Argumentaire
Alors que le quotidien des « jeunes de banlieue » ne laisse pas d’occuper l’attention des sociologues français, l’autre visage des jeunesses reléguées que présentent les zonards reste quant à lui quasi-invisible du point de vue des sciences sociales. Rares sont en effet les études portant sur ces « nomades du vide » (Chobeaux, 2004 [1996]) que seraient les jeunes « en errance » qui, souvent accompagnés de leurs chiens, apparaissent surtout dans le rôle du mancheur réclamant la pièce sur le pavé des centres-villes. À la fois terme vernaculaire et concept proche de l’expérience, le mot zonard – à l’instar du traveller ou du guttersnipe anglophones – est celui que la plupart choisissent pour se qualifier (Pimor, 2014). Évoquant la « zone » en tant qu’espace et style de vie nomades, une telle désignation suppose de tracer sa route dans les marges de la société instituée ; d’où les appellations de traceurs ou de routards également employées par certains.
La « zone » se matérialise ainsi dans les déplacements des groupes qui la composent. Tandis qu’ils refusent bien souvent d’être ramenés à la normativité des structures d’intervention sociale, les zonards revendiquent une forme de résistance à ce qu’ils considèrent comme la « société conforme », sédentaire et globalement dominée par les logiques conjointes du salariat et de la consommation (Blanchard, 2009 ; Billion, 2014). Restent à découvrir les fondements d’une telle résistance, dont l’expérience quotidienne prend corps dans l’adoption d’un style de vie majoritairement considéré comme déviant (Ferrell, 2001). Qu’il relève de l’auto-attribution ou du stigmate, à quoi correspond exactement le label « zonard » dans les mondes de la marge et leurs territoires, en ville (la rue, le squat) ou au-delà (sur la route et lors des free parties – ces fêtes techno souvent organisées en rase campagne) ? Quels y sont les codes et de quelles façons se transmettent-ils ? Si les territoires de la zone constituent les lieux d’expression de différents styles subculturels (Beauchez, 2014), peut-on dès lors observer une « dynamique des marges » (Tarrius, 1999) au sens d’interactions, de rencontres ou d’oppositions entre jeunesses marginalisées – zonards, banlieusards, « gars du coin » (Renahy, 2006) ?
Autant de questions que nous proposons d’explorer en revisitant la problématique de l’errance et de ses déclinaisons socio-historiques, déjà abordée par Espaces & Sociétés par le passé (voir notamment le dossier « Habiter sans logis » paru en 2004). Ici, ces questions nécessitent un regard posé au plus près des existences immergées dans la zone. Une telle démarche compréhensive intéressera autant les sociologues que les géographes, les historiens ou les anthropologues. En les réunissant dans ce dossier, nous souhaitons produire une première synthèse des travaux francophones sur la zone en tant qu’espace de vie en marge, synthèse que nous espérons élargir à une présentation comparative de recherches en anglais reconnues pour avoir défriché ce champ d’étude en Europe (e.g. Hebdige, 2008 [1979] ; Hetherington, 2000). Les propositions attendues pour ce numéro privilégieront par conséquent l’enquête sur les espaces et les cultures constitutives du style de vie des zonards. Tous les aspects de cette question pourront être investigués, selon des orientations thématiques dont voici quelques lignes de force :
- la sociohistoire de la « zone », entre territoires passés (Cannon, 2015) et conceptions actuelles d’un style de vie nomade où le déplacement libère des attaches (famille, obligations, travail) ;
- l’appropriation des espaces publics, depuis les situations du quotidien jusqu’aux événements plus ponctuels, à l’instar des festivals dédiés à la musique et aux arts de la rue ;
- l’exploration des zones d’intimité que peuvent être les clans, les squats (Bouillon, 2009), ou d’autres types d’habitat qui (ré-)investissent la ruralité.
Tout un « savoir-survivre » (Zeneidi-Henry, 2002) pourra ainsi être documenté, tant du point de vue de ses tactiques – la manche, l’occupation de la rue ou les manières d’habiter – que de celui des représentations d’une marginalité conçue comme l’espace d’une vie résistante aux normativités établies.
