The management of natural resources: impertinant reflections around natural resources and their uses
Gestion des ressources naturelles : réflexion impertinente autour des ressources naturelles et de leur finalité
Vertigo journal
Revue « Vertigo »
Published on Monday, March 04, 2019
Abstract
Comment repenser les ressources naturelles de manière à la fois critique et réaliste? Il s’agit de comprendre ce que les mécanismes historiques de l’économie politique des ressources naturelles (liant développement social, territorial et naturel) en ont effectivement fait et ce qu’ils leur font encore aujourd’hui, à travers la mise en place de projets territoriaux intrinsèquement liés aux ressources naturelles (quelles conceptions ? quels processus ? quels effets ?). Ce regard convoque autant l’histoire, l’économie, la science politique et sociologique que les sciences de la vie et de la terre : se détacher du sens commun de « ressources naturelles » ouvre à comprendre ce que la société et ses modes de gestion font de et à l’environnement.
Announcement
Coordination du numéro
- Caitriona Carter, politologue (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture de Bordeaux, France);
- Leila Iliana Celis, sociologue (Université du Québec à Montréal, Canada);
- Yann Fournis, politologue (Université du Québec à Rimouski, Canada);
- Nathalie Lewis, sociologue (Université du Québec à Rimouski, Canada) et
- Éric Pineault, sociologue (Université du Québec à Montréal, Canada).
Argumentaire
Ne faudrait-il pas repenser les ressources naturelles? Si la thématique a pris du temps à émerger sérieusement au sein des sciences sociales, fascinées qui par la connaissance, qui par la technologie (et ses innovations), qui par le changement (et sa pression anthropique moindre), officiellement elle occupe aujourd’hui une place centrale tant au plan sociétal que scientifique. Centrale, mais malgré tout les ressources naturelles s’épuisent. Pourtant, du saumon des côtes écossaises au gaz de schiste texan, en passant par le vent et la forêt globalisés, les ressources nous rappellent puissamment à leur réalité. Accaparées par les sociétés, elles sont à la fois à la racine du développement économique depuis des siècles (ainsi en va-t-il notamment au Canada comme dans plusieurs régions du monde) et l’une de ces frontières actuelles qui suscitent une réflexion intense sur les transitions (énergétique, écologique, économique, etc.). Or, les sciences sociales sont en l’occurrence prises entre deux feux, partagées entre l’évidence historique de la gestion économique des ressources (et de ses limites : comment penser un développement qui ne serait pas insoutenable?) et la nécessité contemporaine de penser de manière critique une transition réellement collective (au prix, sans doute, des approches les plus épurées, inspirées principalement de jugements normatifs strictement écologiques). Bref, comment repenser les ressources naturelles de manière à la fois critique et réaliste?
Une voie possible serait de suivre ces travaux qui, de l’économie politique canadienne (H. Innis se considérait comme un « dirt economist ») aux théories de gestion commune des ressources (common-pool resource) d’E. Ostrom (1990; Ostrom et al., 1994), suggèrent d’opter non pour l’épure de la définition écologique des ressources naturelles, mais pour une définition plus complexe et inconfortable, qui reconnaît qu’une transition implique la reconnaissance de l’existant (y compris des mécanismes de prédation) autant que l’identification des dynamiques de changement. Dans ce contexte, cet appel propose de questionner la notion de « ressources naturelles » en la détachant pour un temps (celui de l’analyse) de l’analyse normative pour mieux examiner les enjeux politiques qu’elles recouvrent (White et al, 2017). Ainsi, il s’agit de comprendre ce que les mécanismes historiques de l’économie politique des ressources naturelles (liant développement social, territorial et naturel) en ont effectivement fait et ce qu’ils leur font encore aujourd’hui, à travers la mise en place de projets territoriaux intrinsèquement liés aux ressources naturelles (Quelles conceptions? Quels processus? Quels effets?). Ce regard convoque autant l’histoire, l’économie, la science politique et sociologique que les sciences de la vie et de la terre : se détacher du sens commun de « ressources naturelles » ouvre à comprendre ce que la société et ses modes de gestion font de et à l’environnement.
Trois axes guideront les propositions :
- Le développement, entre bio-économie et éco-économie : alors que les enseignements des approches historiques (par ex. de type économie des « staples ») ou plus philosophiques restent pertinents, peut-on discerner de nouvelles interprétations des rapports entre économies et ressources naturelles (néo-extractivisme, projet politique bioéconomique, etc.)?
