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Psychanalyse à l'université

Psychoanalysis at university

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Veröffentlicht am Donnerstag, 21. März 2019

Zusammenfassung

Reconnue en France, par exemple, d’intérêt sanitaire par la loi relative à la santé publique (votée en 2004), la psychanalyse est confrontée, en 2018 comme tout au long de son histoire, à des rejets massifs et à la nécessité de démontrer une fois de plus l’adéquation de son enseignement et de ses résultats avec les critères de l’éducation nationale. Pour ce qui concerne le cas de la Suisse, le tableau est encore plus noir : la psychanalyse est clairement une discipline exclue, source de malaise académique. Il n'est pas question d'adopter ici une position radicale de type livre noir/blanc de la psychanalyse, mais d'examiner les zones grises que nous reconnaissons et qui suscitent, à partir du devenir universitaire de la psychanalyse dans le monde contemporain, de nouvelles interrogations critiques ; l'objectif principal de notre perspective est de contribuer à une redéfinition de la place occupée par la psychanalyse dans l'univers de la connaissance.

Inserat

Argumentaire

Reconnue en France, par exemple, d’intérêt sanitaire par la loi relative à la santé publique (votée en 2004), la psychanalyse est confrontée, en 2018 comme tout au long de son histoire, à des rejets massifs et à la nécessité de démontrer une fois de plus l’adéquation de son enseignement et de ses résultats avec les critères de l’éducation nationale. Pour ce qui concerne le cas de la Suisse, le tableau est encore plus noir : la psychanalyse est clairement une discipline exclue, source de malaise académique.

Il y a cent ans, Freud (1919) sème l’ambivalence quant à l’enseignement de la psychanalyse à l’Université. Dans le cadre de sa réflexion, Freud annonce dès le début que l'analyste "peut se passer de l'Université sans aucun inconvénient" (p. 111) puisqu'il peut se satisfaire de lectures, de contacts et de supervisions avec des membres expérimentés d'Associations psychanalytiques, de sa propre pratique ou de l'auto-analyse. L'existence des Associations psychanalytiques est, de son point de vue, la conséquence de l'exclusion de la psychanalyse à l'Université. Cette dernière "ne peut que gagner à introduire la psychanalyse dans son programme d'enseignement qui "ne peut se concevoir que sous une forme dogmatique-critique, au moyen d'exposés théoriques" (p. 113). Le terme dogmatique-critique reste à analyser. Nous constatons néanmoins qu'il manque, dans ce bref exposé freudien, un véritable discours critique à propos de la transmission, de la recherche et des constructions épistémiques au sein d'Associations psychanalytiques qui risquent, à l'écart du monde académique, l'isolement épistémologique. Car, comme le souligne Anne Brun (2015), "la psychanalyse n’a-t-elle pas tout à gagner à être questionnée à partir de ces nouveaux terrains d’aventure du site analytique, au vif de la recherche clinique universitaire ?" Le positionnement freudien semble avoir favorisé la mise en place de deux axes de pouvoir dans la transmission de la psychanalyse qui se distribue entre les sociétés de psychanalyse (proches de la pratique analytique) et l’Université (proche de la logique scientifique). Fondamentalement complémentaires, ces deux axes n’échappent pas aux conflits et aux imperméabilités épistémiques. 

On connaît cette boutade inépuisable qui joue en défaveur de la psychanalyse: Un métier impossible! Est-ce cela aussi qui apparaît dans la vision des examinateurs de cette discipline: Son évaluation est-elle impossible? Ou alors la psychanalyse est-elle incompatible avec l’évaluation selon les standards de l’enseignement? Ou encore, est-elle inconciliable avec les politiques sous-tendues par la logique de l’évaluation ? En ce qui concerne les méthodes en jeu, peut-on dire que la méthodologie de recherche universitaire est inaccordables avec la méthode clinique psychanalytique? Quelles confusions méthodologiques et épistémiques apportent le clivage psychanalyse-recherche et pour quelles raisons ces deux pratiques sont-elles en conflit?  Est-ce que la psychanalyse possède sa propre épistémologie ? Voir nos débats en libre-accès des numéros 2/2017 (Méthodes) et 2/2018 (Tensions épistémologiques) qui discutent un ensemble de problèmes scientifiques et philosophiques posés par la méthode psychanalytique. 

