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Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Médiations de la diversité

Mediations on diversity - the production and uses of culture in society

Productions et usages de la culture en société

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Publié le lundi 05 septembre 2016

Résumé

Nos sociétés contemporaines, au Maroc, en France comme ailleurs dans le monde, sont confrontées à des défis majeurs en termes de définition de l’unité nationale et de gestion des diversités tous azimuts. Ce constat vaut autant pour les pays du Nord que pour ceux du Sud, si tant est que ce découpage demeure encore valide quand on pense à la migration transculturelle des contenus médiatiques et aux effets imprévisibles sur les usagers qu’elle induit.

Annonce

Argumentaire

Nos sociétés contemporaines, au Maroc, en France comme ailleurs dans le monde, sont confrontées à des défis majeurs en termes de définition de l’unité nationale et de gestion des diversités tous azimuts. Ce constat vaut autant pour les pays du Nord que pour ceux du Sud, si tant est que ce découpage demeure encore valide quand on pense à la migration transculturelle des contenus médiatiques et aux effets imprévisibles sur les usagers qu’elle induit. D’un point de vue national, le défi reste vrai aussi bien à propos de pays marqués par une pluralité culturelle intrinsèque très prononcée que de pays dont la pluralité est davantage accentuée par le phénomène migratoire. Nombreux peuvent être les exemples cités dans un sens ou dans l’autre.

Partant de ce constat, il est impératif de noter que les formes actuelles de production et de transmission des informations, des discours, des savoirs et des connaissances sur la société sont si diverses et variées qu’elles nécessitent un accompagnement critique de la part de la  communauté des chercheurs en sciences humaines et sociales afin de décrire l’expérience culturelle des usagers et d’interroger les dispositifs médiationnels prévus en amont de ces usages pour la prise en compte de la diversité culturelle et la distribution équitable de la culture. Car, comme le souligne Bhabha dans Nation and narration (1990), à chaque fois que la question de la différence culturelle émerge comme un défi à la diversité de la culture, elle dessine les frontières de la modernité.

Langues, textes, médias et arts ont en effet depuis toujours constitué des moyens de médiation qui contribuent à la définition des pratiques culturelles du sujet social ainsi qu’à la construction de l’espace public. Ces pratiques renvoient souvent à la manière de se situer dans l’espace (la question de l’appartenance) et dans le temps (la dimension patrimoniale), de décrire le réel social et d’identifier les usagers comme acteurs à part entière de la culture.  Cette chaîne de médiation fonde, d’une part, les rapports et les frontières entre les objets du monde, en leur donnant un aspect culturel, artistique, littéraire et linguistique, et, de l’autre, les usagers qui en déterminent le sens et l’appropriation sur un plan purement performatif.

Il s’agit de la force d’unification du champ social et d’implication des acteurs auxquels ces contenus sont destinés. Cela implique que la médiation consiste à mettre en relation au moins deux pôles qui déterminent la portée des contenus (la formation des prototypes, des stéréotypes, des croyances, des idéologies, des identités, des genres, etc.). Contenus auxquelles ils sont confrontés ou en contact, qu’ils parviennent à les définir, voire à les redéfinir, à les transformer et en tout cas à les projeter sur l’espace de la représentation. Or, se pose ici une double question : d’une part le rapport de la culture savante et des destinataires des espaces sociaux éloignés, surtout dans un espace culturel centré (centralité nationale, ethnique, linguistique, etc.) ou développant de manière insuffisante une politique culturelle à leur destination. D’autre part, la question de la pertinence des politiques de médiation en faveur d’un espace culturel pluriel où les différences pourraient s’articuler les unes aux autres, dans des espaces nationaux à pluralité culturelle et linguistique, soit pour des raisons liées à l’Histoire, soit en conséquence à des reconfigurations qui ont trait à l’immigration et à l’accueil de communautés étrangères.

En la matière, la manière de diffuser les savoirs sur la société remet en cause aussi bien les processus de médiation existants que la question des pratiques appropriées attendues de chaque média et de chaque institution impliquée dans le fait culturel. Ce qui pousse au questionnement sur les processus de fabrication et de circulation des idées et leur impact sur la construction du sens, sa réception et sa représentation par le grand public. A cet égard, les stratégies discursives demeurent des dispositifs qui participent dans la délimitation du champ d’appréciation du récepteur, de sa réaction et de son interaction avec son environnement. Plusieurs questions se posent :

