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L’Iran, une puissance diasporique ?

Iran, a diasporic power ?

Proposition pour un numéro spécial de la revue « Hommes et migrations » consacré à la diaspora iranienne

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Publié le vendredi 16 janvier 2015

Résumé

Au moment où l’Iran semble à un moment charnière de sa position internationale (reprise du dialogue avec les principales puissances mondiales), il est temps de revenir sur la manière dont les conséquences des sanctions économiques ont recomposé la diaspora et les mouvements migratoires régionaux.

Annonce

Argumentaire

Au moment où l’Iran semble à un moment charnière de sa position internationale (reprise du dialogue avec les principales puissances mondiales), il est temps de revenir sur la manière dont les conséquences des sanctions économiques ont recomposé la diaspora et les mouvements migratoires régionaux.

La stratification historique de la diaspora explique son hétérogénéité. Dès les années 1960, avec les revenus perçus par l’exportation du pétrole et l’application d’une série de réformes de  modernisation, la société iranienne a assisté à l’émergence de riches familles urbaines qui ont commencé à voyager à l’extérieur de l’Iran et notamment en Occident et à y envoyer leurs enfants pour leur éducation supérieure.

Avec l’avènement de la révolution en 1979, une grande partie des étudiants partis à l’étranger est restée dans le pays d’étude et d’autres membres de leur famille les ont rejoints en raison de leur proximité avec la monarchie de l’ancien régime ou de leur implication dans l’armée. A ces émigrés, se sont rajoutés progressivement les sympathisants d’autres mouvements politiques qui avaient participé à la révolution mais qui en ont été rapidement exclus avec la consolidation du pouvoir autour de l’Ayatollah Khomeiny et des mouvements islamistes qui ont adhéré à l’idéologie du Guide. Depuis, la présence de l’opposition iranienne (ou plutôt des oppositions) à l’étranger n’a pas arrêté de se recomposer et elle est aujourd’hui plus que jamais diverse et mouvante.

Les trajectoires se sont diversifiées, elles ne s’orientent plus exclusivement vers l’Amérique du nord et l’Europe mais de nouvelles destinations émergent, en particulier en Asie. Les mouvements récents sont constitués de personnes qualifiées, d’entrepreneurs, d’universitaires et d’étudiants représentant des classes moyennes assez nombreuses. En particulier, les artistes iraniens participent intensément aux réflexions sur les expériences migratoires.  Les départs mais aussi les retours et les voyages prennent de multiples formes et contribuent à la formation de cette iranité off-shore des mille et une frontières de l’Iran que décrit Fariba Adelkhah dans son dernier ouvrage.

On assiste également à l’intensification des mouvements transfrontaliers beaucoup plus anciens des populations des périphéries iraniennes vers des territoires proches. Inversement, l’Iran est aussi un pays d’immigration pour le voisinage notamment pour l’Afghanistan et l’Irak.

Même si la politique du gouvernement iranien reste ambiguë à l’égard de sa diaspora, il n’en demeure pas moins que le fait migratoire a renforcé son rayonnement régional et sa participation à la mondialisation ; ce qui fait d’elle une puissance diasporique. 

Modalités de soumission

Proposition pour un numéro spécial de la revue « Hommes et Migrations » consacré à la diaspora iranienne.

Date limite de soumission des articles (35 000 signes maximum) : 30 juin 2015

A faire parvenir à

Coordinateurs

  • Amin Moghadam,
  • Serge Weber

Argument

Now that, with the resumption of dialogue with the major powers, Iran seems to be at a turning-point in its international situation, it is time to take a fresh look at how the consequences of economic sanctions have recomposed the diaspora and regional migratory movements.

The historical stratification of the diaspora explains its heterogeneity. In the 1960s, with revenues from oil exports and a series of reforms aimed at modernisation, Iranian society saw the rise of rich urban families who started to travel outside Iran, in the West in particular, and send their children there for higher education.

Following the 1979 revolution, a significant portion of students living abroad stayed in the country they were studying in, while other family members joined them on account of their proximity to the former monarchy or their involvement in the army. They were gradually followed by the sympathisers of other political movements that had participated in the revolution but were rapidly excluded, as power consolidated around Ayatollah Khomeini and Islamist movements faithful to the Supreme Leader’s ideology. Since then, the presence of the Iranian opposition (or rather, oppositions) abroad has been in constant flux; today it is more diverse and shifting than ever.

The trajectories followed have diversified; they are no longer exclusively oriented towards North America and Europe, but also towards newly-emerging destinations, especially in Asia. Recent migrations have been made up of quite numerous representatives of the middle classes: qualified personnel, entrepreneurs, academics and students. In particular, Iranian artists are playing an intense part in reflections on the migratory experience. Departures, but also returns and travel in-between are of multiple kinds and contribute to the formation of the “off-shore Iranian-ness” and the “thousand-and-one frontiers of Iran” described in her latest work by Fariba Adelkhah.

We are also witnessing the modification of the much older-established cross-border movements of people living on Iran’s peripheries towards territories nearby.

Even if Iranian government policy with regard to its diaspora remains ambiguous, there is no doubt that migration has strengthened its regional influence and its participation on globalisation, making it a diasporic power. This issue will emphasise on the study of the Iranian diasporic policies through the following research themes:

Suggestion for topics:

  • Historical approach of the diaspora
  • Local and regional dynamics of migration within and outside Iran.
  • Returnees and Iranian State policy towards the diaspora since 1979
  • Emerging forms of mobility and cosmopolitanism (artists, entrepreneurs, skilled migration, students, etc.)  

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • mardi 30 juin 2015

Mots-clés

  • Iran, diaspora, migration

Contacts

  • Amin Moghadam
    courriel : aminhm [at] yahoo [dot] fr
  • serge weber
    courriel : serge [dot] weber [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Amin Moghadam
    courriel : aminhm [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’Iran, une puissance diasporique ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 16 janvier 2015, https://doi.org/10.58079/rs7

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