Notons également quelques questions incontournables et actuelles posées par Jean Laplanche (2004): "La psychanalyse est-elle une discipline scientifique ? Une branche du savoir ? Ou pour dire les choses de façon un peu moins abrupte : est-elle susceptible de discussion, de réfutation au même titre que d’autres disciplines universitaires ? " (p. 10). "Plus insidieuse encore est la question de savoir si les recherches à l’Université, les doctorats mais aussi les enseignements séminaires etc. peuvent porter sur des thèmes cliniques." (p. 11). "Peut-on enseigner – et surtout discuter, élaborer en commun avec des participants qui ne sont pas « en analyse » ?" (p. 11). Ainsi, pour Laplanche "la recherche psychanalytique à l’Université, loin de constituer une sorte d’enclave institutionnelle et officielle, est en mesure d’apporter une double garantie : la rigueur et la hardiesse du débat et la reconnaissance d’un champ épistémologique indépendant et de plein droit. Cela tout en constituant, par une sorte de paradoxe, un gage de l’extraterritorialité de la pratique analytique par rapport à toute institution." (p. 12)

Il n'est pas question d'adopter ici une position radicale de type livre noir/blanc de la psychanalyse, mais d'examiner les zones grises que nous reconnaissons et qui suscitent, à partir du devenir universitaire de la psychanalyse dans le monde contemporain, de nouvelles interrogations critiques; l'objectif principal de notre perspective est de contribuer à une redéfinition de la place occupée par la psychanalyse dans l'univers de la connaissance. Car si elle est de plus en plus isolée des cursus universitaires, nous devons admettre qu'elle continue de provoquer des malentendus et des malaises épistémologiques qui sont à repenser dans le cadre d'une négociation permanente des dialogues interdisciplinaires et en suivant les évolutions scientifiques.

In Analysis souhaite alimenter le débat portant sur les paradoxes de la Psychanalyse à l’Université en questionnant à la fois l’axe politique et épistémologique des conflits en présence. Il s’agit plus spécifiquement de décrypter :

  • des cas particuliers de conflit; 
  • les conditions générales d’existence de la psychanalyse dans le cadre universitaire dans un monde gouverné par des logiques politiques, industrielles et financières (rentabilité, productivité, efficacité, etc.) ;
  • les pouvoirs politiques en jeu ;
  • les conflits épistémiques et leurs liens avec les enjeux politiques.

Une vaste série de questions est soulevée par la situation que nous souhaitons analyser. Qu’en est-il sur le terrain? Quels sont les enjeux politiques et financiers des situation que nous analysons ? Quels sont les conflits entre perspectives de recherche et de soin? La psychologie clinique d’orientation psychanalytique est-elle encore de la psychanalyse ? Peut-on dissocier psychanalyse et psychologie ainsi que psychanalyse et sciences, et si oui, quels en sont les conséquences épistémologiques ? Que veut dire recherche en psychanalyse et comment s’insère-t-elle dans le concept de « science » ? Des actualisations sont-elles nécessaires ?  La psychanalyse est-elle obsolète et imperméable épistémiquement et ses modèles de transmission sont-ils inadéquats avec le cadre universitaire? S’agit-il d’une résistance du modèle classique psychanalytique face aux modèles contemporains de transmission de la connaissance voire d’une crainte de dissipation de ses valeurs en termes de philosophie de la connaissance? Faut-il apporter des corrections concrètes tant à la méthode clinique (suscitant des conflits entre les écoles et critiquée pour son imperméabilité épistémique) qu’aux  méthodes de recherche et d’enseignement? Le modèle des sociétés de psychanalyse est-il incompatible avec une transmission critique de la connaissance? La psychanalyse est-elle destinée à disparaître des espaces de connaissance et de recherche “officiels”? Malaise dans la civilisation ou malaise dans la psychanalyse (qui, selon certains critiques, se fait détruire de l’intérieur)? Représente-t-elle encore un cadre de connaissance nécessaire dans le paysage scientifique actuel? Les principes d’efficacité et de rationnalisation des sociétés ultralibérales sont-ils de plus en plus incompatibles avec la recherche psychanalytique, sa temporalité, son intimité, sa marginalité? Jusqu’où faut-il être visible, numérisable, calculable, compatible avec le marché de la connaissance? Comment les menaces se distribue-t-elle dans les divers groupes en jeu? Qu’en disent les institutions de soins qui accueillent les psychologues formés dans ces cursus? Qu’en disent les praticiens de la psychiatrie?

