HomeMasculinités imag(in)ées

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Published on Monday, April 27, 2015

Abstract

Que signifie être un homme ? Les codes de la masculinité, que chaque petit mâle apprend consciemment et inconsciemment dès sa naissance, passent aussi par des fictions audiovisuelles depuis que le cinéma puis la télévision sont devenus une part dominante de la culture de masse, en particulier par des genres plus spécifiquement destinés au public masculin (action, guerre, aventure, policier, science-fiction) et par des stars masculines qui fonctionnent comme des modèles.

Announcement

Argumentaire

Que signifie être un homme ? Les codes de la masculinité, que chaque petit mâle apprend consciemment et inconsciemment dès sa naissance, passent aussi par des fictions audiovisuelles depuis que le cinéma puis la télévision sont devenus une part dominante de la culture de masse, en particulier par des genres plus spécifiquement destinés au public masculin (action, guerre, aventure, policier, science-fiction) et par des stars masculines qui fonctionnent comme des modèles.

Devenir un homme implique de regarder les autres hommes, s’identifier aux hommes et aux relations entre hommes proposées par les fictions. La « bonne masculinité » se définit dans chaque culture et à chaque époque par comparaison avec des masculinités données comme insuffisantes, excessives ou déviantes (Vincendeau et Gauteur, 1993).

Masculinité hégémonique (Connell, 2005), virilité, patriarcat, castration symbolique, ces notions peuvent permettre de prendre en compte les déclinaisons et les contradictions des constructions de la masculinité.

Devenir un homme implique en même temps de se différencier du féminin et des femmes, dans une culture structurée sur la hiérarchisation genrée (Delphy, 1997). Dans quelle mesure les fictions audiovisuelles contribuentelles à renforcer la valorisation du masculin et à légitimer la domination patriarcale ? Objets d’identification, les figures masculines sont également construites comme des objets de désir, tout aussi normés que les figures féminines, lesquelles ont été plus souvent explorées parce que leur caractère construit est plus évident. Laura Mulvey (1975) a identifié la manière dont l’Hollywood classique construit la différence des sexes, en distinguant des tendances voyeuristes et fétichistes du regard masculin sur les personnages féminins, et Steve Neale (1983) a montré que dans ce cinéma mainstream, les personnages masculins, à côté des mécanismes d’identification, pouvaient faire aussi l’objet de regards masculins qui articulent voyeurisme et fétichisme, mais de façon à désavouer leur sous-texte homo-érotique.

Par quels dispositifs spécifiques et pour qui, les fictions audiovisuelles rendent-elles le (corps) masculin désirable ? De quoi sont faites les « mascarades » du masculin (Tasker, 1993 ; Jeffords, 1994) ?

Qu’en est-il du regard féminin sur les personnages (et les corps) masculins ? Toutes les stars masculines sont-elles traitées de la même façon (Hansen, 1994) ? Les cinémas européens et les cinémas modernes et contemporains ont-ils introduit des variantes dans ce schéma, et lesquelles ? Dans quelle mesure le cinéma d’auteur conforte, interroge ou déconstruit les normes de la masculinité hégémonique ?

Comment s’articulent dans la construction des images masculines, les différences de genre, de classe, de race, de génération et d’orientation sexuelle ? Quel trouble apporte dans ce schéma l’émergence d’un cinéma explicitement gay (Lang, 2002) ? Certains films mettent-ils en évidence la masculinité comme performance (Butler) ? Est-ce que l’émergence d’un cinéma de réalisatrices a modifié le schéma asymétrique dominant (Rollet et Tarr, 2002) ?

Enfin, peut-on identifier des usages spectatoriels différents de ces images de masculinité en fonction des différents publics qui se les approprient (Jenkins, 1992) ?

Ce numéro de Genre en séries se propose d’explorer comment le cinéma et la télévision construisent des normes de masculinité désirable (ou pas), pour les spectateurs et pour les spectatrices, la variabilité de ces normes dans le temps et dans l’espace, et la capacité de certaines fictions audiovisuelles, certains genres, certains acteurs, certain-e-s réalisateurs/trices, à les déconstruire ou à les transgresser. On pourra également réfléchir sur ce qu’apportent le format et la durée des séries TV ; on s’efforcera dans tous les cas d’appréhender les images et les sons dans leur contexte de production et de réception, et d’en faire une analyse située en termes de genre (gender).

Soumission d’une proposition d’article

 Les articles soumis ne doivent pas faire l’objet de publication dans une autre revue. Les propositions d’articles contenant un titre, un résumé d’environ 500 mots, une courte biographie, devront être soumises, en français ou en anglais

à la coordinatrice du numéro : sellier.g@wanadoo.fr

au secrétariat de rédaction : laetitiabiscarrat@hotmail.com ; gwenlegras@wanadoo.fr

La réception de chaque proposition donnera lieu à un accusé de réception par courriel.

