La journée d'étude portera sur l'enseignement de la guerre à l'école primaire. Il s'agit de s'interroger sur la place des guerres dans les programmes d'histoire, sur les outils et démarches didactiques mises en œuvre et sur la construction de la notion de guerre.

Argumentaire

L’étude des guerres reste assez fortement présente dans l’enseignement primaire, dans la mise en œuvre des thèmes du programme d’Histoire : la « guerre des Gaules », les croisades, la guerre de Cent Ans, les guerres de religion, les guerres de Louis XIV, les guerres napoléoniennes, les deux guerres mondiales du XXe siècle… pour ne citer que les références les plus évidentes[1]. Généralement, l’étude de ces guerres s’intègre dans des thématiques qui amènent à questionner les guerres dans leur rapport explicite ou implicite à une problématique plus large : la romanisation de la Gaule, l’affirmation du pouvoir royal dans la France médiévale, les relations entre catholiques et protestants, l’absolutisme louis-quatorzien, la violence du XXe siècle… Ce constat soulève une première interrogation sur le renouvellement des problématiques scientifiques sur les guerres et les orientations des programmes.

Au-delà d’un travail qui peut être spécifique sur la place des guerres dans chacune de ces entrées programmes, l’étude des conflits sur l’ensemble du cycle des approfondissements permet de construire une notion essentielle dans l’enseignement de l’Histoire : la notion de guerre.

Cette journée d’étude, volontairement limitée au premier degré, jusqu’ici relativement à l’écart dans l’approche de la question (souvent restreinte aux conflits contemporains dans les programmes de collège et de lycée), permettra d’aborder plusieurs pistes de recherche qui touchent à l’histoire de l’enseignement et à la didactique de la discipline.

On pourra envisager l’évolution de la place des guerres dans les programmes scolaires depuis la fin du XIXe siècle, la place que leur accorde les pédagogues, à commencer par les instituteurs. Un travail sur les rapports d’inspection est à cet égard très intéressant. On pourra aussi envisager la question des outils pédagogiques à la disposition des enseignants. Dans quelle  mesure les outils, qui sont généralement les mêmes que ceux utilisés par les professeurs de collège et de lycée, sont-ils adaptés à l’enseignement primaire ? Se pose en particulier la question des images. Si un travail sur la notion de guerre implique de montrer la guerre aux élèves, comment l’illustrer? En fonction de l’âge des élèves, en fonction de leur culture visuelle, comment déterminer les images de guerre que l’on peut montrer ou ne pas montrer ? Quelle(s) réalité(s) dépeindre? Y a-t-il des démarches didactiques spécifiques à l’enseignement des guerres (en raison de leur intégration dans des problématiques élargies et par rapport au niveau enseigné…)? Quelles approches communes avec l’enseignement des guerres en collège et en lycée, quelles différences ?

Les travaux proposés peuvent s’appuyer sur un conflit particulier, sur une période, ou sur une des thématiques évoquées précédemment.

[1] « Programmes de l’école primaire », BOEN, h.s. n° 3 du 19 juin 2008, p. 24-25.

Modalités de soumission

Les propositions de communication, soit un titre et un résumé de l'intervention envisagée (au maximum 2000 signes espaces compris), ainsi qu’une courte présentation personnelle,

sont à envoyer avant le 15 septembre 2015 

à Hugues Marquis (hugues.marquis@univ-poitiers.fr).

Informations pratiques

Mercredi 4 mai 2016

ESPE de l’académie de Poitiers – Université de Poitiers

5, rue Shirin Ebadi, 86073 Poitiers

Comité scientifique

• Laurent Colantonio MCF en Histoire contemporaine (ESPE-Université de Poitiers)
• Ludovic Laloux MCF en Histoire contemporaine (ESPE–Université de Bordeaux)
• Hugues Marquis PRAG-Docteur en Histoire (ESPE-Université de Poitiers)
• Victor Millogo MCF en Psychologie (ESPE-Université de Poitiers)