Announcement
Argumentaire
L’urbanisme du xxe siècle, qu’il soit régi par l’État ou par le marché, a assigné à la marche à pied deux fonctions, déployées très différemment dans les espaces urbains. D’une part, la marche a été appréhendée comme un mode de déplacement auxiliaire, ne servant plus qu’à accéder aux véhicules individuels ou collectifs permettant d’emprunter les infrastructures de circulation à l’échelle d’une agglomération ou de sa région. Ce système a favorisé des distances que seuls les transports rapides peuvent couvrir tout en contribuant à la ségrégation socio-spatiale. Il a aussi créé des obstacles majeurs au cheminement (coupures, insécurité routière, nuisances, entre autres) qui ont réduit la performance à courte portée du déplacement pédestre. Dans les villes contemporaines, l’accessibilité piétonne est ainsi devenue très inégalitaire selon les localisations (centre dense, banlieues structurées par les grands axes ou rocades, périphéries d’urbanisation récente, etc.) et les contraintes personnelles (personnes à mobilité réduite, dépendance à l’automobile, rareté, absence ou coût du transport collectif, etc.).
D’autre part, la marche a été inversement conçue comme un loisir pour lequel des lieux spécifiques ont été aménagés en fonction de certains publics. La popularisation de « l’art de la promenade » (Solnit, 2001) a impliqué dès la Renaissance d’ouvrir au public des parcs et des jardins qui seront ensuite intégrés comme « espaces verts » dans l’urbanisme fonctionnaliste. La déambulation souvent familiale dans les artères commerçantes, sur les boulevards ou les ramblas, tout comme le développement du tourisme, ont justifié d’élargir des trottoirs pour le lèche-vitrines, d’ouvrir des « passages », de piétonniser certaines rues dans les centres historiques ou de créer des circuits pédestres pour valoriser le patrimoine. Le récent « retour de la marche en ville » (Thomas, 2004 ; Papon et Solère, 2010) s’exprime dans un corpus littéraire et médiatique valorisant la flânerie, l’épanouissement personnel ou l’exploration urbaine et justifie une nouvelle « ludification » (Latouche et Laperrière, 2001 ; Monnet, 2012) d’espaces déjà centraux : voies dites piétonnes, partagées ou apaisées, places réaménagées pour y réduire la circulation ou le stationnement des véhicules, berges réservées aux activités pédestres, etc.
Ainsi, la marche à pied n’apparaît pas simplement comme le moyen d’accès le plus universel aux ressources qu’offre une ville, mais révèle et reproduit aussi, dans les pratiques, les représentations et les aménagements, des rapports de force, des visions politiques, des centralités ou des marginalités, des ségrégations et des inégalités. Nous invitons à analyser ces différents enjeux en répondant, entre autres, aux questions suivantes.
I. La distinction entre la marche-loisir et la marche-déplacement rend-elle compte de comportements sociaux hétérogènes ?
On pourra s’interroger sur le rôle de la ségrégation des espaces et de la spécialisation des aménagements dans la disjonction des pratiques pédestres et sur l’existence d’identifications collectives différenciées qui permettent la constitution de groupes d’intérêt. Peut-on vérifier empiriquement l’hypothèse que la marche utilitaire donne peu prise à une « logique d’action collective » (Olson, 1965) alors que la marche-loisir s’y prête mieux ? Qu’est-ce qui détermine qu’un-e citadin-e s’identifie comme automobiliste, cycliste ou usager-e des transports en commun plutôt que comme piéton-ne ? Comment évoluent ces identifications avec le développement de pratiques ludo-sportives pédestres (visite, randonnée, jogging, etc.) ou pas (vélo…) et avec les nouveaux engins de mobilité individuelle (trottinette, skate, rollers, gyropodes…) ?
II. Nous nous intéresserons aussi aux stratégies et aux tactiques des marcheurs ou marcheuses face à leur environnement et aux inégalités qu’elles révèlent ou produisent.
