Argumentaire
Dès leur création à Londres en 1851, les expositions universelles se font la vitrine d’une industrie en plein essor, source de rêve et d’une ouverture du champ des possibles jusqu’à l’infini, une fonction qu’elles conservèrent jusqu’à l’apothéose de la technique à Paris en 1900. C’est à cette époque, entre 1880 et 1914 que l’Allemagne tente de s’imposer comme un géant industriel. L’exposition américaine de Saint-Louis de 1904 [1]coïncide avec la lutte des industriels allemands pour faire reconnaître leur nouveau statut au niveau mondial. Alors que l’économie allemande surpasse ses voisins européens dès 1900, il faut attendre l’an 2 000 pour que l’Allemagne ait son exposition universelle, tandis que Paris en accueillit pas moins de six. Pourtant, à quelques rares exceptions près, l’Allemagne participa activement à la plupart des expositions universelles. Le pavillon nazi de 1937, en face du pavillon soviétique, au Trocadéro, est incontestablement celui qui marqua le plus les esprits.
C’était pourtant l’unique fois où l’Etat allemand organisa ainsi sa propre mise en scène. Dans les autres expositions ce sont les firmes allemandes qui financent les pavillons à leur gloire.
C’est sans doute cette absence de représentation nationale revendiquée comme telle, à l’inverse de la France, qui justifie l’absence, à ce jour, d’un volume entièrement consacré à l’Allemagne dans ces expositions. Mais c’est également le caractère si problématique de l’auto-définition de l’Allemagne durant toutes ces années qui rend la question passionnante. Quelle Allemagne aurait-elle pu se donner à voir ? Une Allemagne éclatée jusqu’en 1866 avec la Confédération germanique, le IIe Reich de Bismarck et Guillaume II, la République de Weimar, l’Allemagne nazie du IIIe Reich, ou l’Allemagne divisée de la guerre froide ou, enfin l’Allemagne réunifiée d’aujourd’hui ?
Dans la mouvance des recherches actuelles sur les expositions et les représentations nationales et identitaires[2], le présent volume propose d’étudier les différentes auto-images de l’Allemagne au fil des expositions ainsi que la perception que purent en avoir les visiteurs et les commentateurs des différents pays participants et organisateurs. Ces études permettront de mieux cerner à la fois le positionnement souhaité par les Allemands dans le concert des nations industrielles, comme le fait Abigael Green pour les expositions entre 1851 et 1862[3], époque où la seule unité allemande partielle est économique, avec le Zollverein[4]et de confronter ces attentes avec la réaction des visiteurs dans des contextes politiques très variés. Ces recherches permettront également de mieux comprendre comment et pourquoi l’Allemagne a pu s’imposer aux yeux du monde comme grande puissance industrielle sans être pour autant une grande puissance politique.
[1] Séverine Antigone Marin, “L’américanisation du monde? Etude des peurs allemandes face au ‘danger américain’ (1897-1907) », D. Barjot, I. Lescent-Gilles, M. de Ferrière Le Vayer (ed), L’américanisation en Europe au XXe siècle : économie, culture, politique, Americanisation in the 20th Europe : Economics, Culture, Politics, Vol 1, Lille, Centre de Recherche sur l'Histoire de l'Europe du Nord-Ouest, Université Lille 3, 2002, p. 71-92
[2] Demeulenaere-Douyère Christiane, PEREZ Liliane (dir), Les expositions universelles : les identités au défi de la modernité : [colloque, Paris, 05 juin 2012], Rennes, PUR, 2014,
[3] GREEN Abigail, “Representing Germany? The Zollverein at the World Exhibition, 1851-1862”, in The Journal of Modern History, Vol. 75, No. 4 (December 2003), pp. 836-863
[4] Le Zollverein, crée le 1er janvier 1834, est une union douanière à laquelle adhérait la grande majorité des Etats allemands à l’exception de l’Autriche
Conditions de soumisison
Les propositions d’articles de 3 500 à 5 000 signes (espaces compris) doivent être envoyées à l’adresse suivante : pcohen-avenel@u-paris10.fr.
d’ici le 6 novembre 2015
Après approbation, les textes pourront être envoyés pour la fin avril 2016. Les articles pourront être rédigés en anglais ou en allemand.
