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Investigating worker households and employees

Enquêter auprès de ménages ouvriers et employés

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Published on Thursday, November 17, 2016

Abstract

Les classes sociales, pour reprendre l’expression de Christian Baudelot et Roger Establet, « marchent toujours sur deux jambes ». Or, la sociologie des classes populaires a souvent privilégié l’étude des ouvriers et mis en évidence une « culture populaire » en réalité ouvrière et plutôt masculine. Aujourd’hui, la majorité des actifs ouvriers et employés sont en ménage avec des femmes elles-mêmes actives et en activité. À l’évidence, les transformations de la condition féminine posent en de nouveaux termes la question des classes populaires et invitent à approfondir les processus qui se jouent à l’échelle des ménages. Quels ménages « populaires » rencontrons-nous vraiment ? Comment nous y prenons-nous ? Quels nouveaux éléments d’analyse l’entrée « ménage » met-elle sous nos yeux ?

Announcement

Présentation

Journée d’étude organisée dans le cadre de la recherche sur « le populaire aujourd’hui » soutenue par l’Agence nationale de la recherche (ANR) en partenariat avec le Centre de recherche sur les liens sociaux (CERLIS), le Centre nantais de sociologie (CENS), le Centre Maurice Halbwachs (CMH) et le Groupe de recherches sociologiques sur les sociétés contemporaines (GRESCO).

Argumentaire

Les classes sociales, pour reprendre l’expression de Christian Baudelot et Roger Establet, marchent « toujours sur deux jambes ». Or la sociologie des classes populaires qui s’est développée dans les années 1960-1980, en rattachant aux classes moyennes les employés, catégorie socioprofessionnelle largement féminisée dès le milieu du XXème siècle, et en se développant dans le contexte de la « parenthèse historique de la femme au foyer », a souvent privilégié l’étude des ouvriers et mis en évidence une « culture populaire » en réalité ouvrière et plutôt masculine.

 Aujourd’hui, quand bien même les taux d’activité féminine restent moins élevés dans les catégories ouvrières que dans les autres catégories socioprofessionnelles, la majorité des actifs ouvriers et employés sont en ménage avec des femmes elles-mêmes actives et en activité. Par ailleurs, le passage (ou le retour) au salariat des femmes des classes populaires s’est accompagné d’une scolarisation plus longue. On sait que celle-ci est souvent plus réussie que celle des hommes (toutes classes sociales confondues). Ces transformations de la condition populaire féminine – salarisation et allongement des scolarités – posent en de nouveaux termes la question des classes sociales et des modes de vie populaires. Or, si des analyses sur les classes populaires prennent en compte la dimension ménage, que ce soit à propos de l’école, des normes et valeurs éducatives ou alimentaires, des tâches domestiques ou de l’accession à la propriété du logement, et que se sont aussi développées des ethnographies de territoires ouvriers s’intéressant tout à la fois à la scène du travail, des loisirs et de la famille, l’attention aux processus qui se jouent à l’échelle des ménages gagne à être encore approfondie. Héritage de la sociologie ouvrière qui s’est constituée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la sociologie des classes populaires reste principalement centrée sur le travail et les travailleurs saisis comme individus isolés et/ou membres de sociabilités professionnelles.

Organisée dans le cadre de la recherche financée par l’ANR sur « le populaire aujourd’hui », cette journée d’étude aura pour but de présenter plusieurs travaux de recherche centrés sur les ménages populaires. Nous la concevons comme un moment d’échanges sur la manière de travailler à partir des ménages. Quels ménages « populaires » rencontrons-nous vraiment ? Comment nous y prenons-nous ? Quels nouveaux éléments d’analyse l’entrée « ménage » met-elle sous nos yeux ?

Programme

9h :Accueil par Olivier Masclet (Paris Descartes, CERLIS) et Olivier Schwartz (Paris Descartes, CERLIS)

9h15-11h15 : Autour de trois enquêtes

  •  Dominique Pasquier (CNRS, ENST-dpt. SES) et Bénédicte Havard-Duclos (Université de Bretagne Occidentale, LABERS) : Les appropriations d’internet dans des familles d’employées des services à la personne : le projet ANR POPLOG
  •  Martine Court (Université Blaise Pascal, LAPSCO) : Enquêter sur la socialisation enfantine dans des ménages de milieux populaires : retour sur quelques expériences de terrain
  •  Anaïs Collet (Université de Strasbourg, SAGE), Pierre Gilbert (Université Paris 8, Cresppa-CSU), Sylvie Monchatre (Université de Strasbourg, SAGE) : Les arrangements conjugaux autour des modes de garde. Une enquête auprès de parents de jeunes enfants

11h15-11h30 : Pause

11h30-12h45 : Échanges animés par Gilles Moreau (Université de Poitiers, GRESCO) et Ana Perrin Heredia (CNRS, CURAPP-ESS)

14h-15h15 : Autour du projet CLASPOP

  •  Olivier Masclet (Paris Descartes, CERLIS) : Une enquête sur « le populaire aujourd’hui » dans quels buts ?
  •  Marie Cartier (Université de Nantes, CENS) et Marie-Hélène Lechien (Université de Limoges, GRESCO) : Quels apports de l’enquête par monographies de ménages ?
  •  Marie-Pierre Pouly (Université de Limoges, GRESCO) et Gérard Mauger (CNRS) : Enquêter en milieu populaire : retour sur les relations d’enquête
  •  Thomas Amossé (CEE), Lise Bernard (CNRS, CMH) et Yasmine Siblot (Université Paris 8, Cresppa-CSU) : Quels ménages avons-nous vraiment rencontrés ?

15h15-15h30 : Pause

15h30-16h45 : Des premiers résultats tirés des monographies de ménages (CLASPOP)

  •  Vanessa Stettinger (Université de Lille 3, CERIES) : Les conceptions de l’enfant saisies dans la configuration du ménage
  •  Muriel Letrait (Paris Descartes, CERLIS) et Matéo Sorin (Université de Nantes, CENS) : Les évolutions de la division du travail domestique dans les ménages populaires non démunis
  •  Séverine Misset (Université de Nantes, CENS) : Engagements associatifs, bénévolat et rapports à la politique : quelques pistes d’analyse à partir des ménages enquêtés

16h45-17h : pause

17h-18h30 : Échanges animés par Anne-Marie Arborio (Université d’Aix-Marseille, LEST) et Sibylle Gollac (CNRS, Cresppa-CSU)

Pot final

Contacts : olivier.masclet@parisdescartes.fr

Inscription obligatoire (pour raison de sécurité) : julie.lazou@parisdescartes.fr

Places

  • Sorbonne - amphi Durkheim - 12 rue Cujas
    Paris, France (75005)

Date(s)

  • Wednesday, January 11, 2017

Attached files

Keywords

  • classes populaires, ménages, ouvriers, employés, classes sociales, stratification, méthode d'enquête

Contact(s)

  • Marie Cartier
    courriel : marie [dot] cartier [at] univ-nantes [dot] fr
  • Marie-Hélène Lechien
    courriel : marie-helene [dot] lechien [at] unilim [dot] fr
  • Olivier Masclet
    courriel : olivier [dot] masclet [at] parisdescartes [dot] fr
  • Lise Bernard
    courriel : lise [dot] bernard [at] ens [dot] fr

Information source

  • Olivier Masclet
    courriel : olivier [dot] masclet [at] parisdescartes [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Investigating worker households and employees », Study days, Calenda, Published on Thursday, November 17, 2016, https://doi.org/10.58079/w81

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