AccueilLes spectacles de curiosité, fenêtres ouvertes sur l’impensé du XIXe siècle

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Les spectacles de curiosité, fenêtres ouvertes sur l’impensé du XIXe siècle

Spectacles of curiosity - open windows to the unimagined in the 19th century

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Publié le mercredi 17 octobre 2018

Résumé

Au XIXsiècle, en France, les spectacles publics et payants sont répartis, juridiquement, en deux catégories : les théâtres et les spectacles de curiosité. Cette seconde catégorie, définie négativement, est disparate. On y trouve le diorama et le café-concert, le cirque et les figures de cire, les bals et les combats d’animaux… Ces spectacles ont cependant en commun un régime juridique et fiscal particulier, moins favorable que celui dont bénéficient les théâtres ; généralement portés par des entreprises privées, aventureuses, précaires, ils sont le fruit de l’innovation, de l’invention, et ils sont condamnés à plaire. Ils cristallisent ainsi, sous couvert de divertissement, des aspirations (ou des angoisses) diffuses, secrètes, et peuvent être considérés comme des fenêtres ouvertes sur l’impensé du XIXsiècle. Le séminaire mettra l’accent sur la portée et sur la spécificité de l’histoire matérielle et esthétique des spectacles de curiosité.

Annonce

Séminaire de recherche 2018-2019 CNRS THALIM/ARIAS Labex TransferS

Direction scientifique

  • Patrick Désile,
  • Valérie Pozner

Argumentaire

Les spectacles, en France, au XIXesiècle, sont répartis, juridiquement, en deux catégories : le théâtre et, si l’on peut dire, le non-théâtre : les spectacles de curiosité. Cette catégorie, définie négativement, est ouverte et disparate. On y trouve le diorama et le café-concert, le cirque et les figures de cire, les bals et les combats d’animaux… Du pictural et du musical, du mobile et de l’immobile, de l’élégant et du trivial. Et même (subrepticement) du théâtral.

Quels sont, alors, les caractères communs à tous ces spectacles ? Ne sont-ils pas des « spectacles populaires », comme on le dit volontiers ? Évidemment non, et la catégorie « spectacles populaires », de toute façon mal pensée, à demi fantasmatique, est un obstacle à l’intelligibilité.

Ce qui unit ces spectacles, ce sont d’abord des traits objectifs : ils sont soumis à un régime juridique et fiscal particulier, moins favorable que celui dont bénéficient les théâtres. Ils sont (relativement) illégitimes, en tout cas subalternes. Ils sont généralement le fait d’initiatives privées, portés par des entreprises aventureuses, précaires, souvent éphémères. Beaucoup, d’ailleurs, ne dépassent pas le stade du projet.

Mais si les spectacles de curiosité subissent des contraintes réglementaires et économiques, ils supportent peu de contraintes esthétiques : ils ne sont pas soumis à un canon ou tributaires d’une tradition. Ils sont au contraire, en général, le fruit de l’innovation, de l’invention. Et ils sont condamnés à plaire. Ils cristallisent ainsi, sous couvert de divertissement, des aspirations (ou des angoisses) diffuses, secrètes, laissent émerger des soucis obscurs qui intéressent des questions essentielles. Très sommairement : la relation au monde, à l’espace (le panorama), la fiabilité des sens, la vérité (la panorama, le diorama, la prestidigitation), la maîtrise des corps (la danse, le cirque), l’animalité, les limites de l’espèce (le cirque), la folie, l’anormalité (le café-concert), la mort (les figures de cire, la fantasmagorie), le temps (le premier cinéma)… D’une manière générale, ces spectacles visuels, sensoriels (mais qui suscitent, il faut y insister, une abondante production de textes) interrogent, intimement, le corps, et ils expérimentent.

Les spectacles de curiosité sont ainsi des fenêtres ouvertes sur l’impensé du XIXsiècle. Pourtant, sous-estimés, secrètement méprisés peut-être, ils demeurent largement méconnus. Sans doute, quelques bons ouvrages ont paru et des chercheurs travaillent, mais la recherche sur les spectacles de curiosité demeure pour l’essentiel une friche. Il faut sortir des approximations et des ressassements, dresser des inventaires, repérer les documents, collecter les vestiges, affiner les descriptions, approfondir les analyses.

