Announcement
Argumentaire
L’équipe ERLIS (EA 4254, Université de Caen) prépare un ouvrage collectif sur le thème « Jardin et mélancolie en Europe entre le XVIIIe siècle et l’époque contemporaine ». La publication se fera sous la forme d'un numéro de la revue électronique Histoire culturelle de l’Europe, prévu pour l’automne 2018.
Jardin de paradis ou jardin des supplices, hortus conclusus ou locus amoenus, utopie ou idylle, miroir de la société ou antithèse, lieu de mémoire ou lieu de l’oubli, lieu vivant et cultivé par l’homme, « work in progress » sans fin ou lieu oublié et délaissé, vivant néanmoins – le microcosme du jardin est toujours non seulement l’espace onirique par excellence, mais souvent aussi celui de la mélancolie. Sous ses multiples facettes, le jardin reflète toujours son créateur et le sujet se prête à mettre en lumière des aspects essentiels de l’histoire des consciences.
Qu’il s’agisse d’une œuvre implantée dans la réalité, ou d’une représentation dans une œuvre, texte, image, musique, – le jardin exerce une fascination universelle, sur les architectes paysagistes comme sur les littérateurs, poètes, cinéastes, graphistes, peintres, philosophes et musiciens. Cette fascination connait tout récemment un renouveau qui va de pair avec une conscience de plus en plus aigüe de la crise climatique et donne de nouvelles impulsions aussi bien aux pratiques jardinistes qu’à la réflexion théorique. On peut parler d’un véritable engouement, signe de changements fondamentaux de nos sociétés. Le jardin devient aujourd’hui espace de résistance contre le libéralisme exacerbé voire, plus généralement, la perte d’humanité.
Qui dit résistance, dit mélancolie. Le jardin, comme « hétérotopie » semble par essence le lieu « où dort la mélancolie » (Apollinaire). On peut le considérer dans une visée thérapeutique : s’y promener, le contempler apaise et libère l’âme ; en prendre soin signifie exercer une activité humaine et sociale fondamentale et « universelle ». Dès les Lumières, le jardin devient ainsi un élément de politique hygiéniste. La médecine et la psychiatrie s’en servent à des fins thérapeutiques. Ou on peut lui donner une place dans une œuvre d’art. Là aussi son rôle est intimement lié à la mélancolie, il peut agir comme une drogue, comme un remède, il peut être le lieu de la réflexion, de la prise de distance par rapport à la réalité, il peut mettre en évidence le lien entre la beauté et la mort, ou simplement séduire par la réponse que son silence éloquent oppose à la violence du monde des humains : il est toujours l’espace dans lequel on vit à la fois librement sa mélancolie et celui où on peut s’en libérer, voire en guérir, celui où la mélancolie pathologique peut se transformer en « mélancolie douce », celui où la mélancolie devient créatrice. Le jardin peut même éveiller le désir de la métamorphose, le désir de devenir plante, car la plante y devient perceptible comme l’image, voire le modèle de la puissance de ce qui n’aspire pas au pouvoir. Voilà quelques pistes de réflexion autour du jardin et la mélancolie.
Le dossier thématique cherchera à éclairer sous divers angles ce lien qu’entretient le jardin avec la mélancolie. Suivant la nature de son objet, interdisciplinaire, il se propose de réunir des articles issus des divers domaines linguistiques européens dans les disciplines suivantes : littérature, sociologie, psychologie, histoire de l’art et architecture, histoire de la médecine, géographie, philosophie, sciences des médias, arts plastiques et musique.
Modalités de soumission
La date limite pour l’envoi des articles est le 30 avril 2018.
Les articles qui formeront le numéro peuvent porter sur toutes les aires culturelles européennes, mais doivent être rédigés en français, allemand, anglais, italien ou espagnol.
La revue électronique Histoire culturelle de l’Europe ne publie que des articles originaux, qui sont évalués en double aveugle. Pour cette double expertise il sera fait appel aux membres du comité scientifique et du comité de lecture de la revue. Les articles eux-mêmes ne doivent donc pas révéler l’identité de l’auteur. Une page de présentation sera jointe indiquant le nom, le titre et l’institution d’attache de l’auteur. Les propositions doivent inclure un résumé en français d’environ 200 mots. Les articles doivent comporter entre 30.000 et 60.000 caractères, espaces et notes comprises.
La décision du comité d’évaluation sera rendue dans les deux mois suivant la date limite.