Le volume sera publié aux éditions Koenigshausen & Neumann, Würzburg, Allemagne
Coordination scientifique
- Pascale Cohen-Avenel (dir), Université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, Centre de recherche Plurildisciplinaire Multilingue (CRPM – EA 4418)
Comité scientifique
Le comité scientifique est composé de membres du CRPM, Centre de recherche Plurildisciplinaire Multilingue (EA 4418), université Paris Ouest Nanterre
- Jean-Robert Raviot, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études russes et post-soviétiques, directeur du CRPM
- Brigitte Krulic, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
- Bernd Zielinski, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
- Graham Roberts, MCF à l’université Paris Ouest Nanterre, études russes et post-soviétiques, CRPM
- Dorothée Cailleux, MCF à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
Präsentation
Von der ersten Weltausstellung in London 1851 an tragen die Weltausstellungen eine Industrie im Aufschwung zur Schau, die den Menschen scheinbar unbegrenzte Möglichkeiten eröffnet. Diese Funktion behalten sie bis zur Pariser Ausstellung 1900, die gleichzeitig den Höhepunkt vom Kult der Technik und den Anfang seines Abstiegs markiert. Eben in dieser Zeit, zwischen 1880 und 1914, versucht Deutschland, sich als wirtschaftliche Macht durchzusetzen. Die amerikanische Ausstellung in Saint Louis 1904 zeigt deutlich, wie die deutschen Industriellen versuchen, diesen neuen Status international anerkennen zu lassen[1]. Während die deutsche Wirtschaft schon 1900 die Nachbarländer überbietet, veranstaltet es erst im Jahr 2 000 eine Weltausstellung. Jedoch nahm Deutschland fast an allen Weltausstellungen teil. Der nazistische Pavillon von 1837, der dem sowjetischen gegenüber am Fuß des Eiffelturmes lag, hinterließ zwar am meisten Erinnerungen. Jedoch war es das einzige Mal, das der deutsche Staat sich selber derart inszenierte. In den anderen Weltausstellungen blieb es den deutschen Betrieben überlassen, ihre Pavillons zu finanzieren und zu gestalten.
Es mag eben an diesem Mangel an nationaler Repräsentation liegen, dass bis heute kein Buch ganz der Frage Deutschlands in den Weltausstellungen gewidmet wurde. Aber eben die problematische Dimension der Selbstdefinition Deutschlands im Laufe der Zeit macht dieses Thema so aufschlussreich. Was für ein Deutschland hätte sich zur Schau tragen können? Das zerrissene Deutschland des Deutschen Bundes bis 1866? Das II. Kaiserreich eines Bismarcks oder Wilhelms II.? Die entstehende Weimarer Republik? das Nazideutschland des III. Reiches? Das geteilte Deutschland des kalten Krieges? Oder schließlich das vereinigte heutige Deutschland?
In Anschluss an die neuesten Forschungen über die Weltausstellungen und die nationalen Repräsentationen versucht vorliegender Band, die verschiedenen Selbstbilder Deutschlands und ihre Inszenierungen im Laufe der Weltausstellungen zu studieren, sowie die Reaktionen der Besucher und Kommentatoren aus verschiedenen Ländern, ob bloße Teilnehmer oder Gastgeber. Diese Beiträge sollen es erlauben, die erstrebte Stellung Deutschlands im Konzert der industriellen Mächte besser zu definieren, wie Abigael Green[2] es für die Ausstellungen zwischen 1851 und 1862 schon tat, in einer Zeit als die einzige relative deutsche Einheit eine wirtschaftliche war, nämlich der Zollverein. Es gilt aber auch diese Bestrebungen mit der Reaktion des damaligen Publikums zu konfrontieren. Somit soll vorliegender Band dazu beitragen, besser zu verstehen, warum Deutschland sich in der ganzen Welt als eine industrielle Großmacht durchsetzte, ohne dabei eine angemessene Stellung als politische Großmacht zu behaupten.
[1] Séverine Antigone Marin, “L’américanisation du monde? Etude des peurs allemandes face au ‘danger américain’ (1897-1907) », D. Barjot, I. Lescent-Gilles, M. de Ferrière Le Vayer (ed), L’américanisation en Europe au XXe siècle : économie, culture, politique, Americanisation in the 20th Europe : Economics, Culture, Politics, Vol 1, Lille, Centre de Recherche sur l'Histoire de l'Europe du Nord-Ouest, Université Lille 3, 2002, p. 71-92
[2] GREEN Abigail, “Representing Germany? The Zollverein at the World Exhibition, 1851-1862”, in The Journal of Modern History, Vol. 75, No. 4 (December 2003), p. 836-863
Vortragsvorschläge
Die Vorschläge von 3 500 bis 5 000 Zeichen (Leerzeichen inkl.) sind bis zum 6. November 2015 der Herausgeberin zu schicken (pcohen-avenel@u-paris10.fr), die Beiträge nach Zusage bis Ende April 2016.
