Announcement
Argumentaire
Berlin présente jusqu’à aujourd’hui un paysage mémoriel diversifié, marqué par la guerre froide dans ses traces matérielles et mentales. Le pont aérien y occupe une place importante avec notamment l’aéroport de Tempelhof, le mémorial du pont aérien et la station de métro « Place du pont aérien » (Platz der Luftbrücke). Pour la génération qui a vécu ces événements à Berlin-Ouest, ces « lieux de mémoire » – tels que les a définis Pierre Nora – restent jusqu’à présent des marqueurs identitaires et font partie de la mémoire collective. Si l’on considère ces lieux comme des « points de cristallisation durable de la mémoire et de l’identité collective, passant de générations en générations » (Etienne François et Hagen Schulze), la question suivante se pose : Dans quelle mesure les générations postérieures et tous ceux qui se sont installés à Berlin considèrent-ils toujours le pont aérien comme un élément de leur conscience collective berlinoise ? Pour la période antérieure à la chute du Mur, nous entendons aussi prendre en compte le sens de ce lieu de mémoire pour la population de Berlin-Est.
La mémoire culturelle est le résultat de processus politiques et sociétaux toujours en cours. Pour le « pont aérien » comme pour les autres lieux de mémoire, il faut repérer le moment où la construction de ce « lieu » a commencé, dans quels buts et par quels acteurs il a été forgé, comment il s’est développé depuis 1948/49 et quel sens il a encore près de 70 ans après les événements.
Les Lieux de mémoire ne se limitent pas seulement à des lieux géographiques et à des objets matériels. Des personnalités, des mythes, des rituels, des usages ou symboles entrent également dans cette catégorie. Ils prennent forme, acquièrent une dimension conceptuelle et cristallisent sens et mémoires à différentes échelles.
Sans exclure de son champ les questions politiques, économiques, militaires, technologiques et humanitaires posées par le blocus et le pont aérien ainsi que leurs conséquences pour la guerre froide et pour la division de Berlin et de l’Allemagne, ce colloque entend principalement, saisir la perception de cet événement central de la guerre froide. Aussi, il encourage à analyser différents médias (presse, actualités cinématographiques etc.), pour approcher les perceptions du pont aérien des quatre puissances d’occupation (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et Union soviétique), de l’Allemagne de l’Ouest et de la zone d’occupation soviétique devenue la RDA.
La mémoire du blocus et du pont aérien sera appréhendée par les cérémonies (organisation, déroulement, écho), les discours officiels (développement des narratifs), les commémorations avec leurs symboles (affiches, timbres, etc…), son ancrage dans la topographie de Berlin et au-delà de Berlin (mémoriaux, plaques commémoratives, noms de rues), ou encore sa muséification (mémoriaux, aéroport de Tempelhof, Musée des Alliés, mémorial de Fassberg etc.). Ainsi seront mises en évidence les principales caractéristiques historiques et sociales et la dimension symbolique à l’œuvre dans ce lieu de mémoire.
Enfin, nous examinerons aussi la manière dont le pont aérien a été saisi d’un point de vue culturel et artistique, par le film (fictions et documentaires), la photographie, la littérature (romans, romans policiers, BD etc.), la musique, la peinture, et aussi par d’autres médias, comme la radio, les jeux vidéo ou encore les manuels scolaires, ce qui nous permettra de mieux évaluer l’enracinement sociétal du lieu de mémoire « pont aérien ».
Le colloque s’inscrit résolument dans une approche interdisciplinaire, et ne s’adresse pas aux seuls historiens, mais aussi aux politistes, aux didacticiens, aux spécialistes de littérature, aux historiens d’art, musicologues spécialistes des médias… Cet appel à communications s’adresse tant aux jeunes chercheurs qu’aux collègues expérimentés travaillant dans le champ des sciences humaines et sociales. L’allemand et l’anglais seront les langues de communication et de travail. Les interventions ne dépasseront pas 20 minutes afin de laisser tout le temps nécessaire à la discussion. La structure précise de la manifestation dépendra des propositions reçues et acceptées. En répondant à cet appel, les candidats s’engagent expressément, si les organisateurs le leur demandent à l’issue du colloque, à rédiger une contribution en vue de la publication prévue pour le printemps 2018. Les frais de transports et d’hébergement seront pris en charge en fonction des financements en cours d’obtention.
Modalités pratiques d'envoi des propositions
Merci d’adresser
jusqu’au 10 juillet 2016
votre proposition thématique (titre), un résumé de 2 500 signes de la communication prévue ainsi qu’un CV à Ulrich Pfeil (upfeil@orange.fr) et Corine Defrance (corine.defrance@wanadoo.fr).
