AccueilTopologies de l'Imaginal

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Topologies de l'Imaginal

Topologies of the Imaginal

Perspectives transculturelles et anthropologie de l'Imaginaire

Transcultural perspectives and the anthropology of the Imagination

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Publié le jeudi 29 novembre 2018

Résumé

Notre proposition est d'explorer diverses traditions et situations actuelles pour rendre compte de cette fascination pour l’Imaginal et son caractère opératoire que nous constatons dans les sociétés initiatiques d’hier et d’aujourd’hui dans les arts, les romans (cf. le gothique, la fantasy, le fantastique, l’utopie, diverses quêtes, les arts plastiques, l’Art total,les créations numériques, Il s’agira d’étudier les « images conteuses » (Bachelard) et autres « lieux conteurs », ces ponts suprêmes situés « entre un hic et nunc prosaïque et un illudtempus mythique » (Carmigiani), en fait, un véritable inter-monde. 

Annonce

Épinal, jeudi 23 et vendredi 24 mai 2019, dans le cadre du festival « Les Imaginales »

Argumentaire

Problématique

Topologies : la topologie consiste à rattacher une suite d’idées abstraites à des objets sensibles familiers (Littré).

Imaginal  (ou mundusimaginalis) : l'imaginal ouvre l'homme à la transcendance. Entre perception et intellect, entre le monde des abstractions ou formes intelligibles, et le monde sensible celui des formes matérielles, il donne toute sa place à l’intelligence agente (Henry Corbin), quand chacun chemine vers le plus haut degré de réalisation et de sens de sa vie, dans la réconciliation des contraires : le réel et la réalité, l’invisible et le visible, le spirituel et le matériel, l’esprit et le corps.

« Les Anciens, écrivait Henry Corbin, en étroite relation avec l’Invisible, ont toujours intégré dans leur vision du monde une transcendance omniprésente, et ont toujours établi un lien sympathique et permanent entre l’ici-bas et l’Autre-monde : ce domaine spirituel s’est présenté universellement sous les traits à la fois d’un « âge d’or » primitif et d’un éden eschatologique, d’un lieu d’outre-tombe habité par les âmes défuntes, d’un endroit (ou plutôt d’un envers) où tous les rêveurs se rendent chaque nuit et où l’imagination active a l’occasion de trouver un terrain de jeu, bref, d’un « monde des dieux » — d’une « terre sainte », d’une « terre des bienheureux », d’un « pays des merveilles » ou d’une « terre céleste » comme disait joliment Plotin — « où se jouent perpétuellement la trame scénarique, les hauts faits et les événements édifiants du grand film de l’Univers».

Dans cette rencontre, nous nous intéresserons aux continents perdus, aux mondes intermédiaires, transitionnels, où des hommes et des groupes sociaux peuvent dépasser leurs limites dans le sentiment de reliance au Monde et à l’Autre. Ces lieux intermédiaires sont présents et identifiables dans les mythologies et dans les lieux que nous pouvons rencontrer dans nombre de recours contemporains au Moyen-âge mais que l’on ne peut répertorier sur aucune carte géographique ni intégrer à aucune frise chronologique. Autant d’’espaces-temps fabuleux, contrées, cités et royaumes fictifs qui sont tour à tour le domaine de la peur ou des enchantements, de l’initiation philosophique, de la satire politique ou de l’utopie.

Pourront être interrogées les formes de l’imaginaire intimes ou sociales, les littératures, les cosmogonies et les cosmologies, les Montagnes sacrées localisées au Centre du Monde, de l’Olympe grec à la Jérusalem céleste, via la terre de Hurqalya et ses cités, la Civitas Dei d’Augustin, la République de Platon, les Iles Fortunées, Thulé et Hyperborée, Avalon, l’Atlandide, l’Eldorado, le Royaume du prêtre Jean, Les îles de Sindbad le Marin, le Temple de Salomon, les châteaux aventureux des légendes arthuriennes, les « noosphères » contemporaines, les temples maçonniques, etc.

À l’intersection des mondes sensibles, et du spirituel, ces topologies sont de fait ceux où le sacré se manifeste comme réalité modelant les comportements humains, nous révèle des dimensions religieuses cachées dans le profane, « quand les points cardinaux de l’Espace constituent une fantastique transcendantale, là où réside ce supplément d’âme que l’angoisse contemporaine cherche anarchiquement sur les ruines du déterminisme ». (Gilbert Durand).

