Ce colloque entend fixer son attention sur le thème de la valorisation de l’écriture européenne de l’histoire de l’Europe au XX^e siècle ; c’est-à-dire sur les historiens ayant mis en œuvre de manière précoce des procédures décentrant de l’histoire « nationale » ou de l’histoire globale (histoire des civilisations, histoire diplomatique par exemple) leur réflexion jusqu’à user d’une optique européenne leur permettant de repenser un passé des profondeurs qui est désormais le présent de l’Europe.

Argumentaire

Ce colloque entend fixer son attention sur le thème de la valorisation de l’écriture européenne de l’histoire de l’Europe au XXe siècle ; c’est-à-dire sur les historiens ayant mis en œuvre de manière précoce des procédures décentrant de l’histoire « nationale » ou de l’histoire globale (histoire des civilisations, histoire diplomatique par exemple) leur réflexion jusqu’à user d’une optique européenne leur permettant de repenser un passé des profondeurs qui est désormais le présent de l’Europe.

De la sorte, ont été isolées un certain nombre (20 au total) de figures britanniques, allemandes, hollandaises, belges, italiennes, russes et bien sûr françaises qui ont joué un rôle essentiel dans la conceptualisation plus ou moins parachevée et englobante selon laquelle l’Europe pouvait avoir eu sur le long comme les moyen et court termes une histoire commune qui transcende les frontières établies et surtout les cadres analytiques reconnus. Il ne s’agit pas de faire l’inventaire de « tous » les historiens ayant eu l’écriture d’une histoire européo-décentrée en ligne de mire mais de travailler sur les caractérisations et les déterminations d’approches tentant de produire l’Europe comme relevant moins d’une identité commune que de mises en problèmes ouvrant au dépassement des habitus historiographiques et opérant sur les plans soit autonomes soit solidaires de l’histoire économique, sociale, culturelle, politique…

L’objectif de ce colloque mi-parcours de l’axe 3 du Labex Ehne n’est pas de dresser un inventaire de ces grands historiens de l’Europe qui serait exhaustif (Alphonse Dupront ainsi n’a pas été retenu puisqu’ayant donné lieu à un colloque sur précisément son « européité » – L’Europe dans son histoire. La vision d’Alphonse Dupront, Paris, PUF, 1998) mais d’isoler un certain de parcours intellectuels et heuristiques dont le propre est de lier précisément le principe d’une histoire « humaniste », inscrite dans la quête d’une alternative aux déchirements guerriers et nationalistes ayant affecté historiquement le continent, et celui d’une écriture ayant pour objectif le discernement, par voie comparatiste ou structuraliste et hors de toute téléologie, de ce que l’on peut appeler un « sens » transcendant les spécificités et les différences. L’Europe comme « matrice d’unité » s’imposant à l’écriture même de son histoire et dont la reconstitution est nécessaire en un temps de fragilisation.

Programme