Le conseil scientifique de ce colloque international décidera des propositions retenues.
Conseil scientifique
Ce conseil est composé de
- Corine Defrance,
- Bernd Greiner,
- Bettina Greiner,
- Bernd von Kostka
- Ulrich Pfeil.
Argument
Even today, Berlin is a multi-layered landscape of memory informed by the Cold War, which has left its tangible and intangible marks, with the Airlift, Tempelhof Airport, the Airlift memorial, and the “Platz der Luftbrücke” metro station prominent among them. For the generation that experienced West Berlin at the time, those are what Pierre Nora termed “lieux de mémoire,” or “realms of memory,” endowing their identity and a part of their collective memory. In their three-volume book about German “realms of memory,” Etienne François and Hagen Schulze wrote that these are “enduring crystallization points of collective memory and identity that outlive generations.” If that is true, then the question arises to what extent later generations, or those moving to the city (still) adopt the Airlift as part of their collective West Berliner memory.
Cultural memory is the result of ongoing political and societal processes of negotiation. So the issues raised with the “Airlift realm of memory” are when the construction process began, what the motivations were, which players were part of the process, how it developed beginning in 1948/49, and what significance we can accord it almost 70 years later. Realms of memory are not limited to localities and material objects alone. They are also manifest in personalities, mythical figures, rituals, traditions, and symbols. In those forms, they effectively take on their own gestalt, or they forge a conceptual theme, and condense collective associations.
It is not the intent of this conference to entirely ignore the political, economic, military, technological, and humanitarian challenges occasioned by the Berlin Blockade and the Airlift, or the consequences for the Cold War, or the division of Berlin and Germany. But the primary focus will be to use analysis of the various media (press, newsreels etc.) to examine the direct perception of those central Cold War events by the victorious powers, in West Germany, and in the Soviet occupation zone/East Germany. In addition, we will illuminate memories of the Blockade and the Airlift by examining the ceremonial aspects (organization, process, response) and public speeches (development of a narrative); the anniversary and its symbols (posters, stamps etc.); how they are embedded in Berlin’s topography and beyond (monuments, plaques, renaming of streets); and the museum aspects (memorial sites, Tempelhof Airport, Allied Museum, memorial site in Fassberg etc.). In that way, we can uncover the formative historical-social references and symbolism of the memory site “Airlift.” We will also incorporate a look at how the Airlift has been dealt with in the various forms of artistic expression, such as film (fiction and documentary), photography, literature (novels, thrillers, comics etc.), music, and painting, as well as an analysis of other media such as radio, video games, and even textbooks. For it is only via these various avenues that can we achieve a true impression of how the memory site “Airlift” is embedded in society.
The conference will take an interdisciplinary approach and is directed not only at historians, but also political scientists, teachers, and literary, media, art, and music theorists. The invitation to the colloquium is addressed explicitly to both experienced and younger researchers from the humanities and social sciences. Lectures can be presented in either German or English and should be a maximum of 20 minutes long, in order to leave room for discussion. The exact structure of the event will depend on the suggestions we receive. By submitting a topic, you are also agreeing to provide a piece for the conference catalogue, which will be published in the spring of 2018. Travel and accommodation costs will be reimbursed in accordance with the amount of external funding brought in.
Submission guidelines
Please submit a suggested topic, a précis of your presentation (2500 characters), and a CV
by July 10, 2016,
to Ulrich Pfeil (upfeil@orange.fr) and Corine Defrance (corine.defrance@wanadoo.fr).
The conference’s advisory council will be responsible for the selection of presentations.
Conference advisory council
It is made up of
- Corine Defrance,
- Bernd Greiner,
- Bettina Greiner,
- Bernd von Kostka
- Ulrich Pfeil.
Präsentation
Berlin bietet bis heute eine vom Kalten Krieg aufgeladene vielschichtige Erinnerungslandschaft mit ihren materiellen und mentalen Spuren, in der die Luftbrücke u.a. mit dem Tempelhofer Flughafen, dem Luftbrückendenkmal und der U-Bahn-Station „Platz der Luftbrücke“ prominent vertreten ist. Für die Erlebnisgeneration in West-Berlin sind diese „Erinnerungsorte“ im Verständnis von Pierre Nora bis heute identitätsstiftend und gehören zu ihrem kollektiven Gedächtnis. Wenn wir mit Etienne François und Hagen Schulze „Erinnerungsorte“ aber als „langlebige, Generationen überdauernde Kristallisationspunkte kollektiver Erinnerung und Identität“ verstehen, dann stellt sich die Frage, inwieweit die nachgeborenen und hinzugezogenen Generationen die Luftbrücke (immer noch) als Teil ihres kollektiven West-Berliner Gedächtnisses annahmen. Die Relevanz dieses West-Berliner Erinnerungsortes für die ehemalige Ost-Berliner Bevölkerung gilt es darüber hinaus zu ergründen.
