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The treasures of Richelieu
Trésors de Richelieu
Published on Friday, January 11, 2019
Abstract
Au cours de l’été 1884, le prince Roland Bonaparte (1858-1924), petit-neveu de Napoléon Ier, entreprit une expédition en Laponie, accompagné de son bibliothécaire François Escard, de l’anthropologue Herman Frederik Carel ten Kate, d’un jeune philologue faisant fonction d’interprète, d’un photographe et de deux domestiques. Si l’ouvrage qu’il projetait n’a jamais vu le jour, les clichés qu’il en rapporta complétés par les écrits de son bibliothécaire, conservés au département des Cartes et plans de la BnF, sont autant de sources pour comprendre les desseins d’un tel voyage ; ils permettent aussi de saisir la spécificité du regard porté par le prince sur un monde et sur ses habitants dans le contexte évolutif que connaissent les disciplines géographiques et anthropologiques à la fin du XIXe siècle.
Announcement
À propos
L’Institut national d’histoire de l’art et la Bibliothèque nationale de France organisent la 7e édition de ce cycle, où conservateurs, chargés de collections, historiens de l’art, du spectacle, de la mode et de la musique, spécialistes des textes et restaurateurs partagent leurs savoirs avec un plus large public. A chaque conférence, des œuvres d’art, des manuscrits, des costumes ou des partitions musicales sortent exceptionnellement des magasins de l’INHA et de la BnF, pour être présentés en direct à l’aide d’une caméra, qui en reproduit les plus infimes détails sur le grand écran de l’auditorium de la galerie Colbert.
En partenariat avec la Bibliothèque nationale de France et l’École nationale des chartes
Programme
20 novembre 2018 un « très curieux recueil » : le fonds Jean-Jacques Lequeu
En 1825, Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) faisait don au Cabinet des estampes de ses portefeuilles de dessins et de ses manuscrits de près de 800 pièces où cohabitent projets architecturaux, études et croquis pour divers bâtiments, portraits, études de nu, dessins anatomiques, paysages, scènes de genre et représentations érotiques. Si l’artiste poursuivit toute sa vie l’ambition de mener une carrière d’architecte, c’est grâce au dessin que son nom est parvenu jusqu’à nous. Par ses somptueux lavis de palais, pavillons, fabriques de jardin ou colonnes commémoratives, il a créé un univers de papier qui, depuis les années 1930, suscite interrogations et fascination. En décembre 2018, le musée du Petit Palais, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, organisera la première exposition monographique consacrée à cet œuvre inclassable.
Intervenants
- Corinne Le Bitouzé (BnF)
- Elisa Boeri (docteur en histoire de l’art)
18 décembre 2018 Les écrans à main au XIIIIe siècle : des objets d’art au service du théâtre
Ni livre, ni estampe, ni médaille, l’écran à main tient un peu de ces trois catégories à la fois. Variante de l’éventail, cet accessoire était utilisé, à partir du XVIIe siècle, par celui ou celle qui était assis(e) auprès d’une cheminée pour se protéger des ardeurs du feu. Composé d’un petit manche en bois et d’une feuille de carton, il était souvent orné, à l’avers, d’une estampe et, au revers, d’un texte imprimé, qui étaient destinés à instruire ou à divertir son usager. Le département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France possède onze écrans à main inspirés par la production dramatique du XVIIIe siècle, en particulier par l’opéra-comique et la comédie. « Produits dérivés » du théâtre avant l’heure, ces objets rares racontent l’histoire vivante du théâtre au XVIIIe siècle.
Intervenants
- Manon Dardenne (BnF)
15 janvier 2019 Le voyage anthropologique de Roland Bonaparte en Laponie
18h15-19h30
Au cours de l’été 1884, le prince Roland Bonaparte (1858-1924), petit-neveu de Napoléon Ier, entreprit une expédition en Laponie, accompagné de son bibliothécaire François Escard, de l’anthropologue Herman Frederik Carel ten Kate, d’un jeune philologue faisant fonction d’interprète, d’un photographe et de deux domestiques. Si l’ouvrage qu’il projetait n’a jamais vu le jour, les clichés qu’il en rapporta complétés par les écrits de son bibliothécaire, conservés au département des Cartes et plans de la BnF, sont autant de sources pour comprendre les desseins d’un tel voyage ; ils permettent aussi de saisir la spécificité du regard porté par le prince sur un monde et sur ses habitants dans le contexte évolutif que connaissent les disciplines géographiques et anthropologiques à la fin du XIXe siècle.