Quel est l’impact des caractéristiques personnelles et des positions sociales (catégories aisées ou populaires, personnes âgées, enfants, femmes, touristes étrangers ou groupes cibles du racisme ou du harcèlement policier, travailleurs de la rue, etc.) ? Quelle est la place de la peur de se perdre, de se retrouver dans un endroit qui a mauvaise réputation ou, plus généralement, de la capacité d’orientation ? Jusqu’à quel point les inégalités d’accès ou la dépendance à la marche sont-elles entérinées ou modifiées par l’introduction de nouveaux outils de télécommunication ? Notamment, il s’agira de montrer comment on s’organise dans les espaces urbains où il n’y a pas d’autre option que la marche pour circuler : escaliers, rues trop étroites pour les véhicules, secteurs piétonnisés pour une mise en valeur patrimoniale, touristique et/ou commerciale, zones d’autoconstruction précaire sans voirie, autres espaces enclavés. Existe-t-il des formes d’entraide ou d’exclusion spécifiques ? Quel est le bilan de plusieurs décennies decréation de rues piétonnes, en Europe et ailleurs ? Dans quelle mesure la vie de quartier est-elle renouvelée par cette politique ?
III. Quelles connaissances apportent des recherches empiriques sur les dimensions collectives des déplacements pédestres ?
La circulation pédestre est-elle un indicateur de la (dis-)continuité du tissu urbain ? Peut-on parler de « dépendance piétonne » pour accéder aux services et aux transports collectifs ? Qui sont les piéton-ne-s dépendant-e-s ? A quels espaces sont-elles/ils restreint-e-s ? Les recherches peuvent montrer que la présence ou l’absence de piéton-ne-s, et la coprésence de différents types d’usages (résidence, travail, transit, achats, tourisme…), sont révélatrices de régulations formelles et informelles du partage de la voirie ou de l’espace public. Dans quelles conditions les foules (dans les gares, marchés, grands magasins, hauts-lieux etc.) sont-elles attractives ou répulsives pour la marche ? Dans quels environnements urbains les indicateurs de qualité de la marche (walkscore, indice de marchabilité, etc.) sont-ils pertinents, et quels acteurs les développent, avec quel(s) agenda(s) politique(s) ?
IV. Quelles sont les valeurs collectives associées à la marche en ville et comment sont-elles définies ou circonscrites ?
Au nom de quoi et dans quelles conditions la marche devient-elle objet de mobilisation collective, de militantisme et/ou d’action publique ? Il faudrait déterminer les acteurs qui sont à l’origine ou relayent un mouvement, quelles sont leurs visées sociales, politiques ou économiques, quels sont les conflits et les expressions des rapports de pouvoir. On pourra donc s’intéresser à la construction d’un problème public autour de la marche ou de sa reconnaissance (Hassenteufel, 2010 ; Honneth, 2004), et aux motivations autour desquelles se mobilisent les intéressé-e-s : lutte contre l’insécurité routière et la défense de catégories considérées comme vulnérables, promotion des modes « doux » ou « actifs », protection de la santé et/ou de « l’environnement », revendication du « droit à la ville » ou à la mobilité… Comment sont représentés la marche et le piéton dans les réglementations ou chez les acteurs patentés de la production urbaine, et comment évoluent ces représentations ? Quelle est la place de la marche dans les politiques de transport ou de planification urbaine, et notammentpour lutter contre la précarité ou l’exclusion ? A quelles négociations ces objectifs conduisent-ils au sein des communautés urbaines ou métropolitaines ?
Pour compléter ces questions, nous invitons aussi les auteur-e-s à soumettre toute autre proposition touchant aux enjeux et à l’impact social et politique de la marche en ville, quels que soient l’approche disciplinaire, la méthodologie ou le terrain. Ce dossier suivra strictement la ligne éditoriale de la revue en faveur de résultats de recherche originaux, présentés de façon précise mais compréhensible pour un lectorat pluridisciplinaire et international.