  • Quelles stratégies discursives, linguistiques et « plurimédiales » sont-elles déployées dans la formation d’un espace public centré, unifié ou pluriel ?
  • Les pratiques linguistiques, littéraires et artistiques constatées dans le champ social renvoient-elles à des constructions, réelles ou imaginaires, qui ont une forme et un sens ? Aident-elles à la compréhension interindividuelle et collective ? Montrent-elles comment l’usage configure et développe de nouvelles formes, de nouveaux supports, de nouveaux univers façonnés ou à façonner ?
  • Que peuvent en particulier l’art et la littérature ainsi que les institutions qui gravitent autour quant aux gestes de faire-lire des œuvres littéraires et de faire voir et apprécier des œuvres d’art, en dehors des cercles fermés des usages des élites intellectuelles ?
  • Quel pouvoir textes, discours et supports artistiques ont-ils sur les êtres et les instances de l’espace public ?
  • La suprématie des médias, comme moyen essentiel dans la médiation, participe-t-elle vraiment à la construction de la société ? Ne serait-elle pas derrière la configuration, voire la reconfiguration nécessaire des espaces, des discours, des cultures et des sociétés ?
  • L’enseignement des médiations dans les sociétés caractérisées par la mixité et la diversité des langues et des cultures parvient-il réellement à expliquer les enjeux langagiers, culturels, politiques, socio-pédagogiques et didactiques auxquels les individus et les groupes se confrontent aujourd’hui ?

Pour apporter des éléments de réponse aux questions posées, nous invitons les chercheurs en linguistique, en analyse des discours, en littérature, en histoire, en art, en anthropologie, en psychologie sociale, en études culturelles et civilisationnelles et en sciences de l’information et de la communication à présenter leurs travaux de recherche dans lesquels ils interrogent  les usages, voire les nouveaux usages faits des langues, des discours, des textes et des arts comme moyen de médiation dans des contextes à la fois pluriels et de plus en plus individualisés et localisés à l’ère de la mondialisation.

Conférenciers invités

  • Alfonso de Toro (Université de Leipzig) (Confirmé)
  • Louis-Jean Calvet (Université de Provence) (confirmé)
  • Nabil Bayahya (Mazars) (confirmé)
  • Daniel Castillo Durante (Université d’Ottawa) (à confirmer)

Calendrier

  • Délai pour la soumission des propositions : 30 octobre 2016

  • Réponse : 30 novembre 2016
  • Date du colloque : 23-24 février 2017

Lieu du colloque : Faculté des Lettres de Rabat

Modalités de soumission

Nous invitons les chercheurs de toutes les disciplines concernées à soumettre un résumé de 500 mots avec une brève notice biobibliographique à l’adresse du colloque : mediationsdeladiversite@gmail.com (mots non-accentués dans l’adresse)

Présentation : interligne simple, taille 12 pt, Times New Roman, 2.5 cm de marge de chaque côté.

Les propositions de communications pluridisciplinaires sont particulièrement encouragées et doivent être envoyées en Word et en deux versions : une version anonyme et une autre nominative

Langues acceptées : français, anglais, arabe

Les titres des fichiers seront présentés de la manière suivante:

  1. Titre court-nom du 1er auteur
  2. Titre long

La version nominative comportera également

  • Nom de le/s auteur/s
  • Institution
  • Mèl de l’auteur

Coordination

  • Abdenbi Lachkar, Salam Diab Duranton (Université Paris 8) 
  • Hassan Moustir, Jamal Eddine El Hani (Université Mohammed V de Rabat)

Contact pour des raisons relatives à la proposition soumise : hassan.moustir@um5.ac.ma

Comité scientifique

  • Driss Ablali (U. de Loraine)
  • Guy Achard-Bayle (U. de Lorraine)
  • Mourad Ali-Khodja (U. de Moncton)
  • Mohamed Amansour (UMI de Meknès)
  • Mokhtar Belarbi (UMI de Meknès)
  • Mohamed Bendahan (UM5 de Rabat)
  • Said Bennis (UM5 de Rabat)
  • Zakaria Boudhim (UM5 de Rabat)
  • Nasreddine Bouhaï (U. Paris8)
  • Ijjou Cheikh Moussa (UM5 de Rabat)
  • Fathallah Daghmi (U. de Poitiers)
  • Salam Diab Duranton (U. Paris 8)
  • Jamal Eddine El Hani (UM5 de Rabat)
  • Yamina El Kirat (UM5 de Rabat)
  • Mohamed Hijou (UM5 de Rabat)
  • Abdenbi Lachkar (U. Paris 8)
  • Hassan Moustir (UM5 de Rabat)
  • Bernadette Rey Mimoso-Ruiz (ICT de Toulouse)
  • Khalid Zekri (UMI de Meknès)
  • Khaldoun Zreik (U. Paris8)

Argument

Our contemporary societies, in Morocco, France and around the world are facing major challenges in terms of defining national unity and managing diversity in all directions. This applies to both the Northern and Southern countries if this division remains valid when we consider the trans-cultural migration of media content and its unpredictable effects on users. From a national perspective, the challenge remains as true for the countries marked by a very strong intrinsic cultural plurality as for those whose plurality is further accentuated by migration. As a matter of fact, many countries may be exemplified in one direction or another.

