Announcement
Argumentaire
Dans beaucoup de destinations touristiques, la mise en tourisme du littoral à partir des années 1970 est une victoire sur la peur d’une mer qui a souvent amené l’envahisseur. Aujourd’hui, celui-ci s’est mué pour certains en une espérance saisonnière, pour d’autres en un étranger dont on espère malgré tout, un départ rapide. Cette ambiguïté initiale frappe dès le départ un champ du tourisme encore assimilé à une mobilité massive, saisonnière, destructrice de l’identité et de son environnement. Ces clivages n’ont jamais facilité l’analyse scientifique du phénomène. Entre les développeurs et les protecteurs, on rejoue souvent l’opposition voyageur/touriste. Aujourd’hui, la mise en tourisme du littoral suscite toujours des réactions controversées auxquelles s’ajoute un risque environnemental accru.
Face à ces problèmes, mais aussi confronté à des propositions souvent ethno centrées qui ignorent la complexité des situations et ne visent qu’à se préserver des espaces des rêves, ce numéro spécial de la revue Etudes Caribéennes souhaiterait entamer une réflexion générale sur le tourisme littoral sous l’angle d’un « développement économique raisonné ». Cette notion pourrait aujourd’hui être éclairée au travers de contributions visant à mieux faire connaître la plaisance comme secteur de développement touristique.
En effet, beaucoup de régions françaises (Bretagne, les Antilles), comme de nombreuses destinations touristiques étrangères (Croatie, Grèce, Hollande, Scandinavie), font de cette activité un élément fort de leurs stratégies de développement. Celle-ci peut être douce, « soft », légère, se voulant un élément de rencontre avec les habitants (notamment pour la plaisance fluviale ou lacustre).
La version salée est plus complexe. Elle se traduira souvent par une vision plus industrielle allant de l’approche marketing fondée sur une nature encore protégée, à une démarche plus globale, incluant création de ports et d’anneaux, entreprises de construction et réparation ou de location, innovations technologiques et création d’événementiels à base de courses océaniques. Le tout parfois appuyé par des politiques de défiscalisation permettant des investissements dans la « grande plaisance ». Mais, au-delà d’une vision libertaire inhérente à toute activité de nature et longtemps réservée à quelques aventuriers, la plaisance est devenue une activité économique qui n’assoit plus aujourd’hui sa rentabilité sur un rêve du départ et d’une vie différente. La destination se vendra au travers de la qualité de son service associée à son coût de revient, de sa nature préservée ou encore d’une reconquête patrimoniale sur fond d’activité traditionnelle. Elle mettra en avant la sécurité de ses eaux et sa facilité d’accès, tout autant que les conditions de navigation permettant d’accéder en toute tranquillité à une autre forme de tourisme balnéaire.
Au quotidien, touristes–plaisanciers et résidents ne font que se croiser, dans des ports qui, simples prolongements des stations littorales, deviennent des « hubs » animés en saison. Mais ceux-ci, notamment urbains et souvent mixtes sont aussi des lieux de vie pour beaucoup de résidents, qui ne voient généralement pas dans cette activité, une agression contre le littoral et ne s’en préoccupe que lorsqu’il s’agira de limiter leur propre accès à la mer (restriction au mouillage forain, création de parc marins..). Ils se retrouvent encore parfois en consommateurs du littoral en accédant à des paillotes à la légalité parfois incertaine qui participe pourtant d’une évasion journalière à l’exotisme souvent fortement tarifé.
La thématique est ouverte à toutes les contributions ayant trait à la mise en tourisme du littoral au travers du développement de la plaisance, dans les champs d’études géographique, économique, sociologique, politique ou écologique… Ce numéro proposera un état des lieux, à la fois théorique et empirique, en présentant des études de cas et une discussion critique sur le développement de la plaisance et la protection du littoral.
