AccueilVoir/montrer la guerre aujourd'hui

AccueilVoir/montrer la guerre aujourd'hui

Voir/montrer la guerre aujourd'hui

Seeing and showing war today

*  *  *

Publié le mardi 25 juillet 2017

Résumé

21e siècle, la guerre serait là-bas et ici, partout et tout le temps. Certes elle diffère aujourd’hui quelque peu de celle d’hier, seulement la guerre reste la guerre : conflits, peurs, tortures, morts, etc. Ce qui change vraiment c’est la multiplication des discours mais surtout celle des images de guerre. Tous, adultes et enfants, devenons familiers avec les images de la guerre par les unes des journaux, les sites Internet, les jeux vidéo, les livres illustrés, les réseaux sociaux, etc. Quelles sont les conséquences de cette proximité ? Sommes-nous en mesure de voir la guerre et de savoir la montrer ?

Annonce

Argumentaire

Université de Montpellier
Manifestation scientifique et artistique. Le colloque international
VOIR/MONTRER LA GUERRE AUJOURD’HUI 
Faculté d’éducation de Montpellier les 15 et 16 mars 2018

21e siècle, la guerre serait là-bas et ici, partout et tout le temps. Certes elle diffère aujourd’hui quelque peu de celle d’hier, seulement la guerre reste la guerre : conflits, peurs, tortures, morts, etc. Ce qui change vraiment c’est la multiplication des discours mais surtout celle des images de guerre. Il est nécessaire que le discours d’information que proposent les images de guerre comme matériaux, documents et supports d’expression spécifiques soit étudié et soumis au regard des disciplines contributoires – arts, littérature, histoire, philosophie, technologie – dans une perspective éducative et résolument citoyenne. D’autant que les technologies numériques permettent une diffusion mondialisée de ces images complexes à analyser. Tous, adultes et enfants, devenons familiers avec les images de la guerre par les unes des journaux, les sites Internet, les jeux vidéo, les livres illustrés, les réseaux sociaux, etc. Quelles sont les conséquences de cette proximité ? Sommes-nous en mesure de voir la guerre et de savoir la montrer ?

Dans ce colloque, nous choisissons donc de nous interroger sur les images contemporaines de la/des guerre(s), au sens large, dans une dynamique de réflexion pluridisciplinaire et interdisciplinaire à la fois théorique, artistique et didactique, en lien avec l’éducation à l’image et l’éducation artistique et culturelle. Cette manifestation scientifique explorera les rapports, les tensions, que les images et les hommes entretiennent avec la guerre. Les questions du sujet, de la création, de la production, de la diffusion, et de l’éducation doivent être posées.

En effet que signifie voir la guerre aujourd’hui ? Être témoin, y assister, ce qui implique d’être physiquement présent dans un espace où la guerre a lieu : le reporter, l’anonyme, l’artiste parfois, etc. ; être créateur, ce qui implique de construire une œuvre : le photographe, l’artiste, l’illustrateur, etc. ; être médiateur, ce qui implique transmettre mais aussi sélectionner, voire censurer : l’agence de presse, le galeriste, l’institution culturelle, l’éditeur, l’enseignant, etc. ; être spectateur, ce qui implique d’être confronté aux représentations : le récepteur, le regardeur, le lecteur, le citoyen, l’élève, l’enfant, etc.

Il s’agit également de nous demander quelle est la nature de cette expérience de la guerre comme expérience du regard, du monde, de la signification de ce qui nous est donné à voir. Quelle est la nature des pensées, des émotions et des actions que ces images génèrent ? Quel(s) imaginaire(s) engendrent-elles ?

Nous voudrions aussi nous interroger sur les statuts de l’image de guerre. En quoi le temps influe-t-il sur la perception des images ? En quoi l’espace d’énonciation modifie-t-il le regard sur l’image ? Quels usages faisons-nous de ces images ?

Nous nous questionnerons encore sur les moyens de l’image : quelle rhétorique de la guerre se dessine dans les productions iconiques ? Quelle représentation du combattant, de la victime, du héros, de la ruine, de l’exécution, etc. observe-t-on ? Et quelles sont les influences du numérique sur la volonté de voir et de montrer la guerre ?