On this basis, it is imperative to note that the current forms of production and transmission of information, speeches and knowledge about society are so diverse and varied that they require critical support from researchers in human and social sciences to describe the cultural experience of users and question the mediation all devices provided for these uses for the recognition of cultural diversity and the fair distribution of culture. For as Bhabha stresses in Nation and Narration (1990), whenever the question of cultural difference emerges as a challenge to the diversity of culture the borders of modernity are drawn.

Language, text, media and arts have always been means of mediation that contribute to the definition of the cultural practices related to the social subject and to the construction of public space as well. These practices often refer to the way of being situated in space (question of belonging) and time (the dimension of heritage), of describing social reality and of identifying users as full actors of culture. This mediation system gives the basis, on the one hand, to the links and the boundaries between world objects, giving them a cultural, artistic, literary and linguistic aspect and on the other hand, to those users that determine the direction and ownership on a purely performative plan.

This is the unifying force of the social field and involvement of actors to which these contents are intended. This means that mediation is about bringing together at least two poles that determine the scope of content (prototypes, stereotypes, beliefs, ideologies, identities, gender, etc.) and the content that these actors face or are in contact with, which they manage to define or redefine, to transform and in general to project in the space of representation. Yet, two questions arise here: the first is about the link between high culture and the recipients of the remote social spaces, especially in a centered cultural space (national, ethnic and linguistic centrality, etc.) or insufficiently developing a cultural policy. The second question is about the relevance of mediation policies in favor of a plural cultural space where differences could be linked to each other in national spaces with a cultural and linguistic plurality, either for reasons related to History, or for re-configurations relating to immigration and the reception of foreign communities.

In this regard, the way of disseminating knowledge about society challenges both the existing mediation process and the question of appropriate practices expected of media and each institution involved in the cultural fact. This is what drives to questioning the processes of formation and circulation of ideas and their impact on the construction of meaning, its reception and its representation by the public. In this regard, the discursive strategies remain devices involved in scoping the appraisal of the receiver, his/her reaction and interaction with his/her environment. Several questions arise:

  • What discursive, linguistic and "multimedia" strategies are deployed in the formation of a centered, unified or plural public space?
  • To what extent do the linguistic, literary and artistic practices found in the social field refer to real or imaginary constructions, with a shape and meaning?  To what extent do they help in the inter-individual and collective understanding? To what extent do they show how usage configures and develops new forms, new supports, new worlds shaped or to be shaped?
  • What can art, in particular literature and circulating institutions do about the gestures to make literary works read and works of art seen and appreciated, outside the closed circles of the uses of intellectual elites?
  • What power do texts, speeches and artistic media have on the living and bodies of public space?
  • Does the supremacy of the media, as an essential means of mediation, participate in the construction of society? Would it not be behind the configuration or reconfiguration necessary for spaces, discourses, cultures and societies?
  • Does the teaching of mediation in societies characterized by mixture and linguistic and cultural diversity actually manage to explain the linguistic, cultural, political, socio-pedagogical and didactic issues to which individuals and groups are confronted today?

To provide some answers to these questions, we are inviting researchers inlinguistics, discourse analysis, literature, history, art, anthropology, social psychology, cultural and civilizational studies and information sciences and communication to present their research works where they question the uses or new uses made of language, speeches, texts and arts as mediation means in contexts that are both plural and increasingly individualized in the era of globalization.

Key notes

  • Alfonso de Toro (Université de Leipzig) (Confirmed)
  • Louis-Jean Calvet (Université de Provence) (confirmed)
  • Nabil Bayahya (Mazars) (confirmed)
  • Daniel Castillo Durante (Université d’Ottawa) (to be confirmed)

Lieux

  • Faculté des Lettres de Rabat
    Rabat, Maroc

Dates

  • dimanche 30 octobre 2016

Fichiers attachés

Mots-clés

  • médiation, culture, représentation, identité

Contacts

  • Hassan Moustir
    courriel : moustirhassan [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Hassan Moustir
    courriel : moustirhassan [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Médiations de la diversité », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 05 septembre 2016, https://doi.org/10.58079/vnv

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