Das kulturelle Gedächtnis ist das Ergebnis fortlaufender politischer und gesellschaftlicher Aushandlungsprozesse, so dass sich auch beim „Erinnerungsort Luftbrücke“ die Frage stellt, wann der Konstruktionsprozess begonnen hat, welche Motive es gab und welche Akteure sich daran beteiligten, wie er sich ab 1948/49 entwickelt hat und welche Bedeutung ihm fast 70 Jahre später noch zukommt. Erinnerungsorte beschränken sich dabei nicht alleine auf Örtlichkeiten und materielle Objekte. Sie manifestieren sich auch an Persönlichkeiten, mythischen Gestalten, Ritualen, Bräuchen und Symbolen. In dieser Form nehmen sie quasi eine Gestalt an oder bilden einen begrifflichen Topos und kondensieren gemeinsame Assoziationen.
Werden bei dieser Tagung die politischen, wirtschaftlichen, militärischen, technologischen und humanitären Herausforderungen durch Blockade und Luftbrücke und die Konsequenzen für den Kalten Krieg, die Teilung Berlins und Deutschlands auch nicht gänzlich ausgeblendet, so soll über die Analyse der verschiedenen Medien (Presse, Wochenschau usw.) doch ein erster Schwerpunkt der Tagung auf der unmittelbaren Perzeption dieses zentralen Ereignisses des Kalten Krieges bei den Siegermächten, in Westdeutschland und in der SBZ/DDR liegen. Darüber hinaus soll die Erinnerung an Blockade und Luftbrücke anhand der Feierlichkeiten (Organisation, Verlauf, Echo) und öffentlichen Reden (Entwicklung von Narrativen), der Jahrestage mit ihren Symbolen (Plakate, Briefmarken usw.), der Verankerung in der Topographie Berlins und darüber hinaus (Denkmäler, Erinnerungstafeln, Straßenumbenennungen) und der Musealisierung (Gedenkstätten, Flughafen Tempelhof, AlliiertenMuseum, Erinnerungsstätte in Fassberg usw.) beleuchtet werden, um bei der Frage nach dem Erinnerungsort „Luftbrücke“ die prägenden historisch-sozialen Bezüge und die Symbolik freizulegen. Zudem soll die Verarbeitung der Luftbrücke in den verschiedenen kulturellen Ausdrucksformen wie Film (Spielfilm, Dokumentarfilm), Foto, Literatur (Roman, Krimi, Comic usw.), Musik und Malerei, aber auch die Analyse weiterer Medien wie Radio, Videospiele und auch Schulbücher einbezogen werden, denn erst über diese unterschiedlichen Zugänge können wir uns einen Eindruck von der gesellschaftlichen Verankerung des Erinnerungsortes „Luftbrücke“ verschaffen.
Die Tagung verfolgt einen interdisziplinären Ansatz und will nicht nur Historiker ansprechen, sondern auch Politologen, Fachdidaktiker, Literatur-, Medien-, Kunst- und Musikwissenschaftler. Die Einladung zu unserem Kolloquium richtet sich explizit zugleich an erfahrene und junge Forscher aus den Geistes- und Sozialwissenschaften. Die Vorträge können in deutscher und englischer Sprache gehalten werden und sollten 20 Minuten nicht überschreiten, um Platz für eine Diskussion zu lassen. Die genaue Struktur der Veranstaltung wird von den eingegangenen Vorschlägen abhängig sein. Mit der Einreichung eines Themenvorschlages verpflichten Sie sich zugleich, einen Beitrag für die Publikation zu verfassen, die im Frühjahr 2018 erscheinen soll. Kosten für Reise und Unterbringung werden nach Maßgabe der eingeworbenen Drittmittel erstattet.
Vortragsvorschläge
Bitte senden Sie Ihren Themenvorschlag, eine Zusammenfassung Ihres Vortrages (2500 Zeichen) sowie einen Lebenslauf bis
zum 10. Juli 2016
an Ulrich Pfeil (upfeil@orange.fr) und Corine Defrance (corine.defrance@wanadoo.fr).
Der wissenschaftliche Beirat dieser Veranstaltung wird dann über die eingegangenen Vorschläge entscheiden.
Wissenschaftlicher Beirat
Ihm gehören
- Corine Defrance,
- Bernd Greiner,
- Bettina Greiner,
- Bernd von Kostka
- Ulrich Pfeil.