Thématiquess privilégiées
- La plaisance, état de lieux, étude de cas
- Les espaces de la pratique nautique
- Nautisme et concurrences spatiales
- Urbanisme, aménagement et ports de plaisance
- L’impact économique de la plaisance
- Fiscalité et plaisance
- Politique et management public
- Aires protégés, parcs marins et pratiques nautiques
- Ecologie et tourisme
Calendrier
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31 juillet 2016 : date limite d’envoi de proposition d’article (résumé)
- 1 décembre 2016 : réception des articles ;
- Décembre 2016-février 2017 : évaluation des textes par le comité scientifique ;
- Mars 2017 : finalisation des textes par les auteurs
- Avril 2017 : publication du numéro thématique (n° 36/2017)
Coordination du numéro
- Anne CASABIANCA (CNRS-Université de Corse) - casabianca@univ-corse.fr
- Jean Marie FURT (Université de Corse) - furt@univ-corse.fr
- Miguel SEGUI LLINAS (Université des iles Baléares) - msegui@uib.es
Adresse d'expédition des contributions
etudescaribeennes@gmail.com
Argument
In many tourist destinations, the coastal tourism development in the 1970s is a victory over fear of a sea that has often brought the invader. Today, the invader becomes a seasonal expectancy for some people, and for others, a stranger whose departure is anticipated. Since the beginning, this initial ambiguity hits the tourism field which is still assimilated to a massive, seasonal and identity and environment destructive mobility. These cleavages never facilitated the scientific analysis of the phenomenon. Between developers and protectors, we often play the opposition role: traveler/tourist. Today, the coastal tourism development still prompts controversial reactions to which an increased environmental risk is added.
Faced with these problems and also faced with ethno-centric proposals who ignore the situation complexity and seek only to keep up dreamy areas, this special issue of Etudes Caribéennes would undertake a general reflection on coastal tourism in terms of a "reasoned economic development." This notion could now be enlightened through paper contributions to increase awareness of yachting as a tourism development sector.
Indeed, as many foreign tourist destinations (Croatia, Greece, Holland, Scandinavia), many French regions (Bretagne, West Indies) make this activity a strong element of their development strategies. This can be sweet, "soft", light, and intended as a meeting element with local people (especially the river-yachting or lake-yachting).
The reality is more complex. It often results in a more industrial vision from the marketing approach based on a protected nature to a more comprehensive approach including development of ports and rings, construction, repair or rental companies, technological innovation and creation of ocean races-based events. All sometimes supported by tax exemption policies which enables for investment in the "yachting". But, beyond an inherent libertarian vision in any nature activity and longtime reserved for a few adventurers, yachting has become an economic activity that is no longer based on its profit in a dream of leaving and a different kind of life. The destination will be sold through the quality of services associated with its cost, its unspoilt nature or through a heritage recovery on traditional business background. It will highlight the safety of its waters and its easy access, as well as sailing conditions for access safely to another form of seaside tourism.
Every day, tourists-yachtsmen and residents will only intersect in ports – merely as an extensions of coastal zones – that become animated "hubs" in season. But those, particularly urban and often mixed, are also places of life for many residents, who usually do not see aggression against the coastline in this activity and only care when it comes to limiting their own access to the sea (open anchorage restriction, marine park creation ...). They are sometimes found as coastal consumers by accessing the huts sometimes with uncertain legality which nevertheless involved a daily escape to the exotic often highly priced.
The theme is open to all manuscripts related to coastal tourism development through the development of yachting in the fields of geographical, economic, sociological, political or ecological studies ... This issue will suggest both theoretical and empirical situation analyses, presenting case studies and a critical discussion about the development of yachting and coastal protection.
Prominent themes
- Yachting, situation analyses, case study
- Nautical practice zones
- Water sports and international competitions
- Urbanization, planning and marinas
- The economic impact of yachting
- Taxation and yachting
- Politic and Public Management
- Protected areas, marine parks and nautical practices
- Ecology and Tourism
Calendar
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July 31th, 2016: deadline for submission of proposed article (abstract)
- December 1st, 2016: manuscript submission;
- December 2016 - February 2017: manuscript assessment by the Scientific Committee;
- March 2017: finalization of texts by authors
- April 2017: publication of the special issue (N° 36/2017)
Issue coordination
- Anne CASABIANCA (CNRS-University of Corsica) - casabianca@univ-corse.fr
- Jean Marie FURT (University of Corsica) - furt@univ-corse.fr
- Miguel SEGUI LLINAS (University of the Balearic Islands) - msegui@uib.es
Sending address
etudescaribeennes@gmail.com
Argumento
En muchos destinos turísticos, el desarrollo turístico del litoral, a partir de los años 1970, es una victoria sobre el miedo que se tenía hacia el mar por el que venía el invasor. En la actualidad, este invasor se ha transformado en una esperanza estacional para unos; para otros, en un extranjero del cual, a pesar de todo, se espera un retorno a su país rápido. Esta ambigüedad inicial, choca desde el principio con una visión del turismo que se asimila aún a una movilidad masiva, estacional, destructora de la identidad y de su medio ambiente. Esta brecha no ha facilitado nunca el análisis científico del fenómeno. Entre los desarrollistas y los proteccionistas, nos encontramos a menudo con la oposición entre viajero/turista. Hoy en día, la explotación turística del litoral provoca siempre reacciones controvertidas a las cuales se añade un riesgo medioambiental mayor.
