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L’art du diorama (1700-2000)

The art of the diorama (1700-2000) - "Culture et Musées" journal

Revue « Culture et Musées »

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Publié le lundi 10 juillet 2017

Résumé

Entendu comme un dispositif d’exposition multidimensionnel et multimédia, le diorama est à la frontière de différentes disciplines et catégories d’institutions muséales. Vingt ans après le numéro consacré aux dioramas par la revue Public et Musées sous la direction de Bernard Schiele (1996) qui questionnait le statut du diorama en muséologie, il importe de réinterroger ces installations. Ce numéro propose de remettre le diorama au centre d’une étude des institutions muséales, en insistant d’une part, sur la matérialité de ces dispositifs (Bennett, Joyce, 2010), et, d’autre part, sur l’identité de ceux qui les fabriquent.

Annonce

Argumentaire

Entendu comme un dispositif d’exposition multidimensionnel et multimédia, le diorama est à la frontière de différentes disciplines et catégories d’institutions muséales. Ce dispositif intéresse les anthropologues, les sémiologues, les géographes, mais aussi les chercheurs en histoire naturelle, les préhistoriens, les historiens et historiens d’art. Il interroge également les artistes contemporains, comme le montre la persistance de ce que l’on peut appeler une esthétique du diorama chez des artistes tels que Marcel Duchamp, Edward Kienholz, Marc Dion, ou Thomas Hirschorn.

Les dioramas ont été étudiés comme précurseurs du cinéma (Griffiths, 2002), ou comme dispositifs singuliers dans les domaines des sciences naturelles et de l’anthropologie (Rader, 2014). Les études postcoloniales, dans le sillage de l’article de Donna Haraway, ont porté un regard critique sur ces installations (Haraway, 1984 ; Mitchell, 1988 ; Çelik, 1992). Pourtant, ces études n’ont considéré que les exemples réalisés en Europe et aux États-Unis, tandis que ces dispositifs sont largement répandus en Amérique latine, en Asie ou au Moyen Orient.

Vingt ans après le numéro consacré aux dioramas par la revue Public & Musées sous la direction de Bernard Schiele (1996) qui questionnait le statut du diorama en muséologie, il importe de réinterroger ces installations. Ce numéro propose de remettre le diorama au centre d’une étude des institutions muséales, en insistant d’une part, sur la matérialité de ces dispositifs (Bennett, Joyce, 2010), et, d’autre part, sur l’identité de ceux qui les fabriquent. Il examinera également les questions liées à l’opérativité symbolique et sociale des dioramas et à leur réception par les publics. Enfin, l’authenticité des objets et des espaces ainsi créés sera au cœur des interrogations. Cette question est d’autant plus urgente que de nombreux musées discutent aujourd’hui de la conservation de ces dispositifs qui appartiennent à l’histoire des musées, mais aussi à son futur.

L’objectif de ce numéro est de réunir une série de recherches sur les dioramas entendus comme dispositifs muséographiques singuliers en allant de leur conception à leur réception par différentes catégories de publics. Trois entrées sont proposées :

Sémiotique et Matérialité

Le diorama donne une place aux fragments en les organisant dans un système et requalifie la culture matérielle (Kirschenblatt, 1998). Mais quelle est la spécificité des dioramas ? Peut-on avec profit les aborder comme des assemblages (Bennett, 2010), des agencements (Bennett et alii, 2017), ou encore, pour reprendre un terme de l’art contemporain, des installations ? Nous nous intéresserons ici aux caractéristiques formelles de ces dispositifs : peut-on établir une grammaire des dioramas ? Quels en seraient les éléments, vu l’hétérogénéité des matériaux (cire, plâtre, bois), des médiums (peinture, sculpture, taxidermie), mais aussi des registres (réalistes, poétiques, etc.) ? Enfin, comment les différentes échelles (taille réelle, maquette, mini-diorama, dispositifs monumentaux) déterminent-elles l’usage et la pratique des dioramas ?

