AccueilEnjeux scientifiques et politiques du travail domestique

Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales

Enjeux scientifiques et politiques du travail domestique

Domestic work at stake : political and scientific debates

*  *  *

Publié le mercredi 21 mars 2018

Résumé

Ce colloque repart de la notion tout à la fois scientifique et politique de travail domestique pour réfléchir sur ses enjeux historiques et actuels. En repartant des luttes féministes pour la reconnaissance du travail domestique, il s’agit ici de s’interroger sur les outils développés pour définir et analyser le travail domestique, de réinscrire celui-ci dans l’histoire, et de penser ses formes de professionnalisation et de politisation.

The aim of this conference is to rethink the historical and contemporary implications of the academic and political notion of domestic work. Starting from the feminist’s fights for recognition of domestic work, this conference will question: the instruments and methods developed to define and analyze domestic work, its historical evolution and implications, its frames of professionalization and repertoires of politicization.

Annonce

Présentation

Ces journées d’étude prolongent une réflexion amorcée dans le cadre d’un séminaire nanterrois intitulé « W3 : travail professionnel, travail domestique, travail militant ». Ce séminaire avait pour objectif de réfléchir aux imbrications entre sphères professionnelles, domestiques et politiques, aux  déplacements de frontières entre ces différentes sphères et à leur articulation. La place centrale du travail domestique est vite apparue. En effet, c’est la conceptualisation des activités domestiques comme travail qui permet de repenser les rapports sociaux dans le cadre professionnel et politique.  La notion de travail s’en trouve alors transformée, à la fois élargie dans sa définition scientifique et d’emblée politisée.

Ces journées d’études repartent en conséquence de la notion tout à la fois scientifique et politique de travail domestique pour réfléchir sur ses enjeux historiques et actuels. En repartant des luttes féministes pour la reconnaissance du travail domestique, il s’agit ici de s’interroger sur les outils développés pour définir et analyser le travail domestique, de réinscrire celui-ci dans l’histoire, et de penser ses formes de professionnalisation et de politisation.

Organisation

  • Alexandra Oeser, université Paris Nanterre, ISP
  • Maud Simonet, CNRS, Université Paris Nanterre, IDHE.S

Avec le soutien des écoles doctorales Économie, organisation, société (ED 396) et Droit et science politique (ED 141) de l'université Paris Nanterre.

Programme

Lundi 9 avril 2018

9 h 30 – Introduction

10 h – 12 h 30

Session 1. Définir et analyser le travail domestique

Le travail domestique est devenu visible comme travail par l’opération politique et scientifique qui a cherché à le mesurer. Quelles ont été les difficultés techniques et politiques pour établir une mesure de ce travail ? Quels accords et désaccords sur ses frontières (travail sexuel, travail affectif…), sur ses critères de valorisation ? Comment le définir, le catégoriser, le décrire ? Comment le compter ? Comment l’observer ? Quelles méthodes qualitatives et quantitatives ont été mises en œuvre ? Quelles réceptions de ces mesures et de ces analyses dans le champ scientifique et la statistique publique ? Comment ont elles évolué ? Quelles difficultés pour l’enquête ? Quelles perspectives ?

  • Delphine Roy, précédemment responsable de l’enquête « Emploi du Temp » à l’INSEE, Définir et mesurer le travail domestique dans le cadre de la comptabilité nationale
  • Florence Jany-Catrice, Université Lille 1, Clersé et Dominique Méda | Université de Paris Dauphine, Irisso, Les enjeux socio-politiques de la mesure du travail domestique
  • Virginie Descoutures, Université de Picardie Jules Verne, CURAPP-ESS, Le carnet de tâches comme instrument de mesure qualitative. Problèmes méthodologiques

Déjeuner

14 h 30 – 17 h 00

Session 2. Histoire du travail domestique : frontières du travail et rapports sociaux

Cette seconde table ronde se propose d’inscrire la question du travail domestique et de sa reconnaissance dans l’histoire. Quelles ont été les évolutions des modes d’appropriation du travail domestique ? Comment le travail domestique et ses différentes figures (l’épouse, la domestique, la prostituée…) posent la question des frontières du travail et l’inscrivent d’emblée dans les rapports sociaux ? Comment les femmes ont toujours travaillé ? Quelles sont les formes historiques d’imbrications entre famille et travail et comment ont elles évolué? Comment le foyer et/ou le couple- en tant que lieu et institution domestiques- ont constitué et constituent encore un écran à la reconnaissance du travail ?