Références citées
- Beauchez, J. 2014. « La rue comme héroïne : expériences punk et skinhead en France », Anthropologica, 56 (1) : 193-204.
- Billion, J. 2014. « Les jeunes sans domicile et leurs pairs dans la rue », in Serge Paugam (dir.), L’intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux, Paris : PUF, pp. 227-242.
- Blanchard, C. 2009. « Des routards prisonniers dans la ville », Sociétés & jeunesses en difficulté, 7, en ligne : http://sejed.revues.org/6292
- Bouillon, F. 2009. Les mondes du squat. Anthropologie d’un habitat précaire, Paris : PUF.
- Cannon, J. 2015. The Paris Zone: A Cultural History (1840-1944), Farnham & Burlington: Ashgate.
- Chobeaux, F. 2004 [1996]. Les nomades du vide. Des jeunes en errance, de squats en festivals, de gares en lieux d’accueil, Paris : La Découverte.
- Ferrell, J. 2001. Tearing Down the Streets: Adventures in Urban Anarchy, New York: Palgrave Macmillan.
- Hebdige, D. 2008 [1979]. Sous-culture, le sens du style. Paris : La Découverte/Zones.
- Hetherington, K. 2000. New Age Travellers: Vanloads of Uproarious Humanity, London & New York: Cassell.
- Pimor, T. 2014. Zonards. Une famille de rue, Paris : PUF.
- Renahy, N. 2006. Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale, Paris : La Découverte.
- Tarrius, A. 1999. « Économies souterraines, recompositions sociales et dynamiques des “marges” dans une ville moyenne française », Sociétés Contemporaines, 36 : 19-32.
- Zeneidi-Henry, D. 2002. Les SDF et la ville. Géographie du savoir-survivre, Paris : Bréal.
Coordination du dossier
- Jérôme Beauchez,
- Djemila Zeneidi
- Florence Bouillon
Modalités de soumission
-
1er avril 2016 : date limite de remise des articles
- 15 juin 2016 : information des auteurs
Adresse pour la correspondance exclusivement en version électronique par courriel aux deux adresses suivantes :
- jerome.beauchez@ish-lyon.cnrs.fr
- djemila.zeneidi@cnrs.fr
- florence.bouillon@gmail.com
Les auteurs qui s’interrogent sur la pertinence de leur proposition peuvent contacter les coordinateurs
Attention :
- La revue ne demande pas de propositions d’articles, mais directement les articles,
- Les articles ne dépassent pas 42 000 signes (espaces compris) en incluant : texte, notes, références bibliographiques, annexes, mais hors résumés.
- Les conseils aux auteurs figurent dans chaque numéro.
- Les normes de présentation et les conseils aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue
La revue rappelle que tout auteur peut lui adresser, à tout moment, un article en hors dossier, si celui-ci concerne le rapport espaces, territoires et populations au sens large et s’il respecte les normes de publication ; en cas d’acceptation, ces articles sont publiés rapidement.
Argument
While the daily life of "suburban youth" does not cease to occupy the attention of French sociologists, another face, zonards, youth dropouts or drifters, remains virtually invisible in the social sciences. Rare indeed are the studies of these "nomades du vide" (Chobeaux, 2004 [1996]), young “wanderers” often accompanied by their dogs, who appear in the role of the “mancheur” claiming a piece of the pavement of city centers. Both a vernacular term and concept based on experience, the word zonard - like traveller or guttersnipe in English – is used by many (Pimor 2014). Evoking the "zone" as an area and nomadic lifestyle, such a designation implies a route traced on the margins of society; from whence the terms “traceurs” or “routards” that are also used by some.