Axes thématiques proposés

Plusieurs problématiques peuvent être abordées et s’inscrire dans l’un des trois axes suivants :

Axe 1 : La guerre et l’information

Entre voyeurisme morbide, viralité idéologique et témoignage indispensable pour documenter un conflit armé, les images de guerre occupent une place particulière dans la construction, la diffusion et la réception de l’information journalistique. Les événements qu’elles rapportent et commentent, les réactions qu’elles provoquent, organisent, au-delà des événements, nos représentations du monde, de l’histoire et des hommes.

Depuis les attentats et la propagation des images de guerre sur les réseaux sociaux, une éducation aux médias d’information est à promouvoir : elle est depuis longtemps inscrite dans les documents officiels, mais reste difficile à opérationnaliser ; elle doit être résolument interdisciplinaire : comment, dès l’école primaire, outiller les élèves pour déchiffrer les images ? Comment leur donner des mots, des codes de compréhension pour construire un rapport à la guerre, à la violence, à la mort, qui les préserve autant de la sidération que de la tentation complotiste ? Quelles situations d’apprentissage proposer dans les classes pour que le travail sur les images trouve sa nécessaire place dans enseignement raisonné qui interroge les modes de construction de l’information et le savoir s’informer ?

Axe 2 : La guerre et les arts

Les artistes construisent des œuvres questionnant la guerre qu’ils s’emparent ou non d’images réalisées par les journalistes, reporters ou encore celles du témoin lambda qui poste une image sur les réseaux sociaux. Comment, pourquoi se sont-ils saisis de ces images ? Quelle distance/proximité, réalité/fiction, appréhension/rejet ces œuvres impliquent-elles chez le regardeur et tout particulièrement l’élève ou l’étudiant ? Aujourd’hui, quelles sont les répercussions sur notre compréhension de la guerre, quelle(s) image(s) de la guerre provoquent ces œuvres? Quelle est la spécificité du regard de l’artiste sur les images de la guerre, sur la guerre elle-même ?

La création est une réponse aux images vues de la guerre, au bousculement conscient ou non, que provoque ce vis-à-vis. Aussi quels types de dispositifs didactiques et pédagogiques sont susceptibles de solliciter une éducation à l’image et à la créativité des élèves ? Comment concourir à la construction du sujet-élève/étudiant dans cette société « en guerre », visiblement en guerre ?

Axe 3 : La guerre et l’enfant

On a là un sujet délicat voire tabou (notamment dans la littérature de jeunesse). Comment les créateurs mettent-ils en scène telle guerre ou la guerre en général ? On pourra questionner ce que les images font voir, osent ou n’osent pas montrer surtout lorsqu’elles sont destinées aux enfants. Comment représenter la guerre elle-même (les belligérants, les armes, les terrains), la violence physique (blessures, mutilations, morts) et psychologique (solitude, peur, folie) ? On se demandera par exemple quels stéréotypes on peut reconnaître dans les dispositifs iconotextuels des albums pour la jeunesse qui abordent la problématique de la guerre.

La représentation des enfants dans des situations de conflits peut constituer une autre série d’interrogations sur ce que l’on voit de la guerre dans les images. Quelles figures d’enfants (victimes ou soldats) sont dessinées, peintes, photographiées ? Pourquoi ? Comment ?

Enfin comment enseigner aujourd’hui à voir la/les guerre(s) à de jeunes enfants ou à des adolescents ?

Modalités de soumission

Les communications (20’ de présentation + 10’ de discussion) doivent s’inscrire dans au moins un des trois axes proposés.

La langue de communication est le français.

