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Résistance et formes d’expression

Resistance and forms of expression

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Publié le mercredi 29 août 2018

Résumé

Dans la conscience collective ou dans l'imaginaire collectif, la résistance est un geste fondateur. Elle s’articule autour de l’espace et des formes de pouvoir. Résister revient donc à exercer une forme de pouvoir sur une force dominatrice. Ne pas résister est synonyme de se sou-mettre avec ses implications que cette posture engendre. Observable sous des formes multiples, la résistance se manifeste de manière individuelle ou collective. Il s'agit ici d'analyser, à partir de points de vue interdisciplinaires, la notion de résistance et ses formes d'expressions.

Annonce

Argumentaire 

Dans la conscience collective ou dans l’imaginaire collectif, la résistance est un geste fondateur. Elle s'articule autour de l’espace et des formes de pouvoir. Résister revient donc à exercer une forme de pouvoir sur une force dominatrice. Ne pas résister est synonyme de se sou-mettre avec ses implications que cette posture engendre. Observable sous des formes multiples, la résistance se manifeste de manière individuelle ou collective.

La résistance est également un terme dont le dessein sémantique initial met en exergue le fait de s’opposer à une force ou d’opposer une force à une autre. En des termes différents, elle apparait comme un phénomène physique qui démontre un obstacle ou une obstruction à une action ou à un mouvement. En faisant fi de ses définitions que partagent la biologie, les sciences physiques, la médecine, ce qui est manifesté dans la quintessence du mot « résistance », c’est, donc, son aptitude à annihiler tout acte qui témoigne d’un caractère d’assujettissement d’un tiers par autrui. Ainsi, dans la conscience populaire, l’émergence du concept de résistance est due à deux actions évidentes : d’abord, une volonté de domination face à laquelle s’insurge méthodiquement une ténacité marquée par des rapports de force, par la suite. Sur l’échiquier mondial, ces rapports de force, en raison de leurs contextes de réalisation et d’évolution, nous ont longtemps présenté différents formes de résistance ; lesquelles se déploient selon plusieurs modes opératoires.

Dans divers endroits du globe, des populations, selon les circonstances ou les époques, ont recours à ces formes de résistance pour revendiquer un statut, une identité. Ainsi, par exemple, pour ne pas perdre leur culture ou leur langue, ces populations ont développé ou développent des systèmes linguistiques propres. On pourrait, dans ce cas-là, parler de résistance linguistique. Tel est le cas des esclaves noirs aux Etats-Unis avec le « vernaculaire noir », système linguistique par lequel ces derniers communiquaient, faute de pouvoir s’exprimer dans un anglais correct puisque le système esclavagiste leur interdisait d’apprendre à lire et à écrire. On peut citer également le « nouchi » ivoirien, langage populaire qui traduit un désir d’identité, d’indépendance, une résistance linguistique donc vis-à-vis de la langue du colon. On pourrait multiplier les exemples.

En nous appuyant sur les faits sociaux qui ont bouleversé l’histoire du monde, d’un côté, nous remarquons que l’Afrique, avec les périodes relatives à la traite négrière, la colonisation et les ères indépendantistes, a connu une cohorte de résistance visant l’interruption de l’avancée ou de l’invasion des occidentaux à l’intérieur de son territoire. Charles Zorgbibe, à cet effet, considère que « la résistance [nègre] pouvait être le fait d’unités politiques fortement militarisées animées par un code d’honneur, voire par l’esprit de la guerre sainte – comme les mahdistes du Soudan – ou, paradoxalement, de sociétés sans État, qui n’avaient jamais connu de domination étrangère : tel fut le cas des Baoulés de Côte d’Ivoire, des Igbo du Nigéria, des Jola du Sénégal » (C. Zorgbibe, Paix & guerres en Afrique, 2009, 15).   

Aussi, d’un autre côté, dans la relation des faits guerriers qui ont marqué la Seconde Guerre mondiale, la perspective d’une défaite allemande a nourri l’idée de la mise en place de forces antagonistes discrètes. Alain Vaillant, pour aborder la question avance que « la « résistance » désigne, à partir de l’armistice de juin 1940 et l’appel lancé par le général de Gaulle, l’opposition clandestine à l’occupation allemande » (in Le dictionnaire du littéraire, 2016, 671-672). La résistance armée, en l’occurrence la lutte contre l’occupation nazie est, par conséquent, perçue comme l’implication directe de ces injonctions qui ont motivé et provoqué l’engagement de plus d’un Français dans le courant de la Seconde Guerre mondiale.