Notre proposition : explorer diverses traditions et situations actuelles pour rendre compte de cette fascination pour l’Imaginal et son caractère opératoire que nous constatons dans les sociétés initiatiques d’hier et d’aujourd’hui : pythagoriciens, kabbale, Fidei d’Amore, celtes, chamans, tereiros brésiliens, sociétés initiatiques africaines, compagnonniques, franc-maçonnes, dans les arts : cinéma (Métropolis de Fritz Lang, Les Horizons perdus (Shangri-la) de F. Capra, Avatar de James Cameron,  [le retour des grands mythes : voir le Guide du scénariste de C. Vogler], romans (cf. le gothique, la fantasy, le fantastique, l’utopie), diverses quêtes (celle de Gilgamesh ou celle du Graal), les architectures sacrées, l’Opéra (Mozart, Wagner, Glück…), les arts plastiques (exemple : les Préraphaélites), l’Art total, les créations numériques, qui sont passages hors-temps et hors-espace. Il s’agira d’étudier les « images conteuses » (Bachelard) et autres « lieux conteurs », ces ponts suprêmes situés « entre un hic et nunc prosaïque et un illudtempus mythique » (Carmigiani), en fait, un véritable inter-monde. La fonction du mundusimaginalis et des formes imaginales se définissent par leur situation médiane et médiatrice, inter-monde entre le sensible et l’intelligible (Corbin).

Le colloque cherchera notamment à questionner les modes de représentations possibles de ces topoï supraterrestres, extra mondains, qui éclairent le sens de notre pèlerinage vers nos origines, cette nostalgie du paradis perdu, reflets du sentiment d’exil contemporain.

Ceci concerne au premier chef l’actualité du sacré[1]. Ce travail pluridisciplinaire revêtira un grand intérêt dans les situations de tensions sociales et culturelles que nous vivons, en permettant de nouer - ou renouer - des liens avec les sagesses traditionnelles. En ouvrant d’autres pistes de réflexion, il constituera une réponse intelligente et théoriquement armée au fameux - et si pauvre conceptuellement - «choc des civilisations». Il sera transculturel[2].

Il sera aussi l’objet d’un comparatisme appuyé sur les travaux de l’anthropologie de l’Imaginaire, de l’histoire religieuse, des symbolismes, des ésotérismes et gnosticismes, de la topo-analyse (qui dégage la valeur déterminantes des lieux, non pas fictifs mais bien réels, où l’Imaginaire se réalise et s’ancre la fiction) des Grandes Images[3]. Soit un recours armé pluri ou transdisciplinaire à l’histoire, la socio-anthropologie, la philosophie, la psychanalyse jungienne, l’épistémologie, les littératures de l’Imaginaire (R.Daumal, Georges Sand, Rosny Aîné, A. Merritt, H.P. Lovecraft). Car voici que « la pluralité des temps succède à l’uniformité du Temps » (Mc Luhan), que nous vivons une mutation considérable d’une socialité fondée sur la « concaténation des marginalités » (M. Maffesoli), temps de synthèses et de syncrétisme.

Georges Bertin et Lauric Guillaud, directeurs scientifiques.

Références théoriques              

  • Henry Corbin     
  • Gilbert Durand   
  • Georges Lerbet    
  • Joseph Campbell               
  • Gaston Bachelard
  • Carl-Gustav Jung
  • Marcel Mauss

Modalités de soumission

Les résumés des propositions de communications (3 000 à 5 000 signes) seront reçus jusqu’au 31 janvier 2019 pour examen par le comité scientifique.

Seront retenues en priorité les propositions intimement liées à la problématique. Réponse sera faite fin février avec les modalités pratiques.

À adresser à Lauric Guillaud :  lauric.guillaud@sfr.fr

ou/et Georges Bertin  georges.bertin49@gmail.com

Comité scientifique

Présidente d’honneur : professeur Chao Ying Durand.

Direction : Jacques Oréfice (IME), Stéphane Wieser (Les Imaginales)

  • Georges Bertin (directeur de recherches)
  • Lauric Guillaud (professeur des Universités)
  • Professeur Céline Bryon Portet
  • Professeur Véronique Liard
  • Professeur Yves Chevalie

[1] - [1] Voir Bertin Georges et Bryon-Portet Céline (dir.), Une société du sacré ? :  Désacralisations et re-sacralisations dans la société contemporaine, revue Esprit Critique, volume 19, 2014.

[2] - Bertin Georges, Un imaginaire transculturel, éditions du Cosmogone, Lyon 2018

[3] - Bertin Georges et Liard Véronique, Les Grandes images lecture de C.G. Jung, Presses universitaires de Laval, Québec, 1998.

Lieux

  • Les Mmaginales
    Épinal, France (88)

Dates

  • jeudi 31 janvier 2019

Mots-clés

  • topolopgies, Imaginal, anthropologie de l'Imaginaire, transculturel, mythologies

Contacts

  • Lauric Guillaud
    courriel : lauric [dot] guillaud [at] sfr [dot] fr
  • Georges J-F Bertin
    courriel : georges [dot] bertin49 [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Georges Bertin
    courriel : georges [dot] bertin49 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Topologies de l'Imaginal », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 29 novembre 2018, https://doi.org/10.58079/11c8

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