Pour l'heure, les propositions de contributions (titre et résumé d’une quinzaine de lignes), accompagnées d’un bref CV, doivent être adressées
pour le 15 décembre 2017 à :
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Hildegard Haberl: hildegard.haberl@unicaen.fr,
- Annette Lensing: annette.lensing@unicaen.fr
- Corona Schmiele: corona.schmiele@gmail.com
Rédacteurs en chef
- Éric LEROY DU CARDONNOY (Professeur Université de Caen, études germaniques, XIXe-XXe)
- Alexandra MERLE (Professeur Université de Caen, études ibériques, époque moderne)
Comité scientifique
- Jean-François BOTREL (Professeur émérite Université de Rennes II, Espagne contemporaine)
- Peter BURKE (Professor Emeritus of Cultural History and Fellow of Emmanuel College, Cambridge University)
- Antonio CASTILLO GÓMEZ (Professeur Universidad de Alcalá de Henares, Histoire culturelle de l’Espagne moderne et contemporaine)
- Massimo CASTOLDI (Direttore Fondazione Memoria della Deportazione, Milano)
- Christophe CHARLE (Professeur Université Paris I- ENS Ulm, Histoire contemporaine)
- Heinrich DETERING (Professeur Universität Göttingen, germaniste et scandinaviste)
- Catherine DUMAS (Professeur émérite Université Sorbonne-Nouvelle, lusiste)
- Anne DUPRAT (Professeur Université de Picardie, Littérature comparée)
- Jean-Louis FOURNEL (Professeur Université Paris VIII, Histoire politique et culturelle de l’Italie fin Moyen Age-XVIe)
- Luis GÓMEZ CANSECO (Professeur Universidad de Huelva, Littérature Espagne moderne)
- Susanne KNALLER (Professeur Universität Graz, Institut für Romanistik)
- Ulrik LANGEN (Professeur Universitet København, Saxo-Instituttet, Histoire danoise et européenne XVIIIe-XIXe)
- Wolfgang MÜLLER-FUNK (Professeur Universität Wien, Institut für Germanistik)
- Thomas NICKLAS (Professeur Université de Champagne, germaniste)
- Pierluigi PELLINI (Professeur Università di Siena 1240, Letterature comparate)
- Susanne RAU (Professeur Universität Erfurt, Institut für Geschichte und Kulturen der Räume in der Neuzeit)
- Sara THORNTON (Professeur Université Paris VII, Littérature et culture britannique XIXe)
- Leona TOKER (Professeur The Hebrew University of Jerusalem, Littérature anglaise)
- Laure TROUBETZKOY (Professeur Université Paris-Sorbonne, Études slaves)
- Jorge URIÁ GONZÁLEZ (Professeur Universidad de Oviedo, Histoire contemporaine)
Comité de lecture
- Mikkel BOLT (Maître de conférences Universitet København, histoire de l'art)
- Anne CHALARD-FILLAUDEAU (Maître de conférences Université Paris VIII, germaniste, sciences de la culture)
- Juan Carlos D’AMICO (Professeur Université de Caen, italianiste, XVIe)
- Gilles DARRAS (Maître de conférences Université Paris-Sorbonne, germaniste)
- Philippe FLEURY (Professeur Université de Caen, latiniste)
- Laura FOURNIER (Professeur Université Paris VIII, italianiste)
- Laure GAUTHIER (Maître de conférences Université de Champagne, germaniste, histoire culturelle époque moderne)
- Alicia OïFFER-BOMSEL (Maître de conférences Université de Reims, Espagne moderne)
- Mateo RESIDORI (Maître de conférences Université Sorbonne-Nouvelle, italianiste)
- Dan RINGGAARD (Maître de conférences Universitet Aarhus, littérature scandinave moderne)
- Marie SALGUES (Maître de conférences Université Paris VIII, Espagne contemporaine)
- Giuseppe SANGIRARDI (Professeur Université de Bourgogne, italianiste)
- Hélène THIEULIN-PARDO (Professeur Université Paris Sorbonne, Espagne Moyen Age)
- Isabelle TOUTON (Maître de conférences Université de Bordeaux, littérature Espagne contemporaine)
Comité de rédaction
- Nadia Aït-Bachir (Espagne contemporaine)
- Irène BAïDINE (Études slaves)
- Boris CZERNY (Études slaves)
- Georges DA COSTA (portugais)
- Alvaro FLEITES (Espagne contemporaine)
- Annelie JARL IREMAN (Études nordiques)
- Elsa JAUBERT (germaniste)
- Hildegard HABERL (germaniste)
- Sophie MADELEINE (latiniste)
- Hanna Steinunn THORLEIFSDOTTIR (Études nordiques)
- Alexandra TESTINO (Espagne moderne)
Präsentation
Die Forschungsgruppe ERLIS (EA 4254, Université de Caen) plant als Sondernummer der elektronischen Zeitschrift Histoire culturelle de l’Europe, eine Sammelpublikation zum Thema « Garten und Melancholie in Europa vom 18. Jahrhundert bis zur Gegenwart », die im Herbst 2018 erscheinen soll.