Nous invitons les acteurs de diverses disciplines (psychologie, psychiatrie, psychanalyse, sciences, philosophie, milieux hospitaliers, etc.) au bénéfice d’une pratique clinique et/ou d’enseignement à participer à ce débat important pour l’avenir universitaire de la psychanalyse qui questionne, accessoirement, l’avenir de notre civilisation et de ses rapports à la subjectivité. 

Présentation de la revue In Analysis

In Analysis est une revue transdisciplinaire de psychanalyse et de sciences qui se donne pour mission de promouvoir et de garantir la pluralité des savoirs en réunissant des chercheurs/ses et des cliniciens/nes de différentes disciplines autour d'un objectif commun : explorer le sujet humain et son environnement grâce au dialogue transdisciplinaire.

La revue présente plusieurs rubriques : "entretien" ; "dossier/débat" dans laquelle l'article écrit sera discuté par d'autres auteurs, elle est donc composée de plusieurs articles ; "Varia" divers articles se rapportant de près ou de loin à la thématique abordée ; rubrique "thèse" concerne les travaux en cours de jeune chercheurs/ses, cela peut être un résumé de thèse (en cours ou déjà soutenue)

In Analysis, revue transdisciplinaire de psychanalyse et sciences a l’intention de réunir des chercheurs et des cliniciens de différentes disciplines autour d’un objectif commun : explorer l’inconscient du sujet grâce au dialogue interdisciplinaire.

Elle publie en français et en anglais :

  •     des articles originaux, résultats de recherche et revues de la littérature ;
  •     des entretiens ;
  •     des dialogues entre spécialistes de diverses disciplines ;
  •     de brèves présentations de thèses de doctorat et de travaux de recherche en cours ;
  •     des recherches hors-champs (permettant d'alimenter la discussion concernant les fondements épistémologiques de la psychanalyse);
  •     des actes de colloques et congrès;
  •     des réflexions épistémologiques et philosophiques présentant un intérêt manifeste pour l'articulation sciences-psychanalyse ;

In Analysis publie également, au sein de sa rubrique Après-coup, des réactions aux parutions précédentes afin de permettre un dialogue constructif entre spécialistes.

Les articles publiés répondent aux critères d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur.

Conditions de publication

La soumission d’un article implique que ce dernier n’a jamais été soumis précédemment dans la revue et n’est pas dans un processus de soumission concomitant ailleurs ; que sa publication est approuvée par l’ensemble de ses auteurs et que, s’il est accepté, il ne sera pas publié ailleurs, y compris de manière électronique, sans le consentement du détenteur du copyright.

Les auteurs s'engagent à ne pas plagier un texte déjà publié et à signifier par des guillemets les reprises d’ouvrages. Les citations ne peuvent excéder 8 lignes. Dans le cas où la citation serait plus longue, l'accord de l'auteur et de l'éditeur est requis.

Pour en vérifier l’originalité, votre article peut être l’objet d’une vérification via un outil de détection de plagiat CrossCheck : http://www.elsevier.com/editors/plagdetect

Les articles soumis doivent être conformes aux instructions ci-dessous. Ces dernières sont dérivées des normes de présentation des manuscrits proposées par le Comité international des rédacteurs de journaux médicaux, connu sous le nom de groupe de Vancouver (International Committee of Medical Journal Editors– ICMJE) (www.icmje.org).

Évaluation

Les manuscrits sont soumis à un processus d'évaluation par des pairs (peer reviewing); ils sont confiés à deux relecteurs anonymes, membres du Comité de lecture de la revue qui peuvent demander des corrections. Les contributions peuvent être acceptées sous réserve de modifications de forme ou précisions de fond demandées par les lecteurs.

Éthique

Pour toute information sur les règles d’éthique liées à la publication d’études scientifiques, vous pouvez vous reporter aux liens suivants :

  • http://www.elsevier.com/publishingethics et
  • http://www.elsevier.com/journalauthors/ethics

S’il s’agit d’un cas clinique pour lequel l’identification du patient est évidente, même en modifiant les données, les auteurs feront le nécessaire dans ce cas pour obtenir son autorisation.

In Analysis est membre et souscrit aux principes du Committee on Publication Ethics (COPE).

