Qualifying racism
Qualifier le racisme
Published on Thursday, January 31, 2019
Abstract
En dépit de son utilisation et de son invocation fréquentes, il n’y a pas d’accord sur ce que désigne le racisme. Ses usages sont variés et ont changé au cours du temps. Qu’a-t-on à l’esprit lorsqu’on parle de « racisme » et que l’on désigne une situation, un comportement ou un système comme « racistes » ? Quels sont les conflits d’interprétation, les malentendus, les dits et les non-dits que le terme génère ? Quelles possibilités d’action ouvre-t-il et quelles portes referme-t-il ? Quels sont les usages scientifiques faits de la notion de racisme et quelles sont les modalités d’opérationnalisation de ce concept pour les sciences humaines et sociales ? Le colloque abordera cette question du (ou des) « racisme(s) » en réunissant des communications issues de toutes les disciplines en sciences humaines et sociales (sociologie, science politique, anthropologie, histoire, philosophie, droit, linguistique, etc.).
Announcement
Colloque organisé par le programme ANR « Global Race »
24-25 Juin 2019
Amphithéâtre Turing, Université Paris Diderot
Argumentaire
En dépit de son utilisation et de son invocation fréquentes, il n’y a pas d’accord sur ce que désigne le racisme. Ses usages sont variés et ont changé au cours du temps[1]. Ainsi, lorsque la référence au racisme se généralise dans les années 1920, c’est comme synonyme de doctrine raciale. Dans cette première acception, le racisme est l’attribut d’un discours explicite ou d’une pensée structurée ; il qualifie une théorie ou une idéologie. Toutefois, dès les années 1930 est attesté un second usage, selon lequel le racisme désigne une attitude d’hostilité à l’égard d’individus ou de groupes en raison de la « race » qui leur est attribuée (Garcia, 1996 ; Reynaud-Paligot, 2007). Il qualifie également un ensemble de jugements ou d’affects (Glasgow, 2009 ; Kelly, Faucher et Machery, 2010) ou bien encore un système ou un ordre social qui détermine les positions et chances de vie dans la société (Emirbayer et Desmond, 2015). En contrepoint aux travaux ayant abordé les « mots du racisme » (Derrida, 1987 ; Flem, 1984 ; Bonnafous, 1989 ; Treps, 2017), ce colloque entend questionner le terme même de « racisme » et revenir sur ses usages pluriels par les acteurs, les institutions et les chercheurs. Qu’a-t-on à l’esprit lorsqu’on parle de « racisme » et que l’on désigne une situation, un comportement ou un système comme « racistes » ? Quels sont les conflits d’interprétation, les malentendus, les dits et les non-dits que le terme génère ? Quelles possibilités d’action ouvre-t-il et quelles portes referme-t-il ? Quels sont les usages scientifiques faits de la notion de racisme et quelles sont les modalités d’opérationnalisation de ce concept pour les sciences humaines et sociales ?
Ce colloque abordera cette question du (ou des) « racisme(s) » en réunissant des communications issues de toutes les disciplines en sciences humaines et sociales (sociologie, science politique, anthropologie, histoire, philosophie, droit, linguistique, etc.) qui pourront s’articuler à l’un des 5 axes suivants :
Axe 1 - Se dire victime de racisme : prise de conscience et mobilisations collectives
Un premier axe pourra explorer la prise de conscience du racisme chez les personnes qui le subissent. Comment perçoit-on le racisme, au sens de narration d’une expérience, et dans quelles conditions se dit-on « victime » de racisme ? Comment ce statut de victime est-il subjectivement investi et comment le racisme est-il qualifié ? Dans quelles circonstances dénonce-t-on le racisme ? Dans quelles autres choisit-on de le taire ? Quels répertoires d’action les victimes ou plus généralement les sujets du racisme mobilisent-elles en conséquence (Eberhard, 2010 ; Dubet, Cousin, Macé et Rui 2013 ; Laplanche-Servigne, 2014 ; Lamont et al., 2016) ? On pourra s’interroger notamment sur les mobilisations collectives et les formes d’engagement que suscite l’expérience du racisme (Talpin et al., 2017).
