Pendant ou après séance, sous forme de transcriptions ou de notes personnelles, les psychanalystes laissent des traces de leur pratique clinique ; ils créent de l’archive. Lorsqu’ils prétendent à la recherche, une question se pose : comment les exploiter ? Comment « faire science » de ces écrits ? L’objectif de cette journée d’étude sera d’explorer, à partir de cas de référence publiés ou de pratiques d’écriture contemporaines et en mobilisant l’interdisciplinarité, la carte des problèmes significatifs liés à l’écriture du cas, en psychanalyse.

Argument

Pendant ou après séance, sous forme de transcriptions ou de notes personnelles, les psychanalystes laissent des traces de leur pratique clinique ; ils créent de l’archive. Lorsqu’ils prétendent à la recherche, une question se pose : comment les exploiter ? Comment « faire science » de ces écrits ?

S’ouvre une série d’interrogations. éthique : qu’a-t-on le droit de faire de ces traces ? Méthodologique : comment en tirer un gain de connaissance ? Épistémologique : quelle valeur cognitive leur accorder ? Théorique : avec quels filtres interprétatifs les aborder ? Rhétorique et sémiotique : comment organiser l’écrit clinique de telle sorte qu’il trouve crédit ? Clinique : quel effet le passage par l’écriture « savante » a-t-il sur les cures ?

La densité problématique décourage plus qu’elle n’incite à affronter ces questions. Pourtant, si toute recherche en psychanalyse s’appuie sur des études cliniques, l’impasse ne peut être faite sur la question de la fabrique du cas. Cette boîte noire doit être ouverte, par exigence de réflexivité. Une démission théorique équivaudrait ici à laisser la médecine, la psychiatrie contemporaine ou les thérapeutes comportementalo-cognitivistes définir selon leurs normes la scientificité du champ clinique.

L’objectif de cette journée d’étude sera d’explorer, à partir de cas de référence publiés ou de pratiques d’écriture contemporaines et en mobilisant l’interdisciplinarité, la carte des problèmes significatifs liés à l’écriture du cas, en psychanalyse.

Programme

Matinée « interdisciplinaire »

Présidente : Laurie Laufer

• 8 h 30 : Accueil
• 9 h : Laurie Laufer, « Ouverture »
• 9 h 15 : Guénaël Visentini, « Introduction : frontières d’une clinico-graphie psychanalytique »
• 9 h 45 : Dario Compagno, « Vivre un récit, écrire une vie. La nécessité narrative à l'œuvre dans le cas de L’Homme aux loups »
• 10 h 30 : Valentina Grossi, « Écrire le terrain en ethnographie : entre description et compréhension »
• 11 h 15 : Pause
• 11 h 30 : François Dosse, « L’opération historiographique »
• 12 h 15 : Florent Gabarron-Garcia, « Psychose et écriture de l'analyse ; la réflexivité comme condition du work-in-progress de la cure »
• 13 h : Pause déjeuner 

Après-midi « psychanalyse »

Président : Olivier Douville

• 14 h 30 : Thomas Lepoutre, « Observation psychiatrique et récit psychanalytique : l’écriture du symptôme en question »
• 15 h 15 : Isabelle Alfandary, « L’archive du cas : enjeux et limites des Études sur l’hystérie de Sigmund Freud et Joseph Breuer »
• 16 h : Pause
• 16 h 15 : Guy Le Gaufey, « à qui profitent les vignettes cliniques ? »
• 17 h : Eva-Marie Golder, « “Les mains dans le cambouis”. Une double expérience iconoclaste : enregistrer une présentation et travailler sur le verbatim »
• 17 h 45 : Alain Vanier, « Clôture »