Announcement
Colloque international, Séville, 22-24 mai 2017
Argumentaire
Dans le cadre du programme ANR « Cultures des Révoltes et des Révolutions en Europe » (dir. Alain Hugon, CRHQ, Caen) consacré à l’analyse des productions culturelles de toute nature (écrite, orale, iconographique) élaborées et diffusées lors de mouvements contestataires exprimant une volonté de rupture politique avec l’ordre en place survenus en Europe de la fin du Moyen Âge jusqu’au début du siècle des Lumières, la question de la mise en mémoire de ces événements – qu’ils aient été couronnés de succès ou réprimés – a été évoquée lors d’un colloque organisé en décembre 2015 (Formes et usages de la mémoire des révoltes en Europe, Madrid, Casa de Velázquez). Cette rencontre internationale a mis en lumière les usages contrastés de la mémoire : dans certains cas, le souvenir d’événements passés a joué un rôle performatif en permettant de justifier ou même de préparer de nouvelles contestations. Inversement, une volonté d’occultation ou de dénégation a été maintes fois constatée, que ce soit de la part des anciens révoltés ou des autorités qui travaillent à effacer les traces d’un manquement à l’obéissance. Enfin, on a également relevé dans certains types de discours – non pas historiographiques mais juridiques ou politiques, et notamment dans des correspondances ou des écrits circulant à l’intérieur des cercles de gouvernement – un rappel des épisodes de révolte et de leurs circonstances à des fins préventives.
Dans la continuité de ces travaux, nous souhaitons consacrer une nouvelle rencontre internationale à la réflexion politique à laquelle les divers mouvements de révolte survenus entre la fin du Moyen Age et l’époque moderne ont pu mener, qu’il s’agisse de réflexions inspirées par un événement particulier ou de considérations plus générales sur les causes des séditions et des mouvements de contestation, les moyens d’y remédier et de les prévenir, leurs effets néfastes ou au contraire régénérateurs.
Ces questions se trouvent en effet au cœur de la réflexion politique et donnent lieu à des débats nourris au cours de l’époque moderne ; ainsi, Machiavel, rompant avec le concept aristotélicien d’harmonie selon lequel le bon gouvernement est celui qui maintient la stabilité et permet d’éviter les conflits internes, décèle dans ces affrontements un mécanisme de transformation et d’amélioration des institutions. Parmi les sujets les plus débattus se trouvent encore les liens entre tolérance religieuse et sédition, ainsi que le rapport entre conflits internes et guerre hors des frontières, cette dernière étant souvent considérée comme un moyen efficace de canaliser les énergies, en particulier celles d’une aristocratie turbulente, et de prévenir ainsi contestations et dissidences. Par ailleurs, la légitimité d’interventions visant à susciter ou appuyer les mouvements de sédition et les révoltes dans des Etats étrangers, afin d’éviter la guerre ou simplement pour soutenir leur droit à la résistance et au changement de souveraineté, est aussi objet d’examen dans la littérature théorique comme dans les écrits des conseillers et gouvernants à l’époque moderne.
Nous nous proposons d’étudier le rôle que les mouvements de révolte survenus dans l’Europe moderne ont pu jouer dans l’évolution et les orientations de la réflexion sur toutes ces questions qui occupent une place centrale dans la littérature politique - notamment à partir de la propagation de la notion de « raison d’Etat » qui fait de la conservation de l’Etat la finalité première du bon gouvernement.
L’analyse portera sur un ensemble d’écrits politiques rédigés à l’usage des gouvernants ou d’un plus large public - mémoires et rapports, mais aussi traités sur l’art de gouverner qui foisonnent partout en Europe à l’époque moderne et connaissent une large réception. Si cette littérature a coutume de faire usage d’exemples historiques, généralement éloignés dans le temps et ou dans l’espace, il faut s’interroger sur les possibles répercussions sur la réflexion théorique d’une expérience tirée de mouvements de révolte récents ou contemporains.
