Dire que l’informatique modifie profondément les manières de produire les sciences humaines et sociales (SHS) est aujourd’hui un lieu commun. Cette journée d’étude interdisciplinaire est consacrée à l’évolution des conditions de production du discours scientifique dans les humanités : le développement exponentiel de l’activité numérique appelle une évaluation critique.

Argumentaire

Dire que l’informatique modifie profondément les manières de produire les sciences humaines et sociales (SHS) est aujourd’hui un lieu commun. Cette journée d’étude interdisciplinaire est consacrée à l’évolution des conditions de production du discours scientifique dans les humanités : le développement exponentiel de l’activité numérique appelle une évaluation critique.

Il importe, pour comprendre les rouages de ces pratiques, d’éclairer le propos par les expériences acquises dans les sciences naturelles et formelles qui ont été confrontées plus précocement à ces processus d’augmentation des usages de informatiques/computationnels.

Au vu de l’adoption d’outils et de méthodes similaires aux science dites dures par les sciences humaines et sociales, la question se pose donc de savoir dans quelles mesures ces nouvelles humanités peuvent rendre compte, elles aussi, de toutes les étapes de la production du discours. Les chercheurs ne devraient-il pas choisir leurs projets en fonction de l’ouverture potentielle de leur travail et trouver en priorité des archives ouvertes et des programmes permettant un contrôle sur leur production ? Dans quelle mesure les humanités sont-elles "compatibles avec les enjeux de la recherche reproductible ?" Quelles seraient les spécificité de la reproductibilité en SHS ? Dans quelle mesure peut-on produire une science ouverte ?

Programme

8h30 : Accueil des participants

9h00 : Introduction

• Bernard Stiegler, directeur de l’Institut de recherche et d’innovation, « L’organogenèse exosomatique de la noèse »

9h30 : Cadres scientifiques et numérisation des humanités

• Arnaud Legrand (Laboratoire d’informatique de Grenoble), « Premiers retours sur une formation à grande échelle à la recherche reproductible »
• Stéphane Pouyllau (TGIR Huma-Num), « Les sciences humaines et sociales à l’ère numérique : retours sur les usages d’une infrastructure de recherche »

11h00 : Pause

11h30 : Cadres scientifiques et numérisation des humanités (suite)

• Pascal Even (Conservateur général honoraire du patrimoine), « Nouvelles méthodes de numérisation des archives et développement de la participation collaborative : avantages et limites dans le champ des sciences humaines et sociales »
• Fatiha Idmhand (Université de Poitiers) et Ioana Galleron (Université Paris 3), « "Réutilisabilité" : l’utilisateur dans l’édition électronique »

12h30 : Pause déjeuner

14h00 : Du documents à l’information en sciences humaines et sociales

• Valérie Schafer (Université du Luxembourg), « Archives du Web, "le dur" à l’épreuve de la durée »
• Jean-Baptiste Camps (École nationale des chartes), « Philologie, données et reproductibilité »
• Frédéric Clavert (Université du Luxembourg), « L'historien.ne face aux données massives : retour d'expérience du projet #ww1 »

16h00 : Pause

16h30 : Du documents à l’information en sciences humaines et sociales (suite)

• Antoine Doucet (Université de La Rochelle), « NewsEye: A digital investigator for historical newspapers »
• Mickaël Coustaty (Université de La Rochelle), « Impact des erreurs d'OCR sur les usages des utilisateurs finaux »

17h30 : Conclusion

• Éric Guichard (École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliotheques), « Les humanités numériques, un slogan creux ? »