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Fairytales in every form

Le conte dans tous ses états

Novels, theatre, dance, cinema, comic books, photography, advertising, music and TV series

Roman, théâtre, danse, cinéma, bande-dessinée, photographie, publicité, musique, séries télévisées

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Published on Thursday, May 19, 2016

Abstract

Les reconfigurations du conte européen, après avoir été longtemps l’apanage du cinéma, rencontrent la danse et le théâtre vivant sans plus se cantonner aux adaptations / interprétations pour jeune public. C’est donc l’étude d’un état polémique, politique éventuellement, subversif ou désobéissant, ironique et nomade, de la publicité aux éditeurs parisiens et tous publics, du conte qui nous intéresserait ici. Dans le domaine visuel tout particulièrement il s’agirait de mettre à mal l’hypothèse de l’illustration, qui lisserait, éclairerait, réduirait… afin de montrer comment les arts performatifs et visuels exhibent aussi les zones d’ombre du conte, ses enjeux politiques et sociétaux.

Announcement

Argumentaire

Les reconfigurations du conte européen, après avoir été longtemps l’apanage du cinéma, rencontrent la danse (Blanche-Neige, ballet Preljokaj, 2008) et le théâtre vivant (réécritures à proprement parler, comme le Barbe-Bleue de Jean-Michel Rabeux, 2014-2015) sans plus se cantonner aux adaptations / interprétations pour jeune public (Joël Pommerat, Cendrillon, 2011). C’est donc l’étude d’un état polémique, politique éventuellement (Tahar Ben Jelloun, Mes Contes de Perrault, 2014), subversif ou désobéissant, ironique et nomade, de la publicité aux éditeurs parisiens (Eric Reinhardt, Cendrillon, Eric Chevillard, Le vaillant petit tailleur) et tous publics, du conte qui nous intéresserait ici. Dans le domaine visuel tout particulièrement il s’agirait de mettre à mal l’hypothèse de l’illustration, qui lisserait, éclairerait, réduirait… afin de montrer comment les arts performatifs et visuels exhibent aussi les zones d’ombre du conte, ses enjeux politiques et sociétaux. Penser le conte implique aussi une pensée de la société de consommation, : son dynamisme en Europe autour des contes symbolistes et décadents qui accompagnent l’essor du libéralisme moderne invite à interroger les notions mêmes de nouveauté (le conte jouant volontiers de ses codes surannés qui viennent parasiter un environnement ou des valeurs dits modernes), de réécriture, de sa violente mise en cause en termes de nivellement et de diffusion (le dramaturge argentin Rodrigo Garcia contre Disney par exemple, l’Allemand Botho Strauss contre la télévision : dans l’imaginaire collectif, le conte de Grimm ou de Perrault se dissout dans l’image cinématographique). Les études des transpositions cinématographiques des contes, de leur devenir dans la culture de masse et de leur éventuelle récupération, subversion, contestation dans d’autres spectacles seront ainsi très bienvenues.

Dans la perspective d’un retour du kitsch et du néobaroque sur la scène contemporaine (Matteo Garrone, Tale of Tales, 2015), les emprunts au conte sont également à étudier sous l’angle très concret des dispositifs scéniques et des stratégies narratives. L’importance du manga (nombreuses adaptations ou avatars du Petit Chaperon rouge ou de Hänsel et Gretel dans Grimms Manga, 2010) et son influence dans l’utilisation de l’espace scénique et des objets (sur-dimension de l’objet par rapport au vivant, recours aux marionnettes ou à l’écran dans la création Sept d’un coup ou le vaillant petit tailleur par le Totem Théâtre, 2010) doit également être soulignée. Est-il efficace de penser encore le conte aujourd’hui en termes de « féérie », d’ « illusion » ou d’ « enchantement » ? Comment les codes du happy end, de l’émotion et le pacte compassionnel élaboré avec le spectateur se trouvent-il réemployés dans des adaptations grand public comme Blanche-Neige par Tarsem Singh (2012) et sa transposition dans l’univers Bollywood ? 

De l’ « épaisseur glauque » (Michel Tournier) du conte, la transposition dans un autre support fait-elle une surface lisse, didactique ? La lecture théâtrale qui fut longtemps uniquement destinée au jeune public, comme le cinéma de masse, sont-ils en mesure d’échapper au polissage pédagogique et illustratif ? (voir le récent Blanche-Neige et le chasseur de Rupert Sanders, 2012, ou le film musical d’Into the Woods de Rob Marshall, 2014). Le dramaturge espagnol Juan Mayorga dans Hamelin (2007) fait du conte du joueur de flûte un récit d’abus sexuels sur enfants. Dans Barbe-Bleue, la scène primitive (2005), Nicolas Frétel décrit Barbe-Bleue en homme tourmenté, ancien enfant battu. Tout comme dans le film Peau d’âne de Jacques Demy (1970) qui marqua les esprits, la lecture psychanalytique éclaire violemment le conte, l’expose à la polémique mais également le réduit à cette interprétation. La réécriture est-elle vouée à se faire faillite du conte, rétrécissement, réduit-elle les « aberrations » du récit à une lecture liée au fait divers, à l’actualité (qui n’est donc plus floue ni universelle) ou à une interprétation psychanalytique tendant à « dés-obscurcir » la trame narrative ? Il conviendrait d’étudier ce qui reste du conte dans son passage à la scène, à la planche de BD ou à l’écran (série télévisée Once upon a time, 2011-2016) et si ce passage générique est rupture (absence de dialogues dans Blancanieves de Pablo Berger, 2012), contestation (Ludwig Revolution, réécriture manga de contes de Grimm par Kaori Yuki, 1999-2007), obédience, scandale (Miwa Yanagi, Fairy Tale, 2004-2006), prolongement (Cédric Nicolas-Troyan, Les Chroniques de Blanche-Neige : Le Chasseur et la Reine des glaces, 2016), etc. Le conte dans tous ses états, secoué de courants, d’interprétations et de formes, d’innovations et de régressions, d’extrapolations et d’illustrations est ce que nous souhaitons interroger ici. 

Modalités de soumission

Les propositions d’article, d’une demi-page environ, sous format Word, suivies de quelques lignes de présentation biobliographique de l’auteur, sont à envoyer

pour le 1er septembre 2016

par message électronique à : florence.fix[at]univ-lorraine.fr et à hermelinepernoud[at]yahoo.fr

Après acceptation, les articles seront à remettre pour le 1er janvier 2017.

Comité scientifique 

  • Fix Florence. Professeur de littérature française et comparée. Université de Lorraine (site de Nancy), Laboratoire LIS (Littérature, Imaginaire, Sociétés).
  • Pernoud Hermeline. Doctorante en littérature française du XIXe siècle. Université Paris Sorbonne-Nouvelle, Laboratoire CRP19 (Centre de Recherches sur les Poétiques du XIXe siècle).

Date(s)

  • Thursday, September 01, 2016

Keywords

  • conte, adaptation, réécriture, visuel, contemporain

Contact(s)

  • Hermeline Pernoud
    courriel : hermelinepernoud [at] gmail [dot] com
  • Florence Fix
    courriel : florence [dot] fix [at] univ-lorraine [dot] fr

Information source

  • Hermeline Pernoud
    courriel : hermelinepernoud [at] gmail [dot] com

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Fairytales in every form », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, May 19, 2016, https://doi.org/10.58079/v3f

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