Die Beiträge können auf Deutsch oder Englisch verfasst werden.
Das Buch erscheint im Verlag Königshausen & Neumann, Würzburg
Herausgeberin
- Pascale Cohen-Avenel (Hrsg), Université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, Centre de recherche Plurildisciplinaire Multilingue (CRPM – EA 4418)
Wissenschaftlicher Beirat
- Jean-Robert Raviot, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études russes et post-soviétiques, directeur du Centre de recherche Plurildisciplinaire Multilingue (CRPM – EA 4418), université Paris Ouest Nanterre
- Brigitte Krulic, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
- Bernd Zielinski, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
- Graham Roberts, MCF à l’université Paris Ouest Nanterre, études russes et post-soviétiques, CRPM
- Dorothée Cailleux, MCF à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
Argument
The very first World Exhibition, held in London in 1851, presented industry as a thriving sector, a dreamworld offering man endless possibilities. This theme was a constant in subsequent Exhibitions, culminating in the Paris Exhibition of 1900, which represented a new highpoint for technological achievement. It was at this time, between 1880 and 1914, that Germany sought to impose itself as an industrial giant. By the time of the Exhibition of 1904, held in the American city of St Louis[1], German industrialists were working harder than ever to achieve recognition from their peers around the world. Although German industrial output first overtook that of its competitors in 1990, the country had to wait until 2000 to hold its own World Exhibition. In the hundred years separating those two dates, Paris held no fewer than six such Exhibitions. And yet, with rare exceptions, Germany took an active part in each World Exhibition.
The Nazi pavilion of 1937, located opposite the Soviet pavilion at the Trocadero, was undoubtedly the most striking of all. This was, however, the only time that the German state took control of the design of its pavilion. On all other occasions, it was German firms which financed the building of the country’s pavilion, in order to draw attention to themselves. The lack of involvement of the German state itself in the design of successive German pavilions is no doubt one of the main reasons why there exists no scholarly work dedicated to the history of German participation in the World Exhibitions (in stark contrast with the situation regarding France, for example). But what makes this question even more interesting is the fact that during all this time the German state had no clear, stable definition of itself as a state. Which Germany would she have shown to the world? The fragmented Germany that existed before the creation of the German Confederation in 1866, the Second Reich of Bismarck and William II, the Weimar Republic, Nazi Germany of the Third Reich, the divided Germany of the Cold War era, or the reunited Germany of the 21st century?
Drawing on the growing scholarly literature on exhibitions and the representation of national identity[2], this volume will examine the different ways in which Germany sought to represent itself at these Exhibitions, as well as the ways in which these representations were themselves perceived by visitors and commentators from those countries which took part in, and organised the Exhibitions themselves. The different chapters will contribute towards a better understanding of the role Germany saw itself playing in the world community of industrialised nations. In this respect, they will build on the work of scholars such as Abigael Green who has studied the Exhibitions between 1851 and 1862[3], a time when Germany was only unified in the economic sense (and even then only partially), thanks to the Zollverein[4]. The contributions will also contrast the position Germany sought to occupy and the different reactions of visitors to the pavilions, visitors who themselves came from a broad variety of political contexts. The volume will also shed light on the reasons why, and the ways in which Germany was able to impose itself on the world stage as a great industrial power, at a time when it was not a great political power.
Submission guidelines
Contributions of between 3,500 and 5,000 characters (including spaces) should be sent to the following email address: pcohen-avenel@u-paris10.fr
by 6 November 2015
If accepted for publication, the deadline for final versions is 30 April 2016. Contributions may be written in German or in English.
The volume will be published by Koenigshausen & Neumann, Würzburg, Germany.
Editor
Prof. Pascale Cohen-Avenel (editor), Université Paris-Ouest-Nanterre-La-Défense, Centre de Recherche Plurildisciplinaire Multilingue (CRPM – EA 4418)
Scientific committee
- Jean-Robert Raviot, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études russes et post-soviétiques, directeur du Centre de recherche Plurildisciplinaire Multilingue (CRPM – EA 4418), université Paris Ouest Nanterre
- Brigitte Krulic, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
- Bernd Zielinski, PR à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM
- Graham Roberts, MCF à l’université Paris Ouest Nanterre, études russes et post-soviétiques, CRPM
- Dorothée Cailleux, MCF à l’université Paris Ouest Nanterre, études germaniques, CRPM