Calendrier

Délai d’envoi des propositions de communication :

15 octobre 2017

Les propositions de communication et toute question administrative ou scientifique sont à envoyer à l’adresse suivante :

2018colloqvoirmontrerlaguerre@gmail.com

Comité d’organisation

  • Marie-Dominique Bidard, doctorante arts plastiques, Université de Rennes 2
  • Caroline Blanvillain, maître de conférences arts plastiques, Université de Montpellier
  • Christine Boutevin, maître de conférences langue et littérature françaises, Université de Montpellier
  • Yves Soulé, maître de conférences sciences du langage, Université de Montpellier

Comité scientifique

  • Sylviane Ahr (PU langue et littérature françaises, Université de Toulouse Jean Jaurès)
  • Marie-Dominique Bidard (Doctorante Arts plastiques, Université de Rennes 2, PRAG Arts plastiques, Université de Montpellier)
  • Caroline Blanvillain (MCF Arts plastiques, Université de Montpellier)
  • Christine Boutevin (MCF langue et littérature françaises, Université de Montpellier)
  • Benoit Califano (Directeur école de journalisme de Montpellier)
  • Marguerite Cros (Experte Unesco EMI)
  • Sandrine Ferret (PU Arts plastiques, Université Rennes 2)
  • Vincent Lavoie (Professeur Département d’histoire de l’art Université du Québec à Montréal)
  • François Le Goff ((MCF langue et littérature françaises, Université de Toulouse Jean Jaurès)
  • Brigitte Louichon (PU langue et littérature françaises, Université de Montpellier)
  • Vincent Marie (Réalisateur - Histoire, Université Paul Valéry, Montpellier) 
  • Leandro Pimentel Abreu (Professeur adjoint de la faculté de communication sociale de l’Université d’Etat de Rio de Janeiro, Brésil)
  • Yves Soulé (MCF sciences du langage, Université de Montpellier)

