Announcement
École française de Rome, Rome, 24-25 mai 2018
Argumentaire
Le déclassement social est aujourd’hui un défi politique majeur pour les sociétés occidentales. Avant même d’être au cœur du débat public, il a été un objet d’étude pour la sociologie qui a contribué à définir sa temporalité (intergénérationnelle ou limitée au cycle de vie), ses dimensions protéiformes (individuelles ou collectives) et son ambiguïté car il s’agit autant d’une réalité objective – donc mesurable – que d’un sentiment subjectif tributaire de la perception des dynamiques sociales, autant une expérience qu’une crainte. Interroger le déclassement est donc le moyen, quelque soit l’époque, de pénétrer le fonctionnement du monde social.
Prendre en compte l’Ancien Régime tout en englobant la césure révolutionnaire est le moyen d’observer le phénomène dans le cadre d’une société d’ordres dont la rigidité des frontières sociales évolua dans le temps (alternant des phases de plus ou moins grande ouverture ou fermeture), mais aussi dans une phase de transition et de redéfinition des statuts alors que triomphait une société de classes. Le déclassement n’est pas compréhensible sans l’existence d’un classement. Dans la société contemporaine, celui-ci est sociologique et économique en l’absence de frontières juridiques entre individus, même si leur souvenir peut perdurer. Dans la société d’Ancien Régime, il était fondé sur une pensée hiérarchique qui se matérialisait dans les ordres, le respect des rangs, la transmission des statuts. Mais cette société rigide, car pensée comme naturelle, n’était pas immobile. Si l’historiographie s’est davantage intéressée à la mobilité ascendante qui était aussi plus productrice de sources, elle a abordé le phénomène du déclassement à travers l’étude des cas de dérogeances de la noblesse, celle des pauvres honteux et des institutions d’assistance, et plus récemment de la représentation du déclassement et du sens des trajectoires sociales dans une société hiérarchique.
Axes de réflexion
Ce colloque, qui entend embrasser tout le spectre social, se structurera autour de quelques axes de réflexion.
Les discours sur le déclassement. Traiter du déclassement sous l’Ancien Régime pose la question de l’usage de catégories d’analyse mobilisées par les historiens pour étudier les sociétés anciennes. Le déclassement est ainsi lié à l’appauvrissement sans en être synonyme. Les revers de fortune y menaient s’ils s’accompagnaient d’un changement de mode de vie qui actait un changement d’état. Le déclassement naissait de la perte de ressources matérielles et symboliques – comme l’honneur - qui obligeaient à un comportement et à des choix jugés dégradants au regard du statut social. Il ne peut donc être défini de manière absolue, mais toujours de manière relative en fonction de la position des personnes. C’est pourquoi il importe, dans la mesure du possible, de prendre en considération les discours des acteurs historiques, discours qui n’étaient pas nécessairement semblables aux nôtres, et qui n’étaient pas identiques dans le temps. La perception de l’abaissement de la position sociale était fonction des normes et des représentations associées au milieu d’appartenance. Le déclassement était apprécié par les acteurs sociaux en fonction des attentes et des caractères prêtés aux groupes sociaux ou aux familles en fonction de leur rang. Il assumait une dimension éminemment morale en étant associé au déshonneur, à la chute, à la déchéance. On s’intéressa dans la production du discours non seulement à l’expérience du déclassement mais aussi à la crainte – proportionnelle à la position hiérarchique - qu’inspirait la perspective de la marginalisation sociale.
Le déclassement comme itinéraire. On se propose, en outre, d’appréhender le déclassement non pas comme un changement d’état dont on évaluerait les causes et les conséquences, mais comme un processus qui s’inscrivait dans différentes échelles temporelles. La première dimension était celle de l’individu dont il importe de reconstituer – en fonction du moment du cycle de vie - la trajectoire avec ses points de ruptures, ses paliers et ses inflexions qui conduisent à un changement de condition. La difficulté est de faire la part des revers passagers ou du dénuement conjoncturel et du déclassement qui n’était pas nécessairement un processus irréversible comme le montre, pour le second ordre, l’existence de procédures de mise en veille du statut pour rendre praticable la dérogeance. Le phénomène oblige à prendre en considération l’échelle des générations en interrogeant les modalités de la reproduction sociale et de la transmission des statuts. Dans cette perspective, il faut prendre garde de ne pas interpréter le changement de métier d’une génération à l’autre ou entre branches de la même famille comme un indice de différenciation et de mobilité sociale (ascendante ou descendante) sans prendre en compte les univers sociaux d’appartenance qui leur donnaient sens et qui permettent d’évaluer l’orientation d’une trajectoire personnelle ou familiale. Il semble donc qu’un changement de statut doive être appréhendé à partir du système de référence et en relation avec la position des autres. La prise en compte du temps vient rappeler que le déclassement n’était pas seulement une affaire de capacités individuelles, mais qu’il avait à voir avec la conjoncture et avec ce que les sociologues appellent la mobilité structurelle, c’est-à-dire celle qui est imposée par l’évolution des structures démographiques, économiques et politiques.
