Urban planning as an instrument of war
L’urbanisation comme instrument de guerre
The construction of strategic villages and counter-insurrectional policies
La construction des villages stratégiques au sein de politiques de contre-insurrection
Published on Wednesday, March 23, 2016
Abstract
Depuis le début de la guerre froide, les politiques de contre-insurrection ont eu comme objectif non seulement de détruire les mouvements de guérilla, mais aussi de « gagner les cœurs et les esprits » de la population. Le programme de villages stratégiques a été conçu par l'armée pour déplacer vers les nouveaux villages des paysans, avec l'intention de rompre le lien entre la population et les mouvements guérilleros. Dans les politiques de contre-insurrection, le pouvoir de « tuer des villes » existe simultanément avec le pouvoir de créer des lieux urbains ex nihilo.
Announcement
Argumentaire
Depuis le début de la guerre froide, les politiques de contre-insurrection ont eu comme objectif non seulement de détruire les mouvements de guérilla, mais aussi de «gagner les cœurs et les esprits» de la population. Le programme de villages stratégiques a été conçu par l'armée pour déplacer vers les nouveaux villages des paysans, avec l'intention de rompre le lien entre la population et les mouvements guérilleros. Dans les politiques de contre-insurrection, le pouvoir de «tuer des villes» existe simultanément avec le pouvoir de créer des lieux urbains ex nihilo.
Dans les années 1950 et 1960, des villages stratégiques ont été construis –entre autres- avec l'intervention de la Grande-Bretagne en Malaisie (« New Villages »), le gouvernement français en Algérie (« Centres de regroupement »), et les États-Unis au Vietnam (« Strategic Hamlet Program »). Des villages stratégiques sont également construits dans les années 1970 et 1980 en Amérique latine (Argentine, Pérou, Salvador et Guatemala). Loin d’avoir disparu, ce programme est encore utilisé dans des scénarios de guerre contemporains, comme dans la «guerre contre le terrorisme» au Moyen-Orient. Cependant, malgré l’utilisation récurrente de cette stratégie militaire pendant sept décennies, jusqu'à présent peu d'analyses ont été effectuées pour savoir comment et pourquoi l’urbanisation forcée peut devenir un instrument de guerre.
Le but de cette journée d’étude est d'offrir un cadre pour une réflexion collective où convergent les approches théoriques et études empiriques de divers contextes. La proposition est de débattre autour des questions telles que : pourquoi le village a t-il été choisi comme un instrument de guerre? Y a-t-il une ville idéale qui sert de toile de fond pour créer et concevoir ces réinstallations forcées? Quelles sont les caractéristiques particulières de ces « villes modèles » ? Pourquoi l'accès à la vie urbaine a t-elle, dans le discours militaire, le pouvoir de transformer la population ? Quels sont les effets à long terme du programme de villages stratégiques ?
Cette journée d’étude vise notamment à : (1) explorer à la fois les discours de l'armée et de la population qui a été plus directement affectée par ces politiques; (2) discuter, dans une perspective interdisciplinaire (science politique, histoire, géographie, sociologie, anthropologie, architecture) les objectifs et les différents types d’applications de cette stratégie de contre-insurrection; et (3) ouvrir un espace pour discuter et comparer les différentes mises en place du programme de villages stratégiques, en analysant en particulier les cas du Vietnam, de l’Algérie, de l’Argentine, du Guatemala et de l’Afghanistan.
Organisation
Journée d’étude organisée par Pamela Colombo (Marie Sk-Curie, EHESS-IRIS), dans le cadre du projet européen « Violent settlements :strategic villages and clandestine burial sites in Latin America)
Programme
EHESS. Salles 640 et 641. 190 av. de France, 75013 Paris9h30 – 10h Accueil des participants
Mot d’introduction par Pamela Colombo (Marie Sk-Curie, EHESS, Iris)
Panel 1
- 10h-11h Oliver Belcher (Durham University, Dpt of Geography) : “Anatomy of a Village Razing: Counterinsurgency and Community Violence in Afghanistan”
- 11h-12h Elie Tenenbaum (Sciences Po, Centre d’Histoire) : “From counterinsurgency to rural development: the Strategic Hamlet Program in South Vietnam”
Discutant : Gabriel Périès (Télécom École de Management, ETOS)
12h-13h30 Pause déjeuner
Panel 2
- 13h30-14h30 Fabien Sacriste (Université de Toulouse, FRAMESPA) : “Des regroupements ‘définitifs’ ? Le Commissariat à la Reconstruction et à l’Habitat Rural pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954/1962)”
- 14h30-15h30 Samaneh Moafi (Goldsmiths College, Forensic Architecture) : “The earth scorched: Environmental violence in the Ixil territory (Guatemala)”
Discutante : Elisabeth Anstett (CNRS, Iris)
15h30-16h Pause déjeuner
Panel 3
- 16h-17h Pamela Colombo (Marie Sk-Curie, EHESS, Iris) : “Vivre les espaces de vie forcée : une étude sur la vie quotidienne au sein des villages stratégiques en Argentine”
- 17h-18h Finn Stepputat (Danish Institute for International Studies) : “Revisiting the concept of strategic villages in the Guatemalan civil war”
Discutante : Valérie Robin-Azevedo (Université Paris Descartes, CANTHEL)
Subjects
Places
- EHESS. Salles 640 et 641 - 190 avenue de France
Paris, France (75013)
Date(s)
- Thursday, April 07, 2016
Attached files
Keywords
- village stratégique, violence, espace, contre-insurrection, déplacement forcé, ville nouvelle, militaire
Contact(s)
- Pamela Colombo
courriel : pamela [dot] colombo [at] ehess [dot] fr
Information source
- Pamela Colombo
courriel : pamela [dot] colombo [at] ehess [dot] fr
License
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To cite this announcement
« Urban planning as an instrument of war », Study days, Calenda, Published on Wednesday, March 23, 2016, https://doi.org/10.58079/uq7