Calenda - Le calendrier des lettres et sciences humaines et sociales
Le « primitivisme » à l'heure de la décolonisation
“Primitivism” in the age of decolonization
Veröffentlicht am Montag, 11. März 2019
Zusammenfassung
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, alors que le mouvement de décolonisation se concrétise un peu partout dans le monde, la persistance d’un attrait pour le « primitif » paraît surprenante. Pourtant la référence à l’origine, au préhistorique, ou au sauvage traverse la création artistique aussi bien en Europe, que hors de l’Europe. Envisageant le primitivisme comme un paradigme aux contours changeants, cette journée d’étude propose d’explorer la persistance et les transformations de ce dernier, à la lumière de plusieurs questionnements : si le primitivisme des premières générations pouvait s’articuler à une réflexion anticoloniale, comment qualifier le rapport au politique des membres du groupe CoBRA, ou de Jean Dubuffet, par exemple ?
After the Second World War, as the process of decolonization built up momentum around the world, it can seem rather surprising to observe the continuing attraction of many artists to the “primitive.” Nonetheless, a longing for the “original,” the prehistoric, the “savage” persisted in Europe, the U.S. and even in some of the former colonies. Considering “primitivism” as a paradigm with shifting contours, this symposium proposes to explore the resiliency and transformations of the primitivist imaginary in light of several questions: Is the classical opposition between the “modern” and the “primitive” contested or reiterated in the 1950’s and 1970’s? If there was an anticolonial dimension in the primitivist language developed by the modernists in the 1910’s to 1930’s, how would one characterize the politics of members of the CoBrA avant-garde movement or Jean Dubuffet?
Inserat
Organisation
Journée d’étude organisée par Maureen Murphy (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne) et Zoë Strother (Columbia University, NY)
Présentation
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que le mouvement de décolonisation se concrétise un peu partout dans le monde, la persistance d’un attrait pour le « primitif » paraît surprenante. Pourtant la référence à l’origine, au préhistorique, ou au sauvage traverse la création artistique aussi bien en Europe, que hors de l’Europe. Envisageant le primitivisme comme un paradigme aux contours changeants, cette journée d’étude propose d’explorer la persistance et les transformations de ce dernier, à la lumière de plusieurs questionnements : si le primitivisme des premières générations pouvait s’articuler à une réflexion anticoloniale, comment qualifier le rapport au politique des membres du groupe CoBRA, ou de Jean Dubuffet, par exemple ? L’opposition « moderne »/ « primitif » est-elle contestée dans la référence à l’ailleurs, ou bien se voit-elle reconduite ? A quels fondements théoriques s’amarrent les démarches d’artistes qui puisent dans la référence aux lointains (géographiques, comme temporels) ? Et qu’en est-il de ceux censés incarner les « primitifs » d’hier, et qui développent dans ces années-là les fondements d’un art « moderne » et transnational en Algérie, au Soudan ou au Mozambique? Pluridisciplinaire et internationale, cette journée d’étude souhaite associer jeunes chercheurs et enseignants, à une rencontre croisant l’expertise des historiens de l’art, et des artistes.
Programme
- 9h00 : Accueil des intervenants.
- 9h30 : Maureen Murphy et Zoë Strother, introduction
- 10h00 : Revendiquer l'animisme après-guerre : polémique. Baptiste Brun, Université Rennes 2, EA Histoire et critique des arts.
- 10h30 : Primitivisme et préhistoire : la question de l'historicité dans le travail de Jean Dubuffet et de Claes Oldenburg. Maria Stavrinaki, Université Paris I Panthéon-Sorbonne/Centre Georg Simmel (EHESS)
- 11h : Pause café.
- 11h30 : La piste celte de l’ancêtre commun. L’Ecosse au centre de l’Europe dans les années 1970. Deborah Laks, Sciences Po, Paris/Université de Genève
- 12h00 : Leni Riefenstahl and the Nuba. Zoë Strother, Columbia University, New York
- 12h30 : Discussion et pause déjeuner.