Situations de déchéance. En contrepoint de l’approche processuelle précédente, on entend questionner les situations qui, aux yeux des contemporains, conduisaient à la déchéance. Plusieurs situations retiennent l’attention. La première regarde la perte d’indépendance à une époque où vivre du sien était une source de distinction et d’appartenance sociales. On peut y rattacher les cas de faillite et d’endettement qui se traduisaient par une perte de crédit, dans toutes les acceptions du terme, au risque de subir une véritable mort sociale. La deuxième concerne les cas de dérogeance qui entraînaient la perte de privilèges, voire l’exclusion du groupe d’appartenance. La préservation du statut social apparaît alors secondaire au regard de la nécessité de la survie économique. La troisième situation englobe la mésalliance et la naissance illégitime qui étaient, pour la descendance, lourdes de conséquences sur le plan du statut, de la succession patrimoniale, de l’accès à certaines fonctions et de la réputation, elle-même modulée par la position sociale. On peut aussi s’interroger sur la condition de cadets dans la noblesse par rapport à celle de l’aîné promis à perpétuer la position familiale. Enfin, il n’est pas inutile de porter l’attention sur des actes d’exclusion, comme la perte de citoyenneté, qui entraînait la privation de droits et l’exclusion de la communauté et sur l’installation dans des lieux et des habitations dégradées qui actaient le déclassement.
Les freins au déclassement. La hiérarchie sociale, parce qu’elle était conçue comme naturelle, était consolidée par des dispositifs juridiques et institutionnels. On entend porter l’accent sur les modalités d’activation de ces ressources par les acteurs et les pouvoirs qui en avaient la maîtrise. La dérogeance apparaît alors dans sa double dimension car si elle se traduisait par la perte de statut, elle permettait aussi de le recouvrer une fois rétablies les conditions de vie qui lui étaient associées. On sait que l’aide institutionnelle (sous forme d’aide à domicile des pauvres honteux ou de mise à disposition d’un logement par les institutions caritatives) était inspirée par le principe de la justice distributive qui donnait à chacun selon sa condition ; on peut se demander si ces formes d’assistance n’étaient pas activées une fois la déchéance avérée, si bien qu’elles ne visaient pas à rétablir une position hiérarchique, mais à freiner un changement de condition inéluctable en défendant la stabilité de l’ordre social.
Langues
Français, anglais, italien
Calendrier
- septembre 2017 : appel à communication
-
30 novembre 2017 : remise des propositions d’intervention (3500 caractères maximum)
- 31 décembre 2017 : sélection des interventions et définition du programme
- 30 avril 2018 : remise des textes des communications
- 24-25 mai 2018 : colloque à l’École française de Rome
Colloque organisé par l’École française de Rome, le LARHRA, l’IDHE.S-ENS Paris-Saclay, l’Università degli Studi di Milano
Coordinateurs scientifiques et comité de sélection
- Jean-François Chauvard (Université Lumière Lyon 2), jean-francois.chauvard@univ-lyon2.fr
- Michela Barbot (CNRS, IDHE.S-ENS Paris-Saclay), michela-sara.barbot@ens-paris-saclay.fr
- Stefano Levati (Università degli Studi di Milano), stefano.levati@unimi.it
École française de Rome, Rome, 24-25 May 2018
Argument
Social demotion, or downward social mobility, is a major political challenge for Western societies today. Even before becoming the focus of public debate, it was already a topic of study for sociologists who helped define its temporality (i.e. intergenerational or limited to a single lifespan), its multiple dimensions (individual or collective) and its ambiguity, as it is both an objective (therefore measurable) reality and a subjective feeling dependent on the perception of social dynamics. In short, social demotion is both an experience and a fear. Investigating social demotion in any era is thus a way to see the inner workings of the social world.