Axe 2 - Les auteurs du racisme
Si les recherches se sont focalisées sur les processus d’ethnicisation et de raci(ali)sation (Bertheleu, 2007 ; Poiret, 2011) ainsi que sur celles et ceux qui les subissent, elles travaillent moins sur les auteurs du racisme. Comment les identifier ? La recherche d’individus porteurs d’une idéologie ou de pratiques racistes plus ou moins intentionnelles constitue l’une des pistes privilégiées. Quelles sont les caractéristiques sociodémographiques des auteurs du racisme et de quelles idéologies ou représentations du monde se réclament-ils ? Qu’est-ce qui caractérise un acte, un comportement ou un propos raciste (Amrous et Scherr, 2017) ? On peut s’interroger sur les dimensions objectives et subjectives du racisme (Mayer et Michelat, 2001), sur ses ressorts politiques et intellectuels, mais aussi sur sa dimension psychologique, symbolique, ordinaire, banale, voilée, voire non-intentionnelle (Memmi, 1982 ; Mayer, 1996 ; Hughey, 2007 ; Heyer et Reynaud-Paligot, 2017 ; Lentin, 2017). Comment répondent alors ceux qui sont accusés d’être racistes ? La valeur péjorative du terme fait désormais consensus, mais est-il possible, dans certains segments de l’espace social, de tirer avantage d’une auto-désignation comme raciste ? La seconde piste pousse à abandonner la responsabilité individuelle et à désigner les systèmes, structures, institutions qui par leur conception et leur fonctionnement produisent du racisme. Le décodage de ce racisme institutionnel et/ou systémique nécessite d’autres outils conceptuels et méthodologiques, et sa mise en évidence suscite des résistances d’une autre nature que la dénonciation canonique des « racistes » (voir infra).
Axe 3 - La prise en charge du racisme par les institutions
Un troisième axe d’analyse concerne la façon dont des acteurs institutionnels se représentent le racisme et luttent contre lui au quotidien. Sur quelle définition du racisme s’appuient-ils pour guider leur action ? Le racisme est-il conçu par eux comme le fait de quelques individus déviants ou comme un problème structurel affectant l’ensemble de la société ? Est-il vu comme une idéologie explicite ou un biais implicite (Brownstein et Saul, 2016 ; Greenwald et Krieger, 2006) ? Nous sollicitons des communications qui exploreront cette question dans une pluralité d’institutions ou de secteurs d’activité : école (Dhume 2010), police et sécurité (Jobard, 2009 ; Bonnet, 2014), justice (Brahim, 2017 ; Hajjat et Keyhani, 2018), entreprises (Bereni, 2009 ; Doytcheva, 2018 ; Coulon et al., 2018), syndicats (De Rudder et Vour’ch, 2006), fédérations sportives (Martinache, 2015), organismes officiels de lutte contre le racisme et les discriminations (Cerrato Debenedetti, 2018 ; Mazouz, 2017), logement social (Sala-Pala, 2013), etc.
Axe 4 - Controverses autour du racisme
Un quatrième axe pourra porter sur les controverses et polémiques que suscite la qualification de « racisme » ou de « raciste » dans la sphère publique (Balibar, 2005). Quels sont les déterminants de la reconnaissance (inégale) du racisme dans les sociétés qu’il affecte ? Quels sont les traits caractéristiques des propos racistes du point de vue du droit, et comment leur répression éventuelle s’articule-t-elle avec le principe de liberté d’expression (Bleich 2011 ; Calvès, 2015) ? Qu’est-ce qui est décrit comme relevant du « vrai » racisme (Mazzega, 2016) ? Comment l’accusation de racisme circule-t-elle ? Par qui est-elle reprise et par qui est-elle récusée ? Quels sont les modes de structuration des affrontements à cet égard ? On pourra notamment revenir sur le destin public et médiatique de certaines expressions controversées comme « racisme d’Etat », « racisme institutionnel », « racisme systémique » (Sala-Pala, 2010 ; Dhume, 2016), « racisme anti-blancs » (Charrieras 2013), ou encore « racisme de classe ». On pourra également s’interroger sur l’accusation de racisme à destination de mouvements antiracistes ou de personnes minorisées.