Coordination du dossier
- Jérôme Monnet,
- Ruth Pérez López
- Jean-Paul Hubert
Modalités de soumission
-
15 juillet 2017 : date limite de remise des articles complets
- 15 octobre 2017 : information des auteurs
- Mars ou septembre 2019 : publication du dossier
Adresse pour la correspondance exclusivement en version électronique par courriel à l’adresse suivante : es.marchenville@laposte.net
Les auteurs qui s’interrogent sur la pertinence de leur proposition peuvent contacter les coordinateurs
Attention :
- La revue ne demande pas de propositions d’articles, mais directement les articles,
- Les articles ne dépassent pas 42 000 signes (espaces compris) en incluant : texte, notes, références bibliographiques, annexes, mais hors résumés.
- Les conseils aux auteurs figurent dans chaque numéro.
- Les normes de présentation et les conseils aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue : http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/conseils.html
- La revue rappelle que tout auteur peut lui adresser, à tout moment, un article pour la rubrique Varia, si celui-ci concerne le rapport espaces, territoires et populations au sens large et s’il respecte les normes de publication ; en cas d’acceptation, ces articles sont publiés rapidement.
Comité de rédaction de la revue
- Comité de rédaction :
- Jean-Yves Authier,
- Christian Azaïs,
- Virginie Baby-Collin,
- Bernard Barraqué,
- Fatiha Belmessous,
- Catherine Bidou-Zachariasen,
- Maurice Blanc,
- Florence Bouillon,
- Alain Bourdin,
- María A. Castrillo Romón
- Olivier Chadoin,
- Sophie Chevalier,
- Anne Clerval,
- Jérôme Dubois,
- Joëlle Jacquin,
- Leïla Kebir,
- Jérôme Monnet,
- Stéphane Nahrath,
- Jean Remy,
- Anne de Reyniès,
- Thomas Sauvadet,
- Stéphanie Vermeersch
Références bibliographiques
Hassenteufel, P. 2010. « Les processus de mise sur agenda. Sélection et construction des problèmes publics », Informations sociales, n° 157, p. 50-58.
Honneth, A. 2004. « La théorie de la reconnaissance. Une esquisse », Revue du mauss, no 23, p. 133-136.
Latouche, D. ; Laperrière, H. 2001. « Faire la fête ou faire la tête », Agora débats/jeunesses, n° 24, p. 95-104.
Monnet, J. 2012. « Villes et loisirs. Les usages de l’espace public », Historiens et Géographes, n° 419, p. 201-213.
Olson, M. 1965 [2011], Logique de l’action collective, Bruxelles, Éditions de l’université de Bruxelles.
Papon, F. ; Solère, R. (de) 2010. « Les modes actifs. Marche et vélo de retour en ville », La mobilité des Français. Panorama issu de l’enquête nationale transports et déplacements 2008, Paris, cgdd, p. 65-82.
Solnit, R. 2001. Wanderlust. A History of Walking, New York, Penguin.
Thomas, R. 2004. « L’accessibilité des piétons à l’espace public urbain », Espaces et sociétés, n° 113-114, p. 233-249.
Argumentos
El urbanismo del siglo XX, regido por el Estado o por el mercado, ha asignado al caminar dos funciones desplegadas de forma muy diferente en los espacios urbanos. Por una parte, el caminar ha sido percibido como una forma auxiliar de desplazamiento, limitada a acceder a los vehículos individuales o colectivos que permiten el uso de infraestructura de circulación a escala de una aglomeración o de su región. Este sistema ha favorecido distancias que sólo pueden ser cubiertas por transportes rápidos, contribuyendo así a la segregación socio-espacial. También ha creado obstáculos mayores para los desplazamientos a pie (cortes en el tejido urbano, inseguridad vial, molestias de diferentes tipos, entre otros) que han reducido el rendimiento de corto alcance del desplazamiento pedestre. En las ciudades contemporáneas, la accesibilidad peatonal es muy desigual en función de la localización (centro denso, suburbios estructurados por grandes ejes o circunvalaciones, periferias de urbanización reciente, etcétera) y de limitaciones personales (personas con movilidad reducida, dependencia al automóvil, rareza, ausencia o costo del transporte colectivo, etcétera).