Intervenants
- Christine Barthe (musée du Quai Branly)
- Eve Netchine (BnF)
29 janvier 2019 Les chaînes de Louis XVI
18h15-19h30
En juin 2017, le Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France a fait l'acquisition d'une médaille de Louis XIV à la devise du soleil, et de la lourde chaîne en or qui l'accompagnait, très rare exemple parvenu jusqu’à nous d’une combinaison qui faisait sens. Replacé dans son contexte diplomatique, ce présent royal à un seigneur d'Alsace, bien documenté, permet d'éclairer un usage encore méconnu de la médaille. Perpétuant la tradition médiévale des badges partisans portés en gage de fidélité, arborer le portrait du roi comme une marque de distinction personnelle contribuait à imprimer l’image du souverain sur un territoire nouvellement français. La multiplication des variantes du prototype conçu par Jean Warin, graveur virtuose, montre qu’il fut spécifiquement retenu pour cet usage, le choix d’un exemplaire à la devise étant hautement symbolique.
Intervenants
- Ludovic Jouvet (université d'Aix-Marseille)
- Inès Villela-Petit (BnF)
Voir le programme complet du cycle de conférences
12 février 2019 Hubert Robert, l'incendie de l'opéra
Le 8 juin 1781, l’Opéra de Paris, situé dans une aile du Palais-Royal, brûle un soir de représentation d’Orphée et Eurydice de Christoph Willibald Gluck. La salle est évacuée dans le calme, mais le feu, qui a pris dans les cintres, se propageant rapidement au toit du bâtiment, embrase le ciel parisien et offre un spectacle saisissant.
Tandis que les pompiers luttent contre le brasier, de l’autre côté de la place, posté dans l’une des baies du palais du Louvre, Hubert Robert observe l’incendie et envisage une première étude. Il se rend le lendemain matin devant les ruines encore fumantes de l’Opéra qui lui inspirent le sujet d’une seconde étude.
La Bibliothèque-musée de l’Opéra conserve deux esquisses, peintes sur bois, jalons intermédiaires avant la réalisation finale des deux pendants, réalisés en grand format sur toile, dont l’un est aujourd’hui conservé au Louvre, et l’autre dans une collection particulière.
Intervenants
- Boris Courrège (Bibliothèque-musée de l’Opéra, BnF)
- Guillaume Faroult (musée du Louvre)
12 mars 2019 Le carnet italien de Girodet
de 18h15 à 19h30
Utilisé entre 1792 et 1810 environ, ce carnet conservé à la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art tient à la fois du manuscrit et du carnet de dessins.L’aspiration de l’artiste à mêler dans un même espace l’art de la littérature et celui de la peinture s’y révèle à chaque page. Son écriture élégante trahit dans les passages biffés les étapes de réflexions foisonnantes et ses croquis fixent les sujets de possibles tableaux d’histoire. On y trouve aussi quelques pensées intimes, idées pour le long poème didactique Le Peintre, de nombreuses pages consacrées à l’imitation ou la traduction des poètes latins ou grecs. Plus précieux encore, douze croquis de paysages, réalisés pendant son séjour napolitain de 1793-1794, sont un rare souvenir de sa passion pour ce thème.