Il s’agira enfin d’approfondir l’examen des liens qui unissent la théorie et l’action politique : de même que l’influence de certaines doctrines sur l’origine et les limites du pouvoir, sur le droit de résistance, etc., a pu être mise en évidence dans de nombreux discours de contestation produits par les révoltés, il convient de considérer les effets de l’action contestataire sur la réflexion et les conseils dispensés aux gouvernants dans différents types de discours théoriques élaborés dans l’ensemble de l’Europe moderne, après le succès ou l’échec de soulèvements et de révoltes contre l’autorité souveraine.
Modalités pratiques d'envoi des propositions
Les propositions de communication (une quinzaine de lignes, en français, anglais, espagnol ou italien), assorties d’un bref curriculum vitae, devront être adressées aux organisateurs
avant le 30 octobre 2016.
- Alexandra.merle@unicaen.fr
- mahersan@upo.es
- marina.mestrezaragoza@ens-lyon.fr
- coloquiosedicion@upo.es
Comité scientifique
- Antonio Álvarez-Ossorio Alvariño (Universidad Autónoma de Madrid)
- Francesco Benigno (Università degli Studi di Teramo)
- Harald Braun (University of Liverpool)
- Jean-Louis Fournel (Université Paris-8)
- Alain Hugon (Université de Caen)
- Giovanni Levi (Università Ca' Foscari Venezia)
- Tomás Mantecón Movellán (Universidad de Cantabria)
- Pierre-François Moreau (ENS-Lyon)
- Giovanni Muto (Università degli Studi di Napoli Federico II)
- Luis Ribot García (Universidad Nacional de Educación a Distancia)
Comité d'organisation
- Manuel Herrero Sánchez (UPO Séville),
- Alexandra Merle (ERLIS, Caen),
- Marina Mestre Zaragozá (IRHIM-UMR 5317, ENS Lyon)
Coloquio internacional, Sevilla, 22-24 de mayo de 2017
Argumento
En el marco del proyecto de investigación ANR « Cultures des Révoltes et des Révolutions en Europe » (dirigido por Alain Hugon, CRHQ, Caen) consagrado al análisis de todo tipo de productos culturales (escritos, orales o iconográficos) elaborados y difundidos con motivo de los movimientos de contestación y protesta que expresaban una voluntad de ruptura con el orden político establecido en Europa desde finales de la Edad Media hasta el siglo de las Luces, procedimos a analizar recientemente el alcance de la memoria de dichos acontecimientos con motivo de un coloquio internacional celebrado en diciembre de 2015 en la Casa de Velázquez de Madrid (Formes et usages de la mémoire des révoltes en Europe). En dicho encuentro tuvimos ocasión de observar el valor ambivalente del recuerdo de estos movimientos de protesta. Mientras que en determinadas ocasiones actuaban como un impulso para preparar nuevos episodios de contestación, en otros momentos, se observaba una voluntad de ocultación por parte de las autoridades o de los propios protagonistas de la rebelión al objeto de borrar las huellas de toda ruptura de la obediencia. Constatamos igualmente la manera en la que, en determinado tipo de discursos –no tanto historiográficos sino más bien jurídicos o políticos y de manera especial en la correspondencia o en los escritos que circulaban al interior de los centros de poder gubernamental-, traían a colación estos episodios de revuelta y las circunstancias que los habían rodeado como un eficaz instrumento para prevenir nuevas protestas.
En línea con el resultado de estas investigaciones, tenemos la intención de celebrar un nuevo encuentro internacional dedicado a los variados procesos de reflexión política suscitados por los diversos movimientos de revuelta acaecidos desde finales de la Edad Media y durante la Edad Moderna, ya se trate de reflexiones inspiradas por un acontecimiento de protesta en particular o de consideraciones más generales sobre las causas de los movimientos de sedición o contestación, los posibles medios para prevenir o sofocar nuevos episodios de ruptura de la obediencia, o el alcance de sus efectos negativos o, en su defecto, regeneradores de la vida política y social.