Por otra parte, la caminata ha sido inversamente concebida como una actividad de ocio para la cual se han diseñado lugares específicos para distintos públicos. La popularización del “arte del paseo” (Solnit, 2001) implicó, desde el Renacimiento, abrir al público parques y jardines que fueron, posteriormente, integrados como “espacios verdes” por el urbanismo funcionalista. La deambulación comúnmente familiar en las arterias comerciantes, en los bulevares o las Ramblas, así como el desarrollo del turismo, han justificado ampliar las aceras para favorecer el paseo frente a los escaparates, crear galerias y “pasajes” cubiertos, peatonalizar calles de los centros históricos o crear circuitos pedestres para la valorización del patrimonio. El reciente “regreso del caminar en la ciudad” (Thomas 2004 ; Papon & de Solère 2010) se expresa en un corpus literario y mediático que valora el deambular, la realización personal o la exploración urbana y justifica una nueva “ludificación” (Latouche & Laperrière 2001 ; Monnet 2012) de espacios ya centrales: vías designadas como peatonales, compartidas o de tránsito calmado, plazas reordenadas para la reducción de la circulación o del estacionamiento de vehículos, riberas fluviales rehabilitadas para actividades pedestres, etcétera.
Así, el caminar no aparece simplemente como el modo de acceso universal a los recursos que ofrece una ciudad, sino que revela y produce, en las prácticas, las representaciones y los acondicionamientos urbanos, las relaciones de fuerza, las visiones políticas, las centralidades o las marginalidades, las segregaciones o las desigualdades. Este número temático convoca reflexiones sobre estas problemáticas, en particular a través de las preguntas siguientes:
I. ¿La distinción entre la caminata-ocio y el caminar-desplazamiento revela comportamientos sociales heterogéneos?
En la disyunción de las prácticas pedestres, ¿cuál es el papel de la segregación y de la especialización de los espacios? ¿Existen identificaciones colectivas diferenciadas que permitan la creación de grupos de interés? Se invita a verificar empíricamente la hipótesis según la cual el caminar utilitario da poco lugar a una “lógica de acción colectiva” (Olson, 1965) mientras que la caminata-ocio se presta mejor a ello. Podemos interrogarnos sobre lo que determina que un/a citadino/a se identifique más como un automovilista, ciclista o usuario del transporte colectivo y menos como un peatón. ¿Cómo evolucionan estas identificaciones con el desarrollo de prácticas ludo-deportivas pedestres (visita, senderismo, hacer footing, etcétera) o no (ciclismo) y con los nuevos artefactos de la movilidad individual (patinete, skate, patines, gyropodes …)?
II. También nos interesamos en las estrategias y tácticas de los y las caminantes frente a su entorno y a las desigualdades que revelan o producen.
¿Cómo impactan las características personales y las posiciones sociales (clases altas o populares, personas de la tercera edad, niños y niñas, mujeres, turistas extranjeros o grupos víctimas de racismo o de acoso policial, trabajadores de calle, etcétera) en estas estrategias y tácticas? ¿Qué importancia tiene el miedo de perderse, de encontrarse en un lugar que tiene mala reputación o, de forma más general, la capacidad de orientarse? ¿Hasta qué punto las desigualdades de acceso o la dependencia al caminar son confirmadas o modificadas por la introducción de nuevas herramientas de telecomunicación? En particular, se tratará de mostrar la forma de organizarse en los espacios urbanos en donde no existe otra opción que caminar para poder circular: escaleras, calles demasiado estrechas para los vehículos, sectores peatonalizados para la valoración patrimonial, turística y/o comercial, zonas de autoconstrucción precaria sin vialidades y otros enclaves urbanos. ¿Existen formas de ayuda mutua o de exclusión específicas? También se invita a hacer el balance de varios decenios de creación de calles peatonales, en Europa y otras partes del mundo. ¿En qué medida la vida de barrio está renovada por esta política?
III. ¿Cuáles son los conocimientos que aportan las investigaciones empíricas sobre las dimensiones colectivas de los desplazamientos pedestres?