The "zone" is thus materialized in the movements of its constituent groups. While they often refuse to be reduced to the normativity of the structures of social intervention, zonards claim a form of resistance to what they see as sedentary, conformist society generally dominated by the logic of wages and consumption (Blanchard, 2009; Billion, 2014). It remains to be seen what the the foundations of such resistance are, for which the daily experience takes the form of lifestyle largely considered deviant (Ferrell, 2001). Is it auto-attribution or stigma; what exactly does the zonard label correspond to in the worlds of the margin and their territories, the city (the street, squatting) or beyond (on the road and at free parties - often as organized techno parties in open countryside)? What are the codes and in what ways are they spread? If the territories of the zone constitute the sites of expression of different subcultural styles (Beauchez, 2014), can we therefore observe a "dynamics of the margins" (Tarrius, 1999) in the sense of interactions, meetings or oppositions between marginalized youth - zonards, banlieusards, locals ("gars du coin"; Renahy, 2006)?
Many questions that we propose to explore revisit the issue of homelessness and its socio-historical variations addressed by past issues of Espaces et Sociétés (see in particular the issue on "Living Homelessness" (“Habiter sans logis” published in 2004). Here, these issues require closer attention to life immersed in the zone. Such a comprehensive approach will interest sociologists as well as geographers, historians or anthropologists. By bringing them together, we want to produce a first synthesis of French work on the area as an space of life on the margins, a synthesis we hope to expand to a comparative presentation of research in English that is known to have opened the field of study in Europe (eg Hebdige, 2008 [1979]; Hetherington, 2000). The proposals expected for this issue will therefore emphasize the investigation of the spaces and cultures of the constituent lifestyle of zonards. All aspects of this issue will be investigated, according to the following thematic guidelines:
- social history (“sociohistoire”) of the "zone", between past territories (Cannon, 2015) and current conceptions of a nomadic lifestyle where displacement is free of ties (family, obligations, work).
- The appropriation of public spaces, from everyday situations to more specific events, such as festivals dedicated to music and street art.
- Exploring more initimate zones that may be clans, squats (Bouillon, 2009), or other types of habitat that (re) invest rurality.
While a set of "survival skills" (Zeneidi-Henry, 2002) can be documented, both in terms of tactics – begging, occupation of the street or ways of living -- and from representations of marginalinality as space of resistance to established normativities.
References Cited
Beauchez, J. 2014. « La rue comme héroïne : expériences punk et skinhead en France », Anthropologica, 56 (1) : 193-204.
Billion, J. 2014. « Les jeunes sans domicile et leurs pairs dans la rue », in Serge Paugam (dir.), L’intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux, Paris : PUF, pp. 227-242.
Blanchard, C. 2009. « Des routards prisonniers dans la ville », Sociétés & jeunesses en difficulté, 7, en ligne : http://sejed.revues.org/6292
Bouillon, F. 2009. Les mondes du squat. Anthropologie d’un habitat précaire, Paris : PUF.
Cannon, J. 2015. The Paris Zone: A Cultural History (1840-1944), Farnham & Burlington: Ashgate.
Chobeaux, F. 2004 [1996]. Les nomades du vide. Des jeunes en errance, de squats en festivals, de gares en lieux d’accueil, Paris : La Découverte.
Ferrell, J. 2001. Tearing Down the Streets: Adventures in Urban Anarchy, New York: Palgrave Macmillan.
Hebdige, D. 2008 [1979]. Sous-culture, le sens du style. Paris : La Découverte/Zones.
Hetherington, K. 2000. New Age Travellers: Vanloads of Uproarious Humanity, London & New York: Cassell.
Pimor, T. 2014. Zonards. Une famille de rue, Paris : PUF.
Renahy, N. 2006. Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale, Paris : La Découverte.
Tarrius, A. 1999. « Économies souterraines, recompositions sociales et dynamiques des “marges” dans une ville moyenne française », Sociétés Contemporaines, 36 : 19-32.
Zeneidi-Henry, D. 2002. Les SDF et la ville. Géographie du savoir-survivre, Paris : Bréal.
Coordination of the issue
- Jérôme Beauchez,
- Djemila Zeneidi
- Florence Bouillon
Submission guidelines
-
1st april 2016: Deadline for submitting articles
- 15 June 2016: Information to authors
Address for correspondence exclusively by email to the following three addresses:
- jerome.beauchez@ish-lyon.cnrs.fr
- djemila.zeneidi@cnrs.fr
- florence.bouillon@gmail.com
Authors who are wondering about the relevance of their proposals may contact the coordinators
Attention:
- The magazine does not request proposals for articles, but submissions of articles directly
- articles may not exceed 42 000 characters (including spaces) including: text, notes, bibliographic references, appendices, but excluding summaries.