Ob Paradiesgarten oder Garten der Qualen, hortus conclusus oder locus amoenus, Utopie oder Idylle, ob Spiegel der Gesellschaft oder Antithese, Ort der Erinnerung oder Ort des Vergessens, lebendiger, vom Menschen bestellter Ort, « work in progress » ohne Ende oder vergessener, verlassener, und doch lebendiger Raum – der Mikrokosmos des Gartens ist nicht nur der Ort der Träume par excellence, sondern oft auch der der Melancholie. In seinen verschiedenen Facetten spiegelt der Garten immer seinen Schöpfer, und das Thema eignet sich dazu, wesentliche Aspekte der Bewusstseinsgeschichte in den Blick zu rücken.
Als in der Realität verankertes Werk wie als Spiegelung in der Kunst, in Text, Bild oder Musik, übt der Garten seit je auf Landschaftsarchitekten, Schriftsteller, Dichter, Graphiker, Maler, Filmemacher, Komponisten und Philosophen eine Faszination aus, die aktuell durch das wachsende Bewusstsein der Klimakrise zu einer wahren Garteneuphorie gesteigert wird. Sie ist als Zeichen eines tiefgreifenden gesellschaftlichen Wandels zu werten. Der gärtnerischen Praxis sowie der theoretischen Reflexion wachsen von da her neue Impulse zu: Der Garten wird zu einem Raum des Widerstands gegen die Exzesse des Liberalismus, die als ein Verlust an Menschlichkeit empfunden werden. Widerstand impliziert Melancholie. Der Garten als « Heterotopie » scheint wesensmäßig der Ort zu sein, „wo die Melancholie schläft“ (Apollinaire). Man kann ihn unter therapeutischen Gesichtspunkten betrachten: Kontemplation und Spaziergang besänftigen und befreien die Seele; einen Garten bestellen, symbolisch oder real, ist eine fundamentale und „universelle“ menschliche und soziale Tätigkeit. Seit der Aufklärung und heute verstärkt wird der Garten so als Element einer Politik der Lebenshygiene betrachtet; Medizin und Psychiatrie setzen ihn zu therapeutischen Zwecken ein. Aber auch in der Kunst behauptet der Garten seinen Platz ; auch in ihr ist er eng verbunden mit der Melancholie : er mag als Droge benutzt werden oder als Heilmittel wirken, als Ort der Reflexion und der Distanznahme zur Realität fungieren, wo der Zusammenhang von Schönheit und Tod sinnfällig wird; oder er mag einfach bestechen durch die Antwort, die sein beredtes Schweigen dem Lärm und der Gewaltsamkeit der Menschenwelt entgegenhält: immer ist der Garten der Raum, in dem man seiner Melancholie zugleich freien Lauf lassen und sie überwinden kann, der Raum, wo die pathologische Melancholie sich in „süße Melancholie“ verwandelt und die Melancholie schöpferisch wird. Der Garten vermag vielleicht auch den Wunsch nach Verwandlung zu erwecken, den Wunsch eine Pflanze zu werden und die Pflanze wird zum Bild der Verwandlungskraft dessen, was nicht nach Macht strebt.
Das Themendossier will den Zusammenhang von Garten und Melancholie in allen seinen Aspekten beleuchten. Entsprechend der interdisziplinären Natur des Gegenstandes wird es Artikel aus den verschiedenen europäischen Sprachsphären und verschiedenen Disziplinen, wie Literaturwissenschaft, Soziologie, Psychologie, Kunstgeschichte, Architektur, Medizingeschichte, Medienwissenschaften und Musikwissenschaft zusammenfassen.
Einreichung
Deadline für die Einsendung der Artikel: 30. April 2018.
Die Artikel dieser Sondernummer können zwar alle europäischen Kulturräume betreffen, müssen aber in französischer, deutscher, englischer, spanischer oder italienischer Sprache abgefasst sein.