- 14h00 : Ernest Mancoba et le mouvement CoBRA : l’histoire d’un malentendu ? Maureen Murphy, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, HICSA, Institut universitaire de France.
- 14h30 : Primitivism in Mozambique from the End of Colonialism to Revolution. Álvaro Luís Lima, Columbia University, NY
- 15h00 : Pause café.
- 15h30 : Hassan Musa, artiste. De l’école de Khartoum à « l’art contemporain africain ». Entretien avec Maureen Murphy.
- 16h15 : Souleymane Bachir Diagne, Columbia University, New York : discussion et clôture.
Presentation
After the Second World War, as the process of decolonization built up momentum around the world, it can seem rather surprising to observe the continuing attraction of many artists to the “primitive.” Nonetheless, a longing for the “original,” the prehistoric, the “savage” persisted in Europe, the U.S. and even in some of the former colonies. Considering “primitivism” as a paradigm with shifting contours, this symposium proposes to explore the resiliency and transformations of the primitivist imaginary in light of several questions: Is the classical opposition between the “modern” and the “primitive” contested or reiterated in the 1950’s and 1970’s? If there was an anticolonial dimension in the primitivist language developed by the modernists in the 1910’s to 1930’s, how would one characterize the politics of members of the CoBrA avant-garde movement or Jean Dubuffet? On what theoretical grounds do artists justify their engagement with what is far removed from their own immediate experience (geographically, culturally, temporally)? And what about those who were once believed to embody the “primitive” and yet who were now laying the groundwork for a transnational and “modern” art in Algeria, Senegal, Sudan or Mozambique? Multidisciplinary and international, this symposium will gather Ph.D. students as well as established scholars and artists in order to foster fresh and original research.
Programme
- 9h00 : Accueil des intervenants.
- 9h30 : Maureen Murphy et Zoë Strother, introduction
- 10h00 : Revendiquer l'animisme après-guerre : polémique. Baptiste Brun, Université Rennes 2, EA Histoire et critique des arts.
- 10h30 : Primitivisme et préhistoire : la question de l'historicité dans le travail de Jean Dubuffet et de Claes Oldenburg. Maria Stavrinaki, Université Paris I Panthéon-Sorbonne/Centre Georg Simmel (EHESS)
- 11h : Pause café.
- 11h30 : La piste celte de l’ancêtre commun. L’Ecosse au centre de l’Europe dans les années 1970. Deborah Laks, Sciences Po, Paris/Université de Genève
- 12h00 : Leni Riefenstahl and the Nuba. Zoë Strother, Columbia University, New York
- 12h30 : Discussion et pause déjeuner.
- 14h00 : Ernest Mancoba et le mouvement CoBRA : l’histoire d’un malentendu ? Maureen Murphy, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, HICSA, Institut universitaire de France.
- 14h30 : Primitivism in Mozambique from the End of Colonialism to Revolution. Álvaro Luís Lima, Columbia University, NY
- 15h00 : Pause café.
- 15h30 : Hassan Musa, artiste. De l’école de Khartoum à « l’art contemporain africain ». Entretien avec Maureen Murphy.
- 16h15 : Souleymane Bachir Diagne, Columbia University, New York : discussion et clôture.
Kategorien
- Neuere und Zeitgeschichte (Hauptkategorie)
- Erkenntnis > Darstellung > Kunstgeschichte
Orte
- INHA, salle Vasari - 2 Rue Vivienne
Paris, Frankreich (75002)
Daten
- Freitag, 22. März 2019
Schlüsselwörter
- primitivisme, décolonisation, art
Kontakt
- Maureen Murphy
courriel : maureen [dot] murphy [at] univ-paris1 [dot] fr
Verweis-URLs
Informationsquelle
- Maureen Murphy
courriel : maureen [dot] murphy [at] univ-paris1 [dot] fr
Lizenz
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Zitierhinweise
« Le « primitivisme » à l'heure de la décolonisation », Fachtagung, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 11. März 2019, https://doi.org/10.58079/1239