By taking into account the Ancien Régime, while also encompassing the disruption of the Revolution, we can observe this phenomenon not only within a “society of orders” in which the rigidity of social boundaries evolved over time (alternating between phases of greater or less openness), but also in a transitional phase as statuses were redefined with the triumph of a class society. Social demotion, i.e. moving downward to a lower social status, cannot be understood without the existence of a social hierarchy. In contemporary society, this hierarchy is defined in sociological and economic terms given the absence of legal boundaries between individuals, even though the memory of such boundaries may persist. In Ancien Régime society, social status was based on a hierarchical thinking that materialised in orders, the respect of ranks and the transmission of status. Yet while that society was rigid (because it was conceived as a natural state), it was not immobile. Although historiography has focused more on upward mobility, which also produced more source material, it has looked at the phenomenon of downward mobility by studying cases of derogation of nobility, the situation of the “shamefaced poor” and public assistance institutions, and more recently, the representation of social demotion and the meaning of social trajectories in a hierarchical society.
Main topics
This conference endeavours to cover the entire social spectrum, organised around a few focal points for reflection.
Discourses about social demotion. Studying social demotion under the Ancien Régime raises the issue of the analytical categories used by historians to study societies of the past. Social demotion is thus connected to impoverishment, but the two terms were not synonymous. Reversals of fortune would lead to social demotion if they coincided with a change in lifestyle that materialised a change in status. Social demotion arose from the loss of material and symbolic resources – such as honour – that forced individuals to adopt a behaviour or to make choices deemed to be degrading in light of their social status. Thus, it cannot be defined in absolute terms, but always in relation to individuals’ position. Hence the importance of taking into consideration, inasmuch as possible, the discourses of historical agents. Such discourses were not necessarily comparable to our own and not identical over time. The perception of a decline in social status was dependent on the norms and representations related to the milieu to which an individual belonged. Social agents assessed social demotion in light of the expectations and characters attributed to social groups or families according to their rank. Social demotion took on an eminently moral dimension by being connected to dishonour, downfall and forfeiture. In the production of discourse, the focus was not only on the experience of social demotion, but also on the fear – proportional to the individual’s position in the hierarchy – that was sparked by the prospect of social marginalisation.
Social demotion as an itinerary. We also propose understanding social demotion not as a change in status, whose causes and consequences could be assessed, but as a process that fit into different timescales. The first dimension was that of the individual whose trajectory – based on the point in his or her lifespan – must be pieced together with its breaking points, plateaus and inflection points leading to a change in condition. The difficulty lies in distinguishing between temporary reversals or deprivation, on the one hand, and demotion, on the other. The latter was not necessarily an irreversible process, as shown – for the Second Estate – by the existence of procedures for suspending noble status in order to make derogation practicable. The phenomenon requires an intergenerational scale to be considered, by investigating the methods of social reproduction and transmission of status. In this perspective, care must be taken not to interpret a change in trade from one generation to the next, or between branches of the same family, as a sign of differentiation or of social mobility (either upward or downward) without factoring in the social universes of belonging that gave such changes meaning and enable the direction of a personal or family trajectory to be determined. It therefore seems that a change in status must be viewed in light of a system of reference and in relation to the position of others. Taking account of the period of time also reminds us that social demotion was only partly a question of individual ability, while also being related to contemporary events and what sociologists call “structural mobility”, i.e. the mobility made necessary by changes in demographic, economic and political structures.
Situations of forfeiture. In contrast with the aforementioned process approach, we intend to investigate situations that, in the eyes of contemporaries, would lead to forfeiture. Several situations stand out. The first involves a loss of independence during an era when living off of one’s own assets was a source of social distinction and belonging. This situation would include cases of bankruptcy and indebtedness that led to a loss of credit, in all senses of the term, with the risk of suffering a veritable social death. The second situation involves cases of derogation, which led to a loss of privileges or even being excluded from the group to which the individual belonged. Here, preserving the social status came second to the necessity of economic survival. The third situation encompasses mésalliance and illegitimate birth, which had weighty consequences for descendants in terms of status, inheritance rights, access to certain functions and reputation, which in turn was modulated by social position. We can also study the condition of younger-born sons in the nobility, compared to the position of the eldest son who would perpetuate the family’s status. Lastly, it would be useful to look at acts of exclusion, such as the loss of citizenship, which led to individuals being deprived of their rights and excluded from the community, as well as moving to locations or to homes that were deteriorated and therefore materialised social demotion.