- Les enjeux politiques et la gouvernance des ressources naturelles : à l’heure où certains parlent d’un « État environnemental » ou « post-ressources », peut-on estimer que la gestion politique des ressources connaît une ou des inflexion(s) significative(s)?
- Les territoires-ressources et leurs acteurs : indissociables de la gestion des ressources, les territoires et leurs acteurs sont souvent observés; peut-on cependant avancer de nouvelles hypothèses quant au rôle accru des populations et des habitants dans ces espaces-ressources?
Échéancier
-
15 mai 2019 : date limite pour l’envoi d’une proposition comprenant un titre et un résumé d'au plus 600 mots.
- 15 juin 2019 : avis aux auteurs quant à l’acceptation ou au refus de leur proposition.
- 15 septembre 2019 : date limite pour l’envoi d’un texte complet respectant les conditions éditoriales précisées sur le site de la revue à l’adresse suivante : http://vertigo.revues.org
- Évaluation du texte par un comité de lecture — réponse définitive de la revue au plus tard fin février 2019 avec grille d’évaluation des évaluateurs.
- Février-mars 2020 : réception des textes révisés.
- Mars 2019 : mise en ligne du numéro.
Sauf pour les dates du 15 mai et du 15 septembre, l’échéancier est fourni à titre indicatif.
Soumission des propositions
Les propositions et manuscrits (avec résumé, texte complet, figures, tables et bibliographie) doivent être soumis par courrier électronique à l’adresse suivante : redacteur.adjoint@editionsvertigo.org. La soumission doit être bien identifiée au nom du dossier :
« Gestion des ressources naturelles : réflexion impertinente autour des ressources naturelles et de leur finalité ».
Pour soumettre un texte, prière de consulter les politiques de publication de la revue disponibles à l’adresse suivante : https://journals.openedition.org/vertigo/
Lors de la soumission, les auteurs doivent fournir leur nom et les coordonnées de trois réviseurs potentiels pour leur article. La revue se réserve le droit de choisir ou non les réviseurs proposés.
Vous pouvez aussi nous faire parvenir en tout temps des propositions de textes pour les différentes sections de la revue. La revue accepte la soumission de textes scientifiques en tout temps.
Bibliographie
Drache, D., 1995, Staples, markets, and cultural change selected essays, Montreal : McGill-Queen’s University Press.
Duit, A., P. H. Feindt et J. Meadowcroft, 2016, Greening Leviathan: the rise of the environmental state?, Environmental Politics, vol. 25, no 1, pp. 1‑23.
Goven, J. et V. Pavone, 2015, The Bioeconomy as Political Project: A Polanyian Analysis, Science, Technology & Human Values, vol. 40, no 3, pp. 302‑337.
Innis, H. A., 1999, The fur trade in Canada : an introduction to Canadian economic history, Toronto : University of Toronto Press, 463 p.
Ostrom, E., 1990, Governing the Commons: The Evolution of Institutions for Collective Action, Cambridge : Cambridge University Press.
Ostrom, E., R. Gardner et J. Walker, 1994, Rules, Games, and Common-pool Resources, Michigan : University of Michigan Press, 369 p.
Svampa, M., 2011, Néo-« développementisme » extractiviste, gouvernements et mouvements sociaux en Amérique latine, Problèmes d’Amérique latine, vol. 81, no 3, pp. 101-127.
White, D., B. Gareau et A. Rudy, 2017, Ecosocialisms, past, present and future : from the metabolic rift to a reconstructive, dynamic and hybrid Ecosocialism, Capitalism Nature Socialism, vol. 12, no2, pp. 1-19
Subjects
- Sociology (Main category)
- Society > Economics > Political economics
- Mind and language > Thought > Philosophy
- Society > Political studies > Political sociology
- Society > Geography > Geography: society and territory
- Society > Political studies > Governance and public policies
- Society > Geography > Geography: politics, culture and representation
- Society > Geography > Nature, landscape and environment
Date(s)
- Wednesday, May 15, 2019
Keywords
- ressource naturelle, développement, gouvernance, territoire, environnement, acteur
Contact(s)
- Eric Duchemin
courriel : eric [dot] duchemin [at] au-lab [dot] ca - Jessica Onitsoa Andriamasinoro
courriel : redacteur [dot] adjoint [at] editionsvertigo [dot] org
Information source
- Jessica Onitsoa Andriamasinoro
courriel : redacteur [dot] adjoint [at] editionsvertigo [dot] org
License
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To cite this announcement
« The management of natural resources: impertinant reflections around natural resources and their uses », Call for papers, Calenda, Published on Monday, March 04, 2019, https://doi.org/10.58079/124x