, se sont multipliées sous l’effet de l’impératif politique de la « transition énergétique ». Elles s’effectuent moins souvent dans un cadre académique que dans celui de la recherche appliquée à partir de la demande des institutions publiques, des entreprises, voire des associations. Ces demandes sont très majoritairement formulées par les commanditaires en termes « d’acceptabilité sociale » des innovations technologiques et/ou de l’adoption de bonnes pratiques par les populations. L’objet de cette séance est de s’interroger pour savoir si ces recherches permettent aux acteurs sociaux de dépasser cette problématisation. Autrement dit, s’agit-il uniquement d’étudier les comportements dans le but de les faire changer selon des orientations déjà définies ou s’agit-il d’intégrer la description des pratiques comme un élément de décision au sein des organisations ou encore de légitimer le recours à des démarches de type « démocratie habitantes » ?
Cette séance s’inscrit dans le cycle “Recherche et acceptabilité du développement durable” de l’atelier. Un cycle qui s’intéresse au travail des chercheurs portant sur ou utilisant cette notion d’acceptabilité sociale dans le développement durable. Cette notion a en effet été élaborée dans un but prescriptif qui repose sur des considérations fortement normatives. Il s’agit pour les institutions notamment, de « faire accepter » le développement durable et lever les « verrous » de l’usage autant que technologiques. Alors que les mondes de la recherche et de l’expertise s’inscrivent dans des problématiques différentes, ces derniers incorporant de manière grandissante les commanditaires, les institutions publiques ou les acteurs économiques ; et plus largement, des acteurs pouvant avoir un intérêt à la prescription. Nous souhaitons donc interroger lors de ce cycle, le rôle des chercheurs dans l’usage de cette notion d’acceptabilité, distribuée et portée par d’autres acteurs.
Le succès de la notion d’acceptabilité sociale dans les débats sur le développement durable est en effet inséparable des difficultés et des rapports de forces que rencontrent les différents promoteurs de durabilité. Comment sont financés les projets ? Quelles missions d’expertise sont données et à qui ? Comment cette notion d’acceptabilité sociale entre en ligne de compte dans les dispositifs d’expertise ? Les acteurs sont guidés par des intérêts, des objectifs, et doivent respecter des cadres différents, parfois contradictoires. Partant, ces acteurs tentent de faire porter les contradictions auxquelles ils sont confrontés, par les autres intervenants, y compris les chercheurs. Cette sous-traitance des contradictions s’exprime à travers les modes de financement, la définition des missions d’expertise, l’élaboration de dispositifs de participation, etc.
Après une introduction de Gaëtan Brisepierre, la séance rassemblera les communications de sociologues ayant travaillé sur le développement durable et plus particulièrement les questions énergétiques, avec ou au sein de diverses organisations. Ces communications porteront moins sur les résultats de leurs travaux que sur leurs pratiques de recherche et les interactions qu’elles engendrent. D’abord sur les conditions d’exercice de la recherche appliquée, les négociations autour de la définition du sujet, de l’accès au terrain ou au financement, avec les autres disciplines. Ensuite sur la réception de ces recherches, l’usage des résultats par les organisations, leurs impacts sur la prise de décision ou encore les controverses qu’elles engendrent dans les milieux professionnels. Enfin sur les effets en matière de pratiques de la sociologie, les modalités de valorisations des résultats, voire sur l’identité du sociologue. A l’issue de chaque communication, la discussion sera lancée par Dominique Desjeux, pionniers en France de la recherche appliquée en sociologie, et une large place sera accordée aux échanges avec la salle.
Responsable de la séance : Gaëtan Brisepierre
Programme
Matin : 10h-12h30
- Delphine LABBOUZ- HENRY, doctorante en psychologie sociale de l’environnement à l’Université Paris-Ouest Nanterre La Défense et chargée de missions R&D au Groupe Elithis : « Développer une approche psychosociale dans un bureau d’études spécialisé dans l’efficacité énergétique des bâtiments »
- Sylvaine LE GARREC, Sociologue-urbaniste, Association des Responsables de Copropriété : « Pratiquer la recherche-action en sociologie dans une association de défense des copropriétaires impliquée sur les économies d’énergie »
Après-midi : 14h – 16h30
- Chantal DERKENNE, sociologue à l’ADEME : « Une décennie de recherche appliquée en sociologie dans une institution publique chargée de l’environnement et de l’énergie »
- Gaëtan BRISEPIERRE, sociologue indépendant ; Stéphane LABRANCHE sociologue-politologue, Vincent RENAULD, ingénieur-sociologue : « Réception par les professionnels et les décideurs des enquêtes sociologiques sur des projets urbains : controverses et appropriation »
Discutant
- Dominique DESJEUX (Professeur d’anthropologie sociale et culturelle à l’université Paris Descartes – CEPED, UMR 196)
Subjects
- Urban studies (Main category)
- Society > Sociology > Urban sociology
- Society > Political studies > Governance and public policies
- Society > Geography > Nature, landscape and environment
Places
- Salle F673 1er étage - Université Panthéon Sorbonne, Place de la Sorbonne
Paris, France (75005)
Date(s)
- Thursday, December 11, 2014
Attached files
Keywords
- Recherche appliquée, ville durable, acceptabilité sociale, développement durable
Contact(s)
- Jérôme Boissonade
courriel : jboisson [at] msh-paris [dot] fr
Reference Urls
Information source
- Jérôme Boissonade
courriel : jboisson [at] msh-paris [dot] fr
License
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To cite this announcement
« Recherche appliquée en sciences humaines et sociales (SHS) et acceptabilité du développement durable », Study days, Calenda, Published on Wednesday, November 26, 2014, https://doi.org/10.58079/rji