Hurdles to social demotion. The social hierarchy, since it was regarded as natural, was shored up with legal and institutional arrangements. We intend to emphasise the ways in which these resources were activated by the actors and powers that controlled them. Derogation thus appears in both its dimensions; while it reflected the loss of status, it also enabled status to be recovered once all the associated living conditions were re-established. It is known that institutional aid (in the form of aid at home for the “shamefaced poor” or the provision of lodging by charitable institutions) was inspired by the principle of distributive fairness whereby each individual received according to his or her condition. We can question whether these forms of assistance were not implemented after forfeiture had become evident, such that they did not aim to restore a hierarchical position but instead to hamper an inevitable change in condition by defending the stability of the social order.
Language
English, French, Italian
Timetable
- September 2017: call for papers
-
30 November 2017: deadline for submitting proposals (a maximum of 3500 characters)
- 31 December 2017: selection of proposals and conference schedule defined
- 30 April 2018: deadline for submitting conference papers
- 24-25 May 2018: conference at the École française de Rome
A conference organised by the École française de Rome, LARHRA, IDHE.S-ENS Paris-Saclay and the University of Milan
Scientific Coordinators and selection committee
- Jean-François Chauvard (University of Lyon II – LARHRA), jean-francois.chauvard@univ-lyon2.fr
- Michela Barbot (CNRS, IDHE.S-ENS Paris-Saclay), michela-sara.barbot@ens-paris-saclay.fr
- Stefano Levati (University of Milan), stefano.levati@unimi.it
École française de Rome, Roma, 24-25 maggio 2018
Argomento
Il declassamento sociale è attualmente una fra le maggiori preoccupazioni politiche delle società occidentali. Prima ancora di arrivare al cuore del dibattito pubblico, questo tema è stato oggetto di una serie di indagini sociologiche che ne hanno evidenziato le dimensioni individuali e collettive, le scale cronologiche multiple (intergenerazionali o inscritte nei cicli di vita personali), nonché la natura intrinsecamente duplice, trattandosi di un concetto che rimanda sia a realtà oggettive e misurabili, sia a percezioni soggettive di esperienze e di dinamiche sociali.
Oggi come in passato, lo studio del declassamento è essenziale ai fini di comprendere il funzionamento dei sistemi sociali. Abbordare un simile fenomeno su una lunga età moderna, estesa dal tardo medioevo fino al primo Ottocento, consente di osservare il passaggio da società di ordini, più o meno chiuse o aperte a seconda dei momenti, a società di classi la cui affermazione ha richiesto processi complessi di ridefinizione di status e condizioni sociali.
Il declassamento non può sussistere in assenza di classificazioni: se nelle società contemporanee, formalmente prive di frontiere giuridiche, tali classificazioni hanno una matrice prettamente socio-economica, nelle società d’Ancien Régime esse erano il frutto di una cultura gerarchica che si traduceva nel rispetto di ordini e ranghi e nella rigida trasmissione di statuti e privilegi.
Nemmeno le società del passato, tuttavia, erano esenti da forme di mobilità sociale. Benché la storiografia, per ragioni essenzialmente documentarie, si sia concentrata principalmente sui meccanismi di ascesa sociale, diversi lavori hanno permesso di far luce anche sul processo inverso: è il caso degli studi dedicati alla dérogeance nobiliare, alla povertà vergognosa e alle istituzioni preposte a mitigarla, alle rappresentazioni sociali di percorsi familiari e individuali discendenti.
Assi di riflessione
Il presente convegno intende affrontare i temi appena evocati in un ampio spettro di contesti sociali, indagati a partire da quattro maggiori assi di riflessione.
Il lessico del declassamento. Lo studio del declassamento impone anzitutto di indagare le categorie concettuali e lessicali adottate per descriverlo.
Seppure non siano perfetti sinonimi, il declassamento è spesso associato all’impoverimento. Nelle società del passato, i rovesci di fortuna portavano al declassamento ogniqualvolta si accompagnavano a modifiche negli stili di vita suscettibili di tradursi in cambiamenti di status: il declassamento, infatti, era legato a una perdita di risorse materiali e simboliche che obbligava a scelte e comportamenti considerati degradanti rispetto al proprio rango.