  • Margot Béal, Enseignante d’histoire au lycée Jacques Brel, Vénissieux, Domestique ou ouvrier/ouvrière : une polarisation genrée du travail au tournant des XIXe et XXe siècles
  • Evelyn Nakano Glenn, Departments of Gender and Women’s Studies and Ethnic Studies University of California, Berkeley, USA, Intersections: Care Work and Coercive Labor Regimes
  • Dorothee Wierling, University of Hamburg, Forschungsstelle für Zeitgeschichte in Hamburg, Allemagne – retired : Domestic Servants before World War One. Issues of class and gender, the private and the political

Mardi 10 avril 2018 

9 h 30 – 12 h

Session3. La professionnalisation du travail domestique : rhétorique ou reconnaissance ?

Cette table ronde se propose d’aborder le travail domestique comme activité professionnelle. Comment le marché du travail et les politiques publiques ont-ils construit le travail domestique comme emploi et sous quelle forme ? Quelles conditions d’emploi et quelles formes de reconnaissance, de qualification, de valorisation ou de dévalorisation pour les emplois domestiques aujourd’hui ? Peut-on parler d’une professionnalisation de ce secteur ou faut-il y voir une simple rhétorique de mise au travail ? En quoi l’externalisation du travail domestique implique-t-elle des transformations de son expérience et de ses conditions d’exercice ?

  • Natalie Benelli, École d’études sociales et pédagogiques Lausanne, HES-SO, Ce que « reconnaître le travail domestique » veut dire : (dé)qualification et rapports de pouvoir dans le nettoyage en Suisse
  • Dominique Vidal, Université Paris Diderot, URMIS, Que fait l’accès au droit du travail aux travailleuses domestiques et à leurs employeurs ? Retour sur une enquête à Rio de Janeiro
  • Pascale Absi, Université Paris Diderot, IRD-CESSMA, De prostituées à travailleuses du sexe en Bolivie : parcours politique et subjectif

Déjeuner

13 h 30 – 17 h 15

Session 4. La politisation du travail domestique : des politiques publiques aux mobilisations

Cette dernière table ronde abordera la question de la politisation du travail domestique : des répertoires d’action aux politiques publiques.  Comptage et conscientisation, grève (du sexe, du ménage), prestations compensatoires, rémunérations en temps ou en salaire : quelles ont été les formes de mobilisations autour du travail domestique et sur quelles revendications ? Comment ont-elles-évolué et comment ont elles structuré des débats et des clivages dans l’espace féministe ?  Dans quels agendas la question du travail domestique s’est-elle inscrite : émancipation des femmes, égalité professionnelle, conciliation vie privée vie professionnelle, parentalité, intégration ? Quels ont été les effets de ces mobilisations et de ces politiques publiques sur les pratiques du travail domestique, du travail militant et du travail professionnel ?

  • Christelle Gris, université Paris 1 Panthéon Sorbonne, CESSP, La mesure du travail domestique par les spécialistes du droit. Le cas du calcul de la prestation compensatoire
  • Benjamin Neumann, Faculty of sociology at the TU Dortmund University, Germany, The German Parental Leave legislation as an instrument of Governmentality. Old and new in-/equalities in gendered domestic care work

15 h 15 – 15 h 30 Pause

  • Xavier Dunezat, enseignant de Sciences sociales en Bretagne. Membre associé du CRESPPA et de l’URMIS, Du travail domestique au travail militant (et vice versa): Le cas des mouvements de sans en France (chômeurs, sans-papiers)
  • Louise Toupin, Département de science politique, Université du Québec à Montréal – retraitée, L’histoire méconnue d’un réseau féministe pour/contre le salaire au travail ménager : le Collectif féministe international, ses idées et ses luttes (1972-1977) 

17 h 15 – 17 h 30 Clôture 

Presentation

This conference build on a University of Nanterre’s seminar entitled “W3: professional work, domestic work, political work”. The aim was to reflect upon the interconnectedness between professional, domestic and political spheres, upon moving frontiers and articulations between those spheres. The centrality of domestic work has quickly become evident. Conceptualizing domestic activities as work enables to rethink social relations and activities in the professional and political spheres. Thus the concept of work is transformed, both enlarged in its scientific definition and politicized.