Cuestiones todas ellas que estuvieron en el centro de la reflexión política durante la Edad Moderna y que suscitaron importantes debates teóricos por parte de los contemporáneos. Así, Maquiavelo, frente al clásico concepto aristotélico de «armonía», según el cual el sistema de gobierno más conveniente sería aquel capaz de mantener la estabilidad y evitar los enfrentamientos internos, subrayaba el papel regenerador de los conflictos civiles como mecanismo de transformación y mejora de las instituciones y como la expresión más palpable de la pluralidad del cuerpo social. Otras de las cuestiones que generaron nuevos debates y que con mayor insistencia aparece en los tratados teóricos y en la documentación institucional radica en los vínculos entre tolerancia y libertad religiosa e inestabilidad social o el tema recurrente del efecto positivo del mantenimiento de la guerra en el exterior como mejor mecanismo para canalizar las energías bélicas de la aristocracia y evitar la disidencia en el interior. No en vano, la legitimidad de las intervenciones destinadas a provocar o apoyar movimientos de revuelta o sedición en el seno de otros estados para sostener el derecho de resistencia de los súbditos vecinos y su legitimidad para cambiar de soberano constituyen también objetos de reflexión en la literatura teórica y en los escritos de consejeros y gobernantes durante la Edad Moderna.
Nos proponemos, en suma, abordar el papel que los movimientos de revuelta y sedición jugaron en la evolución y en los cambios experimentados en los procesos de reflexión política que adquirieron un notable protagonismo a partir de la propagación de la noción de “razón de Estado” que hacía de la conservación del Estado la primera finalidad de todo buen gobernante.
Nuestro análisis abarcará el conjunto de escritos políticos dirigidos tanto a los gobernantes como a un público más amplio, ya sean memorias, informes o tratados sobre el arte de gobernar que se difundieron con gran éxito por toda Europa durante la Edad Moderna. Aunque es verdad que este tipo de literatura suele recurrir al empleo de ejemplos históricos extraídos generalmente de la Biblia o de la antigüedad clásica, deberíamos interrogarnos también sobre las posibles repercusiones en la reflexión teórica de experiencias sacadas de movimientos de revuelta contemporáneos o más recientes.
Se trata, por último, de profundizar en el análisis de los lazos que vincularon la teoría y la acción política. Al igual que la influencia de determinadas teorías sobre el origen y los límites del poder o sobre el derecho de resistencia ha podido observarse en muchos de los discursos políticos de contestación elaborados por los rebeldes, conviene detenerse en los efectos de ciertas acciones de protesta en la reflexión y en las recomendaciones y consejos dirigidos a los gobernantes en un buen número de discursos teóricos elaborados tras el éxito o el fracaso de los sucesivos levantamientos y revueltas contra la autoridad soberana que surgieron en la Europa moderna.
Modalidades de sumisión
Las propuestas para presentar una comunicación (unas 15 líneas en inglés, francés, español o italiano) deberán acompañarse de un breve curriculum vitae y se remitirán a los organizadores
ante del 30 de octubre de 2016
Alexandra.merle@unicaen.fr
mahersan@upo.es
marina.mestrezaragoza@ens-lyon.fr
coloquiosedicion@upo.es
Comité científico
- Antonio Álvarez-Ossorio Alvariño (Universidad Autónoma de Madrid)
- Francesco Benigno (Università degli Studi di Teramo)
- Harald Braun (University of Liverpool)
- Jean-Louis Fournel (Université Paris-8)
- Alain Hugon (Université de Caen)
- Giovanni Levi (Università Ca' Foscari Venezia)
- Tomás Mantecón Movellán (Universidad de Cantabria)
- Pierre-François Moreau (ENS-Lyon)
- Giovanni Muto (Università degli Studi di Napoli Federico II)
- Luis Ribot García (Universidad Nacional de Educación a Distancia)
Organización
- Manuel Herrero Sánchez (UPO, Sevilla), Alexandra Merle (ERLIS, Caen),
- Marina Mestre Zaragozá (IRHIM-UMR 5317, ENS Lyon)
International conference, Sevilla, 22-24 May 2017
Argument
As part of the ANR project CURR "Cultures of Revolts and revolutions in Europe" (coordinated by Alain Hugon, CRHQ, Caen) – devoted to the analysis of cultural material of any kind (written, oral, iconographic) developed and disseminated during protest movements in Europe, expressing a desire for rupture with the established political order from the Middle Ages until the beginning of the Enlightenment – the question over the recollection of these events, whether successful or suppressed, was the focus of discussion at a conference organized in December 2015 (Formes et usages de la mémoire des révoltes en Europe, Madrid, Casa de Velázquez). This international gathering highlighted the contrasting uses of memory: in some cases, the memory of past events played a performative role in justifying, or even acting as an impetus for new protests. Conversely, a willingness to suppress or deny the recollection of movements has bean repeatedly observed, either by the protagonists of revolts or the authorities working to erase the traces of a rupture with obedience. A reminder of episodes and revolt were also noted in certain forms of discourse – not only historiographical, but also legal or political, notably in correspondence or other writings circulating within government circles – for preventative measures.