Intervenants
- Rémi Cariel (INHA)
- Sidonie Lemeux-Fraitot (musée Girodet)
26 mars 2019 Les Homélies de Grégoire de Nazianze
18h15-19h30
Exemplaire célèbre de la « collection liturgique » des homélies de Grégoire de Nazianze, une sélection des seize discours lus dans la liturgie de l’office de l’aurore (orthros), le manuscrit Grec 550 de la BnF se distingue par son illustration au style d’une richesse inouïe : miniatures à pleine page, frontispices sur fond or accompagnés de représentations d’animaux et de scènes de la vie quotidienne, initiales aux motifs extrêmement variés font de ce manuscrit de luxe un témoin unique de l’art du temps des Comnènes. Néanmoins le lieu d’exécution du manuscrit fait encore débat : s’agit-il d’un produit de la capitale de l’empire ou d’une œuvre d’un atelier de l’Orient byzantin, voire de l’Italie du Sud, où le manuscrit est attesté dans la seconde moitié du XIVesiècle ?
Intervenants
- Jannic Durand (musée du Louvre),
- Christian Förstel (BnF)
2 avril 2019 Pompéi publiée et inédite, par William Gell
18h15-19h30
Figure emblématique du Grand Tour en Italie, William Gell (1777-1836) est l’auteur de la première publication d’envergure consacrée à Pompéi au Royaume-Uni, en 1817. Deux de ses carnets, restés en grande partie inédits, sont conservés à la bibliothèque de l’INHA. Ils rassemblent 362 dessins réalisés à Pompéi et témoignent de l’évolution des excavations sur le site, entre 1801et 1827. Au-delà de la reproduction fidèle de Pompéi, bien d’autres aspects apparaissent en filigrane de ces carnets au caractère exceptionnel : les modalités de visite des fouilles, les conditions d’exécution des dessins, les échanges de connaissances entre artistes européens autour des cités du Vésuve, les projets de publication et, enfin, le rôle d’un architecte anglais dans la vie culturelle napolitaine du premier tiers du xixe siècle.
Intervenantes
- Hélène Dessales (École normale supérieure),
- Isabelle Périchaud (INHA)
16 avril 2019 - La Sonate Arpeggione de Franz Schubert
18h15-19h30
Franz Schubert (1797-1828) écrit en 1824, sur commande, une sonate destinée à un curieux instrument à cordes tout récemment mis au point par le luthier viennois Johann Staufer : l’arpeggione, sorte d’hybride entre la guitare et le violoncelle, appelé d’ailleurs parfois « guitare-violoncelle » ou « guitare à archet ». Créée dans la foulée par son commanditaire Vincenz Schuster, avec Schubert au piano, cette œuvre de circonstance a conservé une notoriété, alors même que l’instrument auquel elle s’adressait est, quant à lui, très vite tombé dans l’oubli. Les éditions successives de la sonate jusqu’à aujourd’hui nous l’ont présentée dans des transcriptions diverses (pour violon, violoncelle, alto ou instruments à vent), mais le manuscrit original de Schubert, conservé au département de la Musique de la BnF, incite à redécouvrir l’œuvre dans sa conception initiale.
Intervenants
- Christophe Coin (violoncelliste, gambiste, chef d’orchestre)
- Etienne Valère (BnF)
À propos du cycle de conférences « Trésors de Richelieu »
L’Institut national d’histoire de l’art et la Bibliothèque nationale de France organisent la 7e édition de ce cycle, où conservateurs, chargés de collections, historiens de l’art, du spectacle, de la mode et de la musique, spécialistes des textes et restaurateurs partagent leurs savoirs avec un plus large public. A chaque conférence, des œuvres d’art, des manuscrits, des costumes ou des partitions musicales sortent exceptionnellement des magasins de l’INHA et de la BnF, pour être présentés en direct à l’aide d’une caméra, qui en reproduit les plus infimes détails sur le grand écran de l’auditorium de la galerie Colbert.