The aim of this conference is to rethink the historical and contemporary implications of the academic and political notion of domestic work. Starting from the feminist’s fights for recognition of domestic work, this conference will question: the instruments and methods developed to define and analyze domestic work, its historical evolution and implications, its frames of professionalization and repertoires of politicization.

Programm

9 April 2018

9 h 30 – Introduction

10 h – 12 h 30

Session 1. Define and analyze domestic work

  • Delphine Roy, précédemment responsable de l’enquête « Emplois du Temps » à l’INSEE, Définir et mesurer le travail domestique dans le cadre de la comptabilité nationale
  • Florence Jany-Catrice, Université Lille 1, Clersé et Dominique Méda | Université de Paris Dauphine, Irisso, Les enjeux socio-politiques de la mesure du travail domestique
  • Virginie Descoutures, Université de Picardie Jules Verne, CURAPP-ESS, Le carnet de tâches comme instrument de mesure qualitative. Problèmes méthodologiques

Déjeuner

14 h 30 – 16 h 30

Session 2. History of domestic work: work frontiers and power relations

  • Margot Béal, Enseignante d’histoire au lycée Jacques Brel, Vénissieux, Domestique ou ouvrier/ouvrière : une polarisation genrée du travail au tournant des XIXe et XXe siècles
  • Evelyn Nakano Glenn, Departments of Gender and Women’s Studies and Ethnic Studies University of California, Berkeley, USA, Intersections: Care Work and Coercive Labor Regimes
  • Dorothee Wierling, University of Hamburg, Forschungsstelle für Zeitgeschichte in Hamburg, Allemagne – retired : Domestic Servants before World War One. Issues of class and gender, the private and the political

10 April 2018 

9 h 30 – 12 h

Session3. Professionalizing domestic work: recognition or rhetoric?

  • Natalie Benelli, École d’études sociales et pédagogiques Lausanne, HES-SO, Ce que « reconnaître le travail domestique » veut dire : (dé)qualification et rapports de pouvoir dans le nettoyage en Suisse
  • Dominique Vidal, Université Paris Diderot, URMIS, Que fait l’accès au droit du travail aux travailleuses domestiques et à leurs employeurs ? Retour sur une enquête à Rio de Janeiro
  • Pascale Absi, Université Paris Diderot, IRD-CESSMA, De prostituées à travailleuses du sexe en Bolivie : parcours politique et subjectif

Déjeuner

13 h 30 – 17 h 15

Session 4. The politics of domestic work: from public policies to mobilization

  • Christelle Gris, université Paris 1 Panthéon Sorbonne, CESSP, La mesure du travail domestique par les spécialistes du droit. Le cas du calcul de la prestation compensatoire
  • Benjamin Neumann, Faculty of sociology at the TU Dortmund University, Germany, The German Parental Leave legislation as an instrument of Governmentality. Old and new in-/equalities in gendered domestic care work

15 h 15 – 15 h 30 Pause

  • Xavier Dunezat, enseignant de Sciences sociales en Bretagne. Membre associé du CRESPPA et de l’URMIS, Du travail domestique au travail militant (et vice versa): Le cas des mouvements de sans en France (chômeurs, sans-papiers)
  • Louise Toupin, Département de science politique, Université du Québec à Montréal – retraitée, L’histoire méconnue d’un réseau féministe pour/contre le salaire au travail ménager : le Collectif féministe international, ses idées et ses luttes (1972-1977) 

17 h 15 – 17 h 30 Concluding words

Lieux

  • Université Paris Nanterre, bâtiment Max Weber (W), rez-de-chaussée, salle de conférence - 200 avenue de la République
    Nanterre, France (92)

Dates

  • lundi 09 avril 2018
  • mardi 10 avril 2018

Mots-clés

  • travail domestique, activités domestiques, luttes féministes, professionalisation

Contacts

  • Alexandra Oeser
    courriel : alexandra [dot] oeser [at] parisnanterre [dot] fr
  • Maud Simonet
    courriel : msimonet [at] parisnanterre [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Delphine Mondout
    courriel : dmondout [at] parisnanterre [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Enjeux scientifiques et politiques du travail domestique », Colloque, Calenda, Publié le mercredi 21 mars 2018, https://doi.org/10.58079/zue

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search