- Submission information is included in each number.
- The standards of presentation and the advice to authors are available on the website of the journal
The journal reminds authors that they may submit, at any time, an article outside of the theme, if it concerns the relation between spaces, territories and populations in the broad sense and it complies with the standards of publication; in case of acceptance, these articles are published rapidly.
Argumentos
Mientras que la vida de la "juventud de la periferia urbana" no deja de ocupar a los sociólogos franceses, la otra cara de los jóvenes relegados que representan los zonards[1] sigue siendo casi invisible desde el punto de vista de las ciencias sociales. De hecho, son pocos los estudios sobre estos "nómadas del vacío" (Chobeaux, 2004 [1996]), jóvenes vagabundos que, a menudo acompañados por sus perros, mendigan en las aceras de los centros de las ciudades. La palabra zonard, que es tanto un término vernáculo como un concepto cercano a la experiencia, como viajero o, en inglés, guttersnipe, es el que la mayoría de ellos elige para calificarse (Pimor, 2014). Al evocar la "zona" en tanto que espacio y estilo de vida nómada, tal designación implica trazar la propia trayectoria en los márgenes de la sociedad instituida; de ahí que algunos también empleen las apelaciones de traceurs (trazadores) o mochileros.
La "zona" se materializa así en el desplazamiento de los grupos que la componen. Los zonards no sólo rechazan ser reducidos a la normatividad de las estructuras de intervención social sino que reivindican una forma de resistencia a lo que consideran la “sociedad conforme", sedentaria y globalmente dominada por las lógicas combinadas del salario y el consumo (Blanchard, 2009; Billion, 2014). Aún no se han descubierto los cimientos de esa resistencia, cuya experiencia diaria se materializa en la adopción de un estilo de vida mayoritariamente considerado como anómalo (Ferrell, 2001). ¿Qué podemos ver en esa auto-atribución o en el estigma? ¿A qué corresponde exactamente la etiqueta "zonard" en los mundos al margen y sus territorios, en la ciudad (la calle, la casa okupa) o más allá de ella (en la carretera y en las fiestas abiertas a menudo organizadas en pleno campo)? ¿Cuáles son sus códigos y de qué manera se trasmiten? Si los territorios de la zona constituyen los lugares de expresión de diversos estilos subculturales (Beauchez, 2014), ¿podemos observar una "dinámica de los márgenes" (Tarrius, 1999) en el sentido de interacciones, confluencias u oposiciones entre jóvenes marginados -zonards, jóvenes de periferia, “tíos del barrio" (Renahy, 2006)?
Estas son algunas de las preguntas que proponemos explorar revisando la problemática del vagabundeo y sus variaciones socio-históricas, ya abordada tiempo atrás por Espaces et sociétés (véase, en particular, el monográfico "Vivir sin hogar" publicado en 2004). En este caso, estas cuestiones requieren una mirada más de cerca a las vidas inmersas en la zona, un enfoque comprehensivo que puede interesar tanto a sociólogos como a geógrafos, historiadores o antropólogos. Reuniéndolos en este monográfico, queremos producir una primera síntesis de trabajos franceses sobre la zona en tanto que espacio de vida al margen, una síntesis que esperamos ampliar a una presentación comparativa de investigaciones en inglés reconocidas por haber abierto este campo de estudio en Europa (por ejemplo, Hebdige 2008 [1979]; Hetherington, 2000). Las propuestas que se esperan para este número harán hincapié, por tanto, en la investigación de los espacios y las culturas constitutivas del estilo de vida de los zonards. Todos los aspectos de esta cuestión pueden ser investigados siguiendo orientaciones temáticas cuyos ejes pueden ser, entre otros, los siguientes:
- La socio-historia de la "zona", entre territorios pretéritos (Cannon, 2015) y concepciones actuales de un estilo de vida nómada donde el desplazamiento libera de ataduras (familia, obligaciones, trabajo).