Nos preguntamos si la circulación pedestre es un indicador de la (dis)continuidad del tejido urbano. ¿Se puede hablar de “dependencia peatonal” para acceder a los servicios y a los transportes colectivos? ¿Quiénes son los peatones dependientes? ¿A qué espacios están restringidos? Las investigaciones pueden mostrar que la presencia o la ausencia de peatones revelan cómo se comparte la vialidad o el espacio público y como se regula formal e informalmente la copresencia de diferentes tipos de usos (residenciales, laborales, de tránsito, comerciales, turísticos…)¿En qué condiciones las multitudes (en las estaciones, los mercados, los grandes almacenes, los sitios de interés, etcétera) atraen o repelen la movilidad pedestre? ¿En qué entornos urbanos los indicadores de calidad del caminar (walkscore, índice de caminabilidad u otros) son pertinentes y cuáles son los actores que los desarrollan y con qué agenda(s) política(s)?
IV. ¿Cuáles son los valores colectivos asociados al caminar en la ciudad y cómo están definidos o delimitados?
¿En nombre de qué y bajo qué condiciones el caminar se convierte en un objeto de movilización colectiva, de militantismo y/o de acción pública? Sería importante identificar los actores que están al origen de un movimiento o lo defienden, así como las finalidades sociales, políticas o económicas del mismo y los conflictos y expresiones de las relaciones de poder. Además, se podría analizar el proceso de construcción de un problema público entorno al caminar o de su reconocimiento como tal (Hassenteufel 2010 ; Honneth 2004), y las motivaciones de los y las interesados/as : defensa de la seguridad vial y de las poblaciones consideradas como vulnerables, promoción de los modos de transporte “no motorizados” o “activos”, protección de la salud y/o del “medioambiente”, reivindicación del “derecho a la ciudad” o de la movilidad… ¿Cómo están representados al caminar o los peatones en las reglamentaciones o en los actores patentados de la producción urbana y cómo evolucionan estas representaciones? ¿Qué lugar ocupa el caminar en las políticas de transporte o de planeación urbana y, en particular, en aquellas que buscan luchar contra la precariedad o la exclusión? ¿A qué negociaciones conducen estos objetivos dentro de las comunidades urbanas o metropolitanas?
Para completar estas preguntas, invitamos a autores y autoras a enviar trabajos que aborden otras propuestas relacionadas con los desafíos y el impacto social y político del caminar en la ciudad, sea cual sea el enfoque disciplinario, la metodología o el terreno de investigación. Este número temático cumplirá estrictamente con la línea editorial de la revista a favor de resultados científicos originales, presentados de forma precisa pero comprensible para un público multidisciplinario e internacional.
Coordinación del monográfico
- Jérôme Monnet,
- Ruth Pérez Lopez
- Jean-Paul Hubert
Modalidades de sumisión
-
15 de julio 2017 : fecha límite para el envío de artículos
- 15 de octubre 2017 : información a los/las autores/as
Dirección para la correspondencia
Exclusivamente en versión electrónica por e-mail a la direccione siguiente : es.marchenville@laposte.net
Los autores que duden sobre la pertinencia de su propuesta pueden contactar con las coordinadoras
Atención:
La revista no pide propuestas de artículos sino directamente artículos,
- Los artículos no deben sobrepasar los 42.000 caracteres (espacios incluidos), contabilizados el texto, las notas, las referencias bibliográficas y los anexos, pero no los resúmenes.
- Los consejos a los/las autores/as figuran en cada número de la revista.
- Las normas de presentación y los consejos a los/las autores/as están disponibles en la web de la revista: http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/conseils.html
- La revista recuerda que todos los/las autores/as pueden enviar en cualquier momento artículos de miscelánea (fuera del monográfico), siempre que conciernan a las relaciones entre espacios, territorios y poblaciones en un sentido amplio, y que respeten las normas de publicación. En caso de ser aceptados, estos artículos serán publicados rápidamente.
Referencias
Hassenteufel, P. 2010. « Les processus de mise sur agenda. Sélection et construction des problèmes publics », Informations sociales, n° 157, p. 50-58.
Honneth, A. 2004. « La théorie de la reconnaissance. Une esquisse », Revue du mauss, no 23, p. 133-136.