Direction

  • Geneviève Sellier

Calendrier

Date limite d’envoi des propositions d’articles : 31 mai 2015

Les propositions seront évaluées par la coordinatrice du numéro en collaboration avec le comité éditorial de la revue en regard de leur pertinence pour le dossier thématique et de leur qualité scientifique.

  • Notification d’acceptation ou de refus : mi-juin 2015
  • Envoi des articles complets : septembre 2015

Chaque article sera évalué en double aveugle par un comité de lecture indépendant. L’équipe éditoriale de la revue Genre en séries décidera avec Geneviève Sellier, à la lumière des évaluations, de l’acceptation en l’état, de la demande de modifications ou du rejet.

  • Retour aux auteurs sur l’article : novembre 2015
  • Remise de l’article final : février 2016
  • Publication : printemps 2016.

Les consignes aux auteurs sont accessibles ici

Comité éditorial

  • Laetitia Biscarrat (Infocom, Université Jean Monnet)
  • Charles-Antoine Courcoux (Cinéma et audiovisuel, Université de Lausanne)
  • Karine Espineira (Infocom, Université de Nice Sophia Antipolis)
  • Marianne Kac-Vergne (Civilisation américaine, Université de Picardie)
  • Gwénaëlle Le Gras (Cinéma et audiovisuel, Université Bordeaux Montaigne)
  • Sarah Lécossais (Infocom, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
  • Thomas Pillard (Cinéma et audiovisuel, Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)

Marraine d’honneur 

  • Geneviève Sellier, PR Études Cinématographiques et audiovisuelles, MICA, Université Bordeaux Montaigne

Comité scientifique international

  • Ien Ang, Director of the Institute for Culture and Society, University of Western Sydney 
  • Marie-Joseph Bertini, PR Sciences de l’Information et de la Communication, LIRCES, Université de Nice Sophia-Antipolis 
  • Pierre Beylot, PR Études cinématographiques et audiovisuelles, MICA, Université Bordeaux Montaigne, directeur de la MSHA 
  • Noël Burch, Professor Emeritus of Film Studies, Université de Lille 3 
  • Sabine Chalvon-Demersay, Directrice d'études et de recherche EHESS-CNRS, CEMS 
  • Marlène Coulomb-Gully, PR Sciences de l’Information et de la Communication, LERASS, Université Toulouse-Mirail 
  • Béatrice Damian-Gaillard, MCF Sciences de l’Information et de la Communication, CRAPE, Université Rennes 1 
  • Jean-Pierre Esquenazi, PR Sciences de l’Information et de la Communication, ERSICOM, Université Lyon 3 
  • Laurent Jullier, PR Études cinématographiques, IRCAV/IECA, Université de Lorraine 
  • E. Ann Kaplan, PR of English and Cultural Analysis and Theory, Stony Brook University,  New York 
  • Teresa de Lauretis, PR Emerita History of Consciousness, University of California, Santa Cruz 
  • Éric Macé, PR Sociologie, Centre Émile Durkheim, Université de Bordeaux 
  • Éric Maigret, PR Sociologie, CIM, Université Paris 3 
  • Cécile Méadel, PR Sociologie, CSI, École des Mines - Paris Tech 
  • Tania Modleski, PR of English, University of Southern California 
  • Raphaëlle Moine, PR Études cinématographiques et audiovisuelles, IRCAV, Université Paris 3 
  • Laura Mulvey, PR film and media studies, Birkbeck College, University of London 
  • Dominique Pasquier, Directrice d’études et de recherche EHESS-CNRS, CEMS 
  • Geoffroy Patriarche, PR de communication à l'Université Saint-Louis, Bruxelles 
  • Hilary Radner, PR Department of History and Art History, University of Otago 
  • Geneviève Sellier, PR Études Cinématographiques et audiovisuelles, MICA, Université Bordeaux Montaigne 
  • Sarah Sepulchre, Enseignante-Chercheure en Communication, SSH/ILC, Université Catholique de Louvain
  • Edward Turk, PR Emeritus of French and Film Studies, MIT
  • Ginette Vincendeau, PR in Film Studies, King's College, University of London

Places

  • Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 10 esplanade des Antilles
    Pessac, France (33607)

Date(s)

  • Sunday, May 31, 2015

Keywords

  • genre, masculinité, fiction, réception

Contact(s)

  • Laetitia Biscarrat
    courriel : laetitia [dot] biscarrat [at] univ-cotedazur [dot] fr

Reference Urls

Information source

  • Laetitia Biscarrat
    courriel : laetitia [dot] biscarrat [at] univ-cotedazur [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Masculinités imag(in)ées », Call for papers, Calenda, Published on Monday, April 27, 2015, https://doi.org/10.58079/sih

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