Dans la continuité des précédentes sessions (Littérature et spectacles de curiosité ; Le Panorama : variations, transferts, rémanences ;Spectacles des corps ; Le Cinéma parmi les attractions ;Le Cirque et le Cinéma), et dans la perspective de la tenue d’un colloque international, le séminaire poursuivra cette année ses travaux en insistant sur la portée et sur la spécificité de l’histoire matérielle et esthétique des spectacles de curiosité.

Programme

Le mercredi de 17h à 19h (2018) puis de 16 h à 18 h (2019)

I.N.H.A. Salle Fabri de Peiresc, Institut national d’histoire de l’art, 2, rue Vivienne, 75002 Paris

17 octobre 2018, 17 à 19 h

  • Patrick Désile, chercheur associé au CNRS (ARIAS/THALIM) : présentation du séminaire
  • Delphine Foch, Étudiante en master d’histoire de l'art à l’université Paris-Sorbonne, « Décors de fêtes foraines au tournant du siècle : une mise en scène de la "profession" foraine ? »

28 novembre 2018, 17 à 19 h

  • Marion Bergogne, professeur d’histoire de l’enseignement secondaire, « La fête foraine au sein du monde du divertissement parisien : entre marginalité et intégration (milieu des années 1870-début du XXesiècle ) »

12 décembre, 17 à 19 h

  • Altea Swan, responsable des recherches, de la communication et de la valorisation aux Archives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, « Quelques sources archivistiques pour l’étude des spectacles de curiosité : Archives nationales, archives de la Préfecture de police, archives de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris »

30 janvier 2019, 16 à 18 h

  • Valentine Robert, maître-assistante en histoire et esthétique du cinéma à l'université de Lausanne : « Du clou du spectacle au spectacle de curiosité : le tableau vivant réévalué »

6 février, 16 à 18 h

  • Leslie Villiaume, horlogère et doctorante en histoire des sciences et des techniques au Centre Alexandre Koyré, à l’EHESS : « Les démonstrations publiques d'objets mécaniques au XIXsiècle à Paris »

27 mars, 16 à 18 h

  • Jean-Pierre Sirois-Trahan, professeur des universités, département des littératures, université Laval, Québec : « Les cycloramas en Amérique du Nord. Industrie et superproductions »

10 avril, 16 à 18 h

  • Cyril Triolaire, maître de conférences en études théâtrales, CHEC, Université Clermont Auvergne : « Les spectacles de curiosités en province entre Révolution et Empire : entreprises, circulation et identités partagées. »

29 mai, 16 à 18 h

  • Sylvain Nicolle, docteur en histoire contemporaine, chercheur associé au Centre d'histoire culturelle des sociétés contemporaines (CHCSC) de l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines : « Les spectacles de curiosité, entre normes juridiques et imaginaire politique : quelle approche historique ? »

5 juin, 16 à 18 h

  • Patrick Désile, chercheur associé au CNRS (ARIAS/THALIM) : « Les spectacles de curiosité, fenêtres ouvertes sur l’impensé du XIXesiècle. »

Lieux

  • Salle Fabri de Peiresc, Institut national d’histoire de l’art - 2 rue Vivienne
    Paris, France (75002)

Dates

  • mercredi 17 octobre 2018
  • mercredi 28 novembre 2018
  • mercredi 12 décembre 2018
  • mercredi 30 janvier 2019
  • mercredi 06 février 2019
  • mercredi 27 mars 2019
  • mercredi 10 avril 2019
  • mercredi 29 mai 2019
  • mercredi 05 juin 2019

Mots-clés

  • spectacle, curiosité, fête foraine, tableau vivant, automate, panorama

Contacts

  • Patrick Désile
    courriel : patrick [dot] desile [at] orange [dot] fr

Source de l'information

  • Patrick Désile
    courriel : patrick [dot] desile [at] orange [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les spectacles de curiosité, fenêtres ouvertes sur l’impensé du XIXe siècle », Séminaire, Calenda, Publié le mercredi 17 octobre 2018, https://doi.org/10.58079/1160

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