- La apropiación de los espacios públicos, desde las situaciones cotidianas hasta los eventos más puntuales, como los festivales dedicados a la música y al arte de calle.
- La exploración de las zonas de privacidad que pueden ser los clanes, las casas ocupadas (Bouillon, 2009) u otros tipos de hábitat que (re)enlazan con la ruralidad.
Todo un "saber-sobrevivir" (Zeneidi-Henry, 2002) podrá ser así documentado, tanto desde el punto de vista de sus tácticas -la mendicidad, la ocupación de la calle o las formas de habitar- como de las representaciones de una marginalidad concebida como el espacio de una vida que resista a las normatividades establecidas.
[1] “Zone” y su gentilicio, “zonard”, remiten, en francés, a la zona non ædificandi en torno a las murallas de París que acogió, desde mediados del siglo XIX, un paupérrimo “cinturón negro” de chabolas y que fue destruido en los años 1960 para dejar lugar al actual cinturón periférico. No obstante, zone ha quedado en el lenguaje coloquial como metonimia que designa espacios marginales. Esta acepción no tiene traducción en castellano. No obstante, en España, para definir a los zonards en el sentido que les da esta convocatoria, ha empezado a utilizarse el sustantivo inglés hobo (N. de la T., que agradece la ayuda de Clara Fernández).
Referencias bibliográficas
BEAUCHEZ, J. 2014. « La rue comme héroïne : expériences punk et skinhead en France », Anthropologica, 56 (1) : 193-204.
BILLION, J. 2014. « Les jeunes sans domicile et leurs pairs dans la rue », in Serge Paugam (dir.), L’intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux, Paris : PUF, pp. 227-242.
BLANCHARD, C. 2009. « Des routards prisonniers dans la ville », Sociétés & jeunesses en difficulté, 7, en ligne : http://sejed.revues.org/6292
BOUILLON, F. 2009. Les mondes du squat. Anthropologie d’un habitat précaire, Paris : PUF.
CANNON, J. 2015. The Paris Zone: A Cultural History (1840-1944), Farnham & Burlington: Ashgate.
CHOBEAUX, F. 2004 [1996]. Les nomades du vide. Des jeunes en errance, de squats en festivals, de gares en lieux d’accueil, Paris : La Découverte.
FERRELL, J. 2001. Tearing Down the Streets: Adventures in Urban Anarchy, New York: Palgrave Macmillan.
HEBDIGE, D. 2008 [1979]. Sous-culture, le sens du style. Paris : La Découverte/Zones.
HETHERINGTON, K. 2000. New Age Travellers: Vanloads of Uproarious Humanity, London & New York: Cassell.
PIMOR, T. 2014. Zonards. Une famille de rue, Paris : PUF.
RENAHY, N. 2006. Les gars du coin. Enquête sur une jeunesse rurale, Paris : La Découverte.
TARRIUS, A. 1999. « Économies souterraines, recompositions sociales et dynamiques des “marges” dans une ville moyenne française », Sociétés Contemporaines, 36 : 19-32.
ZENEIDI-HENRY, D. 2002. Les SDF et la ville. Géographie du savoir-survivre, Paris : Bréal.
Coordinación del monográfico
- Jérôme Beauchez,
- Djemila Zeneidi
- Florence Bouillon
Modalidades de sumisión
-
15 de abril de 2016: fecha límite para la presentación de artículos
- 15 de junio de 2016: información a los autores
direcciones para la correspondencia Exclusivamente en versión electrónica por e-mail a las direcciones siguientes:
- jerome.beauchez@ish-lyon.cnrs.f
- djemila.zeneidi@cnrs.fr
- florence.bouillon@gmail.com
Los autores que duden sobre la pertinencia de su propuesta pueden consultar con los coordinadores
Atención:
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- Los artículos no sobrepasarán los 42.000 caracteres (incluyendo espacios) contabilizando tanto el texto, como las notas, las referencias bibliográficas y anexos, pero no los resúmenes.
- Los consejos para los autores figuran en cada número.
- Las normas de presentación y los consejos para los autores están disponibles en la web de la revista
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