In continuation of this work, we wish to bring together international contributors once more in a discussion of the political thought brought about by various uprisings between the end of the Middle Ages and the modern era, whether it be reflections over a particular event, or more general considerations over the causes of sedition and protest movements, the means to prevent or suppress new episodes, and their adverse – or regenerative – effects.
These issues are indeed at the heart of political thought and give rise to considerable debate in the modern era; in this vein, Machiavelli, breaking with the Aristotelian concept of harmony – according to which a good government is one that maintains stability and avoids internal conflict – finds in these clashes a mechanism for the transformation and amelioration of institutions. Among the topics that saw considerable debate are those surrounding the links between religious toleration and sedition, as well as the relationship between internal conflict and wars beyond sovereign borders, the latter often being considered as an effective means to channel public energy, in particular that of a turbulent aristocracy, and thus forestall protest and dissent. Furthermore, the legitimacy of interventions to provoke or support seditious movements and revolts in foreign states, in order to avoid war or simply to support their right of resistance and of sovereign change, is also an object of study in the theoretical literature, such as in the writings of counsellors and governors in the modern era.
We propose to study the role that these movements in modern Europe have played in the evolution and orientation within the political thought over all of these issues that maintaining a central position within the literature – notably the propagation of the concept of “Reason of State” which makes the preservation of the state the primary purpose of good government.
This analysis will focus on political writings composed for government use or for a wider audience – memoirs and reports, as well as treatises on the statecraft that proliferated throughout Europe in the modern era and saw wide acceptance. There is a tendency in the current literature to make use of historical examples that are distant in time and place, and a need to consider the possible repercussions of theoretical reflection from experience drawn from recent or contemporary revolts.
Finally, it will be a matter of deepening the analysis of the links that unite theory and political action, as well as the influence that certain doctrines, on the origin and limits of power, on the right to resistance, etc., have been able to bring to light in the numerous discourses surrounding protest movements produced by their protagonists. A further exploration is required over the effects of these dissenting actions on the reflections and advice dispensed by governing bodies in the different forms of discourse developed throughout modern Europe, after the success or failure of uprising and revolt against a sovereign authority.
Submission guidelines
Proposals for communications (around fifteen lines in French, English, Spanish or Italian), accompanied by a brief curriculum vitae, must be forwarded to the conference coordinators
before October 30th 2016.
- Alexandra.merle@unicaen.fr
- mahersan@upo.es
- marina.mestrezaragoza@ens-lyon.fr
- coloquiosedicion@upo.es
Comité scientifique
- Antonio Álvarez-Ossorio Alvariño (Universidad Autónoma de Madrid)
- Francesco Benigno (Università degli Studi di Teramo)
- Harald Braun (University of Liverpool)
- Jean-Louis Fournel (Université Paris-8)
- Alain Hugon (Université de Caen)
- Giovanni Levi (Università Ca' Foscari Venezia)
- Tomás Mantecón Movellán (Universidad de Cantabria)
- Pierre-François Moreau (ENS-Lyon)
- Giovanni Muto (Università degli Studi di Napoli Federico II)
- Luis Ribot García (Universidad Nacional de Educación a Distancia)
Organizing committee
- Manuel Herrero Sánchez (UPO Séville),
- Alexandra Merle (ERLIS, Caen),
- Marina Mestre Zaragozá (IRHIM-UMR 5317, ENS Lyon)