Die elektronische Zeitschrift Histoire culturelle de l’Europe veröffentlicht nur Originalartikel, die durch ein Doppelblindgutachten evaluiert werden. Für diese doppelte Expertise werden die Mitglieder des wissenschaftlichen Rates und des Gutachterausschusses der Revue zugezogen. Die Artikel selbst sollen die Identität der Autoren nicht verraten. Eine Präsentationsseite mit dem Namen des Autors, dem Titel und der Institution, sowie ein Abstract in französischer Sprache von etwa 200 Wörtern soll dem Artikel beigefügt werden. Die Artikel sollen zwischen 30.000 und 60.000 Zeichen umfassen, Leerzeichen und Anmerkungen eingeschlossen.
Die Entscheidung des Evaluierungsausschusses wird innerhalb von zwei Monaten nach Einsendeschluss mitgeteilt.
Zunächst sind die Vorschläge für einen Beitrag (Titel und Abstract von etwa 15 Zeilen), zusammen mit einem kurzen Lebenslauf
bis zum 15. Dezember 2017 zu senden an :
- Hildegard Haberl: hildegard.haberl@unicaen.fr,
- Annette Lensing: annette.lensing@unicaen.fr
- Corona Schmiele: corona.schmiele@gmail.com
Argument
The research group ERLIS (EA 4254, University of Caen) is preparing a collective work on the theme "Garden and melancholy in Europe between the eighteenth century and the contemporary era". The publication will take the form of a special issue of the electronic journal Cultural History of Europe (http://www.unicaen.fr/mrsh/hce/), scheduled for autumn 2018.
Garden of heaven or garden of tortures, hortus conclusus or locus amoenus, utopia or idyll, mirror of society or antithesis, place of memory or place of oblivion, living place cultivated by humans, as work in progress without end or as relic, forgotten and abandoned, but alive nevertheless - the microcosm of the garden is not just the dream space par excellence, but often also a space of melancholy. In its many facets, the garden always reflects its creator. As such, the garden as research subject highlights essential aspects of the history of consciences.
Whether a work set in reality, or a representation in a creative piece, text, image, music, - the garden exerts a universal fascination, for landscape architects as well as literary figures, poets, filmmakers, graphic artists, painters, philosophers and musicians. This fascination has recently undergone a renewal that goes hand in hand with an increasingly acute awareness of the climate crisis and gives new verve to both garden practices and theoretical reflection. We are witnessing a real craze, a sign of fundamental changes in society. The garden has now become a space of resistance against excessive liberalism and even, more generally, the loss of humanity.
Who says resistance, says melancholy. The garden, as "heterotopia" seems in essence the place "where melancholy sleeps" (Apollinaire). One can consider it in its therapeutic aim: to walk, to contemplate it soothes and releases the soul, and to take care of it means to exercise a fundamental and "universal" human and social activity. Since the Enlightenment, the garden has become an element of social and sanitary policy. Medicine and psychiatry use it for therapeutic purposes. Or it can be given a place in a work of art. Here too, its role is intimately linked to melancholy: it can act as a drug, as a remedy, it can be the place of reflection, of distance from reality, it can highlight the link between beauty or death, or simply seduce by the response that its eloquent silence offers to the violence of the human world. It is always the space in which one lives at once freely its melancholy and one in which one can free oneself from it, even cure it, in which pathological melancholy can be transformed into "soft melancholy", the one wherein melancholy becomes creative. The garden can even arouse the desire for metamorphosis, the desire to become a plant, for the plant becomes perceptible as the image, even the model of the force that does not aspire to power. Herein lie some thoughts around the garden and melancholy.
The special issue seeks to illuminate from various angles the link between the garden and melancholy. The goal is to gather articles from the various European linguistic fields in the following disciplines: literature, sociology, psychology, history of art and architecture, history of medicine, geography, philosophy, media sciences, visual arts and music.
Submission guidelines
The deadline for submissions is April 30, 2018.
Submissions for the special issue may relate to any European cultural areas, but must be written in French, German, English, Italian or Spanish.
The electronic magazine Cultural History of Europe publishes only original articles, which are evaluated through double-blind peer review. Members of both the scientific committee and the journal's review committee will be invited to serve as reviewers. To insure anonymity during the review process, the articles themselves should not contain information that reveals the identity of the author. A cover page should be attached indicating the name, title and home institution of the author. Proposals must include a summary in French of approximately 200 words. Articles must be between 30,000 and 60,000 characters, including spaces and notes.
The evaluation committee's decision will be rendered within two months of the deadline.
The proposals for contributions (consisting of a title and abstract of about 15 lines), accompanied by a short CV, should be sent
by 15 December 2017 to:
- Hildegard Haberl: hildegard.haberl@unicaen.fr,
- Annette Lensing: annette.lensing@unicaen.fr
- Corona Schmiele: corona.schmiele@gmail.com