Bibliographie

  • Allard, Cl. (2000), L’enfant au siècle des images, Albin Michel.
  • Alloa, E., Flusser, V., Jonas H., Pinotti A., Freedberg, D., Escola, D., Severi, C., Assman, J., Latour, B., Elkins, J. (2015). Penser L’image – Volume 2 – Anthropologies Du Visuel. Perceptions. Les presses du réel.
  • Barbancey, P., Girard R., Perrin, J-P. (2012). Grands Reporters de Guerre : Les Instantanés de L’histoire : Entre Observation et Engagement... Les Rencontres de Normale Sup’.
  • Belting,  H. (2004). Pour Une Anthropologie des Images. Paris : Gallimard. Le Temps Des Images.
  • Blondet-Bisch, Th., Frank, R., Gervereau, L. (2001).Voir, Ne Pas Voir La Guerre: Histoire Des Représentations Photographiques de La Guerre. Somogy éditions d’Art.
  • Brecht, B. (1955 ; rééd. 2015),  L’ABC de La Guerre, L’Arche.
  • Bredekamp,  H. (2015). Théorie de L’acte D’image. Paris : La Découverte, Politique et Sociétés.
  • Bertrand Dorleac, L . (2010). Après la guerre. 1 vol. Art et artistes. Gallimard.
  • Cambier, A., (dir.). (2003). Les dons de l’image, L’Harmattan.
  • Charaudeau, P., (1997), Le discours d’information médiatique, Nathan.
  • De Baecque A., Delage Ch. (2009). De l’histoire au cinéma, Complexe.
  • Debray R., (2013), Le stupéfiant image. Paris : Gallimard.
  • Didi-Huberman, G. (2011). Images malgré tout, Paris : Editions de Minuit
  • et al. (2014) Que Peut Une Image. Le Bal/ éditions textuels/CNAP. Les Carnets Du Bal.
  • « Ecrire et représenter la guerre ». (2014). Revue des livres pour enfants, n° 276, avril.
  • « Enfants en temps de guerre et littérature de jeunesse », (2013). BNF/CNLJ et PU Clermont-Ferrand, Blaise Pascal.
  • Freud, S., (1927 ; rééd. 1981)) Essais de Psychanalyse : “Considérations Actuelles Sur La Guerre et La Mort.” chap. 4 ,Payot.
  • Gervereau, L. (2000). Les images qui mentent, Histoire du visuel au XXème siècle, Seuil.
  • Gervereau, L., (dir). (1999) ? Peut-on apprendre à voir ?, L’image/Ecole nationale supérieure des beaux-arts.
  • Herschdorfer, N. (2011). Jours d’après : Quand les photographes reviennent sur les lieux du drame. Paris: Thames & Hudson.
  • Huchet, B., Payen, E. (dir). (2000). Figures de L’événement Médias et Représentations Du Monde. Éditions de la bibliothèque. bpi 2000.
  • Keegan, J, Knithley Ph., (2004),  L’œil de La Guerre : Mots et images du front, Presses de la Cité.
  • Attikpoé, K., Foucault, J. (dir.). (2013). L'image de l'enfant dans les conflits. L'harmattan, coll. « références critiques en littératures d'enfance et de jeunesse ».
  • Lapoix, S., Patte N., Coussin M., (2013). Factchecking, le journalisme à l’épreuve des faits.
  • Lavoie, V., (2010). Photojournalismes : Revoir Les Canons de L’image de Presse. Hazan.
  • Le cinéma de guerre de Patrick Brion, Paris, 1996, La Martinière
  • Marie, V., Lucas N. (2010),  De la manipulation des images dans les classes, Le Manuscrit.
  • Marie, V., Lucas N. (2010). Médias et mémoires à l’école de la République : construction, instrumentalisation, pouvoirs, Le Manuscrit.
  • Mitchell, W. (2014). Que veulent Les Images. Une Critique de La Culture Visuelle. Paris : Les Presses du réel.
  • Mitchell, W., (2011) CloningTerror, La Guerre Des Images, Du 11 Septembre Au Présent. Les Prairies ordinaires.
  • Mondzain, M-J. (2002). L’image peut-elle tuer ?, Paris : Bayard.
  • Mongin, O., (1997). La violence des imagesou comment s’en débarrasser ? Pairs :Seuil.
  • Panzer, M., Caujolle, Ch. (2005).Things as They Are, Photojournalism in Context since 1955. Aperture foundation world press photo.
  • Poivert, M. (2015). Brève Histoire de La Photographie : Essai. Hazan. Beaux-Arts.
  • Rancière, J. (1987). Le maître ignorant. Cinq leçons sur l’émancipation intellectuelle. Paris : Fayard (rééd. Paris : 10/18 Poche, 2004).
  • Rancière, J. (2008). Le spectateur émancipé, Paris : La Fabrique.
  • Renonciat, A. (2003). L’image pour enfants : pratiques, normes, discours.La Licorne.
  • Rera, N. (2014). Rwanda, Entre Crise Morale et Malaise Esthétique. Paris : Presses du réel. Œuvres En Sociétés.
  • Rouet, G., Soulages F. (dir.). (2013).Frontières géoculturelles et géopolitiques, L’Harmattan,
  • Rouillé, A. (2005). La photographie - Entre document et art contemporain, Gallimard.
  • Sontag, S. (2003), Devant La Douleur Des Autres. Christian Bourgeois,.
  • Stokes, M., Menegaldo, G.(2008).Cinéma et histoire de. Paris : M. Houdiard DL.
  • Tisseron, S. (2000). Enfants sous influence, Les écrans rendent-ils les jeunes violents ?, Armand Colin.
  • Tisseron, S. (1995 ; 2002). Psychanalyse de l’image. Des premiers traits au virtuel, Paris : Dunod.
  • Vennesso P., (dir). (2005). Guerres et soldats au cinéma, L’Harmattan.
  • Walter, B. (1931-2001). « Petite histoire de la photographie », in Œuvres II, trad. A. Gunthert, Paris : Gallimard, Folio essais, (1931).
  • Walter, B. (1931-2012). Petite histoire de la photographie, trad. L. Duvoy, Paris : Allia, (1931).

Lieux

  • faculté d'éducation 2 place M. Godechot 34000 Montpellier
    Montpellier, France (34)

Dates

  • dimanche 15 octobre 2017

Mots-clés

  • Images, arts, littérature de jeunesse, éducation à l'image

Contacts

  • Caroline Blanvillain
    courriel : 2018colloqvoirmontrerlaguerre [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Christine Boutevin
    courriel : christine [dot] boutevin [at] umontpellier [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Voir/montrer la guerre aujourd'hui », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 25 juillet 2017, https://doi.org/10.58079/y59

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search