Le colloque se propose d’envisager les modalités et les effets de la communication rituelle « lorsque les hommes rencontrent les dieux », dans le cadre des cultes isiaques qui, dans le sillage d’Isis et de son parèdre Sarapis, se sont diffusés dans l’ensemble du monde méditerranéen entre le III^e siècle av. J.-C et le IV^e s. apr. J.-C. Dans la dynamique scientifique puis éditoriale qui s’est enclenchée après la tenue de l’extraordinaire exposition Iside. Il mito, il mistero, la magia qui s’est tenue à Milan en 1997, jamais encore la question centrale de la communication entre les hommes et les dieux n’avait fait l’objet d’une réunion scientifique majeure.

Argumentaire

Tout système religieux, qu’il soit polythéiste ou monothéiste, se construit autour de la nécessité qu’éprouvent les hommes de communiquer avec les dieux. Ces êtres surhumains, en effet, sont considérés comme des interlocuteurs incontournables qui interviennent à de multiples niveaux dans le quotidien : ordre cosmique, naissance, maladie, activité professionnelle, voyage, attraction sexuelle, harmonie politique, etc.

La distinction entre hommes et dieux repose cependant sur un présupposé clair : ils appartiennent à deux catégories ontologiques différentes. Comment dès lors instaurer une communication entre eux ? Si les uns sont mortels et les autres immortels, si les dieux sont invisibles, inaccessibles ou, à l’inverse, présents dans une multitude de lieux, comment attirer leur attention, comment les saisir, comment capter leur puissance et leurs bienfaits, comment même les contraindre à écouter ?

Les rituels, qui répondent précisément à cette vocation d’échanges - quoique asymétriques - entre hommes et dieux, déploient une extraordinaire créativité pour permettre aux hommes d’avoir « prise » sur les dieux. Ceux-ci se manifestent à eux, leur parlent, leur apparaissent en rêve, font mouvoir des statues, tomber la foudre, naître des monstres… Bref, ils interagissent dans le cadre de normes rituelles souvent très codifiées quand elles ne sont pas codées.

Modalités pratiques d'envoi des propositions

Les jeunes chercheurs (niveau post-doc ou en phase de rédaction de la thèse de Ph.D.) et les chercheurs confirmés intéressés par cette problématique sont invités à proposer une communication dont le titre et un résumé d'une page maximum (soit 1500 signes, espaces compris), qui met clairement en évidence la problématique et démontre une familiarité avec les sources pertinentes. Le résumé accompagné par un bref CV doit être envoyé dans un document PDF d'ici au

1 février 2016

à christian.raschle@umontreal.ca. Les propositions seront examinées par un comité scientifique afin de sélectionner les contributions et d'établir le programme du colloque. Les actes seront publiés dans une revue professionnelle avec comité de lecture.

Comité scientifique

• Bricault (professeur d'histoire ancienne, Université de Toulouse II)
• Richard Veymiers (Maître de conférences à l¹Université de Liège)
• Christian R. Raschle (professeur d'histoire romaine, Université de Montréal)
• Pierre Bonnechère (professeur d'histoire grecque, Université de Montréal)

Organisation

Prof. Christian R. Raschle