La Société d'histoire de la Ve République organise au Palais du Luxembourg, le 24 février 2017, une première réunion autour d’une réflexion épistémologique et méthodologique. Jamais l’histoire du temps présent n’a disposé d’autant de matériaux. À ceux qui sont produits publiquement au fil des années s’ajoutent désormais l’ouverture des fonds d’archives, dont le volume est déjà considérable, et une quantité impressionnante de témoignages. Les analyses et jugements portés au fur et à mesure du déroulement du temps sont-ils remis en cause par la prise en compte, au moins pour les premières décennies, de la richesse des sources mises à la disposition des chercheurs ? Les regards du temps court et du temps semi-long sont-ils concordants ?

Argumentaire

D’après l’article 2 de ses statuts la Société d’histoire de la V^e République (SHV^eR) a pour vocation de « rassembler tous ceux qui s’intéressent à l’évolution de cette période historique, qu’il s’agisse d’historiens, de juristes, d’économistes, de sociologues, de politistes, de géographes, des spécialistes des autres sciences humaines et sociales, d’érudits ou d’amateurs confirmés » et pour objet « d’étudier, dans le respect des pratiques académiques, tous les aspects de l’évolution de la V^e République et d’encourager les recherches concernant cette période ».

La démarche des fondateurs est fondée sur l’intérêt qu’il y a désormais, près de soixante ans après son point de départ, à considérer cette période historique inédite comme s’inscrivant dans une chaîne chronologique. Née des échecs de la IV^e République, elle se caractérise avant tout par son régime constitutionnel. L’année 1958 ne constitue pas une rupture économique, sociale ou culturelle. Il ne s’agit pas des traumatismes de 1870 ou 1940 pour ne reprendre que les plus récents. Ce constat direct, joint à la faible espérance de vie donnée à l’origine à la V^e République, conduit à poser la question : « Comment étudier la V^e République ? », c’est-à-dire le cycle historique qui commence en 1958.

Avant de consacrer en 2018 un colloque au thème « La modernisation de la France dans les années 1960 » et de réfléchir à la manière d’étudier le parcours des soixante années écoulées, la rencontre du 24 février 2017 est organisée autour d’une réflexion épistémologique et méthodologique. Jamais l’histoire du temps présent n’a disposé d’autant de matériaux. À ceux qui sont produits publiquement au fil des années s’ajoutent désormais l’ouverture des fonds d’archives, fonds dont le volume est déjà considérable, et une quantité impressionnante de témoignages. L’exemple des colloques qui confrontent historiens et témoins en est une parfaite illustration. Les analyses et jugements portés au fur et à mesure du déroulement du temps sont-ils remis en cause par la prise en compte, au moins pour les premières décennies, de la richesse des sources mises à la disposition des chercheurs ? Les regards du temps court et du temps semi-long sont-ils concordants ?

En demandant à des spécialistes de toutes les disciplines et de toutes les générations de faire part de leurs expériences et témoignages, la réunion du 24 février, avec des communications et une table ronde, doit permettre non pas de répondre de manière définitive à ces questions, mais seulement de poser les jalons d’un regard historique sur un présent continu.

Programme

14h15 OUVERTURE, Didier Maus, ancien conseiller d’État, maire de Samois-sur-Seine, président de la Société d’histoire de la V^e République

Communications sur le thème « Comment étudier la V^e République ? »

• Le point de vue de l’historien, Jean-François Sirinelli, professeur des universités (Sciences Po Paris), président délégué de la Société d’histoire de la V^e République
• Le point de vue du juriste, Pierre Avril, professeur émérite à l’université Paris II Panthéon-Assas
• Le point de vue du politiste, Dominique Reynié, professeur des universités (Sciences Po Paris)

16h15-16h30 Pause

Table ronde sur le thème « Comment étudier la V^e République ? »

Présidence : Sabine Jansen, maître de conférences HDR (Conservatoire national des Arts et métiers), Secrétaire générale de la Société d’histoire de la V^e République

Participants :

• Françoise Banat-Berger, directrice des Archives nationales
• Édith Cresson, ancien Premier ministre
• Christine Manigand, professeur des universités (Paris III Sorbonne nouvelle), membre fondateur de la Société d’histoire de la V^e République
• David Valence, agrégé d’histoire, maire de Saint-Dié des Vosges

18h Pot de clôture

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Société d’histoire de la Ve REpubliquE 

• Didier MAUS, Président
• Jean-François SIRINELLI, Président délégué
• Sabine JANSEN, Secrétaire générale