AccueilMaking heritage in Ethiopia

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Making heritage in Ethiopia

Faire le patrimoine en Éthiopie

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Publié le vendredi 11 septembre 2015

Résumé

Les Annales d'Éthiopie, le journal scientifique du Centre français des études éthiopiennes (Addis-Abeba), lance un appel à contributions pour son numéro 31 (année 2016) sur le thème : « Faire le patrimoine en Éthiopie ».

Annonce

Argumentaire

Le patrimoine est une dimension importante de l’Éthiopie contemporaine. Matériel ou « immatériel », le patrimoine est partie prenante des politiques de développement, et intimement lié à la question du potentiel touristique de l’Éthiopie. La notion de patrimoine s’étend désormais aux problématiques de conservation environnementale, à la mise en valeur des sites paléontologiques et archéologiques ou encore à la mise en scène et à la préservation des cultures populaires et d’abord rurales. Publics ou privés, de portée locale, régionale ou nationale, les projets patrimoniaux articulent le plus souvent différentes échelles d’acteurs et d’institutions, des petites communautés ou administrations locales aux organisations internationales. Ils transforment le rapport des populations avec leur environnement, lorsque l’espace productif, sacré ou rempli d’une signification particulière s’enrichit d’une dimension naturelle ou paysagère « remarquable » ; ils modifient les relations à l’héritage culturel jusqu’aux pratiques culturelles elles-mêmes. Ils engendrent aussi une complexification des relations de pouvoir, et notamment des rapports État-société. Ils aboutissent ainsi à la multiplication de réseaux de pouvoir et d’influence, véhiculant chacun différentes représentations des espaces et des faits culturels. En cela, le patrimoine est un point d’entrée particulièrement efficace pour saisir les dynamiques politiques, sociales et économiques qui ont construit et continuent de construire le paysage culturel, social et politique éthiopien. L’objectif de ce dossier des Annales d’Éthiopie est de proposer une approche critique et multidisciplinaire de ces dynamiques.

Il s’agit d’abord de documenter dans le temps et dans l’espace  la notion de patrimoine en Éthiopie, un concept importé mais qui s’est greffé sur un ensemble de pratiques préexistantes de conservation sélective et de valorisation des traces du passé ou de la flore et de la faune, qui restent peu étudiées. L’attention devra ensuite se porter sur les acteurs et les institutions qui ont initié et administré le patrimoine dans un contexte d’indépendance politique au cours des xxe et xxie siècles, sur leurs modes d’action et sur le discours qu’ils ont produit à destination de l’Éthiopie et du reste du monde. Le dossier devra également traiter du lien entre patrimoine et dynamiques politiques, que celles-ci soit afférentes à la construction de l’État-nation éthiopien ou de la République « ethno-fédérale » contemporaine. Dans ce cadre, l’émergence de revendications construites autour de la valorisation du « patrimoine local » apparaît particulièrement intéressante.

Il s’agit enfin d’étudier la construction du patrimoine éthiopien dans une perspective sociale. Les modalités pratiques de la conservation du patrimoine naturel ou culturel en Éthiopie devront être interrogées dans leur rapport aux populations et à leurs modes de vie, et dans ce qu’elles révèlent des non-dits de la société éthiopienne contemporaine : rapports entre les élites et les différentes classes sociales, entre l’État, ses régions et les populations administrées, entre la ville et la campagne, etc. Le développement du tourisme, le rayonnement international lié à la valorisation du patrimoine – par exemple à travers les listes du patrimoine mondial de l’Unesco – renvoient à l’Éthiopie des images remodelées d’elle-même. La circulation de ces représentations et leur éventuelle instrumentalisation dans le pays devra également être interrogée, ainsi que les conflits qu’elles suscitent parfois avec la mémoire locale. Quelle est la place de cette mémoire – et donc des traces tangibles ou intangibles du passé – dans les politiques de développement de l’État éthiopien ? Dans ce cadre, l’émergence, peut-être encore marginale, d’un sentiment patrimonial porté le plus souvent par les élites intellectuelles du pays se saisissant d’objets qui avaient jusqu’ici peu intéressés les administrations éthiopiennes (comme dernièrement le bâti urbain ancien), devra faire l’objet d’une attention particulière, en ce qu’il préfigure peut-être certaines réorientations futures des politiques patrimoniales éthiopiennes.

Seront particulièrement prises en compte les propositions d’articles discutant les problématiques suivantes dans une perspective diachronique, sociale, politique, spatiale et/ou comparative :

  • Pratiques vernaculaires et institutionnelles de conservation
  • Analyses du parcours,  des pratiques et des réseaux  des acteurs du patrimoine éthiopien
  • Patrimoine et construction des identités, de la nation et/ou des nations
  • Patrimoine institutionnel, développement et mémoire
  • Reconfigurations/hybridations des pratiques et des représentations liées au patrimoine

Modalités de soumission

  • Date limite de soumission des résumés : 19 octobre 2015 (environ 1 000 signes, anglais ou français)

  • L’acceptation sera notifiée aux auteurs début novembre 2015.
  • Date limite de soumission des articles : 1er février 2016 (maximum 50 000 signes, anglais ou français)

Pour soumettre votre résumé : secretariat.scientifique@cfee.cnrs.fr

Direction scientifique du numéro

  • Guillaume Blanc,
  • Marie Bridonneau
  • Thomas Guindeuil

Revue

Les Annales d’Éthiopie sont une revue pluridisciplinaire à comité de lecture international, publiée par le Centre français des études éthiopiennes (CFEE) et De Boccard avec le soutien du Centre national de la recherche scientifique, sous le patronage de l’Autorité éthiopienne pour la Recherche et la Conservation du Patrimoine Culturel et du Ministère français des Affaires étrangères et du Développement international. Elle couvre tous les champs d’étude, des sciences naturelles (paléontologie et sciences de la terre) aux sciences humaines et sociales, ayant pour objet l’Éthiopie et la Corne de l’Afrique. Les articles, proposés en anglais ou en français, sont anonymement soumis à l’évaluation de deux rapporteurs extérieurs. Les articles publiés en français sont accompagnés d’une short version en anglais. La revue est actuellement engagée dans la mise en place d’un archivage en ligne systématique, consultable gratuitement un an après la parution des volumes papiers.

Lieux

  • CFEE, Ambassade de France P.O. Box 5554
    Addis-Abeba, Éthiopie

Dates

  • lundi 19 octobre 2015

Mots-clés

  • Éthiopie, Ethiopia, patrimoine, heritage, développement, development, tourisme, tourism, mémoire, memory, institution, musée, museum, conservation, environnement, environment

Contacts

  • Thomas Guindeuil
    courriel : t [dot] guindeuil [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Thomas Guindeuil
    courriel : t [dot] guindeuil [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Making heritage in Ethiopia », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 11 septembre 2015, https://doi.org/10.58079/t92

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