Acteurs

On accordera aussi une attention soutenue aux acteurs – qu’ils soient artistes, scientifiques, artisans, identifiés ou non – de ces dispositifs. Ainsi, la carrière des sculpteurs, peintres, taxidermistes, photographes, décorateurs ou anthropologues, leur statut en tant que praticiens à la croisée de diverses disciplines, le rôle qu’ils ont joué dans la définition de leur pratique ainsi que les enjeux de la conception des dioramas, retiendront notre attention. En dehors des trajectoires individuelles et collectives, il sera possible d’examiner les réseaux transnationaux par lesquels s’effectue la transmission de savoirs à la croisée des approches scientifiques et artistiques : de plus, du point de vue d’une histoire sociale des métiers, on mettra en évidence les négociations et redéfinitions des identités professionnelles que ces projets collectifs et interdisciplinaires engendrent.

Réceptions

Les dioramas sont des lieux privilégiés de transmission, mais aussi d’élaboration – et parfois de contestation – des discours scientifiques et historiques, en marge d’autres espaces de production des savoirs (foires, université, livre, etc.). Quel est l’impact des dioramas sur les publics et comment saisir la réception de cette forme dans divers musées à une échelle globale ? Réciproquement, quelle est la portée des publics sur la transformation de ces dispositifs ? Les dioramas ont aussi une dimension esthétique, qui semble avoir inspiré de nombreux artistes. On s’interrogera enfin sur les récits ou encore les images que suscitent ces installations, pour questionner leur portée sensorielle et cognitive sur les imaginaires.

Envoi des résumés

Merci d’adresser vos propositions d’articles sous la forme de résumés (environ 5000 signes) par courriel

avant le 10 septembre 2017

à Noémie Etienne (noemie.etienne@ikg.unibe.ch), Nadia Radwan (nadia.radwan@ikg.unibe.ch) et Marie-Christine Bordeaux (mc.bordeaux@wanadoo.fr).

Les résumés comporteront :

  • un titre
  • 5 références bibliographiques (mobilisées dans le projet d’article)
  • les noms, adresse électronique, qualité et rattachement institutionnel (Université, laboratoire) de leur auteur.e.

Calendrier

  • Début mai 2017 : diffusion de l’appel à contributions
  • 10 septembre 2017 : réception des propositions (résumés)
  • Mi-septembre  2017 : réponse aux auteurs et commande des textes aux auteurs retenus
  • Décembre 2017 : réception des textes
  • Février 2018 : réponses définitives aux auteurs et propositions éventuelles de modifications
  • Avril 2018 : réception des textes modifiés et navettes éditoriales
  • Décembre 2018 : publication

Contact

Noémie Etienne noemie.etienne@ikg.unibe.ch

Université de Berne

Institut für Kunstgeschichte

Hodlerstrasse 8, CH-3011 Bern

La revue Culture & Musées

Culture & Musées est une revue scientifique transdisciplinaire à comité de lecture. Ses publications sont orientées vers des travaux de recherche inédits sur les publics, les institutions et les médiations de la culture. Depuis 2010, elle possède une dimension internationale car elle est indexée à l'INIST et sur les bases Arts and Humanities Citation Index  (Thomson Reuters). Les contributions, regroupées autour d’un thème, font de chaque livraison un ouvrage collectif chargé d’approfondir un thème ou une question. La revue est co-éditée par l’Université d’Avignon et les éditions Actes Sud.