Frente a estos problemas, pero también contrastados éstos con proposiciones a menudo etnocentristas, que ignoran la complejidad de las situaciones y no aspiran más que a preservar unos espacios de ensueño; este número especial de la revista Estudios Caribeños desearía iniciar una reflexión general sobre el turismo litoral bajo el punto de vista de un “desarrollo económico razonable”. Esta noción podría enriquecerse hoy a través de comunicaciones que aspirasen a conocer mejor la navegación de recreo como un sector del desarrollo turístico.
Actualmente, muchas regiones francesas (Bretaña, las Antillas), así como muchos otros destinos turísticos extranjeros (Croacia, Grecia, Holanda, Escandinavia) utilizan esta actividad como punto fuerte de sus estrategias de desarrollo. Éste puede ser dulce, “soft”, ligero, promoviéndose como un elemento de encuentro con los habitantes (especialmente en el caso de la navegación fluvial o lacustre).
La versión salada es más compleja. Va a expresarse muy a menudo con una visión más industrial, que irá desde el punto de vista del marketing, basado en una naturaleza aún protegida; a una visión más global, incluyendo la creación de puertos y amarres, empresas de construcción y reparación o de alquiler, innovaciones tecnológicas y creación de eventos a base de competiciones oceánicas. Todo ello apoyado además con políticas de desfiscalización que permiten inversiones en los “grandes yates”. Pero, más allá de una visión libertaria inherente a toda actividad de naturaleza, y reservada durante mucho tiempo a algunos aventureros, la navegación de recreo se ha transformado en una actividad económica que actualmente ya no asienta su rentabilidad sobre un sueño de partida y de una vida diferente. El destino se venderá mediante la calidad de su servicio, asociado a su precio de coste, de su naturaleza protegida o también de una reconquista patrimonial bajo aspecto de actividad tradicional. Va a privilegiar la seguridad de sus aguas y su fácil acceso, tanto como las condiciones de navegación que permitan acceder con toda tranquilidad a otra forma de turismo balneario.
A diario, los turistas de barcos de recreo y los residentes se cruzan sobre los puertos que, como simples prolongaciones de las estaciones litorales se transforman en “hubs” animados durante la temporada. Pero éstos, especialmente urbanos y, a menudo, mixtos, son espacios de vida para muchos residentes, que no ven generalmente en esta actividad, una agresión contra el litoral y no van a preocuparse más que cuando se trate de limitar su propio acceso al mar (restricciones al fondeo de los de fuera, creación de parques marítimos,…). Incluso se pueden reencontrar, a veces, como consumidores del litoral, accediendo a sombrillas de dudosa legalidad, y que forman parte de una evasión de un día en busca del exotismo a menudo bien tarifado.
El tema está abierto a todas las contribuciones relacionadas con la turistificación del litoral a través del desarrollo de la navegación de recreo, en los campos de estudio de la geografía, la economía, la sociología, la política o la ecología... Este número proporcionará una puesta a punto, a la vez teórica y empírica, presentando estudios de caso y una discusión crítica sobre el desarrollo de la navegación de recreo y la protección del litoral.
Temas prioritarios
- La navegación de recreo, estado de la cuestión, estudio de casos
- Los espacios de la práctica del nautismo
- El nautismo y la competencia espacial
- Urbanismo, planificación y puertos deportivos
- El impacto económico de la navegación de recreo
- Fiscalidad y navegación de recreo
- Política y planificación pública
- Zonas protegidas, parques marítimos y prácticas del nautismo
- Ecología y turismo
Calendario
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31 de Julio 2016: fecha límite para el envío de las propuestas de artículos (resumen)
- 1 de Diciembre 2016: recepción de artículos
- Diciembre 2016-Febrero 2017: evaluación de los textos por el comité científico
- Marzo 2017: finalización de los textos por los autores
- Abril 2017: publicación del número temático (nº 36/2017)
Coordinación de este numero
- Anne CASABIANCA (CNRS-Université de Corse), casabianca@univ-corse.fr;
- Jean Marie FURT (Université de Corse), furt@univ-corse.fr
- Miguel SEGUI LLINAS (Université des iles Baléares), msegui@uib.es
Dirección de expedición
etudescaribeennes@gmail.com