Latouche, D. ; Laperrière, H. 2001. « Faire la fête ou faire la tête », Agora débats/jeunesses, n° 24, p. 95-104.
Monnet, J. 2012. « Villes et loisirs. Les usages de l’espace public », Historiens et Géographes, n° 419, p. 201-213.
Olson, M. 1965 [2011], Logique de l’action collective, Bruxelles, Éditions de l’université de Bruxelles.
Papon, F. ; Solère, R. (de) 2010. « Les modes actifs. Marche et vélo de retour en ville », La mobilité des Français. Panorama issu de l’enquête nationale transports et déplacements 2008, Paris, cgdd, p. 65-82.
Solnit, R. 2001. Wanderlust. A History of Walking, New York, Penguin.
Thomas, R. 2004. « L’accessibilité des piétons à l’espace public urbain », Espaces et sociétés, n° 113-114, p. 233-249.
Argument
20th century urbanism, whether regulated by the State or the market, has granted to walking two functions applied in completely different ways in urban spaces. On the one hand, it has been envisioned as an auxiliary travel mode, preliminary to access individual or collective transportation, enabling the use of transport networks at urban or regional level. While creating distances that only rapid transport can cover, this system has also fostered social-spatial segregation. In addition, it has created major obstacles to transit (physical barriers, safety issues, other difficulties) which reduced the short-range effectiveness of pedestrian travel. Pedestrian accessibility thus became highly unequal in contemporary cities, depending on location (dense city centre, suburban areas organised by major transportation routes or ring roads, recently urbanised peripheries) and personal situations (persons with reduced mobility, car dependency, existence and affordability of collective transportation, etc.).
On the other hand, walking has been considered as a leisure activity for which specific sites were planned, in accordance with the envisioned public. As early as the Renaissance, the development of the “art of walking” (Solnit, 2001) meant opening parks and gardens, later incorporated as ‘green areas’ in functional urbanism. The development of tourism and of wandering, in major shopping streets, boulevards or Ramblas, supported the broadening of sidewalks for window-shopping, the creation of “passages”, the pedestrianisation of some streets in historical centres or the creation of pedestrian routes for the purpose of promoting heritage. The “come-back of walking in town” (Thomas 2004; Papon & de Solère 2010) appears in a literary and media corpus promoting strolls, personal development or urban exploration and would explain the “leisurisation” (Latouche & Laperrière 2001, Monnet 2012) of already-central sites: so-called pedestrian, shared or “pacified” ways, reconfigured squares to reduce traffic or parking, pedestrian-only embankments, etc.
As such, walking is not only the most universal means of access to what a city has to offer, but as a practice it also reveals and perpetuates planning and representation, power balances, political visions, centrality and marginalisation, segregation and inequality. We would like you to reflect on these issues and answer to the following questions, among others.
I. Does the distinction between leisure-walking and transit-walking account for heterogeneous social behaviours?
You can discuss the role of sites’ segregation and specialised planning in the disjunction of pedestrian practices and the existence of differentiated collective identifications allowing for the emergence of interest groups. Is it possible to empirically verify the assumption that utilitarian walking gives little support to a “logic of collective action” (Olson 1965) whereas leisure-walking does? What determines whether city dwellers see themselves as car drivers, bike or public transportation riders rather than pedestrians? How do these configurations evolve with the development of leisury-sport activities, pedestrian (visits, hiking, running, etc.) or not (cycling…), and of new means of individual transportation (scooters, skates, rollerblades …)?
II. Walkers’ strategies and tactics to deal with their environment and the inequalities they reveal or encourage are also of interest.
What are the consequences of each and everyone’s personal characteristics and social status (upper or lower categories, elderly persons, children, women, foreign tourists or groups targeted by racism or police harassment, street workers, etc.)? To what extent do the fear to get lost, to end up in an ill-reputed neighbourhood, fear of assault or harassment or general orientation abilities matter? How are dependency or limited access to walking modified or backed by the emergence of new communication tools? It will be particularly relevant to question organisational patterns in urban spaces where walking is the only option: staircases, narrow streets, pedestrianised areas for heritage/touristic/commercial purposes, street-less and precarious self-built areas, enclosed spaces. Are there specific forms of mutual assistance or exclusion? What is the track record of several decades of street pedestrianisation across Europe and elsewhere? To what extent is community life revived by this policy?