En partenariat avec la Bibliothèque nationale de France et l’École nationale des chartes
14 mai 2019 – Belles figures et drolleries de la Ligue, de Pierre de L’Estoile
18h15-19h30
Galerie Colbert, auditorium
Recueil de pièces d’actualité réunies par le mémorialiste Pierre de L’Estoile (1546-1611), les Belles figures et drolleries de la Ligue ont enregistré sur le vif les événements qui agitèrent la France pendant les années 1589-1594, entre l’assassinat d’Henri III et l’avènement d’Henri IV, quand Paris était livrée à la domination du parti catholique de la Ligue. « Plein de figures et de placards diffamatoires de toutes sortes », comme L’Estoile l’écrit dans son journal, ce volume, conservé à la réserve des livres rares de la BnF, est fait d’un étonnant collage d’estampes et de textes de propagande, de chansons satiriques et de déclarations politiques. Leur juxtaposition offre un témoignage sans équivalent sur la violence réelle des actes commis aussi bien que sur la violence symbolique des représentations dans ces temps de guerre civile.
Intervenants
- Jean-Marc Chatelain (BnF),
- Gilbert Schrenck (université de Strasbourg)
28 mai – Les Dits de Watriquet de Couvins par le Maître de Fauvel
18h15-19h30 Galerie Colbert, auditorium
On ignore à quelle date ce manuscrit de dédicace conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal (Ms3525 Rés), sans doute réalisé sous la direction de son auteur, est sorti des collections royales ; mais on sait qu’il fut réalisé pour Philippe VI, que l’on reconnaît sur la miniature de présentation aux côtés de Jeanne de Bourgogne. Il figure à l’inventaire de la bibliothèque de Charles V, repasse en mains privées puis entre à l’Arsenal à la faveur des confiscations révolutionnaires. Des Dits de Watriquet de Couvins, le manuscrit de l’Arsenal est le recueil le plus complet et le plus enluminé, avec vingt-huit poèmes et quarante miniatures : tous les dits sont illustrés soit par le Maître de Watriquet, élégant artiste éponyme dont on sait peu de chose mais qui a enluminé l’autre copie de luxe qu’on connaît de ces mêmes dits (BnF, Manuscrits, Français 14968), soit par le Maître de Fauvel, artiste parisien prolifique.
Intervenants
- Amandine Mussou (université Paris-Diderot)
- Louisa Torres (BnF)
11 juin – Les carnets de Mazarin
Lorsqu’il accéda au pouvoir après la mort de Richelieu, le cardinal Mazarin (1642-1650) prit l’habitude d’inscrire assez régulièrement dans de petits carnets des notations qui tiennent à la fois du pense-bête, du journal intime, de l’enregistrement de principes d’action politique et de la relation d’entretiens. Récupérés au décès du cardinal en 1661 par son ancien intendant Jean-Baptiste Colbert, prélevés par le bibliothécaire de ce dernier, Étienne Baluze, les quinze carnets ont intégré les fonds de la Bibliothèque royale par achat en 1719 (BnF, Manuscrits, Baluze 174). Ils sont un témoignage exceptionnel des jeux de pouvoir et d’une conception pragmatique de l’exercice du gouvernement durant la première partie du ministériat de Mazarin jusqu’aux premières années de la Fronde, de 1642 à 1651.
Intervenants
- Mathieu Lescuyer (BnF)
- Olivier Poncet (École nationale des chartes)
Informations pratiques
Galerie Colbert, auditorium
Institut national d’histoire de l’art
2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
75002 Paris
Entrée libre
Subjects
- Representation (Main category)
- Mind and language > Representation > History of art
Places
- Galerie Colbert, auditorium - 2, rue Vivienne ou 6 rue des Petits Champs
Paris, France (75)
Date(s)
- Tuesday, January 15, 2019
- Tuesday, January 29, 2019
- Tuesday, November 20, 2018
- Tuesday, December 18, 2018
- Tuesday, February 12, 2019
- Tuesday, March 12, 2019
- Tuesday, March 26, 2019
- Tuesday, April 02, 2019
- Tuesday, April 16, 2019
- Tuesday, May 14, 2019
- Tuesday, May 28, 2019
- Tuesday, June 11, 2019
Attached files
Keywords
- anthropologie, patrimoine, conservation
Information source
- Florencia Montes
courriel : florencia [dot] montes [at] inha [dot] fr
License
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To cite this announcement
« The treasures of Richelieu », Lecture series, Calenda, Published on Friday, January 11, 2019, https://doi.org/10.58079/11t1