Poiché il declassamento non è mai definito in maniera assoluta, ma è sempre relativo alla posizione sociale occupata, è necessario, nella misura del possibile, tenere conto dei discorsi di quanti lo subiscono. Nelle società del passato, la percezione del declassamento era fortemente dipendente dalle norme e dalle rappresentazioni sociali condivise dal gruppo di appartenenza: si trattava di un fenomeno dalla forte dimensione morale poiché rinviava al disonore, al declino, alla decadenza. Diventa perciò importante tener conto non solo dei racconti di esperienze vissute, ma anche dei discorsi evocativi del semplice timore suscitato dallo spettro di una marginalizzazione sociale.
Il declassamento in quanto processo. Più che analizzare le cause e gli effetti del declassamento, si tratterà di coglierne gli aspetti processuali nel loro dispiegarsi nel tempo. Una particolare attenzione sarà dedicata ai punti di rottura e ai momenti che segnano dei cambi di status, discriminando fra rovesci passeggeri, difficoltà congiunturali e vere e proprie cadute sociali. Altrettanto importante sarà l’esame dei passaggi generazionali e delle strategie di riproduzione familiare, gli uni e le altre analizzati facendo attenzione a non interpretare le differenze professionali interne alle famiglie come indici di mobilità sociale senza tenere conto delle posizioni relative dei loro protagonisti. La dimensione cronologica mostra infine come il declassamento non sia esclusivamente legato alle capacità individuali, ma dipenda anche da forme di mobilità cosidetta strutturale, provocate dall’evoluzione delle macrostrutture demografiche, economiche e politiche, di cui bisognerà tenere debitamente conto.
Le situazioni di decadenza. Oltre all’esame del declassamento in termini processuali, si tratterà di analizzare anche le situazioni concrete che i contemporanei associavano alla decadenza. Pensiamo, in primo luogo, alla perdita di indipendenza in seno a società nelle quali «vivere del suo» era uno fra i maggiori criteri di distinzione sociale. In simili contesti, i casi di fallimento o di indebitamento potevano tradursi in un deficit di credito, nel duplice senso del termine, fino a produrre una vera e propria «morte sociale». Un’altra situazione critica era legata alla dérogeance: di fronte al rischio di esclusione dal gruppo di appartenenza, la salvaguardia del rango sociale poteva passare in secondo piano rispetto alle necessità di sopravvivenza economica. Anche le cattive alleanze matrimoniali o le nascite illegittime erano gravide di conseguenze negative, non soltanto sul piano ereditario, ma anche in termini di accesso a determinate funzioni e professioni. Vi era poi il caso dei cadetti, i quali occupavano una posizione inevitabilmente più fragile rispetto ai primogeniti. Infine, anche atti prettamente giuridici come la revoca della cittadinanza, portando a una privazione di diritti e inducendo a cambi di residenza, potevano e accompagnarsi a forme di esclusione, se non di vero e proprio declassamento sociale.
I freni al declassamento. Percepite come naturali, le gerarchie sociali erano rafforzate attraverso dispositivi giuridici e istituzionali dagli esiti complessi. La dérogeance, ad esempio, era suscettibile di generare una perdita di status, ma al tempo stesso consentiva di riguadagnare posizioni una volta ristabilite le condizioni di vita precedenti. Sappiamo inoltre che gli aiuti ai poveri vergognosi e la concessione di alloggi da parte delle istituzioni caritative erano ispirati a un senso di giustizia distributiva secondo cui ciascuno doveva ricevere secondo la sua condizione; in questa prospettiva, è possibile chiedersi se simili forme di assistenza fossero attivate non tanto – o non solo - ai fini di ripristinare posizioni individuali, quanto ai fini di garantire la stabilità complessiva dell’ordine sociale.
Lingue
Italiano, francese, inglese
Il calendario
- settembre 2017: call for paper
-
30 novembre 2017: invio delle proposte di intervento (3500 battute al massimo)
- 31 dicembre 2017: selezione dei partecipanti e definizione del programma
- 30 aprile 2018: invio dei testi
- 24-25 maggio 2018 : convegno all’École française de Rome
Convegno organizzato dall’École française de Rome, dal LARHRA, dall’IDHE.S-ENS Paris-Saclay e dall’Università degli Studi di Milano
Coordinatori scientifici e comitato di lettura
- Jean-François Chauvard (Université de Lyon II), jean-francois.chauvard@univ-lyon2.fr
- Michela Barbot (CNRS, IDHE.S- ENS Paris-Saclay), michela-sara.barbot@ens-paris-saclay.fr
- Stefano Levati (Università degli Studi di Milano), stefano.levati@unimi.it