Pour ne citer que ces manifestations, l’on constate que, de part et d’autre, la résistance apparait comme une hostilité frontale qui s’oppose à une tendance, à une idéologie mortifère. Cependant, elle n’est pas seulement le fait de luttes armées. Elle peut se manifester également par des écrits, des textes ; ce que l’on pourrait qualifier de résistance par les textes ou de résistance littéraire. A. Vaillant soutient qu’ « on a pu appliquer l’idée de « résistance », par extension, aux formes diverses de contestation que les écrivains et les intellectuels opposent à un pouvoir totalitaire » (op.cit., 672)

À l’évidence, la résistance quitte son mode d’action privilégié pour s’immiscer dans la Littérature, notamment une littérature engagée où elle embrasse des formes d’expression empreintes à des procédés exclusifs. En effet, la résistance d’un écrivain ou son engagement à résister se situe dans un contexte de crise au cours duquel ses convictions politiques, sa morale personnelle et son style scripturaire exposent, à travers ses productions, les problèmes de société qui obstruent le bien-être des catégories sociales opprimées. L’intention ou la pensée qui s’en dégage devient, donc, l’élément primordial dont le développement engendre des mouvements progressifs et progressistes capables d’aboutir à des dénouements conformes à l’objectivité. Par conséquent, la résistance en littérature a pour fond l’idée ou l’acte qui s’y exprime. Il est donc clair que cette idée peut se figer sur des opinions, des points de vue ou des outils conceptuels intransigeants. Au demeurant, la résistance devient alors un objet central de la Littérature et l’un des principes d’une esthétique particulière qui permet d’interroger les formes littéraires, de remettre en question les modalités théoriques en pleine mutation. Ce qui, par ailleurs, ouvre la voie d’un champ de réflexion où la résistance est abordée suivant ses propres moyens d’expression et d’expressivité. D’où l’intérêt du présent appel à contribution.

Trois axes sont proposés :

Axe 1 : Représentations et formes de (la) résistance dans la littérature et les arts ;

Axe 2 : Poétique, rhétorique et esthétique d’un discours littéraire empreint de résistance ;

Axe 3 : La résistance et ses approches dans les autres arts.

Modalités de soumission         

Les articles, en anglais ou en français, de 15 pages maximum avec un résumé de 10 lignes et 5 mots clés, doivent être soumis à l’adresse : kouadiogermain@yahoo.fr

au plus tard le 14 Octobre 2018.

Consignes de rédaction

Les articles doivent être soumis selon les consignes suivantes. Tout article ne respectant pas lesdites consignes sera refusé. L’auteur(e) prendra soin de préciser l’axe choisi :

  • L’article doit contenir le nom de l’auteur suivi du prénom, plus son institution d’affiliation.
  • Interligne: 1.5, marges : 2,5 cm (haut-bas-gauche-droite),
  • Police : Times New Roman 12
  • Bibliographie: Nom, prénom, titre de l’ouvrage (en italique), lieu de publication : éditeur, année de publication. Elle doit être rangée par ordre alphabétique et non numérotée.           

Comité scientifique

  • N’GUESSAN Kouadio Germain, Professeur, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
  • Louis OBOU, Professeur, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
  • JOHNSON Kouassi Zamina, Maître de conférences, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
  • SOUMAHORO Sindou, Assistant, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
  • GOURE Bi Boli Dit Lama Berté, Maître-Assistant, Institut Polytechnique Félix Houphouët-Boigny de Yamoussoukro, Côte d’Ivoire
  • Zorobi Philippe TOH, Maître de conférences, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire
  • KOUADIO Kouassi Honoré, Maître-Assistant, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
  • Coulibaly DAOUDA, Professeur, Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire
  • SILUE Sassongo Jacques, Maître de conférences, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
  • KOUASSI Jérôme, Professeur, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire
  • YEO Lacina, Maître de conférences, Université Félix Houphouët-Boigny, Côte d’Ivoire

Catégories

Lieux

  • Abidjan, Côte d'Ivoire

Dates

  • dimanche 14 octobre 2018

Mots-clés

  • Résistance, expression

Contacts

  • Kouadio Germain N'GUESSAN
    courriel : kouadiogermain [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Kouadio Germain N'GUESSAN
    courriel : kouadiogermain [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Résistance et formes d’expression », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 29 août 2018, https://doi.org/10.58079/10sc

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