Soumission des manuscrits

Des informations sont également disponibles sur le site EM Consulte à l'adresse suivante: http://www.em-consulte.com/revue/INAN

La procédure standard pour soumettre un article à In Analysis est d'utiliser le système de soumission en ligne EES (Elsevier Editorial System) à l’adresse suivante : http://ees.elsevier.com/inan/

Les formats de fichiers textes utilisables sont MS Word et Wordperfect.

Utilisation du système EES en bref

Le nouvel utilisateur accède à la page d’accueil du site de soumission en ligne de In Analysis, à l’adresse suivante : http://ees.elsevier.com/inan/ et clique sur le bouton « register » dans le menu figurant en haut de l'écran, pour compléter les informations demandées : prénom (first name), nom (last name) et adresse e-mail. Puis des informations complémentaires lui sont demandées : titre, mode de contact à privilégier, pays, autre adresse, nom d’utilisateur choisi. Une fois ces informations indiquées, il recevra peu après un mail de confirmation contenant son nom d'utilisateur (username) et son mot de passe (password).

L'enregistrement ne s'effectue qu'une seule fois, lors de la toute première utilisation. À chaque utilisation suivante, il suffit de cliquer directement sur « login » pour s’identifier, puis sur « author login » pour entrer dans le système.

Une fois identifié et entré dans le système, l'auteur souhaitant soumettre un manuscrit suit le cheminement indiqué pour saisir les différentes informations afférant à la soumission, ainsi que pour télécharger les fichiers de son manuscrit.

Attention, des fichiers séparés sont nécessaires pour :

  • la page de titre : ce fichier séparé permet de préserver l’anonymat des auteurs lors de l’envoi en lecture du manuscrit ;
  • le manuscrit avec résumé et mots clés en français et en anglais ; texte ; références bibliographiques ; tableaux et leurs légendes ; légendes des figures et déclaration des liens d’intérêt ;
  • les figures (schémas, dessins, photos couleur ou noir et blanc) qui doivent toujours être fournies en fichiers séparés, à raison d’un fichier par figure, ou d’un dossier compressé (zippé) avec un fichier par figure.

Pour tout problème technique, merci de s’adresser à notre service d’aide aux auteurs : France-support@elsevier.com

L’Association In Analysis étant propriétaire des droits de l’ensemble du contenu de la revue In Analysis, aucun texte publié dans cette revue ne peut être reproduit sans l’autorisation écrite de l’Association.

Chaque manuscrit doit être accompagné d’une lettre signée par un des auteurs, au nom de tous les co-auteurs, acceptant de transférer les droits de copyright à l’Association In Analysis. Ce formulaire de cession de droit est envoyé automatiquement à l’auteur correspondant lorsque l’article est accepté.

Date limite

30 avril 2019

Bibliographie

Brun, A. (2015). Psychanalyse et université: une rencontre féconde. Carnet Psy, 2, p. 1.

De Mijolla-Mellor, S., Assoun, P.-L. (2004). La recherche en psychanalyse à l'université. Paris: L'esprit du temps.

Florence, J. (coord.), De Neuter, P., Passion, S., Renders, X. (2001). La psychanalyse et l'Université. Paris: Érès.​

Freud, S. (1919). Faut-il enseigner la psychanalyse à l’Université ? Oeuvres complètes, XV, 1996. Paris: PUF.

Kernberd, O.F. (2011). Psychoanalysis and the university: a difficult relationship. International Journal of Psychoanalysis, 93 (3), p. 609-622.

Laplanche, J. (2004). Pour la psychanalyse à l'Université. Recherches en psychanalyse, 1 (1), p. 9-13.

Pommier, G. (2008). L’enseignement de la psychanalyse à l’université est-il condamné à disparaître? La clinique lacanienne, 13 (1), p. 209-212. 

Wallerstein, R.S. (2009). Psychoanalysis in the university. A full-time vision. International Journal of Psychoanalysis, 90 (5), p. 1107-21.


Daten

  • Dienstag, 30. April 2019

Schlüsselwörter

  • psychanalyse, université, savoir, transmission

Kontakt

  • ELLA SCHLESINGER
    courriel : revueinanalysis [at] gmail [dot] com

Verweis-URLs

Informationsquelle

  • In Analysis – Revue transdisciplinaire de psychanalyse et de sciences
    courriel : revueinanalysis [at] gmail [dot] com

Lizenz

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Zitierhinweise

« Psychanalyse à l'université », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Donnerstag, 21. März 2019, https://doi.org/10.58079/128o

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