Axe 5 - Les chercheurs face au racisme
Un dernier axe pourra revenir sur les débats épistémologiques et méthodologiques relatifs au concept de « racisme » en sciences humaines et sociales (Omi et Winant, 1986 ; Miles, 1989 ; Solomos et Back, 1996 ; Bessone et Sabbagh, 2015). Comment qualifier le racisme dès lors que la « race » reste une catégorie controversée, disqualifiée par certains comme notion fallacieuse et utilisée par d’autres en vue d’en identifier les conséquences sociales (Appiah, 1996 ; Loveman, 1999 ; Bonilla-Silva, 1999 ; Guillaumin, 2001 ; Blum, 2002 ; Bessone, 2013) ? L’étude du racisme peut-elle être découplée de la catégorie de « race », et inversement (Doron, 2016) ? La question du « racisme sans races » (Balibar, 2006 ; Bonilla-Silva, 2014) et la prise en compte, au-delà de la seule « couleur de peau », d’autres critères comme la culture ou la religion comme points d’ancrage du racisme ont suscité de nombreux débats. On pourra notamment revenir sur la pertinence d’adopter une conception large du racisme (Guillaumin, 1972) et sur la multiplication des expressions scientifiques permettant de qualifier le racisme et sa polymorphie : « néo-racisme » (Balibar, 1997), « racisme différentialiste » (Taguieff, 1987), « racisme culturel » (Hall, 1996 ; Modood, 2005 ; Fanon, 2011). On pourra aussi réfléchir à l’opportunité de qualifier de racisme différents types d’hostilité comme l’antisémitisme, l’islamophobie, la xénophobie, etc. et d’établir entre eux des analogies (Stoler, 2002 ; Meer, 2013 ; Klug, 2014). Une attention particulière pourra également être portée aux dilemmes méthodologiques que pose l’étude du racisme (Essed, 2004), aussi bien pour le mesurer dans les approches quantitatives (Simon, 2006 ; Hamel, Lesné et Primon, 2014 ; Mayer, 2017) que pour le saisir au travers d’approches qualitatives. À ce titre, on pourra réfléchir à la positionnalité du chercheur dans l’enquête sur le racisme, qu’il s’agisse d’étudier ceux qui en souffrent (Mazouz, 2008) ou ceux qui le perpétuent (Avanza, 2008 ; Peretti-Ndiaye, 2015). Enfin, on pourra s’interroger sur les conséquences pour la recherche en sciences humaines et sociales sur le racisme du retour du biologique et de la génétique dans les conceptions de la race (Morning, 2011 ; Canselier et Desmoulin-Canselier, 2011 ; Grossi et Poiret, 2016).
Tous ces axes n’ont qu’une valeur indicative et il est possible pour certaines propositions de communication de s’insérer dans plusieurs d’entre eux.
Modalités de soumission
Les propositions de communication sont à envoyer à simon@ined.fr et juliette.galonnier@ined.fr
le 1er mars 2019 au plus tard.
Les participant.e.s recevront courant mars une notification au sujet de leur participation au colloque.
Les propositions doivent inclure :
- les nom, prénom, adresse électronique, statut, discipline et affiliation du chercheur ou de la chercheuse ;
- le titre de la communication ;
- un résumé d’une page de la proposition, spécifiant le contenu de la communication et identifiant précisément la question de recherche, la méthode employée et les données mobilisées ;
- éventuellement l’axe dans lequel s’inscrit la proposition.
La langue de travail du colloque sera le français. Il est néanmoins possible de soumettre une proposition de communication en anglais. La majorité des échanges auront lieu en français et il est donc attendu des participant.e.s une compréhension du français leur permettant de suivre les discussions.
Comité scientifique
- Bessone Magali (philosophie, Université Paris 1)
- Cunin Elisabeth (sociologie et anthropologie, URMIS/IRD/CNRS)
- Desmoulin-Canselier Sonia (droit, Université de Nantes/CNRS)
- Doron Claude-Olivier (histoire et philosophie, Université Paris Diderot)
- Galonnier Juliette (sociologie, INED)
- Mazouz Sarah (sociologie et anthropologie, CERAPS/CNRS)
- Moraes Silva Graziella (sociologie, Graduate Institute Geneva)
- Reynaud-Paligot Carole (histoire, Université Paris 1)
- Ringelheim Julie (droit, Université catholique de Louvain)
- Sabbagh Daniel (science politique, CERI/SciencesPo)
- Schor Paul (histoire, Université Paris Diderot)
- Simon Patrick (socio-démographie, INED)
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[1] Il semble que le terme soit apparu en 1902, dans la Revue Blanche, sous la plume du journaliste et orientaliste Albert Maybon qui entendait critiquer le mouvement Félibrige de défense de la langue provençale, dont il dénonçait le « racisme et le traditionalisme ».
Subjects
- Representation (Main category)
- Society > Political studies > Political science
- Mind and language > Language > Linguistics
- Society > Sociology
- Society > Law > Sociology of law
- Society > Ethnology, anthropology > Political anthropology
- Society > Science studies
- Society > History > Social history
Places
- Amphithéâtre Turing, Bâtiment Sophie Germain (niveau -1) - 8 place Aurélie Nemours
Paris, France (75013)
Date(s)
- Friday, March 01, 2019
Attached files
Keywords
- racisme, race, institution, controverse, politisation
Contact(s)
- Juliette Galonnier
courriel : juliette [dot] galonnier [at] sciencespo [dot] fr
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Information source
- Juliette Galonnier
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« Qualifying racism », Call for papers, Calenda, Published on Thursday, January 31, 2019, https://doi.org/10.58079/11vc