Coordination du numéro

Sous la direction de Noémie Etienne et Nadia Radwan, Université de Berne

Directeurs de la rédaction

  • Frédéric Gimello-Mesplomb, directeur de publication, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
  • Eric Triquet, directeur adjoint de publication, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
  • Yves Winkin, directeur de rédaction, Musée des arts et métiers, CNAM
  • Marie-Christine Bordeaux, directrice de rédaction, Université Grenoble Alpes

Comité de rédaction

  • Isabelle Brianso, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
  • Serge Chaumier, Université d’Artois
  • Jacqueline Eidelman, Direction générale des patrimoines – Département de la politique des publics, ministère de la Culture et de la Communication
  • Catherine Guillou, Direction des publics du Centre Pompidou
  • Daniel Jacobi, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
  • Emmanuelle Lallement, Direction générale des patrimoines – Département de la politique des publics, ministère de la Culture et de la Communication
  • Joëlle Le Marec, Université Paris Diderot
  • Jean-Marc Leveratto, Université de Lorraine
  • François Mairesse, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3
  • Anik Meunie , Université du Québec à Montréal
  • Marie-Sylvie Poli, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse
  • Dominique Poulot, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Vincent Poussou, Direction des publics et du numérique de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais
  • Olivier Thévenin, Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3

Comité scientifique international

  • José Azevedo, Université de Porto (Portugal)
  • Howard S. Becker, San Francisco (États-Unis)
  • André Desvallées, conservateur général honoraire du patrimoine
  • Vera Dodebei, Université de Rio (Brésil)
  • John Durant, directeur du Musée Massachusetts Institute of Technology (États-Unis)
  • Emmanuel Ethis, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse (France)
  • Jean-Louis Fabiani, Université d’Europe Centrale (Hongrie)
  • André Gob, Université de Liège (Belgique)
  • Holger Höge, Université d’Oldenbourg (Allemagne)
  • Yves Jeanneret, Université Paris-Sorbonne (France)
  • Raymond Montpetit, Université du Québec à Montréal (Canada)
  • Anne-Catherine Robert-Hauglustaine, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Xavier Roigé, Université de Barcelone (Espagne)

Références

Bennett Jane. 2010. Vibrant Matter. A Political Ecology of Things, Durham et Londres: Duke University Press.

Bennett Tony, Patrick Joyce. 2010. Material Powers. Cultural Studies, History, and the Material Turn, Londres: Routledge. 

Bennett Tony, Fiona Cameron, Nélia Dias, et alii. 2017. Collecting, Ordering, Governing. Anthropology, Museums, and Liberal Government. Durham et Londres. Duke University Press.

Çelik, Zeynep. 1992. Displaying the Orient: Architecture of Islam at Nineteenth-century World's Fairs. Berkeley : University of California Press.

Griffiths, Alison. 2002. Wondrous Difference: Cinema, Anthropology & turn-of-the-century visual culture, New York: Columbia University Press.

Haraway, Donna. 1984-85. « Teddy Bear Patriarchy: Taxidermy in the Garden Even, 1908-1936 ». Social Text. No 11, Winter, p. 19-64.

Kirschenblatt-Gimblett, Barbara. 1998. Destination Culture : Tourism, Museums, and Heritage. Berkeley : University of California Press.

Mitchell, Timothy. 1988. Colonizing Egypt. Cambridge; New York : Cambridge University Press.

Pomian,  Rader, Karen ; Cain, Victoria E. M. 2014. Life on Display. Revolutionizing U.S. Museums of Science and Natural History in the Twentieth Century. Chicago et Londres : The University of Chicago Press.


Dates

  • dimanche 10 septembre 2017

Fichiers attachés

Mots-clés

  • musée, diorama, exposition, muséologie, dispositif

Contacts

  • Noémie Etienne
    courriel : noemie [dot] etienne [at] ikg [dot] unibe [dot] ch
  • Nadia Radwan
    courriel : nadia [dot] radwan [at] ikg [dot] unibe [dot] ch

URLS de référence

Source de l'information

  • Marie-Christine Bordeaux
    courriel : marie-christine [dot] bordeaux [at] univ-grenoble-alpes [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’art du diorama (1700-2000) », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 10 juillet 2017, https://doi.org/10.58079/y2e

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