III. What kind of knowledge is provided by empirical research on collective dimensions of pedestrian transit?
Is the latter a sign of the (dis-)continuity of urban fabric? Can we refer to “pedestrian dependency” with regards to accessing public transportation and services? Who would the dependent pedestrians be? To which spaces are they restricted? Research can show that the presence or absence of pedestrians and the co-existence of different types of use (residence, work, transit, shopping, tourism, etc.) reveal (in-)formal rules for sharing streets or public spaces. Under what conditions are crowds (in train stations, markets, department stores, hot spots) attractive or repulsive for walking? In which urban spaces are walking quality indicators (walkscore, walkability index, etc.) relevant, what kind of actors elaborate them and with which political agenda(s)?
IV. What are the collective values related to walking in town, and how are they defined or limited?
On what grounds and under what conditions does walking become a topic of collective mobilisation, activism a/o public action? Who are the actors starting or relaying such movements, what are their social, political or economic goals, what are the reflections of power balance and conflicts? Emergence of a public issue on walking and its recognition (Hassenteufel 2010; Honneth 2004) can thus be of interest, as well as the diverse motivations of those concerned: improving road safety and standing up for categories seen as vulnerable, promoting of alternative modes of transportation, safeguarding health a/o the environment, “right to the city” or mobility claims…How are walking and the pedestrian envisioned in regulations or by patented actors of urban production, and how do these visions evolve? Where does walking fit in urban planning and transport policies, particularly when fighting insecurity or exclusion? To what kind of negotiations do these objectives lead within urban or metropolitan communities?
To further supplement these questions, you are welcome to submit any proposal related with issues of walking in town, as well as its social and political impact, regardless of the disciplinary approach, the methodology or the site. The issue will follow the journal’s editorial policy strictly and will favour new research findings, clearly presented and accessible to international and multi-disciplinary readers.
Coordination
- Jérôme Monnet,
- Ruth Pérez Lopez
- Jean-Paul Hubert
Calendar
-
15 July 2017: deadline for submitting articles
- 15 October 2017 : information for authors
Adress for correspondence Exclusively electronically by email to the following address: es.marchenville@laposte.net
Authors with questions concerning the relevance of their proposal can contact the coordinators
Warning:
- The review does not want proposals for articles but the articles directly,
- Articles should not exceed 42 000 characters (including spaces) including: text, notes, references, appendices, but excluding abstracts.
- Advice to authors appear in each issue.
- The standards of presentation and advice to authors are available on the website of the journal: http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/conseils.html
- The review notes that at any time authors may submit articles Varia, outside of the themes of the issues on the topics of relationship between spaces, territories and populations broadly understood and meeting publication standards; if accepted, these articles are published quickly.
References
Hassenteufel, P. 2010. « Les processus de mise sur agenda. Sélection et construction des problèmes publics », Informations sociales, n° 157, p. 50-58.
Honneth, A. 2004. « La théorie de la reconnaissance. Une esquisse », Revue du mauss, no 23, p. 133-136.
Latouche, D. ; Laperrière, H. 2001. « Faire la fête ou faire la tête », Agora débats/jeunesses, n° 24, p. 95-104.
Monnet, J. 2012. « Villes et loisirs. Les usages de l’espace public », Historiens et Géographes, n° 419, p. 201-213.
Olson, M. 1965 [2011], Logique de l’action collective, Bruxelles, Éditions de l’université de Bruxelles.
Papon, F. ; Solère, R. (de) 2010. « Les modes actifs. Marche et vélo de retour en ville », La mobilité des Français. Panorama issu de l’enquête nationale transports et déplacements 2008, Paris, cgdd, p. 65-82.
Solnit, R. 2001. Wanderlust. A History of Walking, New York, Penguin.
Thomas, R. 2004. « L’accessibilité des piétons à l’espace public urbain », Espaces et sociétés, n° 113-114, p. 233-249.